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News

Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Maintenance des serveurs


Attention, deux interventions techniques prévues par notre hébergeur peuvent impacter votre utilisation de nos sites les 28 mai et 4 juin, de 20h à minuit ! Pas d'inquiétudes à avoir si vous remarquez des coupures ponctuelles sur ces plages horaires, promis ce ne sont pas de vilains gremlins qui grignotent nos câbles ;)

De Conseil d'Administration le 26/05/2024 18:10


La papillote dorée par ExtraaTerrestre

[8 Reviews]
Imprimante
Table des matières

- Taille du texte +
Note d'auteur :

Participation au concours "Ridiculement tien" d'Amorine. Cette fic est la suite de Savante substitution à la Serpentard. Mais bon, elle peut, comme toujours très bien se lire seule. (oui, je suis un être doué d'un minimum d'intelligence qui pense à expliquer le pourquoi du comment :D)

Alisha tira nerveusement sur la robe trop courte à son goût que son ami Benedict lui avait prêtée. Elle n’était pas à lui, Benedict ne portait pas de robes. Il avait juste déniché la plus jolie et la plus provocante que cachait sa sœur dans sa penderie. La jeune métisse aux cheveux fous ne pouvait que le remercier. Sans lui, jamais elle n’aurait fini ici, attirant tous les regards de la foule. Et en même temps, Alisha se sentait nue, enveloppée dans le tissu argenté trop fin et trop voyant. Que ce soit les garçons qui la regardaient avec envie pour la plupart ou les filles qui ne le faisait que par jalousie, la jeune sorcière trouvait ce trop-plein d’attention gênant et déstabilisant. Au bras de son ami qui était toujours aussi élégant qu’à son habitude, elle tentait tant bien que mal de cacher ses longues jambes dévoilées aux yeux de tous.

- Souris, Alisha ! glissa Benedict entre ses dents. Tous les regards sont braqués sur toi…
- Justement, répondit-elle dans un sourire forcé qui ressemblait fortement à une grimace de douleur, c’est pour ça que je me sens mal à l’aise. Je te remercie, toi et tes idées géniales !
- Arrête de faire ta… ta…
- Ma ?
- Ta chochotte !

Oubliant tous les regards qui pesaient sur elle, Alisha se tourna vers son ami. Avec les talons qu’il lui avait dénichés, elle mesurait quelques centimètres de plus que lui à présent. Croisant les bras en dessous de sa poitrine presque inexistante, elle haussa un sourcil et tenta de cacher le sourire moqueur qui essayait de prendre possession de ses lèvres.

- Ben’ … Tu le fais exprès ou tu as toujours dix ans d’âge mental ? le charria-t-elle en lui filant un léger coup de coude.
- Tu peux parler, toi ! se justifia son ami. Tu es tout juste diplômée et c’est la première fois que tu vas à une fête… Et ne me parle pas de celle que j’avais faite pour mes douze ans ! Ça ne compte pas !

Alisha bougonna et reprit sa marche sur le chemin en terre pour atteindre l’intérieur de la maison de Ben Marshall. Tous les ex-septièmes années s’étaient retrouvés, dès les vacances entamées, chez lui pour fêter la fin de sept ans de calvaire. Malheureusement pour l’ex-Serpentard, le jeune Gryffondor qu’il était à l’époque avait exigé que chacun vienne accompagné, pour faire comme les bals de promo moldus, qu’il avait dit. Cependant, ayant été la capitaine de l’équipe de Quidditch de Serpentard, elle avait refusé de sortir avec les rares potentiels cavaliers que Merlin avait mis sur sa route. En réalité, malgré l’air farouche et presque agressif qu’elle montrait constamment, Alisha était d’une timidité qui frôlait l’extrême et le ridicule, par la même occasion. Elle n’avait donc pas osé inviter celui qu’elle aimait. Hésitant au départ à aller à cette fête, elle s’était laissée convaincre par son ami d’enfance qui s’était sacrifié pour le bien de l’humanité et l’avait prise comme cavalière.

- C’est juste que… que ça me fait bizarre d’être une fille… marmonna Alisha en rougissant légèrement sous sa peau mate.
- Parce que d’habitude, tu n’es pas une fille ? Une extraterrestre, peut-être ?
- Idiot… Tu sais ce que je veux dire ! C’est juste que les robes, les trucs courts, c’est pas top mon truc.
- Tu me rappelles ce que tu as porté pendant sept ans ? relança Benedict en saluant un de ses amis.
- Ce n’est pas la même chose, tu le sais très bien !
- Allez ! De toute façon, tu vas remettre cet affreux uniforme de Quidditch dès début septembre… Souris… Pour moi !

Il embrassa tendrement la joue de son amie et celle-ci leva les yeux au ciel.

- C’est bien parce que c’est toi, râla Alisha pour la forme. Va, maintenant, je vais aller embêter la bande d’idiots qui m’a servi de coéquipiers…
- Et tu n’oublies pas ta promesse, d’accord ? Tu me l’as promis !

La joueuse de Quidditch ne prit pas la peine de répondre et laissa son ami seul au milieu de la foule. Les promesses, ses pires ennemies. Surtout lorsqu’elle les faisait à Benedict. Dans le petit sac qu’elle avait pris avec elle, la jeune sorcière serra le pétard qu’il lui avait confié. « Si tu as un soucis pour te… déclarer, utilises-ça. Situation d’extrême urgence, compris ? » Soupirant une nouvelle fois, Alisha alla saluer Ben.

- Marshall ! fit-elle pour attirer son attention. Chouette soirée ! Tiens, je t’ai apporté à boire.

Profitant de sa toute nouvelle majorité, elle sortit une bouteille de Whisky pur Feu de sa sacoche et la tendit au sorcier. Celui-ci, s’en empara machinalement, ne pouvant dévier son regard de la silhouette jusque-là cachée d’Alisha. Ben Marshall était de ces garçons qui était populaire mais qui, à la plus grande surprise de tous, restait très maladroit avec les filles. Grand et costaud, il avait toujours un regard de merlan frit qui faisait frissonner Alisha à chaque fois que leurs yeux se rencontraient. C’est pourquoi, elle évitait généralement tout contact visuel avec lui. Les deux anciens camarades restèrent face à face sans rien dire pendant quelques secondes puis la jeune sorcière brisa le silence, gênée.

- Bon bah… Je vais y aller. A… plus tard !

Elle n’eut pour seule réponse qu’un grognement et s’enfuit de la cuisine où se trouvait Ben, béat parmi l’alcool et les pizzas qui commençaient à brûler dans le four. Sans s’arrêter, elle traversa le séjour pour arriver dans le jardin de l’immense demeure. Avec précaution, elle contourna la piscine dans laquelle, plusieurs anciens élèves s’amusaient déjà, et alla rejoindre son groupe. Batteurs et Gardien, aucun des trois hommes dont elle avait fait la vie un cauchemar ne la reconnurent immédiatement. S’approchant jusqu’à frôler les épaules de Matt qui était là pour être le cavalier d’une septième année, elle se racla la gorge. Ce fut le second Batteur, Lysander, qui réagit le premier. Comme dans un ralentit, ses yeux s’écarquillèrent et sa bouche s’ouvrit puis se referma plusieurs fois sans qu’aucun son n’en sorte. Matt, son camarade de batte, se moquant gentiment, lui assena un coup sur l’épaule pour le réveiller.

- Zabini… ? bafouilla Lysander.
- Bah quoi, Scamander ? T’as jamais vu une fille en robe ?

Il bégaya une réponse inaudible dont les seuls mots qui en ressortirent furent : toi, pas une fille, croyais et euh… S’amusant de son ami, Matthew s’avança et se mit face à son ex-capitaine.

- Ce que Lys’ essaye de te dire, commença-t-il, c’est que jusqu’à maintenant, on n’avait pas encore eu la preuve que tu étais une fille et… aïe !

Fusillant Alisha du regard, il se frotta l’arrière du crâne qu’elle venait de frapper généreusement. Lysander en profita pour sortir de ses pensées et ce fut son tour de ricaner de son ami. Le Gardien, Valentin Garny, français par sa mère, leva les yeux au ciel et congratula Alisha d’un sourire adorable.

- Ce que ces… deux idiots voulaient dire, sauva-t-il ses amis, c’est que tu es sublime ce soir.
- Capitaine… bougonna Alisha les joues en feu.
- Que tu es sublime ce soir, Capitaine, reprit Valentin en riant.
- Eh bien, si c’est ce que ces deux charmants garçons voulaient dire, je suppose que je dois les remercier… Allez, oust ! fit-elle à l’égard de Matt qui se marrait toujours. Va rejoindre ta cavalière avant que je décide de te noyer !

Sans demander son reste, Matt emmena Valentin avec lui et tous deux allèrent rejoindre un groupe de filles plus maquillées les unes que les autres. Souriant, Lysander tendit un vers d’un liquide vert foncé à son Capitaine et but une gorgée du sien.

- C’est quoi ce truc ? demanda Alisha en faisant tourner le liquide dans son verre.
- Crois-moi sur parole, lui répondit Lysander en en buvant une nouvelle. Tu ne veux pas le savoir.
- Mais…
- Je t’assure, tu ne veux pas le savoir. Vraiment.

Ils eurent un silence pendant lequel Alisha se demandait réellement si elle devait boire ce qui lui avait été servi mais, se convainquant qu’elle aurait besoin de quelques gouttes d’alcool dans son sang pour le reste de la soirée, elle but une grande gorgée. Puis, essuyant de son bras le coin de ses lèvres, elle posa son regard sur tous les jeunes qui se trouvaient dans le jardin.

- Où est Scamander bis ? demanda-t-elle alors.
- Lorcan ? fit alors Lysander mimant de ne rien comprendre.
- Qui d’autre… marmonna Alisha.
- Il est…

- On parle de moi, ici ?

Alisha sursauta tandis qu’un second blondinet s’incrustait entre les deux amis. Contrairement à son jumeau, ses cheveux tombaient sur ses yeux avec désinvolture et ses yeux plus clairs, brillaient malicieusement. Il ne portait simplement qu’un jean moldu et une veste noire sous laquelle un T-shirt des Bizarr’ Sisters rappelait à quel point Lorcan était une personne aux goûts étranges. Vu le rouge qui avait envahi ses joues, la jeune sorcière se douta qu’il n’en était pas à son première verre. Ce qui ne la rassura absolument pas.

- Tu sais que ton T-shirt fait ringard ? le salua Alisha en lui tirant une moue qu’il trouva adorable même s’il ne le laissa pas paraître. Les Bizarr’ Sisters… Non mais vraiment ! Ca date de quoi ? Nos parents ? Nos grands-parents ?
- Sache, ma chère Alisha, que la bonne musique ne se démode pas.

Grimaçant, Alisha regardait le verre vide que Lorcan tenait dans sa main. L’ex-Serdaigle semblait encore plus loufoque qu’à son habitude avec quelques milligrammes d’alcool dans le sang. Le sorcier posa son verre vide sur la table qui se trouvait derrière le trio et hésita quelques instants à en reprendre un autre avant de décréter qu’il devait faire une pause. Alisha lui lança un regard hésitant et réservé. Pourquoi lui ? Pourquoi ce moment précis ? C’était une malédiction, elle ne voyait pas d’autre explication. Reprenant son habituel aplomb, elle mit ses mains sur ses hanches et fit mine de s’agacer :

- Combien de fois devrais-je te le dire, Scamander bis ? Ne m’appelle…
- Ne m’appelle pas par mon prénom ! Même ton frangin ne le fait pas… mima Lorcan avec exagération. Ne pense pas que les Joncheruines gringottent mon cerveau ! En réalité, elles ne font que chuchoter quelques trucs à mon oreille. Enfin, je crois…

Lysander et Alisha eurent un moment d’étonnement puis explosèrent de rire.

- Je te jure, qu’il a été adopté, grogna Lysander entre deux rires. Je n’ai rien à voir avec cet ivrogne complètement…
- Ivre ?
- Ouais.

Lorcan croisa ses bras et leur jeta un regard mauvais.

- Ne vous moquez pas ! se renfrogna-t-il. Puis, continuant sur un ton plus léger il ajouta : Surtout toi, Cap’taine. Ça pourrait mal finir après.

Alisha s’arrêta net, gênée par le souvenir que l’ex-Serdaigle venait de lui rappeler. Curieux, Lysander demanda de quoi il s’agissait mais aucun de ses deux interlocuteurs ne prit la peine de répondre. Les deux complices se regardaient en chien de fusil comme s’ils tentaient de voir à quel point l’autre était sérieux dans ses propos. Peu à peu, une boule se forma dans le ventre d’Alisha. Devait regretter ce qu’elle avait osé faire quelques mois auparavant ? Ou peut-être aurait-elle du lui faire comprendre avant qu’elle l’appréciait et que ce baiser qu’ils avaient échangé le jour du match Serpentard – Gryffondor avait pour elle toute son importance. Elle se souvenait comment elle avait déduit que Lorcan et Lysander avaient trompé tout le monde. Lysander, blessé, avait demandé à Lorcan qui était à l’époque le meilleur batteur des quatre maisons réunies de le remplacer. Et pendant ce match, alors que les jumeaux ne faisaient plus qu’un, Lorcan lui avait sauvé la vie. Ou du moins, la plupart de ses dents.
Elle ne l’avait jamais avoué à qui que ce soit, jusqu’à ce jour où elle l’avait embrassé. Alisha n’était pas une personne très expansive et malgré son sale caractère, elle restait réservée. C’était après cette soirée qu’elle avait fini dans le dortoir de son meilleur ami, lui racontant les fourmillements dans son ventre, les étoiles devant ses yeux et l’explosion sur ses joues. Benedict l’avait écoutée, conseillée mais, tête de mule condamnée, elle avait balayé d’un revers de main toutes les paroles de son meilleur ami. Et au final, l’année s’était finie sans que rien ne se passe entre eux. Rien. Alors, ce soir était sa dernière chance. Si elle ne se jetait pas à l’eau, en évitant tout de même la piscine, elle le regretterait pendant très longtemps, elle en était certaine.

- Sinon, tu fais quoi l’année prochaine ? demanda subitement Lorcan.

Alisha reporta son attention sur le jumeau de son ami. Puis, elle coinça ses mains dans son dos et commença à se balancer sur ses pieds, gênée sans aucune raison apparente.

- Eh bien… Je suis prise chez les Flèches d’Appleby.
- Tu vas y jouer ? s’enquit Lorcan admirativement.
- Disons que… je suis prise en tant que future recrue. Je dois suivre un entraînement d’un an et demi avant de pouvoir réellement intégrer l’équipe.
- Ouah ! s’extasia Lorcan. Je savais que tu étais faite pour ça ! Je suis impressionné.
- Ça t’en bouche un coin, pas vrai ? demanda fièrement Lysander en tapant dans les côtes de son jumeau.
- Carrément !

Rougissant, Alisha se cacha dans ses cheveux. Voulant à tout prix détourné la conversation, elle questionna Lorcan à son tour.

- Et toi ? Tu vas où l’année prochaine ?

L’ex-Serdaigle ne se sentit pas visé et se tourna vers son frère comme pour écouter la réponse qu’il avait à dire. Lysander bafouilla un instant avant de se rendre compte de l’incompréhension de Lorcan. Levant les yeux au ciel il fit d’un ton agacé :

- C’est à toi qu’elle pose la question.

Lorcan sursauta alors comme s’il apprenait une nouvelle des plus surprenantes. Il se confondit en excuses avant de reprendre :

- Je vais faire des études en Médicomagie. Et mon frère va patauger dans la mélasse… Un vrai Serpentard !

Alisha dévisagea un instant Lorcan comme pour tenter de saisir le sens de ses propos.

- Ce qu’il veut dire, c’est que je vais faire des études dans tout ce qui est potion…
- Ah !

Rejetant légèrement la tête en arrière, la jeune femme ne sut si elle devait s’écrier parce qu’elle venait de comprendre ou parce qu’elle était affligée par les paroles de l’idiot dont elle était amoureuse. Peu importe, elle l’avait fait et à présent, elle devait se jeter à l’eau. Ils n’allaient pas tenir longtemps à parler de l’avenir ou de la pluie et du beau temps.

- Tu penses qu’il va pleuvoir demain ? s’enquit l’ex-Serdaigle.

Horrifiée qu’il puisse avoir lu dans ses pensées, Alisha se figea un instant. Cependant, la question ne s’adressait pas à elle. On aurait même dit que le jeune homme avait fait totalement abstraction d’elle, lui tournant légèrement le dos. Son frère, un verre dans la main, lui répondit que d’après les prévisions de leur mère, la pluie allait crachoter mais qu’elle ne ferait pas sortir les escargots. Mais vu la précision et les dons de sa mère en divination, cela risquait d’être faux.
La sorcière déglutit difficilement. Elle était si mal à l’aise que la fois où sa mère lui avait fait un discours sur l’utilité du préservatif semblait avoir été une partie de plaisir. Elle ne l’intéressait pas. A présent, elle en était certaine. Mais la jeune femme n’avait qu’une seule parole et ça allait lui faire mal. De toute façon, que lui aurait-il trouvé ? Elle n’était pas particulièrement jolie avec son corps trop musclé, ses joues rondes et ses cheveux constamment emmêlés. Et elle omettait ses yeux qu’elle trouvait trop plissés et ses lèvres trop fines. Pour faire simple, physiquement, elle n’avait aucune chance de l’intéresser. Sans parler de son sale caractère qui en faisait fuir plus d’un. Elle était l’amie des garçons, jamais plus. Toujours moins.
Alors pourquoi lui avait-il demandé de l’embrasser ? Alisha se souvenait de ce soir, où la pluie avait envahi la cours de Métamorphose. Sur un banc, perdu dans ses pensées, Lorcan regardait l’eau marteler le sol. Quelques heures plus tôt, il avait remplacé son jumeau sans que personne ne le sache pour le match de Quidditch le plus important de la saison. C’est pendant cette soirée qu’ils s’étaient embrassés. Un vrai baiser. Pour une fois, pour la première fois, Alisha avait pu sentir les papillons dont tout le monde parlait sans jamais vraiment pouvoir les expliquer. Tout simplement parce que c’était impossible de le faire. On le ressentait, on le vivait. On ne le racontait pas.
Pourtant, depuis ce jour, ils ne s’étaient presque plus adressé la parole. Alors un second baiser, elle n’avait pu qu’en rêver. Que lui trouvait-elle ? Vraiment. D’accord, elle ne pouvait pas le nier, Lorcan était beau. Grand et fin, le visage droit et les yeux d’un gris particulier, dire qu’il était loin d’être moche serait un euphémisme. Mais ce garçon était si étrange qu’on pouvait difficilement comprendre comment une fille au caractère aussi mauvais que le sien et à l’énergie inégalable pouvait être attirée par quelqu’un comme lui. Elle devait aimer les causes perdues. Déjà, en troisième année, elle avait eu une courte relation avec Milles Blanks, un mec de Poufsouffle qui ne parlait jamais à personne et qui racontait qu’il pouvait voir les fantômes. Sauf qu’il n’avait pas compris qu’il n’était pas le seul à pouvoir le faire à Poudlard.

- Allo, la Lune appelle Alisha !

Une main légèrement floue passa devant son visage et la jeune fille cligna des yeux comme pour se réveiller. Lorcan lui sourit, fier d’avoir pu la sortir de ses pensées. Derrière lui, Lysander discutait avec une fille aux cheveux courts et à la poitrine démesurément proéminente. C’était le moment ou jamais. Se raclant la gorge, Alisha se bascula d’avant en arrière sur ses pieds avant de demander très discrètement :

- Je peux te parler ?

Heureux de pouvoir lui rendre service, Lorcan s’exclama :

- Mais tu le fais déjà !
- Ce que je veux dire, c’est que j’aimerais te parler en privé, reprit Alisha plus fort, rouge de honte.
- Ah ! Et de quoi ?

Le faisait-il exprès ? Alisha baissa son regard sur ses pieds qui avaient prient soudain un grand intérêt. Elle marmonna que si elle voulait lui en parler en privé, elle n’allait pas le dire à voix haute devant tout le monde. Mais lui, n’avait rien à cacher que les autres puissent entendre. C’est pourquoi il ne voyait pas l’intérêt d’aller parler en cachette.

- Je… voulut se lancer Alisha.

Elle se ravisa cependant, rouge de honte et s’excusa. Faisant demi-tour, elle s’éloigna le plus vite possible des jumeaux pour repérer son meilleur ami. Sur l’herbe, un peu plus loin, Benedict discutait entouré d’un groupe de filles toutes fascinées par ce qu’il racontait. Sans état d’âme, Alisha se précipita vers le groupe et sans s’arrêter ni s’excuser, elle arracha le garçon à son auditoire passionné. Elle récolta au passage quelques jurons dont elle ne prêta nullement attention, l’esprit trop parasité par une seule et unique personne.
Lorsqu’elle décida qu’ils étaient assez écartés des oreilles indiscrètes, Alisha s’arrêta et faillit tomber à cause d’une de ses chaussures qui s’était à moitié coincée sous un une branche. De justesse, son ami la rattrapa et lui lança un regard interrogateur.

- Tu devrais faire attention, lui conseilla-t-il simplement.
- Je peux pas, Ben’. Je peux vraiment pas…

Benedict détailla Alisha désarçonné. Elle était rouge, et c’était difficile vu sa peau foncée, mais le plus fou c’était son souffle rapide et son regard qui n’arrivait pas à se poser sur un point précis. Paniquée, était le mot. Voulant la rassurer, il posa sa main sur le bras droit de la jeune fille ce qui marcha quelque peu. Ils restèrent ainsi presqu’une minute sans dire un mot. Puis, pensant qu’il était le moment de sortit une énorme ânerie, Benedict rompit ce silence apaisant.

- Tu m’as coupé en pleine discussion avec de charmantes demoiselles juste pour me dire ça ?
- Mais si je ne l’aime pas vraiment ? Ce mec est si… Attends voir ! On connait tous les deux tes orientations, mon garçon, se reprit-elle en pointant un doigt accusateur sur sa poitrine. Alors ne me fait pas croire que l’une d’elle te plaisait. Et puis je t’ai vu reluquer Valentin de loin…
- La n’est pas la question… Tu sais que je ne fais pas de discrimination…

Alisha prit un air offusqué et le rabroua en le tapant sur l’arrière du crâne.

- Je déteste quand tu fais ça ! s’écria-t-elle.
- Mais en attendant, tu es redevenue toi-même, lui sourit en retour Benedict.

C’était vrai. Alisha respirait de nouveau sereinement et elle n’était plus du tout stressée de savoir à quel point le « non » qu’elle recevrait allait magistralement lui briser le cœur. Elle aimait son meilleur ami pour ça. Savoir la faire redescendre sur terre, redevenir elle-même.

- Alors maintenant, tu bouges ton sublime popotin et tu vas me déclarer ton amour vite fait avant que je ne le fasse à ta place !

Alisha lui tira la langue comme une gamine avant de s’éloigner en trottinant. Il lui en fallait peu pour se remettre de ses peurs. Et ce peu s’appelait Benedict. D’un pas léger, elle retourna vers les jumeaux qui n’avaient pas bougés d’un poil et s’étaient lancés dans une discussion houleuse pour savoir qui de Molly Weasley ou de leur grand-mère Trudie faisait les meilleurs tartes à la citrouille.
Lorsqu’elle fut à leur hauteur, la jeune sorcière afficha un regard fier et se racla la gorge pour attirer leur attention. Les deux frères se retournèrent dans une synchronisation parfaite et lui sourirent en retour.

- Tu étais passée où ? demanda Lysander.

Alisha ne répondit pas à sa question et se tourna seulement vers Lorcan. Dans sa tête elle commença un décompte, comme pour se dire que le moment fatidique devait et allait de toute manière arriver. Inspirant une petite bouffée d’air, elle ferma puis rouvrit les yeux comme pour chasser les derniers résidus de doute qui planaient dans son esprit.

- Ce que je voulais te dire tout à l’heure, commença-t-elle à l’égard de Lorcan, c’est que je t’aime…

Personne n’entendit la fin de sa phrase car une furie arrivée de nulle part se jeta sur Lorcan dans un cri suraigu. Nora Sanchez venait de s’emparer du bras de l’ex-Serdaigle avec avidité. La jeune fille aux cheveux châtains qui tiraient sur le blond et aux grands yeux clairs frottait avec insistance le bras du pauvre garçon contre sa poitrine. Pauvre ? On se demandait qui de Lorcan et d’Alisha l’était le plus. Sans faire attention aux autres, elle l’embrassa avidement sur la commissure des lèvres puis, toujours pendue à son bras se tourna face aux deux autres membres de ce petit groupe.

- Toujours en retard, Sanchez, lui fit remarquer Lysander.
- Je devais me faire belle pour mon cavalier, sourit-elle à pleines dents en resserrant son emprise sur Lorcan.

En effet, personne n’oserait dire que Nora n’était pas sublime, cette soirée. Elle portait une robe bustier qui lui collait tellement à la peau qu’on aurait dit qu’elle était peinte sur elle. Ses cheveux longs étaient remontés dans un chignon épais qui mettait en valeur son adorable visage dont les fossettes avaient, semblait-il, pris un abonnement à l’année. Qui n’aurait pas pu la trouver jolie ? Non, vraiment, Alisha le savait depuis le début, elle n’avait aucune chance.

- Et que viens-tu faire ici ? demanda alors Lorcan qui n’avait toujours pas décroché son regard de la jeune métisse.
- Rejoindre mon cavalier, voyons ! le réprimanda gentiment Nora. Ah ! Bonsoir Zabini ! J’ai entendu pour ta sélection dans l’équipe de… de quoi déjà ?
- Des Flèches d’Appleby, répéta Alisha pour la deuxième fois de la soirée.
- Ah oui ! Voilà ! Eh bien, félicitations !

Embarrassée, l’ex-Serpentard sourit nerveusement. Nora pétillait de vie et était vraiment d’une gentillesse inégalable. Elle voulut s’en aller mais le regard de celui à qui elle avait failli se confesser la maintenait sur place. Elle avait comme fusionné avec le sol, retenue par une force invisible. Toujours dans les bras de Nora, Lorcan fronça un instant les sourcils puis demanda d’une voix grave :

- Alisha, qu’est-ce que tu m’as dit ?

Il semblait avoir dessoulé en un instant, quittant cette attitude euphorique qu’il abhorrait constamment. Réussissant à se défaire de cette emprise invisible, Alisha recula de quelques pas et tenta tant bien que mal la douleur qui lui transperçait le cœur. Que pensait-il ? Qu’elle allait lui avouer une nouvelle fois qu’elle était folle de lui, le mec bizarre, le mec qui n’avait que deux amis, le mec dont elle avait ri auparavant avec ses amis ? Sans parler que sa cavalière et – sans aucun doute – petite-amie, la dévisageait de ses grands yeux innocents et adorables ?
D’un geste de la main, elle lui fit signe d’oublier et recula encore plus, ne sachant plus où elle mettait les pieds tant sa vue commençait à se troubler.

- Ce n’est rien, oublis ! bafouilla-t-elle avant de faire demi-tour. Et ne m’appelle pas Alisha !

Et avant même de pouvoir prononcer le mot Quidditch, elle tomba dans la grande piscine.
Elle se laissa sombrer, laissant l’eau parcourir la moindre parcelle de son corps. Le liquide s’infiltra sous sa robe, alourdissant par la même occasion le tissu qui sembla lui peser comme une ancre fatale. Toutes ses illusions, ses fantasmes s’étaient évanouis, le pire étant qu’elle aurait dû s’en douter. Lysander avait eu raison depuis le début lorsqu’un jour il lui avait dit : « Le Quidditch. Cantonne-toi à ça, c’est la seule chose dans laquelle tu sois douée ! ». Il avait eu raison. Elle n’était même pas capable d’aimer correctement et d’être aimée en retour.
Lorsqu’Alisha sentit le fond de la piscine sous ses pieds, elle donna un grand coup pour remonter à la surface. Sa tête sortit de l’eau et elle inspira une grande bouffée d’air. Devant elle, Lorcan et Lysander la regardait horrifiés, ne sachant s’ils devaient se précipiter pour l’aider ou non. D’un coup d’œil rapide, la jeune sorcière regarda tout autour d’elle pour voir si l’on se moquait déjà d’elle. Non, personne n’avait osé rire de l’ex-capitaine de Serpentard. Pourtant, quelques personnes cachaient avec difficulté des sourires amusés. Alisha se sentait misérable.
Elle prit ses chaussures aux immenses et traîtres talons à la main et nagea jusqu’au rebord. Là, elle les posa près de sa petite sacoche qui était restée sur la terre ferme et qu’elle n’avait heureusement pas entrainée dans son plongeon magistral. Elle sortit sa baguette qu’elle avait coincée, comme d’habitude, dans un bandage à sa cuisse et la posa à son tour. Puis, refusant l’aide que Lorcan venait de lui proposer en lui tendant la main, elle s’appuya sur le rebord et s’extirpa de l’eau.
Ses cheveux d’habitudes épais et volumineux retombaient à présent avec lourdeur sur ses épaules. Sa robe lui collait à la peau mais n’avait rien à voir avec celle de Nora car chez elle, il n’y avait aucune forme, aucune silhouette gracile à souligner. Alisha priait seulement que son maquillage n’avait pas coulé ou juste à peine, lui évitant de grosses traces noires sur les joues. Plus que d’être misérable, elle était pathétique.

- Viens, on va aller te sécher, fit alors une voix grave en emprisonnant ses épaules d’une large veste chaude. Ça va ?

Le regard de la jeune femme croisa celui si clair de Lorcan. Incapable de répondre par des mots, elle se contenta d’hocher la tête. Lysander conclut alors que le spectacle était terminé et les conversations reprirent comme si rien ne s’était passé. Le premier des jumeaux remercia son frère puis ramassa les affaires de la sorcière. Cette dernière se mit à le suivre, restant collée à lui comme si la seule manière d’être en sécurité était d’être à ses côtés. A l’intérieur, Ben leur indiqua où aller évitant d’ajouter ne serait-ce qu’un commentaire sur la situation. Silencieusement, les deux jeunes gens montèrent à l’étage. Ils finirent par arriver dans une pièce plus spacieuse que les autres. C’était la chambre de monsieur et madame Marshall. Grande, elle était chaleureuse et un poil vieillot. Les murs étaient recouverts d’un papier peint ambre et des motifs floraux parcouraient l’ensemble de la pièce. La commode, le bureau et le reste du mobilier étaient tous un bois sombre. Une faible lueur éclairait la pièce mais cela suffisait à lui donner un aspect protecteur.

- Tu devrais enlever ta robe, proposa Lorcan en s’asseyant sur le lit.

Puis, sous le regard choqué de la jeune fille, il ajouta :

- Dans la salle de bain, je veux dire. Comme ça, tu pourras te sécher et enlever tout… ça, mima-t-il en passant sa main sur son visage.

Alisha n’aurait jamais cru devenir encore plus rouge qu’il y avait cinq minutes. Pourtant, c’était à présent le cas. Sans prendre la peine de répondre, elle glissa jusqu’à la salle d’eau et s’y enferma. Elle claqua la porte et resta appuyé dessus un moment, tentant de se réconforter à l’idée qu’il y aurait toujours plus bizarre comme situation.

- Si tu allumes la lumière, tu y verras plus clair, cria Lorcan de la pièce d’à côté. Enfin, si je dis ça… c’est pour t’aider, hein ?
- Oui, oui…

Allumant la lumière d’un claquement de doigt – Merlin qu’elle aimait la technologie moderne ! – Alisha se précipita vers le miroir. Heureusement qu’elle était foncée de peau car déjà, le reflet qui lui était renvoyé n’avait rien de glorieux. Ouvrant le robinet d’eau froide, elle se débarbouilla. Puis, tirant sur sa fermeture éclair, elle fit tomber la robe argentée à ses chevilles. A présent en sous-vêtements, elle prit le temps de souffler avant d’appeler à l’aide :

- Scamander bis ! cria-t-elle pour couvrir les bruits qui venaient d’en bas. Tu peux m’apporter ma baguette, s’il-te-plaît ?

Elle n’eut pour réponse que des pas qui s’éloignèrent puis revinrent vers la porte. Doucement, celle-ci fut poussée pour laisser un bras dépasser. Alisha sourit, attendrit par la gaucherie de Lorcan. Elle alla prendre sa baguette et le remercia. D’un geste habile, elle sécha la robe puis effaça le maquillage qui avait tracé de grosses cernes sous ses yeux. Avisant une serviette, elle s’en servit pour se sécher, ne se préoccupant absolument pas de celui ou celle qui l’avait utilisée avant elle.
Quelques minutes plus tard, rhabillée et sèche, Alisha sortit de la salle d’eau pour aller rejoindre Lorcan qui était allongé sur le lit. Les bras derrière la tête, il regardait avec obstination le plafond taché. Alisha s’assit sur le bord du lit puis, voyant que le sorcier ne comptait pas bouger, elle s’étendit à ses côtés, laissant ses cheveux flotter autour de son visage. Les deux mains croisées sur son abdomen, elle se focalisait sur sa respiration, évitant à tout prix de penser à la proximité de leur deux corps.

- A quel point j’ai été ridicule ? le questionna-t-elle sans pour autant tourner la tête.
- Ridicule ? répéta l’ex-Serdaigle bêtement. Jamais tu ne seras ridicule, Alisha.

Ne relevant pas pour la énième fois le fait qu’il l’ait appelée par son prénom, la jeune femme se contenta de soupirer.

- C’est que tu as une vision assez particulière de la chose.
- Non, enfin si… Mais peu importe, s’embrouilla Lorcan. Cette fois-ci tout le monde doit être d’accord avec moi.
- Ca serait une première… marmonna Alisha.
- Il faut un début à tout.

Ils se mirent à rire tout doucement et Alisha se tourna pour poser sa tête sur le torse de Lorcan. Lorsqu’ils eurent fini de ricaner comme deux enfants, la jeune fille se rendit soudain compte de ce qu’elle venait de faire et s’en trouva gênée. A nouveau. Cette soirée finirait par la mettre si mal-à-l’aise, qu’elle allait se terrer pendant les sept prochains mois dans un trou en Australie. Pourtant, elle ne bougea pas et resta ainsi, bercée par la respiration du sorcier.

- Je ne t’aurais jamais cru si maladroite, remarqua alors Lorcan. Tomber dans cette piscine… Je n’aurais jamais cru quelqu’un capable de le faire.
- C’est… un compliment ?
- Je pense que oui.
- Tu penses ?
- Oui. C’est déjà bien, non ? Et toi ? A quoi penses-tu ?

Alisha aimait vraiment discuter avec lui. Il n’était pas tant le garçon étrange que tout le monde pointait du doigt. En réalité, Scamander bis était quelqu’un de gentil et de drôle. Qui passait certes du coq à l’âne facilement et dont les pensées étaient vraiment différentes de celles des autres. Mais c’était ce qui le rendait unique.

- Je pense à ta cavalière.
- Ma cavalière ? demanda-t-il surpris.
- Nora.

A la plus grande surprise de la Poursuiveuse, Lorcan se mit à rire.

- Je crois que tu as tiré des conclusions hâtives. Nora est une très bonne amie à moi, mais elle est la cavalière de Lys’.
- Scamander ? Et… et toi ?
- Je suis venu seul. Oui, autant braver toutes les règles, je ne suis plus à ça près…

Alisha se redressa et le dévisagea. Puis, se cachant derrière ses mains, elle marmonna :

- J’ai trop honte ! Je me suis vraiment trompée sur toute la ligne.

Sautant du lit, elle fit tomber sa sacoche et vint se poster devant la fenêtre. En bas, la fête continuait avec frénésie. Elle vit Benedict qui discutait avec Valentin et sourit, amusée. Derrière elle, elle entendit le bruit sourd de quelqu’un qui se remettait debout. Décidément, tout allait de travers. Tout.

- Tu as fait tomber ça, fit alors Lorcan en lui tendant son sac-à-main.

Sans le vouloir, il laissa échapper une sorte de grosse papillote dorée. Avec effroi, Alisha le vit se baisser pour la ramasser puis tirer avec amusement sur les deux extrémités. Comme dans un ralentit, la jeune femme en vit assez pour vouloir l’arrêter dans son geste et trop peu pour pouvoir le faire.
Dans un sifflement aigu, le pétard explosa. Dans l’espace restreint de la chambre, une multitude de petites lumières se mirent à tournoyer jusqu’à former un grand cœur au-dessus duquel était écrit : « Je t’aime ! ». Puis, les petites boules dorées tournoyèrent encore quelques instants avant de disparaître en laissant des pétales de fleurs qui tombèrent en cascade jusqu’aux pieds du sorcier. Le spectacle finit, un grand silence s’installa entre les deux jeunes.

- Et je pensais que ça ne pouvait pas être pire… se lamenta Alisha sans prendre la peine de cacher cette réflexion. J’ai l’air de quoi, maintenant ?

Lorcan mit quelques instants à reprendre ses esprits puis s’avança vers la sorcière qui lui faisait dos. Il regarda un instant son reflet puis prit la parole.

- Je n’avais donc pas rêvé, tout à l’heure. Au bord de la piscine.
- Hmm… acquiesça Alisha.
- Eh bien, tu m’ôtes d’un poids ! soupira-t-il alors soulagé. Bon, c’est vrai que les fleurs et le feu d’artifices c’est assez… original comme déclaration. Mais au final, ça revient au même.

La jeune fille se retourna, dévisageant Lorcan, incrédule.

- Tu veux dire que… ?
- Que… ? Oh ! Un Nargole !

Il pointa du doigt un lieu quelque part derrière la fenêtre. Vive, Alisha chercha du regard le fameux animal imaginaire. Lorcan en profita et se plaça juste derrière elle, posant son menton sur l’épaule de la jeune femme. A ce contact, celle-ci se raidit.

- Il n’y en avait pas, hein ? soupira-t-elle.
- Je ne te le dirais pas !
- Scamander bis… le menaça-t-elle.
- Je te le dirais si tu m’appelles par mon prénom.

L’ex-Serpentard lui fit face, et se retrouva coincée contre son torse. Relevant le visage vers lui, elle ferma un instant les yeux pour sentir son souffle chaud lui caresser le visage.

- Lorcan.
- Moi aussi je t’aime !

Comme un gamin, il l’embrassa aussi vite qu’il avait parlé puis sortit de la chambre en courant. Abasourdie, Alisha resta plantée devant la fenêtre, sans savoir comment réagir. Avait-elle bien entendu ? L’aimait-il vraiment en retour ? Elle vit alors une tête blonde dépasser de l’embrasure de la porte.

- Pour de vrai. Et depuis longtemps !

Puis il disparut à nouveau. Râlant, Alisha récupéra ses chaussures et le reste de ses affaires et s’élança en courant dans la même direction.

- Eh ! Attends-moi !

Alors qu’elle quittait la pièce, quelqu’un l’attrapa et la plaqua contre le mur. Lorcan, joueur comme jamais il ne l’avait été, colla son nez contre la joue de la jeune femme et soupira d’aise.

- Pour de vrai ? demanda alors Alisha malicieusement.
- Pour de vrai, de vrai.

Ils s’embrassèrent alors, heureux que Benedict ait trouvé ce ridicule pétard à paillettes et pétales de roses.
Note de fin de chapitre :

Merci d'avoir lu cette... chose o/ Gros calin à ceux qui ont eu le courage d'aller jusqu'au bout !!
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