Petit OS sur Rowena.^^ Il n'est pas choquant, choquant, enfin je vous laisse seul juge. Bonne lecture !
Elle observa la fête, qui se déroulait dans le manoir d'une riche famille, amie de la sienne. Elle se leva, prit un verre, le porta à ses lèvres. Elle n'aimait pas l'alcool, d'ordinaire, ne le supportant pas, mais ce soir, elle désirait oublier. Comme si elle disait adieu à cette jeunesse gâchée par l'idée d'un mariage arrangé. Elle but lentement, le goût âcre de la boisson descendant dans sa gorge. Une fois sa coupe vide, elle se resservit, indifférente. Encore. Et encore. Sa tête lui tournait déjà.
Elle reposa un peu brutalement sa coupe et soupira. Mariée. Elle ! C'était grotesque. Pitoyable. Elle se moquait bien des traditions, surtout celle qui demandait à ce qu'on offre des sorcières de sang Pur à des familles de même rang pour assurer une descendance. Elle allait reprendre à boire lorsqu'une main l'arrêta. Elle tourna la tête, découvrant un homme qui semblait à peine plus vieux qu'elle. Il avait les cheveux d'un noir profond, et les yeux d'un gris malicieux. Il lui fit un sourire gêné.
- Navré, ma Dame, mais vous devriez prendre garde. Il n'est pas convenable pour une femme d'avoir l'esprit embrumé par le vin.
Rowena éclata de rire. L'esprit embrumé ? C'était fait depuis longtemps ! Et cet homme lui plaisait bien, avec ses yeux si expressifs et sa petite moue. Elle se rapprocha et lui souffla du bout des lèvres :
- Permettez, mon Seigneur, à la femme désespérée que je suis de se distraire un peu ce soir...
- Désespérée ? Ma Dame, je ne saurais le croire. Les jeunes femmes aussi belles que vous ne devraient pas connaître la souffrance.
Elle lui sourit et versa deux coupes de vin. Elle leva la sienne, découvrant ses dents blanches. Il lui rendit son salut, inclinant la tête. Elle but. Légèrement chancelante, elle se rapprocha encore de lui. Le vin la rendait toute chose, insouciante et légère. Elle avait trop chaud, et éprouvait une furieuse envie d'envoyer au diable ses bonnes manières et toutes les convenances.
L'envie d'être libre une dernière fois.
Le jeune homme la regardait avec une lueur étrange dans le regard, comme passionné. Il n'était pas sobre, lui non plus. Avec un sourire mutin, elle lui indiqua la sortie du menton. Il la suivit en silence, hors de la salle de fête, loin des rires et des chants.
Le manoir était noir et silencieux. Rowena attrapa la main du jeune homme et l'entraîna vers la chambre qui lui avait été allouée pour la semaine. C'était parfaitement inconvenant, pour une jeune femme de son statut, et fiancée de surcroît, de se retrouver ainsi seul avec un homme inconnu et sans chaperon. Mais Rowena s'en moquait éperdument. Elle était jeune, elle avait des rêves pleins la tête, et elle voulait être libre.
A l'étage, près de sa chambre, le jeune homme la colla soudain contre le mur, l'entourant de ses bras. Elle sentit son souffle dans son cou. Sa voix rauque s'éleva doucement dans le noir.
- Quel est votre nom, ma Dame ?
- Rowena, chuchota-t-elle. Rowena Serdaigle.
Il sourit, bien qu'elle ne put le voir.
- Je suis Alaric Mac'Sent. Ma Dame...
Elle le poussa délicatement dans sa chambre. Seule la lumière de la Lune éclairait quelque peu la scène. Rowena sentait des vagues de désir la parcourir. Elle voulait... Elle désirait... Juste une dernière fois. Être libre. Et s'amuser, en se moquant des règles, des interdits.
Leurs bouches se rencontrèrent, presque au hasard. Un baiser chaste, qui devint vite plus enflammé. Ils s'accrochaient l'un à l'autre, presque avec avidité. On pouvait les entendre, les rechercher, les surprendre. Peu importe. Ils étaient jeunes. Ils voulaient s'amuser. Plus d'interdits, plus de règles. Envolé, ce carcan social et familial. Il n'y avait plus qu'eux deux.
Rowena défit elle-même son corsage, qui maintenait bien serré la lourde robe. Les doigts d'Alaric couraient sur sa peau nue, de plus en plus entreprenants. Elle sentit un frisson la parcourir. Le délicieux goût de l'interdit. Il ôta ses bottes et sa tunique. Elle se dégagea de sa robe. Ils se déshabillaient mutuellement, sans cesser de s'embrasser. Le désir montait en eux, couvé par l'indulgent regard de la Lune qui, complice, assistait seule à leurs ébats. Alaric fit basculer sa compagne sur le lit. Il contempla la peau très blanche, les longs cheveux noirs ondulés qui ressortaient si bien. Il caressa longuement le corps offert. Rowena, les yeux clos, restait immobile, savourant ce contact physique. Son premier contact.
Elle l'attira à lui, découvrant à son tour son corps. Un peu maladroitement, car elle n'avait jamais connu d'hommes. Une femme de sa condition n'était guère censée s'adonner à ce genre de plaisirs avant son mariage. Ce dont elle ne se souciait plus le moins du monde en cet instant. Elle avait toujours été hors de son temps. La tristesse, l'alcool, l'avaient poussés dans les bras d'un quasi-inconnu cette nuit, alors qu'elle était fiancée. Elle embrassa la moindre parcelle de peau qui s'offrait à elle, avide, excitée de pénétrer dans ce monde inconnu. Le goût de l'interdit. Tant de sensations. Si étranges. Si merveilleuses.
Une main grande et forte se glissa entre ses cuisses. Rowena referma d'abord instinctivement les jambes, puis se laissa finalement aller. Elle frissonna violemment lorsqu'Alaric toucha l'endroit le plus intime de son corps. Elle ne put s'empêcher de gémir alors que son amant la massait. Il jouait avec elle, s'amusant à la rendre folle de désir, alors que son autre main continuait d'explorer sa poitrine. Il poursuivit ce manège un long moment, jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus.
Il se plaça au-dessus d'elle, gonflé de désir et de passion. Rowena s'agrippait à ses épaules, tremblantes d'anticipation. C'était interdit. Inconvenant. Elle n'en avait cure. Elle le voulait, le désirait.
- Ma Dame, fermez les yeux.
- Non...
- Si, insista-t-il tendrement. A cause du sang...
Cela, elle l'ignorait, innocente de toutes ces choses. Il l'embrassa avidement, puis écarta ses cuisses. Il entra doucement en elle. Rowena eut mal et poussa un petit cri. Il s'excusa et se retira. Il reprit ses caresses avec un peu plus de vigueur. Reprise en force par le désir, la jeune femme hocha la tête, prête. Il revint en elle. Cette fois, elle l'accueillit mieux. Une explosion de sensations. Elle haleta, gémit, alors qu'il entamait un lent mouvement de va et vient, les yeux fermés. C'était indescriptible. Il accéléra le mouvement. Ils gémissaient tous les deux, le souffle court.
Le plaisir parvint à son apogée. Alaric se lâcha en elle en poussant n petit cri. Elle frémit, s'accrochant à lui. Il se retira, s'allongeant près de sa compagne, la serrant dans ses bras. L'un comme l'autre se sentaient électrisés au contact de leurs peaux nues. Rowena nicha son cou dans celui d'Alaric. Elle était jeune. Elle avait des rêves. Elle était fiancée, et avait soif de vivre. Elle voulait être libre.
- Merci, souffla-t-elle dans le noir.
Il l'embrassa sur le front, tendrement. Ils se séparèrent peu après. Ils ne connaissaient que le nom de l'autre. Ils se séparèrent, pour ne plus jamais se revoir.
Quelques mois plus tard, Rowena fut chassée par sa famille, les noces brisées, le scandale éclaté au grand jour. Elle était enceinte. Elle quitta la maison familiale la tête haute, malgré la honte, malgré le déshonneur. Elle était jeune. Elle avait vingt ans. Elle avait trois amis merveilleux, avec qui elle construisait un immense projet. Elle désirait la connaissance, le savoir. Elle était libre.
Alaric ne sut jamais que cette aventure d'une nuit avait engendré la naissance d'une petite fille. Lui aussi chassé par sa famille, il quitta l'Angleterre pour l'Espagne. Il se maria,eut des enfants, eut une vie paisible. Cependant, tout comme Rowena, il garda sa vie durant le souvenir précieux de cette nuit volée. Du délicieux goût de l'interdit.
Un petit commentaire ?^^