Comme toutes mes autres Miss, Miss C consiste d'une série de 15 prompts, chacun racontant un petit instant de sa vie (normale). Les chapitres seront publiés tous les jeudis.
Merci à Minervalusine d'avoir relu !
Ellie et moi ne partageons qu'un surnom, une date d'anniversaire (et encore, si ça vous emballe de calculer, on est pas de la même année elle et moi), une fascination pour les fossettes et un trop-plein de timidité. Cette fic n'est en aucun cas du self-insert. Juste un intérêt de ma part pour cette petite fille, mentionnée à un tout minuscule endroit du tome 7, qui partageait presque mon nom, alors elle a grandi dans a tête et est devenue quelqu'un.
Ah, on partage aussi que ma mère m'appelait cocotte quand j'étais petite.
Quand une branche d’arbre frappa la fenêtre, la faisant sursauter et lâcher un petit cri, elle se leva en reniflant. Serrant sa peluche contre sa poitrine menue, elle passa silencieusement devant le lit de sa sœur endormie, tira la poignée de la porte et sortit de la chambre.
La fillette de trois ans traversa le corridor à la course et se glissa par la porte entrouverte de la chambre de ses parents. Elle voyait leurs formes endormies sous les couvertures, un ronflement émanant de ce qu’elle devinait être son père. Elle ne bougea pas pendant de longs instants, mais les adultes endormis durent sentir la présence de leur fille, car les ronflements cessèrent et sa mère se redressa.
— Ellie ? dit-elle d’une voix endormie.
Mary Cattermole farfouilla sur sa table de chevet jusqu’à retrouver sa baguette et l’alluma d’un « lumos » murmuré.
— Ça ne va pas, cocotte ?
Ellie éclata en sanglots et expliqua qu’elle avait peur que la maison leur tombe sur la tête. Reg glissa ses pieds dans ses pantoufles et vint prendre sa fille dans ses bras musclés pour l’installer entre sa femme et lui. Ellie se terra dans les couvertures pendant que ses parents s’échangeaient quelques mots chuchotés au-dessus de sa tête.
— Ça doit être le nouveau lit de grand qui lui fait ça, disait son père. Tu te souviens, Maisie a mis quelques semaines à s’y habituer aussi, l’an dernier.
Mary répondit quelque chose à son mari, mais Ellie n’écoutait plus. Sous la couverture, elle avait posé ses petites mains sur le ventre rebondi de sa mère. Celle-ci lui avait dit qu’il y avait un petit bébé dans ce ventre, son petit frère, qu’elle rencontrerait dans six semaines. Trop de dodos pour qu’elle puisse les compter sur ses doigts. Maisie et elle venaient souvent toucher le ventre de maman comme ça. Des fois, le bébé bougeait, comme s’il leur disait coucou.
Soudain, la couverture se leva de sur sa tête et Ellie se tourna pour voir le visage souriant de Mary.
— Tu dis bonne nuit à Alfred ?
Ellie hocha la tête au moment où un coup se faisait sentir sous sa main. Puis un deuxième, puis toute une série, comme si le petit Alfred dansait la gigue là-dedans. Elle retira ses mains, inquiète, et Mary y posa la sienne, le visage tendu et une ligne de douleur lui barrant le front. Reg se redressa.
— Mary, ça va ?
Mary ferma les yeux quelques secondes, puis son visage se détendit et elle sourit.
— Oui, ce n’est rien. Il devait avoir envie de bouger.
Elle déposa un baiser sur les lèvres de son mari et baissa les yeux vers sa fille, qui avait émergé des couvertures. Ellie avait froncé les sourcils, son petit visage portant une expression d’inquiétude qui ressemblait à celle de sa mère quelques instants auparavant. Mary lui passa une main dans les cheveux et demanda :
— Qu’est-ce qu’il y a, cocotte ?
Ellie leva vers sa mère des yeux inquiets quand elle sentit à nouveau quelque chose frapper sa jambe, à travers le ventre de Mary.
— La tempête… elle est aussi dans ton ventre ?