La vie n’est pas facile lorsqu’on est une baguette, en tous cas pas avant qu’on ne choisisse un petit sorcier.
Je suis restée des mois et des mois voire des années, sur cette fichue étagère, dans cette fichue boîte, sur ce fichu morceaux de velours, après ma fichue fabrication. Très douloureuse.
Imaginez ! Je suis une toute petite branche de bois de vigne, je vis ma petite vie tranquille, et un vieux fou décide de me lancer tout un tas de sorts et de me mettre un nerf de cœur de dragon dans le ventre ! Horrible !
Bref revenons en à ma vie de baguette très ennuyeuse, sur cette étagère très ennuyeuse, entourées de baguettes très ennuyeuses, toutes dénuées d’une once de bon sens.
Ce matin-là en sortant de ma somnolence nocturne habituelle, ce n’était plus habituel.
J’ai tout de suite senti une présence. Mais pas une présence ordinaire, quelque chose de plus fort. Il y avait du bruit dans la boutique, et j’étais sûre et certaine que ce gamin avait quelque chose de spécial.
J’avais envie de crier au vieux fou : « Fais-moi essayer ce gamin, fais-le moi essayer ! » Mais je n’avais pas de bouche, alors je me suis contentée d’espérer qu’il vienne me chercher.
Et c’est arrivé.
Le vieil homme qui m’avait conçu, m’avait déjà fait essayer à plusieurs enfants, mais je ne pouvais tout simplement pas accrocher. Le feeling n’y était pas. Ils se contentaient de me secouer dans tous les sens en espérant me voir faire des merveilles, quelle stupidité !
Je ne parvenais pas à lire des choses bien claires dans leurs esprits, ils m’étaient comme fermés.
Mais ce matin-là, Ollivander qu’il s’appelait, m’a sorti de ma boîte et m’a tendu à une jeune fille.
Ses cheveux n’étaient pas des cheveux, mais de longs fils de fer châtains rangés dans un désordre parfait. Ses dents me faisaient vaguement penser à celles d’un lapin. Mais il y avait quelque chose dans son visage qui m’a tout de suite plu. Il s’en dégageait de l’intelligence, de la timidité et à la fois une grande assurance. Le tout enveloppé dans un visage doux et fin. On pouvait dire, rien qu’à son allure qu’elle venait du monde moldu. Ses vêtements, ses grands yeux remplis d’une incalculable curiosité, sa façon de s’accrocher au bras de son père, comme à une bouée de sauvetage.
Dès qu’elle m’a touché j’ai su, dès que sa petite main a attrapé mon manche, j’ai su.
C’était elle. Personne d’autre. Ma longue attente touchait à sa fin. Cette jeune sorcière était désormais ma propriétaire définitive.
Dans sa tête je n’ai rien pu lire : Il y avait tellement de choses ! Des connaissances en pagaille, plus qu’elle n’aurait dû en posséder pour une si jeune sorcière. Elle avait déjà tout mémorisé, tout ce qu’elle avait pu voir sur le Chemin de Traverse était déjà bien logé au fond de sa tête. Elle trépignait d’impatience de dévorer ses livres de magie et de prouver qu’elle pourrait faire des choses bien. Elle voulait leur montrer que les Moldus aussi savent faire de la magie et font preuve de courage, même sans avoir grandi dans cet univers enchanté.
Mais, j’ai lu aussi en elle beaucoup de doutes.
Elle se posait des centaines de questions sur son futur, sur la véracité de la magie. Tout cela n’était-il pas une vaste blague ? Elle semblait, tellement sûre et tellement inquiète.
Je pouvais voir qu’elle avait souffert et qu’elle avait eu à s’affirmer dans la différence et dans la solitude. Dans les tréfonds de sa mémoire j’ai pu voir des images, des souvenirs. Je la voyais faisant de la magie pour la toute première fois, alors qu’elle n’était qu’un bébé sur sa chaise en train de faire venir son biberon et ses poupées jusqu’à elle. Je voyais des enfants la pointant du doigt, riant sur son passage. La toute petite fille qu’elle était traversant une cour d’école au pas de course, le visage ravagé de larmes, les yeux baissés, les poings serrés, et un gros livre tout contre sa poitrine.
Mais je l’ai vue aussi rayonnante, alors que le professeur McGonagall entrait chez elle pour lui annoncer qu’elle était une sorcière.
J’ai senti que je pourrai faire de grandes choses avec elle. Elle saurait faire de la magie, elle serait brillante même. Elle était prête à rentrer à Poudlard, elle était prête à leur montrer son courage.
Alors faisant partager ma joie à toutes les personnes présentes, j’ai produit des étincelles, jaune rouge, violettes, orange, de plus en plus nombreuses, au fur et à mesure que je sentais la magie de la jeune fille me traverser et former un vrai feu d’artifice sous ses yeux ébahis.
Au bout d’un long silence, le vieil homme se tourna vers la petite fille et dit :
– Il me semble que cette baguette sera la vôtre, Miss Granger. Alors la voici, 35 centimètres, bois de vigne et nerf de cœur de dragon. C’est une très jolie baguette prenez-en soin. Ça vous fera 10 Gallions.
– Très bien, Monsieur, merci beaucoup, a dit ma désormais propriétaire avec une petite voix assurée.
Alors la petite fille paya. Le vieux fou m’enveloppa dans ma boîte, et me remit à la jeune fille.
En passant la porte j’avais envie de crier: « Libre, je suis enfin libre ! ». Mais je n’en fis rien en pensant à toutes les baguettes qui elles n’avaient pas encore choisi leur compagnon, celles qui étaient encore en train de s’ennuyer sur les étagères à attendre celui avec lequel elles passeront le reste de leur vie… à attendre leur Hermione.
Note d'auteur :
Voici ma participation au concours
" Chez Ollivander " de Popobo
Note de chapitre:
Salut tout le Monde !
J'espère que ça vous plaira, et surtout quand le moment sera venue n'oubliez pas d'aller voter ;)
A pire laissez-moi une review, je ne manquerai pas d'y répondre...
Note de fin de chapitre :
Et voilà !!
J'espère que ça vous aurez aimé :)
Laissez une review !!
à bientôt !
Vous devez s'identifier (s'enregistrer) pour laisser une review.