Alors, comme je l'ai précisé dans l'autre OS, Augusta est en réalité future madame Augusta Londubat :mg: (la grand-mère de Neville chéri) :D
Ce texte, je ne sais pas si j'aurais du l'écrire, mais tout devait sortir de ma petite tête torturée. On subit parfois des choses qu'on garde trop longtemps pour soi et au bout d'un moment faut bien s'en débarrasser d'une façon ou d'une autre :)Voilà !!! Et hm... merci à Kiwxi qui m'a corrigé ce machin !
« Il ne m’aime plus », qu’elle répétait en tremblant. « La vie n’est pas digne d’être vécue. Et puis, je sais très bien ce qu’on dit dans mon dos. Je n’ai pas ton talent, je n’ai pas ta beauté… Je suis la sœur ratée, le brouillon avant la perfection. » Ce soir-là, Augusta avait eu sa première blessure. Non pas celle que sa sœur lui avait imposé, de rage, sur la joue d’un coup de lame, mais une qui n’allait jamais pouvoir s’effacer, une qui avait été imposée au fer rouge sur son cœur.
Malgré le sang qui coulait le long de son visage, la jeune sorcière s’était avancée vers son aînée et, accroupie devant elle, l’avait prise dans ses bras. Elle n’avait pas les mots pour la réconforter, elle aurait voulu lui dire qu’elle se trompait, qu’elle n’était pas qu’un brouillon, mais elle savait que dès que ses mots sortiraient de sa bouche, ils sonneraient faux. Alors elle serrait sa sœur le plus fort possible, la perçant tout doucement au rythme des battements de son cœur blessé.
« Je pensais que lui, au moins, il me voyait d’une autre façon. J’avais l’impression de compter, d’être enfin quelqu’un d’intéressant. Mais je m’étais trompée… Pour ne pas oublier, je l’ai marqué. Son nom. »
S’écartant, la plus vieilles des deux filles Skinners lui avait montré ses avant-bras scarifiés. On pouvait y lire le prénom de cet homme abject qui avait osé la trahir. Ce fut Augusta qui pleura ce soir-là. Elle pleura face à son incompétence, elle pleura de douleur pour sa sœur, elle pleura de haine. Et c’est de sa robe tachée de sang qu’elle banda les plaies de sa sœur. Chaque bande qu’elle déchirait du vêtement, chaque bout de tissus qui s’enroulait autour ses bras était un pas de plus vers la rédemption. Un pas de plus vers la guérison.
« C’est mal. »
« Je sais. Et ça fait mal aussi. Et pourtant… ça fait toujours moins mal qu’aimer. »
Devant le regard fier de sa sœur, Augusta n’avait pu retenir un frisson. C’était dangereux et pourtant, elle ne pouvait rien répondre. Elle n’avait jamais connu l’amour, elle ne pouvait donc pas savoir si c’était à ce point douloureux.
Debout devant son casier, la jeune Poufsouffle soupira. Ôtant son maillot de Poursuiveuse, elle secoua vivement la tête. Elle regrettait parfois cette époque où elle ignorait tous des choses compliquées de la vie. Avant, rien ne la préoccupait. Son esprit était libre et son cœur léger. Mais depuis ce début d’année, tout était devenu plus compliqué. Elle s’était trouvée. Lorsqu’elle avait croisé son regard, lorsque pour la première fois, elle lui avait souri, Augusta avait su qu’elle était tombée amoureuse de cette fille. Cassiopeia Black était en apparence une personne effrayante. Elle ne l’était pas pour son physique, mais pour son regard froid et son attitude parfaite. Elle était une Black, une Serpentard, quoi de plus normal ?
C’était sa gentillesse si bien cachée et son sourire tendre qu’elle n’accordait qu’à de rares personnes qui l’avaient faite succomber. Cassiopeia lui répétait souvent que c’était son sourire et son optimisme écœurant et idiot qui lui plaisait le plus chez elle. C’était pour ça que la jeune femme s’était promise de ne jamais pleurer devant elle, de ne jamais montrer ses faiblesses. Tout ce qu’elle souhaitait, était que Cassiopeia soit heureuse, qu’elle lui adresse ses plus beaux sourires lorsqu’elles se croisaient dans les couloirs de Poudlard. En secret, elles s'aimaient. L'une et l'autre s'étaient silencieusement promis fidélité et loyauté, chose pourtant rare venant d'une Serpentard. Pourtant, c’était parfois dur de faire comme si de rien était, de devoir sourire à des garçons trop collants ou de parfois même l’ignorer en classe.
Mais ce jour-ci, pendant le match contre les Gryffondor – qu’ils avaient d’ailleurs lamentablement perdu – Cassiopeia l’avait encouragée de tout son cœur. Augusta s’était sentie pousser des ailes. Oui, l’amour donne des ailes, c’est bien vrai. Elle était chanceuse, en réalité. Cette fille, si belle et si merveilleuse n’était qu’à elle, ne regardait qu’elle, n’aimait qu’elle.
Augusta enleva son pantalon et, prenant sa serviette et son savon, se rendit jusqu’aux douches des filles pour enlever la crasse et la sueur qui collait son corps. Elle était dans un état si euphorique, qu’elle ne remarqua pas que quelque chose clochait. Sans se soucier des autres joueuses, autant de Gryffondor que de Poufsouffle, la jeune fille tourna le robinet d’eau chaude et se plaça en dessous du jet brûlant. Soudain, un raclement de gorge retentit derrière elle et elle se retourna, sans se départir de son sourire.
- Ça ne te gêne pas d’être ici ? siffla la voix d’une des batteuses de Gryffondor.
- Me gêner ? répéta bêtement Augusta. Je ne vois pas pourquoi je devrais l’être.
Quelques rires mesquins traversèrent le groupe de filles qui s’était formé face à elle. Enroulées dans leurs serviettes pour certaines, déjà à moitié habillées pour d’autres, les joueuses de Quidditch présentes dans les douches semblaient toutes s’être liguées contre elle. Coupant le débit d’eau, Augusta se couvrit de sa serviette et leur fit face.
- Vous avez un problème ? demanda-t-elle plus sérieuse.
- Oui. Toi.
- Je te demande pardon ?
Le visage d’habitude pourtant si joyeux et candide d’Augusta s’assombrit pour laisser place à un masque froid et inexpressif.
- Aux vues de tes… orientations sexuelles, reprit la fille qui devait s’être auto-proclamée chef du groupe de persécution, on pense, les filles et moi, que tu ne devrais plus te doucher avec nous. Alors, à partir de maintenant, tu te doucheras après nous, c’est bien compris ?
Choquée et presque apeurée, la jeune femme recula de quelques pas.
- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler…
- Ah oui ? la coupa une rouquine tenant un seau dans les mains. Tu crois qu’on n’a pas remarqué ton petit manège ? Skinners la lesbienne !
Et sous ces mots qui sortirent comme une insulte de sa bouche, elle lui lança le seau d’eau glacée au visage. Sous le choc, Augusta glissa et se cogna contre le mur en carrelage derrière elle. Dans un chuintement grave, elle s’étendit par terre et se recroquevilla pour cacher son corps nu. Elle frotta l’arrière de son crâne douloureux et jeta un regard noir aux filles qui continuaient à hurler lesbienne comme une meute de babouins. Fermant les yeux, la jeune fille tenta de s’échapper de cet enfer. Mais tous les regards en coin, toutes les grimaces sur son passage lui revenaient en mémoire. Elle comprenait à présent pourquoi la plupart de ses amies lui avaient tourné le dos, pourquoi lorsqu’elle marchait, certaines personnes s’écartaient. Elle revoyait cet imbécile de McLaggen qui lui disait en appuyant un clin d’œil ridicule : « Si tu as besoin d’un homme, un vrai, tu sais où me trouver ».
Misérablement, la tête cachée derrière ses mains, Augusta se mit à sangloter. Puis, elle pleura. Pour la première fois depuis longtemps, elle se laissa rattraper par ses émotions. Toutes les petites choses qui n’allaient pas, tous les petits tracas qu’elle mettait de côté pour continuer à sourire revenaient en même temps. On aurait dit que sa tête allait exploser, que son cœur allait se briser. Elle repensait à sa sœur, à la lame de rasoir, à la facilité de disparaître. Et la douleur avec. Pourtant, Augusta était une femme courageuse et forte.
- Augusta ? fit alors une voix lointaine qui raisonna dans les douches vides. Y’a personne ?
Les autres joueuses étaient parties. Il ne restait plus qu’elle et le silence qui l’entourait. Silence qui était brisée par cette voix qu’elle connaissait bien. Les derniers mots, chuchotés, restèrent quelques instants comme suspendus dans les airs avant de disparaître. La Poufsouffle ne fit aucun bruit, espérant silencieusement que Cassiopeia ne la trouve pas et reparte. Malheureusement, en voulant se redresser, elle donna un coup dans son savon qui alla rebondir sur le mur d’à côté.
- Si tu essayes de me faire peur, reprit Cassiopeia hésitante, je t’assure que tu n’y arriveras pas et… Oh !
Elle arriva face à Augusta qui la dévisagea alors de ses yeux rouges.
- Chérie ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Tout va bien ?
Sans faire attention au sol mouillé, la Serpentard se précipita aux côtés de la femme qu’elle aimait. Elle ôta sa veste et la déposa sur le corps glacé d’Augusta. Elle paniquait, ça se voyait, et la Poufsouffle s’en voulut de lui infliger ça. Pourtant, elle ne se sentait pas de lui mentir une fois de plus.
- Non, ça ne va pas, fit-elle d’une voix rauque et presque inaudible.
- Que s’est-il passé ? l’interrogea Cassiopeia en l’aidant à se lever et la dirigeant vers l’un des bancs du vestiaire.
- Les autres filles, elles… elles…
- Qu’est-ce qu’elles t’ont fait ? s’énerva la Serpentard.
Elle faillit se lever d’un bon mais la joueuse de Quidditch la retint par le bras. Se serrant contre elle, elle sécha légèrement ses larmes. Augusta ne voulait plus qu’elle la laisse seule, elle voulait juste sentir ses mains rassurantes sur son corps et ses yeux protecteurs se poser sur elle.
- Elles… lesbienne.
Il n’avait fallu que d’un seul mot pour que Cassiopeia comprenne. Son regard s’était voilé et ses joues prenaient une couleur rouge menaçante. C’était exactement la réaction qu’Augusta redoutait. Elle se rappela alors pourquoi elle avait fait tant d’efforts pour cacher son mal-être.
- Je vais aller les voir moi, ces… ces putes ! Si elles ont un problème avec toi, elles en ont un avec moi…
Une fois de plus, la Poufsouffle la retint par le bras.
- Ne fais rien, je t’en supplie. Ce n’est pas comme ça que les choses iront mieux.
Elle se leva et vint se blottir contre la poitrine de sa petite amie. Cette dernière ne réagit pas et se contenta de regarder dans le vide. Entre deux reniflements, la Poursuiveuse lui adressa un sourire qui se voulut confiant avant de reprendre :
- Tant que tu es là pour moi, reprit-elle, je n’ai peur de rien. Alors laisse-les parler et reste avec moi… S’il-te-plaît…
Sa voix se brisa et elle cacha son visage dans la chemise de son amie. Cassiopeia l’entoura alors de ses bras et la serra le plus fort possible contre elle. Elle vint poser sa tête contre ses cheveux humides et ferma les yeux.
- Je ne compte pas t’abandonner, chérie. Je vais rester avec toi, jusqu’à ce que tu ne supportes plus ma présence.
- Ça n’arrivera jamais, sourit alors Augusta imperceptiblement. C’est tout simplement impossible.
- Je l’espère bien, amour. Je l’espère bien…
Lentement, la Poufsouffle leva la tête vers sa petite amie et celle-ci se recula légèrement. Elle effaça d’un revers de main les larmes qui s’étaient installées sur ses joues et lui sourit.
- Par contre, si je croise ces filles, je ne te promets pas de me tenir. Tu me connais, je peux être parfois un vrai danger public…
Et sans se départir de son sourire, elle l’embrassa tendrement. Augusta et Cassiopeia s’aimaient d’un amour inconditionnel. C’était pourtant étrange venant de deux sorcières de sang-pur, mais elles n’avaient pas vraiment eu le choix. C’est ce qu’Augusta aimait se dire. Elle n’avait pas eu le choix, ça lui était tombé dessus sans qu’elle puisse y faire quelque chose.
- Si on allait manger ? demanda-t-elle alors. Je crois qu’il y a des pains au melon ce soir… Tu sais que j’adore t’embrasser quand tu en as mangé…
- Et tu sais que je n’en mange juste pour ça ?
- Je sais !
Elle rigola doucement, récupérant peu à peu sa bonne humeur naturelle. Oui, avec Cassiopeia à ses côtés, elle n’avait plus peur. Ce n’était pas quelques persécutions de rien du tout qui lui feraient perdre son sourire.
- Par contre chérie, reprit Cassiopeia, peut-être devrais-tu t’habiller avant…
La jeune fille se rappela alors qu’elle était nue et se dirigea, rouge de gêne, jusqu’à son casier pour y prendre ses affaires.
- Mais si tu préfères rester nue, on peut toujours rester ici et prendre une douche chaude à deux…
- Tu n’es qu’une vile perverse, se moqua la Poufsouffle. Prends ta douche toute seule si tu veux, moi je vais manger !
Et, ayant enfilé ses vêtements, elle se précipita dehors suivie de près par une Cassiopeia boudeuse, qui avait réellement envie de prendre une douche chaude.
Merci d'avoir lu jusqu'au bout (hug).