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News

Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Maintenance des serveurs


Attention, deux interventions techniques prévues par notre hébergeur peuvent impacter votre utilisation de nos sites les 28 mai et 4 juin, de 20h à minuit ! Pas d'inquiétudes à avoir si vous remarquez des coupures ponctuelles sur ces plages horaires, promis ce ne sont pas de vilains gremlins qui grignotent nos câbles ;)

De Conseil d'Administration le 26/05/2024 18:10


Le bonheur à portée de main par ExtraaTerrestre

[18 Reviews]
Imprimante
Table des matières

- Taille du texte +
Note d'auteur :

Bonjour/Bonsoir !


Voilà ma participation au concours de DameLicorne "Couple de Serpentard". J'espère avoir respecté les règles. C'est donc au dernier moment que j'ai fini cet OS (ce matin précisément) donc excusez-moi pour les fautes qu'il reste...




Pour ce qui est d'Edwige et James. Je n'irai pas plus loin dans ma vie. J'ai encore ma fic longue à continuer et je pourrais écrire des OS sur leur enfance mais, je n'écrirai pas sur ce qu'il se passe après. C'est le point final. Pour ceux qui connaissent déjà Edwige, j'espère que vous la retrouverez pas trop déformée. J'ai essayé de prendre en compte l'après guerre mais de ne pas trop la dénaturer.


Sur ce, trêve de blabla et bonne lecture !

Voilà, c’est la fin.

Dit comme ça, c’est triste. C’est une page qui se tourne, une partie de ma vie que j’enferme dans un coffre dont je jette la clef à la mer. C’est des morts que je vais oublier, des vivants que je vais tâcher d’ignorer. C’est toutes ces nuits à pleurer que je balaye d’un revers de main, c’est toutes ces grimaces de douleur et ces plaies que je vais cacher.

La guerre est finie.

Ça semble déjà plus gai, non ? La guerre est finie et nous l’avons gagnée. La guerre est finie et tout ira mieux. La guerre est finie, oui, mais trop de gens sont partis. Ils sont morts. Morts. C’est dur de retourner au Terrier et de noter les absences, de voir les chambres vides et de n’entendre qu’un silence pesant. Où sont les rires d’enfants ? Disparus, tout simplement.

James dit qu’on les entendra de nouveau, qu’on reverra ces chambres parasitées de vie et d’animation. La vie n’est qu’un éternel recommencement, a-t-il dit. Ça sonne comme une réplique de film foireux. Je déteste les phrases toutes faites, les phrases jolies qu’on dit dans les moments tristes. En quoi ça peut réconforter ? Est-ce qu’il se rend compte qu’il n’y a rien de rassurant dans ces mots ? La guerre est finie, mais la vie n’est qu’un éternel recommencement. Un jour, elle reviendra. Un jour, elle reprendra des parents, des enfants, des amis… des amants. Un jour elle reviendra étriper la foi et enchainer la liberté.

Je ne sais pas si je veux des enfants. J’aurais si peur de les perdre comme Molly a perdu les siens. James semble vouloir repeupler la Terre, mais il ne se rend pas compte, non. Le monde peut rebasculer dans la terreur en quelques jours seulement. Et puis… de toute façon, ce n’est pas lui qui finira grosse à engendrer dix-huit marmots ! Je ne finirai pas en mère pondeuse, c’est tout simplement hors de question !

Bref. Comme je l’ai dit plus haut, c’est la fin. Je n’écrirai plus rien. Jamais. Il est temps de vivre ma vie pleinement, d’oublier. Et quoi de plus significatif que de tout recommencer aujourd’hui ? C’est décidé, je vais être heureuse. Une page se tourne peut-être, mais une autre vient ensuite. Alors oui, ça ne sera pas facile. Il faudra s’y faire à ce grand vide qu’ont laissé toutes ces personnes. Il faudra accepter de ne plus les voir, de ne plus entendre leurs rires, de ne plus supporter leur chagrin. Mais un jour, il faut bien se tourner vers ceux qui sont restés. Il faut bien tendre la main vers la personne qu’on aime et se laisser rattraper. Il faut bien dire "oui" à la vie, "oui" à l’amour. "Oui" à celui qu’on aime.

C’est donc ici que se termine le journal d’Edwige Nott, une fille banale, une fille amoureuse, une fille qui s’est battue. Une fille qui va vivre aujourd’hui, le plus beau jour de sa vie.







Edwige posa la plume sur la table. Une goutte d’encre tomba et fut immédiatement absorbée par le vieux bois spongieux. La femme soupira et leva les yeux vers la fenêtre. On aurait pu y voir son âme passer, la tristesse à l’état pur se former dans le fond de ses pupilles. Etait-ce vraiment une bonne idée ? N’étaient-ils pas allés trop vite ? Peut-être que dans l’euphorie d’être en vie, dans la joie de pouvoir enfin s’aimer, ils avaient précipité les choses.

La sorcière laissa ses yeux parcourir les champs verdâtres qui entouraient la petite salle qu’ils avaient louée pour l’occasion. Le froid qui soufflait sur les herbes abîmait ce vert qui avait toujours représenté sa maison. Le bout de chaque brin semblait être gelé, tirant sur une couleur grisâtre. Plus loin encore, des arbres épais pliaient tout de même sous le vent maritime. Où était passée la vie ? Quel piteux paysage pour un jour qui devait être si beau, si mémorable ! Edwige regarda ses mains, fines et abîmées. Sous la pâle lumière qui filtrait à travers la fenêtre, sa peau semblait encore plus transparente. Elle n’était qu’un fantôme de plus. Au sortir de cette guerre, elle n’était rien d’autre qu’une âme détruite et blessée. Une âme condamnée.

Edwige se leva et fit quelques pas jusqu’à la fenêtre. Appuyée contre le mur blanc, elle posa sa main sur la vitre glacée. Chacune de ses expirations recouvrait la surface vitrée d’une fine buée. La jeune femme n’avait pas envie de pleurer, mais se sentait pourtant dévorée par la tristesse. Comment pouvait-on se sentir ainsi le jour de son mariage ? Soupirant, elle traça en I sur la fenêtre. Un H vint bientôt le rejoindre, accompagné d’un D. Edwige aurait pu continuer longtemps ainsi mais quelqu’un frappa à la porte.

« Qui est-ce ? demanda-t-elle d’une petite voix. Je ne suis pas encore habillée.
- Raison de plus pour que j’entre alors ! »

On poussa la porte et des chaussures grincèrent sur le parquet. L’homme vint se positionner derrière elle et passa ses bras autour de sa taille. Il posa son menton contre son épaule, humant l’odeur fruitée qu’elle dégageait.

« T’es bête.
- Je sais. Mais c’est pour ça que tu m’aimes ! »

Edwige se retourna pour faire face à l’homme qu’elle allait épouser. Déjà prêt, il avait fière allure dans son costume sur mesure. Ses cheveux étaient, pour la première fois depuis qu’elle le connaissait, disciplinés et soigneusement coiffés. James était tout simplement beau. Contrairement à elle, il avait gardé une silhouette forte et épaisse malgré la guerre. Il en ressortait même plus musclé. La jeune femme passa sa main sur son torse et le regarda dans les yeux. Où était passé l’adolescent dont elle était tombée amoureuse ? A vingt-ans à peine, il n’avait déjà plus rien d’un enfant. Ce qu’il avait vu, les choses qu’il avait subies et les crimes qu’il avait commis, tout cela l’avait changé. Ils avaient tous changé.

« Quelque chose ne va pas ? s’enquit James, inquiet. Je sais que c’est plutôt dans ton habitude, ce regard triste et ce silence parfois agaçant à l’extrême mais… j’avais pensé que tu serais un minimum plus enthousiaste.
- J’ai peur, James.
- Je croyais que la peur, c’était rayé de notre vocabulaire… Je croyais qu’on avait dit qu’on laissait le passé derrière nous.
- Ce n’est pas le passé qui m’effraye. C’est notre avenir. »

James recula. Il fut blessé par ses mots. Doutait-elle vraiment de lui ? De l’amour qu’il lui portait ? Elle ne voulait pas l’épouser car elle n’était pas sûre de l’aimer encore dans quelques mois ? Pourtant, lui savait. Il était sûr que son amour était inébranlable. Rien ne le ferait flancher. Après tout ce qu’ils avaient vécu, ces épreuves qu’ils avaient surmontées, ces douleurs qu’ils avaient surpassées.

« Si tu n’es pas sûre, on peut tout arrêter. Maintenant, fit James en lui tendant la main. Tout ce que je veux, c’est que tu sois heureuse.
- Je…
- Si tu veux, tu peux prendre ma main et on peut partir. On peut tout laisser en plan. Mamie Molly ne survivrait sûrement pas à cet affront mais… mais l’important, c’est toi, Edwige. Juste toi.
- Mais…
- Et si le problème c’est moi, vaut mieux que tu le dises maintenant. Si tu penses que je ne serai pas à la hauteur…
- Tu me laisses parler, oui ? »

La jeune femme avait haussé la voix, interrompant son fiancé dans son délire. Il sursauta légèrement et la regarda ébahi. Il la reconnaissait mieux ainsi. Edwige était une femme de caractère, une femme à qui on ne coupait pas la parole. Elle s’approcha de lui et, se hissant sur la pointe des pieds, embrassa délicatement ses lèvres. Ça avait le goût de Patacitrouilles et de chocolat. Ça avait le goût de la vie.

Après quelques secondes, elle recula, plongeant son regard vert dans ceux si fantomatiques de James. Espièglement, comme elle avait toujours si bien su le faire, elle lui sourit. Ce fut à ce moment-là que James comprit qu’elle ne reculerait pas. Elle n’avait peut-être pas le courage des Gryffondor, leur zèle, ni même leur tendance suicidaire à agir avant de réfléchir, mais elle avait cette fierté inébranlable qui faisait qu’elle ne revenait jamais sur ses paroles. Au fond de ses yeux, il y avait aussi cet amour inconditionnel qu’elle lui portait. Edwige avait simplement peur. Alors oui, quoi de plus normal que douter ? Mais jamais elle ne regretterait cette décision.

« Tu sais, il y a quelque chose que j’ai toujours voulu te dire… commença-t-elle en s’affalant sur un sofa beige. Viens. »

Elle tapota le coussin à côté d’elle pour faire signe à James de venir s’asseoir. Le sorcier s’exécuta et s’installa confortablement. Edwige profita de sa présence pour poser sa tête contre son torse. Elle recroquevilla ses jambes contre son torse et s’accorda quelques instants de silence pour se laisser bercer par la respiration régulière de son homme.

« Si c’est pour m’avouer que tu avais pour habitude de glisser du poivre dans mon chocolat du matin à Poudlard, j’annule notre mariage sur le champ ! » plaisanta James.

Il regretta cependant vite ses paroles lorsqu’il sentit Edwige se raidir.

« Ne me dis pas que c’est ça… souffla-t-il mi amusé, mi surpris.
- Non ! Non, pas du tout ! » s’alarma Edwige.

Lorsqu’elle vit son air idiot et moqueur, elle piqua un fard et lui donna un léger coup de coude.

« Tu m’agaces parfois !
- Parce que je me moque ?
- Bon. Tu veux savoir oui ou non ?
- Raconte-moi tout. »

Satisfaite, Edwige resta silencieuse un moment pour faire languir James. Lorsqu’elle sentit qu’il commençait à trop s’impatienter, elle commença son aveu :

« Tu te souviens le jour de septième année où tu m’as dit que tu m’aimais ?
- Comme l’oublier ?
- Eh bien… Je sais que ce jour-là, tu avais lu mon journal intime. Je sais que c’est en le lisant que tu t’es décidé à te déclarer. En réalité… c’était une idée de Fred. Il m’avait dit que si tu lisais mon journal et que tu voyais que je… te portais de l’intérêt, tu me demanderais de sortir avec toi. Et du coup, j’ai fait exprès de le mettre bien en évidence pour que tu le trouves et le lise… »

Sous le silence pesant qu’observait James, Edwige se redressa. Elle le scruta, méfiante.

« Tu ne pensais quand même pas que tu avais réussi à trouver mon journal comme un grand ? »

Sa voix était narquoise, presque moqueuse. James fit mine d’être vexé mais au fond, il eut simplement envie de sourire. C’était Edwige, tout simplement. Toujours fière et ne pouvant pas se détacher de ce petit air supérieur qui agaçait fortement tout le monde autour d’elle.

James grogna et tourna la tête pour faire dos à sa fiancée. Edwige, amusée, se redressa et lui sauta dessus. A cheval sur lui, elle l’embêtait et l’embrassait partout où elle pouvait, faisant bien attention de laisser des marques de bave sur son passage. On aurait dit deux gamins qui se battaient. Qui aurait cru qu’une Sang-pur, ancienne élève de Serpentard et membre de la Résistance Sorcière pouvait être aussi puérile ? Au bout d’un moment, James réussit à l’arrêter et retrouvant son souffle, il reprit :

« J’ai quelque chose à t’avouer, moi aussi. »

Edwige se redressa et recula légèrement pour laisser James s’asseoir. Face à face, ils respiraient de manière synchrone. La jeune femme lui fit comprendre qu’elle l’écoutait et il continua son aveu.

« Tu te souviens en sixième année, quand je t’ai sauvé la vie ?
- Comment l’oublier ? répondit Edwige en reprenant ses mots.
- Tu m’avais demandé comment j’avais fait pour savoir où tu étais…
- Et tu ne m’avais pas répondu.
- J’avais une carte en fait. Une carte de Poudlard que j’avais récupérée de mon père. Elle montrait toutes les salles de l’école, le parc, les passages secrets et toutes les personnes qui s’y trouvaient. Et…
- Et tu m’espionnais avec cette carte ? »

James rit.

« Tout le temps. »

Edwige se recula un peu, frissonnant.

« Je vais épouser un psychopathe. »

La sentence était tombée. Contre toute attente, James éclata d’un rire sadique et se jeta sur la femme qu’il aimait. Un psychopathe ? Lui ? Par pure vengeance, il étala tous les défauts d’Edwige et en inventa même. James était heureux et personne ne lui volerait ce moment magique. Aujourd’hui était sa journée. Pas un seul homme n’aurait pu comprendre son euphorie.

« Qu’est devenue cette carte ? demanda Edwige en s’appuyant sur le torse de son fiancé.
- Elle a été perdue.
- Perdue ?
- Quand j’ai quitté Poudlard, je l’ai laissée à Roxanne. Après l’attaque du 21 février, la carte a tout simplement disparue. On pense qu’elle a brûlé avec la moitié du château. »

En précisant à quel point il était dommage d’avoir perdue une telle carte, Edwige se pencha pour embrasser James. Ce fut le moment précis que choisi Ginny Potter pour entrer dans la pièce. Lorsqu’elle vit les deux futurs mariés, avachis l’un contre l’autre et s’embrassant sans retenue, la femme vira au rouge, chose qui lui donna une tête de citrouille avec ses cheveux flamboyants.

« James Sirius Potter ! rugit-elle, faisant sursauter les deux tourtereaux. Tu te maries dans une heure et tout n’est pas prêt. Quitte-moi cette pièce sur le champ que je puisse m’occuper de ta fiancée, avant de m’occuper de ton cas ! »

Edwige, gênée, se redressa et s’éloigna de James plié en deux. Un sourire désinvolte aux lèvres, il se pencha pour embrasser sa future femme et s’enfuit en courant de la pièce, comme un garçon de dix ans. Au passage, il embrassa sa mère sur la joue qui soupira en levant les yeux au ciel. Lorsqu’il fut dans le couloir, elle se pencha dans l’embrasure de la porte et cria :

« Et mets un peu d’ordre dans ta tignasse ! Tu vas te marier, par Merlin ! »

Elle se retourna vers Edwige et reprit d’un air plus serein :

« Je suis bien contente que mon fils ait trouvé quelqu’un comme toi. Tu dois être vraiment amoureuse de lui pour accepter d’épouser un gamin pareil… »

La jeune sorcière hocha la tête sans un mot, gênée. Ginny était déjà prête. Ces cheveux étaient lissés impeccablement et ses yeux maquillés d’un noir sombre. Elle portait une robe bordeaux qui affinait sa silhouette musclée. Elle était indéniablement magnifique.

Ginny fit asseoir Edwige sur une chaise et sortit d’un sac plénitude d’ustensiles de torture. La belle-mère se lança alors dans la transformation de la future mariée tout en parlant de la pluie et du beau temps. L’ex-Serpentard se laissait faire, grimaçant simplement quand la rousse entreprit de démêler ses cheveux.

« Roxanne va venir ? demanda alors Edwige après un moment de silence gêné.
- Elle viendra. Laisse-lui juste du temps.
- Je pensais qu’elle viendrait m’aider à me préparer…
- On n’a pas tous eu notre Happy Ending, Edwige. Quand on est malheureux, c’est dur d’accepter le bonheur des autres. Mais elle viendra. Comment pourrait-elle louper le mariage de son amie ? »

Les deux femmes se sourirent tristement. Ginny finit d’attacher une mèche de cheveux rebelle avec une barrette en perles. La coiffure terminée, elle tourna la jeune fille pour qu’elle lui fasse face et lui demanda de fermer les yeux. Avec application, elle les maquilla puis entreprit de foncer ses lèvres. Elle donna une jolie couleur à sa peau maladivement blanche et tenta de cacher ses joues creuses.

« Kumiko devrait apporter la robe, reprit madame Potter. J’espère qu’elle t’ira bien.
- Vous voulez dire qu’elle ne soit pas trop grande ?
- Tu seras magnifique, » assura Ginny.

Ce fut lorsque l’ex-joueuse de Quidditch appliqua la dernière couche de rouge sur les lèvres d’Edwige que Kumiko entra. Kumiko était une moldue japonaise qu’elle avait rencontrée pendant la guerre. Agée de vingt-trois ans, elle en paraissait à peine dix-huit dans son kimono traditionnel. Elle tenait dans ses bras une housse qu’elle essayait de ne pas piétiner à chaque pas qu’elle faisait.

« Tu es très jolie, Edouige, s’extasia-t-elle en entrant dans la pièce. Vraiment, vraiment beaucoup. »

Elle déposa la housse sur le sofa et vint embrasser Ginny puis la future mariée. Elle n’était pas vraiment belle, mais son visage dégageait quelque chose d’incontestablement attirant. Elle restait agréable à regarder, avec ses traits fins et ses cheveux soignés et coiffés. Son sourire était mince, presque imperceptible, mais Edwige connaissait son amie. Kumiko semblait épanouie. Sûrement grâce à David. David Londubat et elle, ça avait été comme un coup de foudre. Malgré qu’il soit deux ans plus jeune qu’elle, ils étaient tombés amoureux l’un de l’autre. C’était une des raisons qui avait poussé la Résistance Sorcière à accepter Kumiko dans ses rangs. A présent que la guerre était finie, ils vivaient tous les deux dans un petit appartement à Bristol.

« Vous avez besoin d’aide ? » s’enquit-elle poliment en se tenant un peu à l’écart.

Ginny lui sourit et la remercia.

« Si tu pouvais sortir la robe, on va la lui enfiler. »

Le sourire aux lèvres et peut-être un peu trop excitée, la femme sortit délicatement la robe qu’Edwige avait choisie. Ginny et Kumiko mirent une bonne vingtaine de minutes pour la lui enfiler. Lorsque la plus vieille d’entre elles sembla satisfaite de son travail, elle autorisa sa future belle-fille à aller se contempler. Celle-ci hésita d’abord, mais lorsqu’elle fut trainée jusque devant le grand miroir qui trônait au centre de la pièce, elle ne tint pas plus de trois secondes avant d’affronter son reflet.

Ce qu’elle remarqua en premier était à quel point la robe soulignait sa maigreur, lui faisant presque comme une seconde peau. Elle moulait son corps avec perfection de ses épaules jusqu’à ses chevilles. Derrière elle, trainait un long pan de tissu fluide et léger. Elle avait choisi de prendre une robe à manches longues, pour cacher au mieux ses bras squelettiques. Edwige repensa à Poudlard, à la table joyeuse des Serpentard et les bons repas qu’on y servait. Elle se rappelait ses quelques kilos en trop, sa poitrine bien ronde et ses joues pleines. Maintenant que la Guerre était passée, elle n’était plus qu’un corps rachitique et maladif. Lorsqu’elle se regardait, dans cette sublime robe blanche brodée, Edwige prenait peur. Comment pouvait-on la trouver jolie ? Comment pouvait-on espérer qu’elle porte des enfants ? Sa maigreur était terrifiante, bien plus que les innombrables cicatrices qui s’étiraient sur sa peau.

C’était aussi la raison de son entêtement à acheter une robe qui recouvrait ses bras et ses jambes. Elle ne voulait pas que la guerre la suive, elle ne voulait pas que tout le monde puisse voir ses bras brûlés, sa peau parsemée de cicatrices, son dos qui avait été martelé de coups ou encore ses jambes qui avaient été autrefois la partie la plus attirante de son anatomie. A présent, elle en avait honte. Edwige se cachait, comme tout bon Serpentard l’aurait fait. Elle n’avait pas le courage d’affronter les regards impressionnés ou encore ceux qui n’exprimaient que de la pitié. En ce jour, elle ne serait que simple femme, une parmi tant d’autres à qui on passerait la bague au doigt.

« Tu es vraiment magnifique, » souffla Ginny les larmes aux yeux. « Si seulement… »

Elle ne finit pas sa phrase et quitta la pièce la main couvrant sa bouche. Kumiko dévisagea son amie, perdue. Edwige lui sourit tristement et ne souffla qu’un mot :

« Rose. »

Oui, Rose. Tout sembla s’éclairer dans l’esprit de la Japonaise et elle prit à son tour cette mine triste si caractéristique de la famille Potter. Edwige eut envie d’essayer de lui redonner le sourire, de lui dire que rien était perdu, que ça ne voulait rien dire. Elle eut envie de dire que tout irait bien mais elle n’eut pas le cœur à bercer son amie d’illusions.

Kumiko soupira et s’approcha d’Edwige. Silencieusement, elle retoucha une dernière fois sa coiffure. Ses cheveux relevés élégamment mettaient en valeur son visage fin. Ginny avait fait un travail merveilleux et la future mariée semblait presque être en bonne santé. Edwige sourit à son reflet. Elle était belle. Maigre, abîmée mais belle.



Lorsqu’il fut l’heure de rejoindre l’autel, Edwige se sentit nerveuse comme jamais. Elle avait attendu avec Kumiko, murée dans un silence des plus profonds. Elle avait toujours imaginé que le jour de son mariage serait excitant et elle s’était vue sautant de partout, énervée à l’extrême. Pourtant, en ce jour, elle était étrangement calme. C’était comme si tout avait déjà explosé. Sa vie avait été bombardée, ses sentiments balayés au vent. A présent, il ne restait plus que le calme et Edwige avait décidé de marcher lentement vers le bonheur. Un pas après l’autre, elle voulait être sure de ne pas rêver, de ne pas déraper et se retrouver arrachée à sa nouvelle réalité.

« Ed, tu me fais mal là… »

Edwige sortit de ses pensées et regarda son meilleur ami. Fred grimaçait de douleur tout en gardant ses yeux fixés devant lui. Bafouillant des excuses intelligibles, la jeune femme desserra sa poigne autour de son bras. Elle leva la tête vers le visage du métisse. Ses cheveux crépus se dressaient sur sa tête, comme toujours. Il avait revêtu un costume chic pour l’occasion mais aux yeux d’Edwige, il restait le même. Fred aurait dû être un des plus touchés par la guerre et pourtant, il avait su garder sa joie de vivre et le grain de malice qui le rendait si merveilleux.

Quittant son meilleur ami des yeux, la future mariée parcourut la salle du regard. Elle remontait lentement l’allée entourée par des dizaines de bancs pour atteindre l’autel où James l’attendait. Toutes les personnes présentes la fixaient avec obstination ce qui eut le don de la déstabiliser. Elle se concentra sur James qui avait remis de l’ordre dans sa coiffure. Il la regardait, un sourire heureux et niais collé au visage.

« Tous ces gens me regardent… fit remarque Edwige.
- Evidemment, tu marches à deux à l’heure dans une robe blanche qui traine de partout. Et t’as une grosse pustule sur le nez, aussi. »

La future mariée le fusilla du regard mais ne put s’empêcher de sourire. Fred était Fred, rien ne pourrait y remédier.

« Merci, souffla-t-elle alors.
- Pour… ?
- Pour m’amener à l’autel. »

Fred soupira et caressa sa main discrètement.

« Il fallait bien que quelqu’un se charge de cette tâche ingrate…
- Idiot ! »

Edwige lui répondit légèrement trop fort car plusieurs murmures s’élevèrent près d’elle. Sans leur adresser un regard, elle continua d’avancer, saluant ses amis et la famille de James. Elle avait été vraiment soulagée quand Fred avait accepté de l’accompagner dans cette longue et périlleuse marche. Elle n’avait plus de famille à présent.

« Je suis nerveuse, reprit Edwige.
- Normal, tu vas juste faire la plus grosse bêtise de ta vie. »

A ces mots, Edwige ralentit le pas et tourna à nouveau la tête vers Fred. Celui-ci, comprenant que ce n’était pas sujet à plaisanter se rattrapa du mieux qu’il put.

« Respire, Ed… Je plaisante. Toi et mon abrutit de cousin, vous êtes faits pour être ensemble. Mariez-vous avant d’être ridés et que vos photos soient moches. Et marie-toi pour nous deux, d’accord ?
- D’accord, acquiesça Edwige. »

Ils avancèrent en silence quelques instants, Edwige soulagée de voir enfin le bout de cette pénible traversée. Lorsqu’il fut temps à Fred de la laisser, il s’arrêta devant elle et l’enlaça. La tenant par les épaules, il la regarda tendrement.

« Tu es vraiment belle, mon Edwige. Si ça ne tenait qu’à moi, je te garderais et ne te partagerais pas. James a vraiment de la chance, beauté. »

Il fit une pause où il l’embrassa sur la joue et ajouta :

« Je t’aime. »

C’était simple. Il n’y avait pas de mots parasites, pas d’excessivité. L’amour à l’état pur. Edwige le ressentit jusque dans ses os. Un délicieux frisson parcourut tout son corps et elle ferma un instant les yeux comme pour l’empêcher de sortir. Lorsqu’elle voulut lui répondre, Fred était déjà parti s’installer à côté de sa sœur.

Machinalement, elle avança jusqu’à James qui lui tendit la main. Elle la saisit et répondit au sourire charmeur qu’il lui adressait. Elle sentait le bonheur venir, doucement mais sûrement.

« C’est moi où mon cousin vient de te déclarer sa flamme le jour de notre mariage ? la taquina James en l’attirant un peu plus vers lui.
- Il était si convainquant que j’ai failli céder à ses avances et partir avec lui, répondit Edwige sur le même ton.
- Pourquoi ne l’as-tu pas fait ?
- Parce que je n’aime que toi. »

Edwige lui sourit de toutes ses dents, fière d’elle. James rougit un court instant et se pencha pour lui chuchoter :

« Et moi, je vais épouser la plus belle sorcière de la Terre.
- De la Terre, seulement ?
- De l’univers…
- Je préfère, oui, marmonna Edwige.
- Non, Oui, c’est pas tout de suite que tu le dis… »

Alors que le maître de cérémonie commençait son discours, les deux futurs mariés gloussèrent comme des enfants.

« Je t’aime, Edwige. Plus que tout au monde. Et honnêtement, je pensais que jamais on ne se marierait…
- Pourquoi ?
-Je pensais que tu t’enfuirais ou que tu disparaitrais du jour au lendemain…
- Ah ! Ça c’est bien les Gryffondor. Vous pensez, mais qu’à des choses idiotes. Heureusement que vous êtes un minimum courageux parce que sinon…
- Sinon… ? »

Le regard légèrement agacé du maître de cérémonie les arrêta dans leur discussion. Ils l’écoutèrent un instant mais reprirent vite leur petite discussion.

« Si on m’avait dit que j’épouserais une Serpentard…
- Et moi un Gryffondor…
- Quelle surprise, n’est-ce pas ? Mais je suis heureux comme ça. Seulement comme ça. »

Un raclement de gorge les fit taire pour de bon. Edwige serra la main de son fiancé et lui sourit tendrement. Oui, c’était ainsi qu’elle serait heureuse. James était l’homme de sa vie. Il avait fait tous les sacrifices pour elle, il lui avait tout donné. Jamais elle ne trouverait plus aimant que James. Ils étaient faits l’un pour l’autre et son amour pour lui ne cessait de croître chaque jour qu’ils vivaient.

Edwige se tourna discrètement vers l’assemblée. Au premier rang, à côté de Fred, se tenait Roxanne. Elle n’avait pas pu se résoudre à s’habiller pour l’occasion, gardant sa robe noire qu’elle portait depuis des semaines sans se lasser. Elle ne souriait pas. Edwige put cependant ressentir la joie qu’elle éprouvait pour elle. Roxanne n’était pas jalouse, même si elle aurait dû. Elle subissait simplement l’évènement, partagée entre deux sentiments contradictoires. Son amie avait perdu toute sa beauté, tout son éclat. La jeune fille avait le visage cerné, la peau presque grise. Sans parler de toutes les cicatrices qui barraient son visage et le moindre bout de peau visible sous ses vêtements, il y avait eu comme une transformation chez Roxanne. C’était comme si elle s’était perdue elle-même. C’était triste de la voir toute seule, cherchant désespérément une main inexistante à laquelle s’accrocher. Edwige s’en voulait presque de lui imposer d’être là, à la regarder étaler son bonheur. Mais elle ne pouvait pas s’empêcher de vivre à cause de ça. C’était tout simplement impossible.

« Ed ? »

La sorcière se retourna vers James, le questionnant du regard. Elle se rendit vite compte que tous les regards étaient à nouveau fixés sur elle. Elle rougit légèrement et passa une main nerveuse sur sa robe.

« C’est à toi. »

Edwige bafouilla un instant. C’était bien à elle de dire oui ? Mais est-ce qu’elle voulait vraiment le dire ? Et si sa langue fourchait ? Si inconsciemment elle ne voulait pas se marier et disait non ? Elle fut soudainement prise de panique, une tempête de questions balayant le calme qui s’était installé en elle. Elle avait peur et cela se lisait sur son visage.

La jeune sorcière se retourna vers le maître de cérémonie et s’exclama un peu trop paniquée :

« C’est d’accord. Je veux dire… bien sûr… Euh, non, la bonne formulation… Oui ! Oui, je le veux ! »

Des rires s’élevèrent dans la salle et Edwige devint plus rouge encore. James sembla être soulagé de la réponse même s’il n’affichait qu’une moue moqueuse. Le maître de cérémonie, concentré sur son travail, coupa alors l’épais anneau argenté en deux grâce à sa baguette. C’était ainsi que se déroulaient les mariages sorciers. Les alliances venaient d’un seul et même anneau, preuve de l’unicité du couple.

James prit l’une des alliances qui résulta de l’opération et la passa au doigt d’Edwige. Lorsqu’elle fut enfilée, elle se resserra jusqu’à atteindre la bonne taille. Edwige fit de même et en quelques secondes seulement, les deux amants devinrent mari et femme.

« A présent, fit le maître de cérémonie, vous pouvez vous… »

Il n’eut pas le temps de finir car déjà, James embrassait Edwige avec tout l’amour du monde. Il avait attendu ce jour depuis si longtemps que toute patience lui avait échappée. Edwige fut d’abord surprise puis répondit à son baiser. Il n’avait rien de commun. Leurs lèvres s’embrassaient avidement et la jeune mariée sentait dans son ventre mille et un fourmillements. Il n’y en aurait qu’un de la sorte dans sa vie. Qu’un seul et unique.

Tous les invités se levèrent et applaudirent. Certains criaient même des slogans vieux-jeux comme « Vive les mariés ! ». Edwige était sûre que Fred était l’un d’entre eux. Elle l’imagina sautillant et les larmes aux yeux, applaudissant à s’en engourdir les mains et criant sa joie.

Lorsque James rompit le baiser, il posa son front contre le sien. Quelques centimètres séparaient leurs deux visages. Son regard était brillant, son sourire magnifique.

« Je t’aime. »

C’était un murmure, un aveu. Il lui offrait son amour. Comme une promesse, pour toujours.

Il l’embrassa à nouveau et il y eut comme un rayon doré qui les entoura. La peau d’Edwige fut parcourue d’une chaleur agréable et tout devint plus lumineux.

« Ne m’en veux pas, ma Chouette.
- Pourquoi ?
- Pour ça… »

La sorcière regarda alors sa robe. Elle était recouverte de plumes blanches. Plus loin, elle vit Fred qui jouait avec sa baguette, un sourire fier sur les lèvres.

« Tu n’as pas osé… »

Sa voix était grondante. Edwige bouillonnait.

« Le jour de notre mariage, James… »

James ricana un instant mais son sourire disparut bientôt. Dans la salle des Oh ! et autres exclamations en tout genre se répétaient.

« C’était juste…
- Juste la pire idée de ta vie. James Sirius Potter ?
- Ou… oui ?
- Tu vas le regretter ! »

James commença alors à reculer dans l’allée, se dirigeant lentement vers la sortie. Un sourire carnassier aux lèvres, Edwige le suivit. Elle tenait sa robe recouverte de plumes et marchait avec précipitation. Elle se revoyait des années plus tôt, chassant James et le maudissant. Elle se revoyait jouer avec lui, disant le détester alors qu’elle en était follement amoureuse. Elle repensait à tous les sacrifices inutiles, tous les sourires amoureux et les tendres baisers.

« Mais… chérie !
- Quoi ?
- Je la trouve chouette ta robe comme ça ! »

Ce fut la phrase de trop et Edwige grogna. Riant comme un enfant, James se précipita vers la sortie, suivit de près par sa femme. Tous les invités regardèrent le couple quitter la salle sans un bruit. Décidément, Edwige et James formaient un couple vraiment étrange. Ginny leva les yeux au ciel et prit la main d’Albus. Kumiko et David se regardaient, heureux et amoureux. Fred essuya une larme sur sa joue et enlaça sa sœur toujours murée dans son silence.

Ils étaient ensemble. C’était la fin de la guerre, la fin de la souffrance. Et avec ce mariage revenaient la vie et la joie.

L’avenir les attendait.
Note de fin de chapitre :

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