Tous les personnages appartiennent à la talentueuse J.K Rowling.
Bonne lecture ;)
Minuit, l'heure du crime. Cette pensé m'arrache un sourire sans joie, un sourire cynique. Je sais très bien, maintenant, que le crime n'a pas d'heure, que l'on peut ôter la vie en plein après-midi... Il est minuit et nous ne dormons pas. J'erre dans le dédale de couloir sombre de notre gigantesque demeure et te trouve dans le salon, debout devant l'immense baie vitré. Tu ne réagi pas à ma présence. La pièce plongée dans l'obscurité ne me laisse voir que ta silhouette immobile comme une statue de marbre.
La pleine lune n'éclaire même pas l’intérieur de cette maison et dehors, la brume semble s'épaissir et s’étaler, elle traverse les murs et envahie la pièce dans laquelle nous nous trouvons. J'ai du mal à distinguer les contours des meubles et ton corps, immobile ressemble à un fantôme des temps passés...
Il est minuit et nous ne dormons pas. Nous ne dormons plus. Les cauchemars que nous faisons nous terrifient. Je n'en peux plus de revoir chaque nuit, dans mes rêves ceux que j'aime mourir, le regard agonisant de mon père posé sur moi... Tu n'en peux plus de te réveiller chaque nuit en hurlant, les yeux hantés par des démons que nous ne pouvons exorciser...
Nous avons tout perdu. Tout a disparu. Tout ce que nous connaissions a changé, tout a été défiguré par la guerre. Les familles ont été décimées, torturées, tuées, anéanties, laissant à leur place des maisons vides et des ruines que le temps achèvera de détruire...
J'ai le souvenir de cette nuit terrible, des cris, des sorts. L'odeur de l'horreur flottait dans l'air. Tout allait si vite, un sort, un contre-sort, une esquive, une attaque. Nous pensions mourir pour nos idéaux et soudain tout était fini.
Le silence après le vacarme des combat était assourdissant.
Et ils étaient là, tous morts. Potter, Weasley, sa soeur et toute sa famille, Lovegood, Longdubat... Mes parents aussi, Blaise, Pansy, Crabe et Goyle et surtout Lord Voldemort.
Il ne restait plus personne que nous connaissions, Rogue, McGonagal, nos professeurs...
Plus personne à consoler, protéger, aimer...
Plus personne. Juste nous deux. Seuls.
Je suis rentré chez moi, tu es partie de ton côté.
J'ignore ce que tu as fais, où tu es allé et ce que tu as vu...
Un mois plus tard tu étais devant ma porte, le visage ravagé, silencieuse. Le soleil de la fin de journée éclairait à peine tes cheveux.
Sans un mot je me suis écarté et tu es entré. Les ténèbres sécurisantes t'ont enveloppé et le soleil s'est couché pour toujours.
Deux solitudes réunies. Loin d'un monde que nous ne connaissions plus.
Et nous voilà. Immobiles tel des statues de marbre. Tout nous a été enlevé, rien ne nous a été rendu. Notre vie, nos espoirs. Nous existons, nous survivons, mais il n'y a plus de vie pour nous.
Tu pleurs et moi je meurs.
Doucement, sûrement, inéluctablement nous disparaîtrons.
Il ne reste plus personne des gens que nous avons connu, personne ne se souviendra de nous.
Personne.
Et dans cet immense manoir qui deviendra notre tombeau, nous avançons, nous nous déplaçons sans rien toucher, sans rien changer à ce qui était là. Nous nous effleurons.
M'aimes-tu? Peut-être. Parfois, lorsque ton regard accroche le mien sans se détourner je suis sûr que oui.
Parfois, lorsque nous nous tenons immobile face à la fenêtre, en attendant que la vie passe, je pense que non.
Nous sommes ensemble faute de mieux. Parce que nous n'étions plus que nous deux. Parce qu'il ne restait plus personne pour comprendre. Nous ne connaissons pas le monde des moldus, nous ne reconnaissons plus le monde des sorciers. Il n'y a que notre monde, celui que l'on s'est fabriqué, avec nos souvenirs et notre tristesse. Cette tristesse qui broie nos cœurs et qui estompe les choses qui nous entourent.
Souris Hermione.
Ce désir est égoïste. Moi même je ne suis plus certain de savoir le faire mais toi... Toi tu aurais du rester cette jeune fille joyeuse et pétillante que tu as été. Tu as tout fait pour sauver tes amis et tout les autres. Tu as tout donné. Jusqu'à ta joie...
Tandis que moi... Moi je n'ai rien fait pour personne. Trop égoïste, certain de faire parti de l'élite. J'ai fuit lorsque tout a sombré. Je ne me suis pas battu contrairement à toi. Je mérite cette vie qui n'en est plus une. Je mérite cette attente insupportable de la mort.
Mais pas toi. Non, toi tu ne mérite pas ça. Et pourtant, tu vois, je n'ai rien appris, je continu à être égoïste, monstrueusement, ignominieusement égoïste. Je te retiens. Je refuse de te pousser à vivre, à fuir cette ambiance malsaine qui empuanti l'air et qui nous étouffe.
Sur les chandeliers, les bougies brûlent, la cire coule et tache la nappe, fige le temps. La poussière s'accumule et personne ne la chasse. Nous ne voyons rien. Rien ne nous touche, rien ne nous concerne.
Les fantômes avec lesquels nous vivons prennent notre énergie, notre volonté.
Le tic tac de l'horloge s'étire et se tord dans ce huit clos où le temps ne s'écoule plus normalement, où le temps se fige et s'accélère dans une cadence que nous ne pouvons plus suivre.
Parfois, lorsque le temps semble s'être arrêté, lorsque les dernière lueur des flammes des bougies s'évaporent et que la nuit est si noire que je ne distingue plus rien, je crois entendre une musique au loin, quelques notes d'un violon cassé accompagné de rires cristallins.
Je deviens fou.
Je passe devant un miroir qui me renvois un reflet que je ne reconnais pas, où je vois deux yeux gris derrière des mèches blondes qui me contemplent, dans lesquels je discerne les fantômes des terreurs nocturnes et de ceux qui ont disparu.
« Est-ce que nous sommes mort ? »
Je n'ai pas réussi à répondre à ta question. Peut-être. Peut-être sommes nous mort. Peut-être est-ce cela l'enfer. Une vie qui n'en est plus une dans un monde qui n'en est plus un.
J'ai tendu la main pour toucher ta joue. Ta peau, si froide, m'a semblé être de pierre, un baiser ne te réchauffe pas.
Tu t'es détournée de moi pour contempler dans la voir la lune. Cette lune qui n'éclaire même pas l’intérieur de la pièce dans laquelle nous nous trouvons. Notre tombeau...
Tu n'as plus jamais souri et moi je n'ai plus jamais pleuré...
Voila j'éspère que ma fic vous aura plu ^^
Review? =3