Lily était excitée comme une puce. Elle avait reçu sa lettre il y avait quelques semaines de cela et il était enfin temps de se rendre sur le Chemin de Traverse. Quelqu’un, un sorcier expérimenté sûrement, allait les emmener elle et sa famille afin de leur montrer le chemin qu’ils devraient prendre chaque été pour acheter les fournitures. Lily était enchantée de découvrir petit à petit le monde dont Severus lui avait tant parlé. Elle était impatiente d’acheter sa baguette magique. Elle en avait toujours rêvé et aujourd’hui, son rêve allait devenir réalité.

Pétunia n’avait pas l’air très contente de se rendre sur le Chemin de Traverse. Sa petite sœur en était peinée, elle qui voulait tant partager ce moment avec sa grande sœur. Mais on n’allait pas lui gâcher son bonheur de sitôt, alors Lily mit ses tristes pensées de côté, bien décidée à profiter de ce premier instant magique.

La famille avait réussi sans trop de problèmes à se repérer dans cette rue peuplée de sorciers de tout âge. Lily y vit des enfants de son âge tout aussi excités qu’elle. Certains aussi avaient l’air apeuré. La petite fille se demande s’ils étaient comme elle, de parents non sorciers. Quel était le mot déjà ? Ah oui, moldu. Lily avait encore du mal à retenir les termes que lui avait appris Severus lors de leurs escapades certains après-midi. Mais elle ne s’inquiétait pas trop, elle savait qu’elle en apprendrait encore plus au collège et que tout se passerait bien. Elle espérait qu’elle serait à la hauteur des autres, même si ses parents n’étaient pas des sorciers.

L’après-midi passa bien plus vite que Lily ne l’aurait cru. Elle n’avait pas envie de quitter cet endroit qui lui plaisait tant. Elle découvrait plein de choses rien que dans cette rue. Et à présent, elle était encore plus impatiente d’apprendre la magie. Mr et Mme Evans voulaient s’installer à une table d’un glacier mais Lily protesta. Ils n’avaient pas tout acheté. Il ne manquait plus qu’une seule chose. La baguette.

« Maman, il faut aller acheter la baguette ! dit Lily.

- Nous avons le temps ma chérie, répondit Marguerite.

- Allez maman s’il te plaît ! On se posera plus tard… S’il te plaît, s’il te plaît ! »

Lily fit une moue suppliante et ses parents se mirent à rire. Même Pétunia ne put réprimer un sourire.

La famille Evans se mit donc à marcher le long de la rue pour enfin apercevoir la boutique de baguettes magiques « Ollivander ». Lily sautillait sur place, autant excitée qu’inquiète. Allait-elle trouver la bonne baguette ? Comment cela se passerait-il ? La petite fille se décida finalement à entrer dans la boutique.

Une cloche sonna lorsque la porte s’ouvrit. Il y avait déjà une autre fille dans la boutique, sûrement du même âge qu’elle. Lily regarda autour d’elle, à sa droite se trouvaient deux chaises. Elle s’assit sur l’une d’elle et attendit patiemment. Elle se triturait les mains et avait le regard baissé sur ses genoux, un peu angoissée à l’idée de demander une baguette. Lorsqu’elle releva la tête, la jeune fille qui était devant elle se dirigeait vers la porte, une boite fine entre les mains. Elle lui fit un clin d’œil puis s’en alla. Lily se leva et s’avança doucement devant le bureau du vendeur.

« Bonjour jeune demoiselle, dit un vieux monsieur, faisant sursauter Lily. »

Lily suggéra que ce devait être ce fameux Ollivander, et répondit timidement à sa salutation. Il avait l’air assez vieux, mince et Lily remarqua ses longues mains. Son regard et son sourire inspiraient confiance et Lily se détendit quelque peu.

« Une future première année je suppose, dit Ollivander. Droitière ou gauchère ?

- Droitière. Cela a une importance… Monsieur ?

- Une très grande importance, répondit Ollivander d’un air mystérieux, s’approchant de Lily avec un mètre. »

Il lui prit alors toutes sortes de mesures et Lily se demandait si elles étaient vraiment utiles. Mais ce monsieur était du métier après tout, elle ne devait pas se poser des questions. Ni vu ni connu, Ollivander avait déjà disparu dans sa longue allée semblable à une bibliothèque. Au lieu de comporter des livres, les étagères étaient étouffées par des milliers de boites fines en bois et assez poussiéreuses. Lily se demanda comme cet homme pouvait trouver la bonne baguette devant tant de choix.

Le vieux bonhomme revint avec une boite parmi tant d’autres et tendit la baguette qu’elle contenait à Lily. Cette dernière la prit avec précaution de peur de la casser.

« Bois de cerisier, 24 centimètres et demi. Assez rigide, mais excellente pour les métamorphoses, expliqua Ollivander. Allez-y, faites un geste. »

Lily regarda autour d’elle et fit le « geste » sur la chaise. Elle poussa un cri de surprise lorsque celle-ci s’éleva d’au moins deux mètres et se fracassa contre le sol. Elle se retourna vers Ollivander, le regard larmoyant.

« Je suis désolée ! Je n’ai encore jamais fait de magie, je ne voulais pas ça…

- Ne vous excusez pas mademoiselle Evans ! »

Lily fut tellement étonnée d’entendre son nom de famille qu’elle oublia la chaise cassée. Comment pouvait-il savoir son nom alors qu’elle ne lui avait même pas dit son prénom ? Le directeur de Poudlard envoyait peut-être la liste des élèves de première année. Oui, c’était sûrement ça.

« La baguette choisie son sorcier, et non l’inverse. Mais ne vous inquiétez pas, je vais vous chercher une autre baguette et peut-être que celle-ci vous adoptera. Un instant. »

La baguette choisit son sorcier. Une nouvelle chose que Lily venait d’apprendre sur le monde de la sorcellerie. Si seulement Severus le lui avait dit ! Elle n’aurait pas eu l’air bête en se confondant en excuse devant le vendeur. Lily ne lui en voulait pas vraiment en y pensant, il fallait bien qu’elle apprenne des choses par elle-même. D’ailleurs, elle était curieuse de savoir ce qui l’attendait à Poudlard.

« Tenez, essayez celle-ci. Bois de chêne, 28 centimètres, souple. Elle excelle dans l’art des potions. »

Cette fois-ci, Lily fit le geste sans vraiment savoir où elle visait. Les cheveux d’Ollivander prirent soudain une couleur violette absolument affreuse. Le fabriquant corrigea ce défaut d’un coup de sa propre baguette et Lily en resta complètement bouche bée. Est-ce qu’elle aussi saura faire cela dans quelques années ? Elle avait de plus en plus hâte d’être le 1er septembre et d’être enfin à Poudlard. Mais elle commençait aussi à s’inquiéter.

C’était la deuxième baguette qu’elle essayait et aucune des deux ne lui convenaient apparemment. Encore trois baguettes différentes lui passèrent sous le nez. Lily se posait des questions. Et si l’école s’était trompée de personne, que Lily n’était pas une sorcière ? Existait-il une autre Lily Evans en Angleterre ? Sûrement.

« Monsieur, je crois que je ne…

- Essayez celle ci, coupa Ollivander. Bois de saule, 25,6 centimètres, souple et rapide. Excellente pour les enchantements. »

Lily prit d’une main tremblante la nouvelle baguette qu’Ollivander lui tendait. Elle espérait de tout cœur que celle-ci serait la bonne, prouvant ainsi qu’elle était bel et bien une sorcière. Elle referma ses doigts sur la fine baguette et fit un geste.

Plusieurs étincelles d’or s’échappèrent du bout de la baguette, faisant briller tous les objets qui se trouvaient sur le bureau du fabriquant de baguette. Des éclats d’or se reflétaient dans les yeux verts émeraude de la petite Lily. Elle était complètement émerveillée par ce qu’il venait de se passer. Elle se demandait comment elle arrivait à produire une chose aussi jolie alors qu’elle n’avait pas encore appris un sort.

Elle remonta son regard vers le vieux Ollivander, et lui fit son plus beau sourire. L’expert en baguette lui rendit son sourire et reprit le bout de bois magique pour le ranger soigneusement dans sa boite. Lily était tellement heureuse ! Une baguette l’avait choisie et elle était contente que ce soit celle-ci. Cet objet allait l’accompagner toute sa vie de sorcière et elle avait hâte de commencer à l’utiliser pour ses cours. Plus que jamais, Lily voulait rentrer à Poudlard et apprendre la magie. Les vingt jours qu’ils restaient avant la rentrée lui paraissaient déjà très long.

Ollivander lui tendit la boite et lui demanda les sept Gallions que coûtait la baguette. Lily tendit les grosses pièces en or et prit délicatement la longue boite entre ses mains.

« Merci, dit-elle simplement.

- Vous ferez une excellente sorcière mademoiselle Evans, dit Ollivander en guise de réponse. »

Lily ne savait pas quoi dire. Alors, elle lui inclina la tête, et sourit. Puis la petite fille sortit de la boutique et avant de fermer la porte, elle jeta un dernier regard sur cet endroit poussiéreux mais sûrement le plus magique qu’elle ait vu sur le Chemin de Traverse. Une fois la porte refermée, elle était encore plus heureuse. Elle éprouvait une immense sympathie pour ce fabriquant de baguette et elle espérait le revoir après ses études. Qui sait, lorsqu’elle aura un enfant en âge d’aller à Poudlard, leurs chemins se recroiseraient peut-être ? Elle l’espérait fortement.