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News

Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Maintenance des serveurs


Attention, deux interventions techniques prévues par notre hébergeur peuvent impacter votre utilisation de nos sites les 28 mai et 4 juin, de 20h à minuit ! Pas d'inquiétudes à avoir si vous remarquez des coupures ponctuelles sur ces plages horaires, promis ce ne sont pas de vilains gremlins qui grignotent nos câbles ;)

De Conseil d'Administration le 26/05/2024 18:10


Le caractère qu'il faut par Madelline

[5 Reviews]
Imprimante
Table des matières

- Taille du texte +
Note d'auteur :

Conditions du concours :

Exclusivité : Un personnage choisi par un auteur ne peut pas être repris. Le choix des personnages est de toute façon très large puisqu’on peut choisir n’importe quel personnage de l’époque de Jedusor à la Next-Gen (en supposant qu’Ollivander ait repris son activité après la bataille finale). Les OC sont aussi acceptés.
Contrainte de lieu : Une partie ou la globalité de votre texte devra avoir lieu dans la boutique d’Ollivander. (d’où le titre du concours « Chez Ollivander »)
Nombres de mots : Pour se donner une limite, on va dire entre 400 et 4000 mots en un seul chapitre.
Narration : Le POV est libre : 1ère, 2ème, 3ème personne au choix / POV d’Ollivander, de l’enfant, d’un parent ou d’un demi-géant = peu importe,
soyez originaux !
Rating : Tout public
Date : Votre OS devra être publié avant le 1er septembre. Les votes commenceront le lendemain, c'est-à-dire le dimanche 2 septembre.
Note de chapitre:

Voilà ma participation au concours de Popobo ! Un grand merci à Eanna pour son excellente correction et le temps qu'elle m'a accordé !

J'espère que ça vous plaira !
La marche de l'escalier grinça à en réveiller un dragon endormi.

En pestant intérieurement contre le monde entier, Aisling s'immobilisa et tendit l'oreille. La maison était silencieuse et le vacarme de l'escalier ne semblait pas avoir troublé le sommeil de ses occupants. Rassurée, la petite fille continua sa progression d'un pas le plus léger possible. La grande pendule de l'entrée indiquait une heure indue pour être encore réveillée, mais elle s'en fichait. Elle avait préparé cette mission depuis des semaines, depuis qu'elle avait reçu sa lettre de Poudlard : L'Opération Pour Fouiller Dans Les Livres De La Bibliothèque De Papa. Elle ne s'intéressait pas tellement aux livres, et n'aurait jamais perdu du temps à lire d'habitude, mais aujourd'hui était une nuit spéciale où elle devait faire quelque chose de très important. Elle sauta la dernière marche et atterrit sur le carrelage glacé avec autant de discrétion qu'un lutin de Cornouailles.

Ses pieds nus claquant sur le sol, elle se mit à courir vers la bibliothèque sous le regard désapprobateur des portraits de ses ancêtres accrochés au mur. Il faut dire qu'Aisling McNamara n'était pas vraiment la fillette idéale que tous les parents souhaitaient. Les concepts de « discrétion », « délicatesse », « travail » et « humilité » lui étaient complètement étrangers. Et elle en était fière, c'était sûrement ça le pire. Arrivée devant la grande porte, elle sortit de sa robe de chambre une délicate petite clé ouvragée qu'elle inséra dans la serrure avec un sourire satisfait. Elle l'avait subtilisée quelques heures plus tôt dans la table de nuit de ses parents, profitant de leur absence. Cela avait été un véritable parcours du combattant, Shane McNamara étant légèrement méfiant vis à vis de sa fille et prenant toutes les précautions nécessaires pour la canaliser. Peine perdue. On ne canalise pas une McNamara, c'est comme essayer d'apprendre à des trolls à danser. Demandez donc à Barnabas le Follet ce qu'il en pense.

La porte s'ouvrit dans un grincement strident et Aisling grimaça. La maison entière semblait se liguer contre elle. Si elle se faisait prendre en dehors de son lit à cette heure tardive, elle était sûre de passer tout le reste de l'été enfermée dans sa chambre à faire des trucs de fille imposés par sa mère. Déjà qu'elle ne pouvait plus faire du Quidditch dans la maison... Elle referma le lourd battant derrière elle et laissa un sourire naître sur son visage. Première étape accomplie sans dommages.

La bibliothèque familiale était uniquement illuminée par un rayon de lune qui perçait à travers les fenêtres poussiéreuses. Des toiles d'araignées s'étiraient ici et là et les fauteuils étaient rongés par les mites. Cette pièce n'était plus utilisée depuis quelques années, depuis qu'elle avait été le témoin de la première démonstration de magie d'Aisling en fait. Un véritable carnage. Elle avait été rénovée depuis, mais n'était plus utilisée, les McNamara ayant aménagé un nouveau bureau dans une autre aile de la maison.

Tout en coinçant ses longs cheveux derrière ses oreilles, et en se jurant qu'elle couperait cette fichue chevelure dès sa majorité, la petite fille fit quelques pas dans la pièce, déclenchant le sortilège des lampes à huile. Les étagères s'illuminèrent, dévoilant une collection impressionnante d'ouvrages traitant de sujets divers et variés. Elle attrapa une des lampes et se hissa sur les premiers barreaux de l'échelle appuyée négligemment contre une des bibliothèques. La lumière vacillante éclaira plusieurs titres, mais rien qui éveilla son intérêt. En montant un peu plus haut, elle tomba sur le rayonnage réservé aux Moldus. Intriguée, elle passa son doigt sur la tranche poussiéreuse des livres. Pourquoi les Moldus nous sont inférieurs, Le faible Moldu, La puissance magique, Domination et soumission des inférieurs, Cent moyens d'embêter un simple Moldu.... Si ces livres venaient à tomber en de mauvaises mains, cela serait vraiment embêtant pour la famille McNamara qui avait acquit toute sa réputation après la Deuxième Guerre en affichant leur mépris pour les anciennes familles de Mangemorts, justement. Ils avaient su se ranger dans le bon camp au bon moment et avaient profité de la défaite du Seigneur des Ténèbres pour s'élever socialement. En effet, avant cela, ils avaient le sang, mais pas le rang. Leur entreprise de pompes funèbres avait profité de la guerre et enrichit les comptes de la famille. C'est ainsi qu'une vingtaine d'années après la guerre, ils pouvaient se revendiquer famille puissante de Sang-pur. Mais pour pouvoir garder ce rang, il fallait cacher leurs véritables idées sur la pureté du sang et assurer qu'évidemment, ils ne considéraient pas les moldus/Moldus comme inférieurs, loin de là.

Tout en se promettant de revenir lire un jour Cent moyens d'embêter un simple Moldu, Aisling franchit un barreau supplémentaire et parcourut des yeux les nouveaux ouvrages qui s'offraient à elle. Son regard s'arrêta sur Baguettes Magiques, de Garrick Ollivander, un vieux bouquin sombre et poussiéreux. Elle lutta quelques instants pour le décoincer de ses congénères et redescendit pour s'installer à la table de travail, sa lampe soigneusement posée à coté d'elle. Elle ouvrit le livre d'un geste sec et un nuage de poussière s'en échappa. Toussotant, elle parcourut le sommaire du bout de son doigt et tourna les pages brusquement pour arriver au chapitre qui l'intéressait. « Bois des baguettes » : on y trouvait répertoriés tous les bois disponibles à la fabrication des baguettes. Satisfaite, elle attrapa un bout de parchemin qui trainait par terre, déboucha une bouteille d'encre et y trempa une plume. Plusieurs bois l'intéressaient. Celui d'aubépine, par exemple « nature complexe et fascinante, tous comme les sorciers qui les possèdent ». Elle avait plutôt une nature complexe et fascinante, non ? Le cyprès lui disait bien aussi, ce bois allait aux « braves, les audacieux, ceux qui sont capables de se sacrifier et qui n’ont pas peur d’affronter la part d’ombre que recèle leur propre nature ou celle des autres. » Brave et audacieux, elle aimait bien. Elle ne comprenait pas tout pour la part d'ombre et n'irait sûrement pas se sacrifier pour quelqu'un, qu'il se débrouille tout seul, mais c'avait l'air d'être un bon bois. Il y avait aussi l'ébène pour les magies de combat, l'if pour les sorciers qui « sortent de l'ordinaire », ou alors le prunelier, ou le sapin, le sorbier, le sycomore, ou encore le tilleul argenté. Pour le cœur, sans hésitation, elle voulait une plume de phénix. Elle hésitait pour la longueur et la souplesse et entreprit d'aller chercher un autre livre plus complet pour trouver les mesures qui lui conviendraient le mieux.

L'aube la surprit dans son travail, quelques heures après. Aisling s'étira, fatiguée mais satisfaite. Sur son parchemin criblé de ratures se trouvait la combinaison parfaite qu'elle voulait pour sa nouvelle baguette magique. Elle avait passé la nuit à la chercher mais elle était sûre de ne pas s'être trompée. Lentement, elle entreprit de ranger tout ce qu'elle avait sorti avant le réveil de ses parents. Ce n'était pas le jour pour se faire punir. Aujourd'hui, elle allait acquérir sa baguette. Et elle savait exactement ce qu'elle allait demander.

OOOO


Le Chemin de Traverse était bondé ce jour-là et Aisling n'arrêtait pas de se prendre des sacs d'emplettes dans la figure. Elle était toute petite mais pile à la bonne hauteur pour se prendre les coups des passants étourdis en plein visage. De plus, elle mourait de chaud avec sa robe épaisse sur le dos. Elle et sa mère étaient les deux seules à être habillées dans la tenue traditionnelle sorcière, conformément aux coutumes de leur famille qui avait refusé d'abandonner le vêtement sorcier. La plupart des passants avaient dans leurs vêtements une nette influence moldue, exhibant jeans et t-shirts. Certains enfants de son âge, sûrement des nés-Moldus, la pointaient même du doigt et elle mourait d'envie de leur donner un coup de pied dans le tibia pour leur apprendre la politesse. Sa mère était très élégante, avec sa longue robe bleu nuit, son port altier et sa grande taille. Aisling ressemblait à une carotte ambulante. Entre sa robe verte émeraude et ses cheveux flamboyants d'irlandaise, elle était vraiment ridicule. Vexée, elle donna un coup de poing dans le bras d'un gamin qui avait osé pouffer en passant à coté d'elle et accéléra le pas pour qu'il ne puisse pas l'attraper. Sa mère détesterait faire un esclandre au beau milieu du Chemin de Traverse.

A l'approche du magasin d'Ollivander, elle oublia tous ses griefs contre les passants. La boutique semblait plutôt petite et crasseuse mais la simple vue des étagères remplies de baguettes la contentait. Elle espérait qu'Ollivander avait déjà la combinaison qu'elle avait choisie, cela l'embêterait de devoir attendre qu'il la fabrique. Toute à ses pensées, elle percuta sa mère qui s'était soudainement arrêtée et la regardait d'un air sévère.

- Aisling, commença-t-elle en lui passant un doigt sous le menton pour lui faire relever la tête, tu vas entrer seule dans la boutique. Je ne viendrai qu'au moment de payer. C'est un moment important, dans la vie d'un sorcier. Ne le gâche pas, tu m'entends ? Quand tu essaieras ta baguette, sois délicate avec la magie. Je n'ai pas envie de voir la boutique exploser. Tu imagines le coût des réparations ?

Aucun mot sur le fait qu'elle perdrait sa fille dans l'explosion, ce qui était quand même fort dommage. De toute manière, Aisling n'avait pas l'intention de risquer sa vie avant d'avoir montré au monde ce dont elle était capable. Elle poussa la porte lentement et jeta un coup d'œil autour d'elle. Le magasin était frais et rempli de toiles d'araignées. Une antique sonnette occupait le comptoir. D'un pas assuré, elle s'avança et écrasa sa main sur cette dernière qui émit un son entre sifflement et cri d’agonie. En attendant, elle sortit son bout de parchemin de sa poche et entreprit de le défroisser.

- Miss McNamara... Vous ressemblez à votre frère.

Aisling releva la tête brusquement pour faire face à un vieil homme voûté, ridé comme le parchemin qu'elle tenait à la main et si frêle qu'il semblait sur le point de se briser au moindre mouvement. Alors c'était lui, le grand Ollivander ? L'homme dont on vantait tant les baguettes ? Qui avait survécu à la guette et aux traitements que lui avait infligés le Lord Noir ? C'était ça ? Un sourire méprisant naquit sur ses lèvres.

- Et alors ?

Elle releva le menton comme sa mère le lui avait appris et posa son parchemin sur le comptoir. Elle détestait être comparée à un membre de sa famille. Elle existait autrement que par eux. Et bientôt, c’étaient eux qui seraient comparés à elle.

- Je veux une baguette en tilleul argenté, plume de phénix, 21,3 centimètres, souple.

Une seconde s'écoula avant qu'elle ne se rappelle les leçons de ses parents.

- S'il vous plait.

Ollivander tendit une main tremblante pour attraper le bout de parchemin qu'il mit un petit moment à déchiffrer. Et il éclata de rire.
Surprise, Aisling eut un mouvement de recul. Elle n'aurait jamais imaginé que le bonhomme pouvait rire, courbé comme il était, et encore moins d'un rire si franc. On aurait dit qu'il n'avait pas ri depuis des années. Une fois son hilarité passée il redressa ses lunettes sur son nez et plongea ses yeux dans ceux de la jeune fille.

- Je crains que cela ne fonctionne pas comme cela, Miss.

Elle fronça les sourcils, contrariée. Il faut dire qu'elle n'avait pas vraiment l'habitude d'être contredite. Elle s'apprêtait à répondre quelque chose de cinglant quand le vieil homme reprit la parole.

- Le sorcier ne choisit pas sa baguette, Miss McNamara, c'est la baguette qui choisit son sorcier. Quel arrogance de croire que c'est la baguette qui doit s'adapter à nous. Non, non, non. C'est nous qui devons nous adapter à la baguette. Venez donc par ici, Miss McNamara.

Méfiante, Aisling approcha à contrecœur. Ollivander sortit un mètre d'un tiroir et entreprit de la mesurer sous toutes les coutures. Elle craignit quelques secondes qu'il fasse une remarque désobligeante sur sa petite taille comme le faisait souvent son frère Faolán, mais il travaillait en silence. Après avoir mesuré la taille de son bras droit, il se tourna vers elle.

- Droitière ou gauchère ?
- Droitière.

Ollivander agita sa propre baguette magique et trois boites cabossées vinrent se poser sur le comptoir. Il en saisit une et s'apprêtait à la proposer à Aisling quand elle le coupa.

- C'est ce que j'ai demandé ?
- Avez-vous écouté ce que j'ai dit il y a quelques instants, Miss McNamara ? Le sorcier ne peut pas choisir sa baguette.
- Et pourquoi ?
- Les choses sont ainsi. Les baguettes sont indépendantes, vous savez. Elles ont leur propre caractère et choisissent un partenaire - pas un maître - avec qui elles s’entendent.
- Mais j'ai choisi une baguette qui me correspond. Je me suis basée sur votre propre livre, pour ça ! Je veux une baguette de tilleul argenté !
- Vous avez choisi une baguette qui vous correspond peut-être mais qui vous dit que vous lui correspondez ?

Incapable de répondre à cette question, elle se tut, vexée comme un hippogriffe. Ollivander en profita pour sortir une baguette de sa boîte.

- Bois de sorbier, ventricule de dragon, 27,3 centimètres, annonça t-il en lui mettant en main.

Aisling agita mollement son bras, mais rien ne se produisit.

- Vous voyez ? J'ai raison, j'ai déjà trouvé ma baguette, affirma-t-elle.

Sans prêter attention à son intervention, Ollivander saisit une autre baguette.

- Aubépine, ventricule de dragon, 19,8 centimètres.

Elle secoua le poignet frénétiquement mais ne réussit qu'à faire craquer ses os. Loin d'être perturbé, le fabricant de baguettes en saisit une autre, très jolie et ouvragée.

- Sycomore, crin de licorne, 25 centimètres. Très agréable pour les métamorphoses.

En soupirant ostensiblement, Aisling secoua la baguette. Quand comprendrait-il qu'elle avait raison ? Elle avait passé la nuit sur son travail, pour qui se prenait-il pour le remettre en cause ? Elle savait quand même ce qu'elle faisait !

- On va y passer longtemps ? interrogea-t-elle, insolente.

Ollivander disparut derrière une étagère pour revenir avec deux autres boites sous le bras.

- Bois de houx, ventricule de dragon, 29 centimètres.

En jetant un regard noir au vieux sorcier, elle s'empara de la baguette. Toujours rien. Si elle n'avait pas déjà fait son propre tour de magie en détruisant partiellement la bibliothèque, elle commencerait à croire qu'elle n'était qu'une vulgaire Cracmole ! Ollivander continuait son ballet et lui tendait désormais une baguette d'un bois très foncé.

- Bois de...
- Non ! coupa-t-elle, furieuse. Je sais déjà la baguette qu'il me faut ! Vous n'avez plus qu'à me la donner !

Ollivander la jaugea du regard, peu impressionné. Aisling croisa les bras sur sa poitrine et lui jeta un regard dédaigneux.

- Donnez-moi ma baguette en tilleul argenté, ordonna-t-elle.

Elle savait ce qui lui correspondait. Ollivander faisait juste comme tous les autres marchands, il voulait lui vendre sa camelote plutôt que la qualité qu'elle demandait ! Mais elle était une McNamara, elle ne faisait pas leurrer par le premier venu, contrairement aux autres. Sa famille contenait des générations de Serpentard, ils étaient rusés ! Même s'il était vrai qu'elle ne se voyait pas du tout à Serpentard. Elle avait certes de grands projets, mais elle préférait Gryffondor. Même si elle ne l'avouait à personne. Une bonne McNamara allait à Serpentard, un point c'est tout. Même si cela ne lui convenait pas du tout.

- Vous êtes une fillette butée, Miss McNamara.
- Juste sûre de ce qu'elle veut, répliqua-t-elle en tiquant sur l'utilisation du mot fillette.

Ollivander soutint son regard quelques secondes avant de sourire légèrement.

- Soit. Attendez donc là deux minutes. Je reviens.

Elle en profita pour jeter un coup d'œil à l'extérieur. Sa mère discutait avec une de ses amies et ne semblait pas s'inquiéter du temps que mettait sa fille à trouver sa baguette. Aisling se demanda soudain de quoi étaient faites les baguettes de ses parents. Son père avait une longue baguette noire, qu'il entretenait soigneusement. Celle de sa mère était très travaillée, d'un bois clair, très élégante. Elle connaissait celle de son frère mais ne lui trouvait rien de spécial. Elle était sûre que la sienne serait puissante, élégante, idéale pour le combat, les sorts, la métamorphose... Parfaite. Elle rêvait de cette baguette depuis des années. Quand elle était petite, elle ramassait des bouts de bois dans le jardin et lançait des sorts imaginaires à toute la maison. Elle était une grande pourfendeuse de mages noirs, débarrassait le monde des monstres cachés sous son lit et transformait son frère en troll. Cela ne changeait pas grand chose à ce qu'il était déjà, d'ailleurs. Quoi qu'il en soit, elle allait maintenant avoir une vraie baguette et elle se devait d'être à la hauteur de ses espérances. Elle était sûre de faire de grandes choses avec.
Le retour d'Ollivander la sortit de ses pensées. Il avait sous le bras une boite recouverte d'une épaisse couche de poussière. Il la posa sur le comptoir et en ressortit une baguette argentée, un peu tarabiscotée.

- Bois de tilleul argenté, plume de phénix, 20,9 centimètres, souple. Essayez.

A quelques millimètres près, c'était la baguette de ses rêves. Celle qui lui correspondait parfaitement. Le marchant avait fini par comprendre, son grand moment était enfin arrivé. Sans pouvoir retenir un sourire, tremblante d'excitation, elle s'empara de la baguette et fit un grand arc de cercle.

Rien ne se passa.

Rien, strictement rien. Aucun sortilège n'avait affecté la boutique, aucune vitre ne s'était brisée, aucune bougie ne s'était allumée. Rien. Elle aurait pu agiter une carotte que cela aurait eu les mêmes effets. Dévastée, elle laissa la baguette lui échapper des doigts. C'était censé être la baguette, elle avait tout bien calculé. Elle avait passé la matinée à s'imaginer avec cette baguette entre les doigts, à jeter des sorts impressionnants à Poudlard, sous les yeux émerveillés de ses camarades qui s'exclameraient qu'elle était la plus douée des McNamara. Mais rien ne s'était passé.

- Votre baguette ne vous convient pas, Miss McNamara ?

Aisling, se tourna brusquement vers le vieil homme, sa déception se changeant en rage.

- C'est de votre faute ! La baguette n'est pas assez longue ! J'avais dit 21,3 centimètres ! C'est pour ça que cela ne marche pas ! C'est de votre faute ! Trouvez m'en une plus longue !

Elle serra les points pour éviter de donner un coup quelque part, de préférence dans Ollivander. Et elle se retint d'écraser la baguette défectueuse sous son pied, de peur que ses parents ne la grondent pour son comportement indigne d'une jeune fille bien éduquée. Elle baissa la tête pour que ses épais cheveux roux lui cachent le visage et ses larmes sur le point de tomber. C'était bien la première fois qu’elle était heureuse d'avoir les cheveux longs.

- Je n'ai pas de baguette plus longue avec les caractéristiques que vous souhaitez, Miss McNamara, déclara calmement Ollivander, peu perturbé par la colère de la jeune fille.
- Alors fabriquez-en une ! Vous êtes fabriquant de baguettes, non ? C'est bien ce qu'il est écrit sur votre devanture ? Alors faites votre travail !

Ollivander se pencha lentement pour récupérer la baguette qu'Aisling avait laissée tomber.

- Je pourrais, c'est vrai. Mais cette baguette ne serait jamais disponible pour votre entrée à Poudlard, loin de là.

Soigneusement, il remit la baguette dans sa boite et la referma avant de se tourner vers sa cliente.

- Je ne pense pas qu'il soit facile d'apprendre la magie sans baguette dès votre première année, Miss McNamara. Mais je suis sûr qu'il y a dans cette boutique une baguette qui vous conviendrait bien mieux qu'une baguette de tilleul argenté.
- Ah oui ? Et laquelle ? persifla-t-elle.

Les yeux du vieil homme se perdirent dans le vague et il resta silencieux de longue secondes, plongé dans ses pensées. Soudain, il s'anima en marmonnant quelque chose. D'un pas rapide, il disparut derrière une étagère. Surprise par ce changement de comportement, Aisling en oublia momentanément sa déception. Elle entendait le bruit des boites qui s'entrechoquaient et Ollivander qui parlait tout seul.


- Qu'est ce que vous faites ? lança-t-elle, intriguée.

Elle était même tentée de le suivre dans l'arrière-boutique. Mais avant qu'elle ait pu réfléchir à cette possibilité, le marchand revint, une vieille boite abimée entre les mains et une toile d'araignée dans les cheveux. Il semblait content de lui.

- C'est la baguette que je veux ? Vous en aviez une finalement ?

Sans répondre, il posa la boite sur le comptoir au milieu de toutes les autres et en ressortit une baguette rouge, assez épaisse. Elle n'était pas particulièrement jolie comme celle de sa mère, mais toute simple sans fanfreluches.

- Chêne rouge, ventricule de dragon, 31 centimètres. Assez rigide.

Aisling s'empara de la baguette et ressentit un picotement dans tout le bras. Une sensation plutôt désagréable. Elle agita soudainement la main et expulsa la pile de boites sur le comptoir. Ces dernières volèrent dans tous les sens, dispersant des baguettes magiques qui roulèrent dans toute la boutique.

- Visiblement, vous formez un beau duo avec cette baguette-ci, Miss McNamara.

Ollivander ne semblait pas s'émouvoir de l'état de sa boutique. Si seulement son père avait pu réagir comme ça au sujet de la bibliothèque... Aisling fit tourner sa baguette entre ses doigts. Quand on regardait de plus près, on pouvait voir toutes les nœuds du chêne et les légères variations de la couleur. Du rouge. Une couleur plutôt originale pour une baguette magique. Sceptique, elle la soupesa. Elle avait certes vu le chêne rouge dans ses recherches de la veille, mais ne s'était pas particulièrement arrêté sur ce bois. Il ne devait rien avoir d'exceptionnel. Alors pourquoi cette baguette avait réagi à son contact ? Elle voulait être une sorcière unique, elle se devait d'avoir une baguette unique. Le tilleul argenté se faisait de moins en moins et correspondait aux grands duellistes, ce qu'elle espérait devenir un jour. Elle ne pouvait pas se contenter d'une vulgaire baguette de chêne. D'un geste assuré, elle la reposa sur le comptoir.

- Je ne n'en veux pas.

Le vieil homme haussa un sourcil.

- Et pourquoi donc ? Car visiblement, c’est elle qui vous a choisie.
- Elle n'est pas en tilleul argenté.
- Cela n'entrave en rien sa puissance.
- Les grands sorciers ont une baguette en tilleul argenté, affirma-t-elle, butée.
- Harry Potter avait une baguette en bois de houx, Lord Voldemort, en bois d'if. La baguette la plus puissante que le monde sorcier ait jamais connue était en sureau. Mais de tilleul, point.

Ces informations défilaient dans l'esprit d'Aisling. Il lui avait pourtant semblé que les baguettes en tilleul argenté étaient les plus puissantes. Tout en se mordillant la lèvre, elle reprit la baguette en chêne et l'examina plus attentivement avant de relever la tête vers Ollivander.

- Mais aucun grand sorcier n'avait de baguette en chêne rouge, n'est-ce pas ?
- Pas encore, Miss McNamara. Mais peut-être serez-vous la première, ajouta-t-il en la regardant dans les yeux.

Bien que flattée, elle ne répondit rien pour ne pas montrer que le compliment lui avait fait plaisir. Elle se positionna comme ses parents lorsqu'ils jetaient un sort. Elle appréciait le contact de la baguette entre ses doigts et peut-être qu'Ollivander avait raison, qu'elle n'était pas si mal. Mais elle n'était pas en tilleul, comme elle en avait rêvé. Devant son hésitation, le marchand reprit la parole.

- Coupons la poire en deux, Miss McNamara. Prenez donc le temps de découvrir cette baguette, laissez-vous apprivoiser par elle. Et si elle ne vous convient pas, revenez donc me voir l'année prochaine, pour une baguette de tilleul.
- C'est vrai ? interrogea-t-elle, méfiante.
- Je n'ai pas l'habitude de mentir à mes clients, Miss McNamara.

Aisling fit de nouveau tourner sa baguette entre ses doigts. Elle n'avait rien à perdre, de toute manière, puisqu'Ollivander lui avait promis une nouvelle baguette pour l'année prochaine. Elle signifia son accord d'un hochement de tête.

- Cela fera donc sept Gallions, lança-t-il en reprenant la baguette pour l'emballer.

La mère d'Aisling avait dû guetter cet instant car ce fut le moment qu'elle choisit pour pénétrer dans la boutique. Elle ignora volontairement les dégâts causés par sa fille et sortit sa bourse de sa poche.

- Cela s'est bien passé ? s'enquit Ornóra McNamara avec un sourire.
- Parfaitement bien, répondit sobrement le marchant de baguette. Cela faisait des années que je n'avais pas vendu de baguettes en chêne rouge. La dernière remonte à 2001, plus précisément. Il faut une grande force de caractère pour les dominer, car elles sont loin d'êtres dociles, ajouta t-il.

Le sourire d'Ornóra se crispa légèrement et elle pressa l'épaule de sa fille.

- Ne vous inquiétez pas, elle a ce qu'il faut.
- J'avais cru remarquer, commenta simplement Ollivander.

Sa baguette sous le bras, Aisling se laissa entrainer par sa mère vers la sortie, mais elle se retourna néanmoins au dernier moment.

- Nous nous reverrons l'année prochaine, Monsieur Ollivander.
- S'il vous plait de le croire, Miss McNamara.

Et sur ces mots, la porte de la boutique se referma.
Note de fin de chapitre :

Merci d'avoir lu !
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