Il s'agit d'un OS auquel je tiens beaucoup. Ca fait un moment que je suis dessus, j'ai eu beaucoup de mal à le rédiger, mais finalement la fin est venue toute seule, et paf, ça a fait des chocapics o/
Je ne sais pas encore si ce sera un simple OS tout seul, ou le prologue d'une fic à chapitres (des prompts, peut-être ?).
Donc voilà. Je vous souhaite une bonne lecture. N'hésitez pas à dire ce que vous en avez pensé.
Merci à Julia d'avoir bien voulu me donner son avis avant publication *keur*
Dans chaque coin de salle, nous patientons.
Terrés dans les profondeurs de chaque chaudron, nous t'attendons.
Ton coeur se serre ; tu t'embrases.
Oh, bien sûr, tu savais à quoi t'attendre. Tu te doutais bien que ça ferait mal, de retrouver seul les lieux de ton enfance, et tu avais tenté d'imaginer la douleur sous tous ses angles, croyant ainsi pouvoir l'adoucir.
Mais tu es venu quand même.
Et lorsqu'un rire résonne, nous te dévorons.
Quand une chevelure flamboyante apparaît au détour d'un couloir, nous te consumons. Si ton esprit vagabonde, si ton visage s'adoucit, nous t'assaillons, et te détruisons.
Poudlard, c'était un peu de Lily et de ses grands yeux d'enfants, et aussi un peu de l'autre toi qui avait vécu un jour, et qui savait sourire. C'était un peu de ton enfance, et c'est la seule jeunesse que tu as eue, et celle de Lily, aussi. Du temps où tu savais dire nous , quand vos mains se cherchaient et que vos regards se soutenaient.
Maintenant, Poudlard, c'est quelque chose d'immense, et de vide. Il y a d'autres générations qui défilent l'une après l'autre, tournoyant sans cesse dans le grand ballet affolant du temps. Elles sont ennuyeuses ; toutes se ressemblent. C'est que la nature humaine ne change pas ; et malgré le fossé des années, et malgré les diversités de leurs milieux, les enfants restent les mêmes.
C'est peut-être ce qui a permis à votre amitié de tenir si longtemps, d'ailleurs : le regard des autres. On s'attendait toujours à ce que vos écarts l'emportent, à ce que vous vous sépariez, mais c'était sans compter la volonté de Lily, la force de ses yeux verts, et l'éclat de défi qui brillait dans ses prunelles. Aux moments les plus critiques, aux moments les plus graves, vous ne cédiez jamais ; Lily ne voulait pas fléchir. Elle voulait leur montrer, à tous, que c'était possible de t'aimer, et de rire avec toi, malgré toutes vos différences. Et peut-être aussi que ça avait fini par lui plaire, cette étincelle surprise dans le regard des autres.
Et puis Poudlard, ce n'est pas comme le monde. La valeur de l'amitié prime sur tout le reste. Elle passe avant les différences, avant l'ambition, avant les idéaux. Vous saviez, bien sûr, qu'un jour arriverait où vous devrez partir, et quitter ces murs solides de sécurité, ces murs qui préservaient votre enfance, votre innocence, votre amitié, mais aveuglés dans votre sécurité, les yeux fermés par vos sentiments, vous préfériez ne pas vous projeter dans l'avenir.
Puis tu es revenu.
Oui, entre temps, tu es devenu Mangemort, puis espion.
Oui, entre temps, elle a épousé James Potter.
Et oui, maintenant, elle est morte.
Mais les couloirs de Poudlard sont toujours les mêmes.
Parfois, en sortant des cachots, tu supposes qu'elle t'attend en dehors de la salle, juste derrière la porte, et l'espace d'une fraction de seconde, tu es heureux.
A d'autres moments, ton regard se perd dans la masse d'élèves, et tu as le réflexe de la chercher des yeux. Et souvent, lorsque tu marches, tu sens la présence d'une silhouette rousse près de toi.
Ces vieux automatismes font partie de toi - à jamais.
Non. Ne sois pas triste. Ne sois pas malheureux.
Combien de gens meurent sans avoir connu quelqu'un comme Lily ?
Combien de gens traversent la vie sans goûter l'ombre de cette amitié-là ?
Ne t'inquiète pas, Severus. Tu n'oublieras pas. Nous sommes là, et nous y veillons. A chaque détour de couloir, dans chaque recoin de salle, terrés dans les profondeurs de chaque chaudron. L'air du château est imprégné de nous. Ta solitude est imbibée de nous.
Tes souvenirs sont là, Severus. Et aussi longtemps que tu parcourras ces couloirs, aussi longtemps que tu vivras protégé entre les murs de ton enfance, tu ne pourras pas nous échapper ; tu ne nous oublieras pas. Même si ça fait mal, de te la rappeler encore, et encore. Votre amitié n'aura pas été vaine. Ce qu'elle t'a fait découvrir ne disparaîtra pas. Lily vivra, Severus. A travers nous, à travers toi, dans ces recoins oubliés de l'école où vous avez grandi.
Toujours.
Y'a un truc, en bas, qui est formidable. Oui, oui, le petit rectangle juste au dessous du texte. Ca doit être sacrément sympathique d'écrire dedans. Vous pouvez y laisser votre liste de course, vos pensées du moment, le journal de votre vie, ou peut-être votre avis sur le texte ?