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News

Nuit de Noël de décembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 150e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 13 décembre. Il s’agira d’une édition spéciale ‘Noël autour du monde’, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De L'Équipe des Nuits le 01/12/2024 21:51


Recrutement - Grand Ménage Orange


Appel à candidatures - Renfort sur le Grand Ménage Orange

Comme le titre de ce message l'indique, les modératrices sont en recherche (un peu) désespérée de plusieurs volontaires pour nous prêter main forte sur le GMO (pour rappel : lecture et vérification des fics des adhérents qui ne sont pas passées par la modération manuelle sur la période 2020-2024).

Au stade actuel, nous avons vérifié environ 970 chapitres sur 4800, soit près de 21 % du total, pour un GMO lancé en mars 2024... En raison de nos contraintes personnelles, nos vies IRL, notre motivation souvent fluctuante et le fait que nous sommes peu nombreuses, nous voyons avec difficulté le bout du tunnel.



Nous aurions besoin donc de plusieurs volontaires (tout renfort est le bienvenu, donc on accueille toustes celleux qui le veulent bien !), pour la durée qui conviendra à chacun.e (si vous n'êtes disponibles que pour 1, 2 mois, aucun problème, et si vous êtes d'accord pour nous épauler plus longtemps, c'est parfait aussi !), à partir du 1er décembre.

 

Les candidatures sont ouvertes du 13 novembre au 30 novembre, et vous pouvez postuler ou demander de plus amples informations sur ce que serait votre mission en envoyant un MP sur le forum à l'une d'entre nous (Eanna, Violety ou PititeCitrouille).

Merci par avance à celleux qui se proposeront !

Les Modératrices d'HPFanfiction


De Equipe de Modération d'HPFanfiction le 13/11/2024 15:50


Nuit de novembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 149e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Samedi 30 novembre. Il s’agira d’une édition spéciale, dédiée à la gastronomie, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'équipe des Nuits le 03/11/2024 17:05


Les Podiums en automne !


Bonsoir à toustes !

Félicitations à Tiiki et Juliette54 qui remportent respectivement le coup de coeur des lecteurices avec "Le Jeu de la Bruine" et le coup des Podiums avec "Et cincta ferro Bella", pour la sélection "Poésie" !

Nous nous retrouvons dans un mois avec notre sélection de texte sur le thème qui a remporté le vote pour l'hiver 2024 : la résistance !

 


De Equipe des Podiums le 01/11/2024 23:10


Nuit du vendredi 25 octobre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 148e édition des Nuits d'HPF, placée sous le signe de l’épouvante, se déroulera le Vendredi 25 octobre à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'Équipe des Nuits le 09/10/2024 12:52


Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Un petit Malefoy par LadyCharlotte

[6 Reviews]
Imprimante
Table des matières

- Taille du texte +
Note d'auteur :

De première abord, cette fiction peut sembler centrée sur Narcissa, mais ce n'est pas le cas. Elle racontera l'enfance de Drago. Il me semble juste important de commencer par le tout début, c'est-à-dire la vie que ses parents ont eu avant sa naissance.

Ce n'est pas vraiment une fiction mais plutôt une suite d'OS. Vous pourrez lire dans le désordre ou uniquement certains chapitres selon votre envie.
Note de chapitre:

Ma vision de trois personnages de J.K. Rowling. Enfin, je ne sais pas si Drago compte étant donné qu'il n'a même pas l'âge "d'essuyer la bave sur son menton", mais il est là x) !

Ce premier chapitre se trame dans un style candide que Narcissa a toujours conservé. C'est une jeune fille qui n'a jamais connu aucune douleur ou difficulté, à part peut-être la trahison d'Andromeda. Pour moi, elle est tout un contraste : elle sait manipuler, voit les gens qu'elle aime tuer sans scrupules, mais reste la bulle de douceur de ce monde de ténèbres. Le personnage évoluera avec les épreuves, mais pour l'instant, je pense qu'on peut encore la qualifier d'enfant.

Bonne lecture :) !
Narcissa était assise au soleil sur la balancelle du jardin. Un sort anti-bronzage protégeait sa conscience, un des enchantements qui lui avait été les plus utiles dans sa vie. Des heures qu'elle était là, qu'elle n'osait bouger, n'en ayant d'ailleurs pas l'envie. Les mouvements de la balançoire semblait bercer son enfant, bien qu'ils soient plus dus au vent léger qu'à une quelconque impulsion de la jeune sorcière. Elle se sentait si fatiguée... Elle n'était pas prête pour cela. Pour caresser son ventre rebondi et lui chanter doucement des paroles qu'elle croyait depuis longtemps oubliées, oui. Mais pas pour donner la vie à cet enfant.

La jeune sorcière aurait aimé qu'ils restent à jamais là, tous les deux, appréciant le temps estival sans se poser de questions. Elle aimait l'insouciance, la légèreté, la douceur. Et ce qui s'annonçait en était tout le contraire. Lorsque ses pensées divaguaient sur le sujet sans qu'elle ne puisse les contrôler, les mots qui lui venaient à l'esprit étaient maturité, sévérité et rigueur.


Son enfance à elle avait été heureuse, pourtant. Deux sœurs plus âgées pour la protéger, une mère pleine de douceur envers sa petite dernière, un père occupé qui, dans ses rares moments de présence, était heureux de voir sa plus jeune fille danser et jouer. Sa mère avait toujours eu un grand instinct pour les prénoms de ses enfants : Bellatrix, guerrière en latin, était une sorcière flamboyante et combative ; Andromeda, dont l'étymologie grecque pourrait être "la brave qui dirige les hommes", avait la force et le courage qui aurait manqué à beaucoup de sorciers sous ses airs angéliques ; et Narcissa tenait son nom du beau et tragique Narcisse, sur la tombe duquel, après qu'il se soit noyé en admirant son reflet, avaient poussé des jonquilles. Fleurs de la langueur de l'amour, du désir, parfaitement appropriées aux sentiments qu'elle éveillait chez les hommes. La benjamine resplendissait de cette mélancolie douce et rêveuse, de ce charme qu'elle ne cherchait pas, elle séduisait sans le vouloir, sans le savoir. Elle avait reçu la beauté et la sensibilité dans son berceau, et ces qualités s'étaient épanouies en elle.

Narcissa n'avait jamais acquis ces attributs malsains qu'on attendait d'une Black, et personne ne lui en tenait rigueur. On craignait que le monde extérieur ne la brise, que Poudlard ne soit trop dur avec elle, mais ses sœurs n'eurent pas besoin de la protéger. Au soulagement et à la surprise générale, la douce enfant fut répartie à Serpentard, et s'y fit bien. Elle intriguait, la petite dernière des Black, angélique, gracieuse, et personne n'eut l'idée de l'ennuyer.

L'école la fit grandir. Dans la douceur de son enfance, elle avait pu rester innocente. Mais tous ces élèves, toutes ces informations qu'elle devait assimiler, ces horaires, ces devoirs, la firent rentrer dans le monde, si ce n'est des adultes, au moins des adolescents. La petite sorcière curieuse apprit à observer les autres. A refuser les avances. A apprendre de tout ce qu'elle entendait. Le Choixpeau ne s'était pas trompé : elle développa vite, si ce n'est de l'ambition, de la détermination. Elle comprit le fossé qui la séparait de ces fêtards de Sang-de-Bourbe et de Sangs-Mêlés qui ne pensaient qu'à l'amitié, l'amusement et la débauche. Elle trouva en les Serpentard, élevés comme elle à l'élégance et la noblesse, une maison rassurante qu'elle considéra vite comme sa famille. Et sa famille aimait jouer. Jouer avec les gens, les manipuler, pour obtenir ce qu'ils désiraient. Que désirait-elle ? Elle voulait partir en vacances au soleil, être regardée lorsqu'elle dansait, trouver quelqu'un d'impressionnant à aimer, un mari qu'on lui envierait. Elle voulait le respect, l'admiration, la douceur. Et elle fut déterminée à les obtenir. Par n'importe quel moyen.


Et puis il y eut Lucius Malefoy. Elle était en quatrième année et se sentait seule. Bellatrix avait fini ses études et en avait immédiatement profité pour partir loin, très loin de l'Angleterre, avec un groupe d'amis de Sang-Pur. Elle devait sûrement apprendre un peu de magie noire, ou peut-être même chercher le successeur en création de Grindelwald pour se mettre à son service. D'après sa dernière lettre, son escapade l'avait rapprochée de Rodolphus Lestrange, et ils se marieraient certainement à leur retour. Quant à Andromeda, plus elle se rapprochait de ce Sang-de-Bourbe de Ted Tonks, plus elle s'éloignait de sa sœur. La distance était pourtant inutile : Narcissa avait compris depuis longtemps et ne comptait pas en toucher mot à ses parents. Elle espérait qu'Andromeda rentre dans le rang, un espoir qui lui semblait aussi éloigné que l'amour de sa sœur.

La benjamine des Black se retrouvait donc étrangement délaissée, pour la première fois de sa vie. Et lui avait été nommé préfet de Serpentard. C'est un sorcier doué, avec des objectifs élevés, honorable, fier et élégant, le digne et unique héritier des Malefoy. Narcissa le trouvait trop sérieux, trop dur, trop adulte. Il avait quinze ans et pensait à l'honneur et la magie noire, elle avait quatorze ans et s'allongeait dans l'herbe en chantonnant de sa voix suave. Tous deux étaient écoutés, admirés. Lui pour sa personnalité affirmée, pour son arrogance sans faille de Sang-Pur, elle pour son charme involontaire, pour sa douce insouciance. Ils côtoyaient le sommet de la considération à Poudlard pour des raisons totalement différentes, mais ils y étaient tous deux, et ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne puissent plus s'ignorer.

Il avait fait le premier pas en s'arrangeant pour se retrouver seul avec elle. Il admirait de loin sa grâce, captivé de la voir toujours entourée d'un groupe de Serpentard, et voulait en savoir plus sur la mystérieuse benjamine des Black. Se rendre compte par lui-même de ce qu'elle valait, de ce qu'elle avait qui attirait tant de respectables Sang-Pur. Elle-même était du rang le plus haut de la société, et Lucius se demandait comment il était possible qu'il ne la connaisse pas alors que toutes les autres filles de bonne famille lui étaient grandes amies.

- Que me vaut l'honneur d'être attendue par un préfet ? s'était étonnée Narcissa en sortant du bureau de Slughorn.

- Les couloirs sont si dangereux la nuit, fit-il remarquer, un sourire dans la voix.

- Vous représentez actuellement le plus grand danger que j'ai à affronter dans ce château.

- Vous me vexez. Qu'ai-je bien pu faire pour sembler si maléfique aux yeux d'une Black ?

Elle avait levée ses yeux bleus vers lui, intriguée de sa repartie.

- Que désirez-vous, Lucius ?

- J'aimerai d'abord que vous acceptiez de marcher avec moi, répondit-il avec sincérité. Ensuite, je pourrais m'intéresser aux nouvelles occupations de votre sœur aînée, nous pourrions parler de sujets banals entre enfants de familles nobles, et je finirai pas vous demander ce que vous, vous désirez.

- J'apprécie votre franchise. Laissez-moi être honnête en retour pour vous apprendre que je suis délicate, exigeante et pénible. Tout sauf une éventuelle future épouse parfaite.

- Je ne vous demande pas s'il me serait facile de vous épouser, Narcissa, avait-il ri. Vous devez être harcelée par des sorciers aux biens mauvaises manières pour sauter si vite à une pareille conclusion.

- Harcelée est sûrement le mot, oui.

Elle avait soupiré de soulagement, un sourire aux lèvres, bien plus détendue. Elle avait eu peur d'avoir à repousser l'obstiné Lucius Malefoy, réputé pour toujours arriver à ses fins. Ce rire avait suffi. Il riait rarement, et sûrement pas avec ses admiratrices. Il ne voulait probablement que son amitié, après tout. Les gens la trouvaient agréable, en général, et il était naturel qu'il veuille se rapprocher d'une jeune sorcière appréciée. Cela n'en faisait pas une demande en mariage. Ah, qu'elle se trouvait paranoïaque ! Elle avait trop eu affaire à des soupirants enthousiastes pour savoir comment se comporter avec un jeune sorcier qui ne voulait qu'une relation courtoise.

- Venez, rentrons dans nos quartiers, avait-il proposé en voyant qu'elle s'était détendue. Il est tard. Que vous voulait Slughorn ?

- Il m'informait de l'organisation du bal de Noël de cette année. J'étais absente au dernier dîner car il tombait au même moment que la répétition de chorale.

- Ah, oui. Je vous ai entendu chanter, l'autre jour, au bord du lac. J'aurai cru entendre une de mes cousines Vélanes.

- Vous avez des cousines Vélanes ? Voilà qui explique les fameux cheveux blonds.

- Fameux ?

- Je vous en prie, vous avez trop d'admiratrices pour être encore crédible dans la modestie, Lucius.

- Je pourrais vous retourner cette remarque. Vous restez humble et insouciante, alors que le monde entier vous tourne autour.

- Justement. J'aime que le monde entier me tourne autour. Comment pourrais-je choisir une seule personne, une seule à qui je devrais être dévouée, alors que je peux tous les avoir ?

- Vous êtes moins innocente que ce dont vous donnez l'impression, avait-il commenté sans pouvoir contrôler un sourire.

- Oh, je ne pense pas être malsaine ou manipulatrice. Il se trouve juste que je suis heureuse de pouvoir passer du temps avec qui je veux, un jour l'un, un jour l'autre, un jour avec tout le monde et un autre avec une seule personne, sans me plier à des obligations quelconques. Je suis heureuse de vivre, Lucius, d'être entourée, libre. Et j'ai peur de ne plus être moi-même si je me retrouvai brusquement consacrée à un seul.

- D'où votre rejet systématique des demandes d'honorables Sang-Pur, avait-il dit avec ironie.

Comprenant soudain ce qui les rapprochait, Narcissa avait osé demander :

- Et vous, Lucius ? Pourquoi ne voulez-vous pas vous fiancer ?

- Parce que je suis ambitieux. Je n'ai pas envie de me contraindre à me marier, avoir des enfants, tirer les ficelles au Ministère et donner des réceptions hors de prix dans mon manoir. Je rêve de plus, et je pense que je l'aurai.

- Vous rêvez donc de magie noire.

- Ce qui ne semble pas vous plaire.

- Je sais que je devrais l'encourager. L'avènement des Sang-Pur, la condamnation des Sang-de-Bourbe, un vrai dirigeant sans faiblesses qui n'hésiterait pas à donner l'autorité suprême aux véritables sorciers. Nous n'aurions plus à nous inquiéter des Moldus ou à respecter des créatures inférieurs à nous, je sais... Mais j'ai vu mon père tomber dans la folie de la magie noire, oublier tout le reste pour se consacrer à cette quête du mage noir parfait, et même ma sœur aînée s'y est mise désormais... Ces projets m'effrayent. Il faut de la force de caractère, de l'obstination, du sacrifice pour arriver à un tel idéal. Je n'y suis pas prête.

- Vous êtes heureuse de votre vie et vous ne cherchez pas à avoir plus, c'est cela ?

- Oui. Je voudrais rester éternellement à Poudlard pour pouvoir rire des idioties de mes amis, allongée au bord du lac. Alors de là à changer le monde...

Il l'avait regardé avec un peu trop d'amusement, beaucoup trop de tendresse à son propre goût.

- Mais vous ne refuseriez pas de côtoyer des sorciers qui changent le monde.

- En effet, je suppose que ce serait un honneur.

Ils s'étaient tus. Narcissa se rendait compte de l'énormité de ses paroles. Même si on considérait qu'il ne lui avait fait qu'une demande courtoise d'amitié, elle avait répondu quelque chose qui pourrait être traduit par "évidemment que je veux bien passer ma vie avec vous". Lucius, quant à lui, appréciait la fraîcheur, la candeur plus si innocente de la Miss Black. Il l'aimait. Il ne le savait pas, mais ç'aurait été évident à n'importe quelle personne qui n'avait pas été éduquée dans une quête de l'honneur et de la gloire.

- Puis-je vous proposer quelque chose ? avait-il finalement demandé dans l'escalier.

- Bien sûr.

- Laissez-moi vous accompagner à Pré-Au-Lard, demain. Ainsi, vous pourrez juger si je suis un sorcier assez courtois pour vous accompagner au bal de Noël.

Narcissa avait accepté, alors qu'elle connaissait pertinemment sa réponse pour le bal de Noël, et toutes les autres fêtes, jusqu'à ce qu'il se lasse d'elle. Ils s'étaient séparés dans leur salle commune par de simples "bonne nuit" et avaient eu du mal à trouver le sommeil. Leur couple était évident. L'ambitieux amoureux de la douce. La gracieuse admirative de l'agissant. Deux Sang-Pur destinés l'un à l'autre, malgré tous les Ténèbres qui pourraient les entourer.

Ils avaient mis du temps à se rencontrer, ils en mettraient encore plus à s'avouer ce qu'ils devenaient l'un pour l'autre. Elle veillait sur lui, même de loin, son beau regard posé sur l'aventurier jeune sorcier. Elle le regardait s'enflammer dans des débats sur la supériorité des Sang-Pur qui gagneraient un jour le rang qui leur était dû, tombant peu à peu amoureuse de son obstination, de sa force. Il riait aux éclats lorsqu'elle tournoyait dans le soleil et la gâtait d'enchantements magiques qui l'émerveillait. Il la fit marcher sur l'eau du lac, lui offrit du soleil en Décembre, un voyage dans le Sud de la France pendant les vacances d'été. Il avait besoin de sa douceur alors que des plans machiavéliques naissaient sans cesse en lui.


A sa sortie de Poudlard, il l'a attendu. C'est cette même année que le Seigneur des Ténèbres a pris le pouvoir, qu'il est devenu l'un de ses serviteurs les plus dévoués et précieux. Narcissa, retrouvant son amour presque un an plus tard, avait eu tout le temps d'imaginer le pire. Mais il était le même que celui qu'elle avait connu. Le même ambitieux, qui était désormais arrivé à ses objectifs. Poudlard envolé, qu'allait-elle faire désormais ? Rejoindre le camp de sa famille, de son amour, de ses amis, évidemment. Retrouver sa sœur aînée, maintenant qu'Andromeda était partie à jamais, pour être plus proches encore que dans leur enfance. Apprendre un genre de magie que Poudlard ne lui aurait jamais enseigné. Et attendre.

Attendre inlassablement que Lucius rentre, à chaque mission, à chaque voyage, attendre qu'il revienne près d'elle. Elle s'acharna à prouver sa volonté et son savoir-faire et finit par avoir le droit de partir avec lui. Elle le vit tuer. Elle tua à son tour. C'était rare, les manipulations suffisant généralement, mais elle n'était pas touchée lorsque cela arrivait. Le combat de Lucius, de Bellatrix, du Seigneur des Ténèbres, le sien, valait toutes les morts nécessaires. Les sorciers ne devaient pas à avoir à se cacher, se contraindre, s'abaisser. Lucius avait toujours eu raison, alors qu'il le clamait au collège, il avait déjà compris. L'âge d'or arrivait, et ils se battraient pour avoir la gloire et le pouvoir qui leur étaient dus.

Et l'apogée vint. Le règne du Lord Noir était incontestable, et les Mangemorts ne craignaient plus rien. Narcissa et Lucius s'étaient alors mariés, à vingt et vingt-et-un ans, et les Malefoy rejoignirent les Lestrange dans la considération du Seigneur des Ténèbres. Un couple qui s'était soudé dans le combat, qui maintenant que la situation s'était calmée pourrait lui fournir de petits futurs Mangemorts, qui auraient eux-même des enfants, lui donnant des serviteurs fidèles sur des générations et des générations. Un couple sans conscience qui savait tuer élégamment et manipuler n'importe qui. Des Mangemorts parfaits qui étaient récompensés pour leurs bons services. Lucius en était ravi au delà de toute joie terrestre. Et Narcissa, aussi étrange que cela lui avait semblé au départ, appréciait également sa position. On la craignait ou l'enviait selon son camp, mais tous savaient qui était Narcissa Malefoy. L'élégante Mangemort qui avait le monde à ses pieds.


Quelques années plus tard, sûr de la sécurité de leur position, Lucius lui réclama un enfant. Elle accepta avec joie. Depuis son arrivée au manoir, elle rêvait d'y voir un garçonnet aux cheveux ivoirins, un petit sorcier qu'elle bercerait avec tendresse, qu'elle présenterait fièrement à leurs amis. Un petit qui régnerait sur le monde, n'est-ce pas ? Comment pourrait-il en aller autrement, alors que ses parents seraient les Malefoy ? L'héritier serait parfait. Elle le sut à la seconde où elle comprit être enceinte. Ce serait un petit être parfait, doué et intelligent. Elle le savait. Il aurait la détermination, l'arrogance, le sens de l'honneur de son père. Il aurait l'intelligence, l'élégance, le sens de l'observation de sa mère.


Mais maintenant que l'enfant était là, tout proche de naître, elle n'avait plus le même avis. Assise sur la balancelle dans le jardin inondé de soleil, Narcissa avait peur. Elle était puissante, entourée de beauté, de sécurité, avait un mari formidable et attendait un enfant qui le serait encore plus. Mais alors que les contractions se faisaient plus insistantes, elle se laissait aller au doute, une inquiétude, presque une panique qu'elle ne savait contrôler montant en elle.

Lucius était un merveilleux mari, mais il serait un médiocre père. Si cet enfant avait la chance et le malheur d'être un garçon, Lucius ferait en sorte qu'il devienne une copie, certes miniature, mais conforme de lui. Ce petit serait un Malefoy avant d'être lui-même. Le digne héritier des Black et des Malefoy, un sorcier au mental d'acier qui n'aurait pas le droit à l'enfance.

Narcissa se souvenait de ce qu'elle avait pensé de Lucius, alors qu'il n'avait que quinze ans : il était trop sérieux, trop dur, trop adulte. Elle était tombée amoureuse malgré tout, mais cet avis n'avait pas changé. Il était sérieux, dur et adulte, et c'est même cela qui leur avait sauvé la vie une bonne centaine de fois. Mais désormais, Narcissa était prise de panique à l'idée que ce sérieux et cette dureté se retourne contre leur enfant.

Elle devrait être une mère exemplaire. Cela voulait-il dire, chez les Sang-Pur, qu'elle devrait maltraiter son enfant pour qu'il devienne aussi bon que son père ? Dans sa famille, ce n'avait pas été le cas, mais son père n'était jamais là. S'il avait veillé à l'éducation d'Andromeda et Narcissa comme il avait été présent pour Bellatrix, auraient-elles été différentes ? Evidemment. Comme Bella, elles auraient eu cette immense sens de l'honneur et ce manque de compassion flagrant. Comme Lucius. Comme tous les fils Sang-Pur et une bonne partie des filles. Ce n'était pas par hasard que ces enfants se retrouvaient tous ensemble à Serpentard : leur éducation les formatait à devenir des manipulateurs sans grand sens moral.

Le comble était que si son enfant ressemblait un tant soit peu à elle, il aurait un minimum de sensibilité et de résistance à faire le mal sans se poser de questions, crierait à la liberté et ne se soumettrait pas. Ce qui ne plairait pas à son père. Oh, Salazar, ce qui ne plairait vraiment pas à son père.

- Je te demande pardon, murmura-t-elle en regardant le soleil se coucher. Si j'étais une bonne mère, si j'avais la faiblesse d'Andromeda, je t'arracherai à ton père et à cette société d'exigeance, je t'éloignerai du Seigneur des Ténèbres. Mais je suis une Black, et sa femme, et je l'aime. Je tenterai de te protéger, mon ange. Mais cela ne suffira jamais. En tant que Malefoy, tu souffriras forcément. Je te demande pardon.

Elle retint une larme, sa main tremblant un peu alors qu'elle caressait son ventre. La douleur se faisait vraiment trop forte, mais elle ne voulait toujours pas agir. Le soleil la réconfortait, et la balancelle semblait bercer son enfant. Elle ne voulait pas donner la vie à ce bébé en sachant ce qu'il aurait à subir. Elle le devrait bien, pourtant. Elle pensait aux cheveux blonds, aux yeux clairs, à la chaleur du bébé qu'elle étreindrait bientôt. N'en avait-elle pas envie ?

- Narcissa ? appela une voix claire et forte depuis le salon.

Elle n'eut pas le temps de répondre que ses pas se faisaient entendre sur la terrasse, juste derrière elle. Il caressa le cou offert au soleil, posa finalement sa main sur l'épaule de son épouse et se pencha pour embrasser le haut de sa tête. Ses lèvres s'attardèrent dans les longs cheveux blonds tandis que sa main venait caresser le ventre proéminent de sa femme avec une certaine satisfaction.

- Bonne journée ? demanda-t-elle d'une voix joyeuse.

- Longue. Dumbledore a fait circuler un discours plein d'espoir demandant aux gens braves de continuer la lutte contre les forces du Mal, et on craint que cela ne réveille l'Ordre du Phénix de sa léthargie.

- Le risque est-il probable ?

- Entre les Potter, les Londubat, les Weasley, les Bones et les Prewett, beaucoup de couples attendent ou ont un enfant en bas-âge, là-bas. Je ne pense pas qu'ils prennent le risque d'attaquer maintenant. Mais je vais quand même renforcer un peu les défenses du manoir, cela fait longtemps. Tout va bien ?

- Ça a commencé, Lucius.

Elle avouait finalement de peur que sa voix ne la trahisse. Toute proche d'accoucher, elle ne pourrait plus nier l'évidence longtemps, de toute manière. Lucius, quant à lui, fut heureux qu'elle ne le voit pas en cet instant. La surprise lui avait donné un air absolument terrifié qu'il préférait qu'elle ne voit jamais. Elle ignorait qu'il était plus inquiet qu'elle-même, mais lui ne craignait pas pour le bien-être de l'enfant mais pour la vie de sa femme. Leur enfant devait être un sorcier puissant. Assez puissant pour briser Narcissa ?

Lucius avait tué sa mère en naissant. Sa première respiration lui avait donné la force d'envoyer une intense vague magique dans la pièce, anéantissant le pouvoir de la jeune femme épuisée. Elle ne tenait à la vie plus que par ce fil mince que son fils rompit d'une respiration. Narcissa serait, Merlin merci, mieux protégée que ne l'avait été la précédente Madame Malefoy. Ce qui n'avait pas empêché Lucius de frémir en sentant son enfant bouger avec force dans le ventre de sa femme. Il le voulait doué, fort... Mais pas tout de suite. Pas alors que cela pouvait signifier perdre Narcissa.

- Rentrons, dit-il finalement, la surprise passée. Je vais faire appeler Bella.

Il la prit dans ses bras sans difficulté et la porta jusqu'à leur chambre. Pas qu'il ne soit pas en mesure de produire un Wingardium Leviosa correct, mais il devinait qu'elle avait envie de se blottir contre lui. De se réfugier dans les bras forts de son époux et d'oublier qu'elle aussi devait se montrer forte. Une fois assise dans son lit, elle écouta Lucius distribuer des ordres, qui consistaient principalement à avertir des dizaines de personnes de la situation, aux elfes de maison. Il la laissait tenir sa main, qu'elle serrait à la mesure de sa souffrance sans se soucier de lui faire mal. Lucius Malefoy n'avait jamais mal.

- Narcissa, ça ira ?

Il la regarda de ses yeux gris et sérieux, exigeant une réponse honnête. Elle savait qu'il sentait son inquiétude.

- Il faut que je sache... murmura-t-elle alors que des bruits précipités arrivant du rez-de-chaussée témoignaient de l'arrivée de quelqu'un. Aimerez-vous cet enfant ? Ne sera-t-il que l'héritier des Malefoy ou aura-t-il le droit à votre considération ?

- Pourquoi me demandez-vous cela ? s'étonna-t-il en fronçant les sourcils.

- Lucius, s'il vous plaît. Je vous demande si vous me laisserez aimer cet enfant, si vous le gâterez, si son bien-être sera plus important que son éducation.

- Evidemment, promit-il d'une voix sincère tandis que Bella entrait en arrachant presque la porte.

Narcissa contempla une dernière fois les yeux gris et profonds, le visage aimé qu'elle avait vu manipuler avec une aisance enfantine. A elle, oserait-il mentir ? Et elle, oserait-elle le croire ?



Mis dehors par sa belle-sœur, Lucius faisait les cent pas dans le salon depuis ce qui lui semblaient des jours. Le soleil se levait dans les jardins du manoir, et ses amis avaient tous fini par s'endormir dans les canapés durant la nuit. Il n'entendait rien en provenance de l'étage. Un Assurdito de Bellatrix Lestrange survivrait à un cataclysme, et ce léger bourdonnement commençait à lui donner la nausée. Il n'était pas sensé être si anxieux. Il n'était pas sensé s'inquiéter le moins du monde. Sa femme l'avait suivi sur le champ de bataille, ils avaient frôlés la mort, ils avaient tués, il ne devrait plus craindre la mort. Fatale erreur.

Allait-elle bien ? Eloïse Greengrass, une grande amie de Narcissa qui avait elle-même accouché d'une fille il y a peu, descendait parfois le rassurer. Mais il n'était pas assez stupide pour faire confiance à des paroles sans engagement comme tout ira bien. Ce n'était pas normal. Même pour un premier enfant, cela durait beaucoup trop longtemps.

Lorsque le soleil fut complètement levé au-dessus des impeccables pelouses, une voix féminine l'appela. Se précipitant dans les escaliers de marbre en maudissant les protections anti-transplanage qu'il avait lui-même apposées, il arriva rapidement dans le petit salon attenant à leur chambre. Bella s'y tenait debout, berçant habilement entre ses bras un petit être pâle entouré de couvertures. Lucius n'eut pas le temps de s'étonner de la douceur du visage de sa belle-sœur qu'elle lui tendait l'enfant en souriant avec satisfaction.

- Alors ? demanda-t-il d'une voix que le manque de sommeil et l'inquiétude rendaient un peu hésitante.

- Cissy va bien. Elle est ravie d'avoir réussi à te donner un fils.

Lucius prit le petit dans ses bras, se remplissant de fierté, ses lèvres entrouvertes ignorant quoi dire. Le bébé semblait né depuis plusieurs dizaines de minutes, ce que le jeune père comprit à la beauté et la propreté de l'enfant. La peau n'était pas rose mais ivoire, pâle, tirant légèrement sur un rosé discret qui excluait cependant l'impression que le bébé soit malade. Des cheveux fins recouvraient entièrement son crâne d'une couche duveteuse d'un blond presque blanc. Son visage calme, détendu, donnait encore plus de profondeur à ses yeux grands ouverts, aux prunelles d'un gris clair qui avait quelque chose de métallique. Ses lèvres roses formait un o absolument adorable.

Lucius ne put s'empêcher de lui adresser un grand sourire. Le nourrisson le regardait attentivement, comme s'il attendait quelque chose. Son petit poing effleura la cravate de son père, et c'en fut trop pour Lucius qui remit le bébé aux mains de Bella. Son sourire évanoui, il observait le petit de loin, et c'était bien mieux ainsi. L'émotion qui le submergeait l'effrayait. Oui, il était père. Oui, ce petit être était un mélange de lui-même et de la personne qu'il aimait le plus au monde. Ce n'était pas une raison pour en avoir presque les larmes aux yeux.

- Comment s'appelle-t-il ? demanda Bellatrix, toute son attention portée sur son neveu et filleul. Cissy m'avait dit que tu choisirais.

- Il s'appelle Drago Lucius Malefoy.

- Drago... répéta-t-elle comme pour voir comment le prénom sonnait. Bien trouvé.

Elle tourna la tête vers la chambre comme si elle venait d'y entendre un bruit. Lucius, toujours assourdi par son sortilège, fut frustré de ne pas savoir de quoi il s'agissait. Bella lui fit un signe de tête l'invitant à se rendre près de sa femme et sortit de la pièce en portant le petit avec soin. Lucius se sentit opressé par un sentiment étrange alors qu'il regardait son fils s'éloigner.

- Drago Malefoy. Ça sonne merveilleusement bien, lui dit la voix si familière dès qu'il entra dans la chambre.

Narcissa était seule (la porte dérobée s'ouvrant sur le couloir venait tout juste de se refermer), à moitié assise contre des coussins sous les draps. Elle souriait en coin, avec une touche de malice qui effaçait toute impression de vulnérabilité. Le cœur battant, Lucius la serra contre lui un peu trop longtemps.

- Je suis heureux que vous alliez bien, tous les deux, fut la seule chose qu'il trouva à dire.

Narcissa ne put s'empêcher de se remettre à pleurer. Elle avait déjà versé des larmes de peur, de douleur, d'émerveillement et de joie, ces dernières heures, et celles-ci manifestaient plutôt son soulagement. Ses mains pressaient le dos de son mari, elle aurait aimé qu'il la serre encore plus fort contre son torse. Lorsqu'il la lâcha, elle ne sanglotait plus, mais les larmes coulaient toujours sans qu'elle ne puisse rien y faire. Lorsqu'il lui prit doucement le visage pour l'embrasser, le flot ne se tarit pas non plus.


Lucius Malefoy ignorait que le bonheur de Drago et de Narcissa ne tiendrait qu'à lui. Que tous leurs éventuels malheurs seraient dues à ses erreurs. Qu'ils souffriraient principalement par sa faute. Après tout, ce n'était que justice, car à partir de ce jour, toutes les douleurs de l'homme leur seraient intimement liées.
Note de fin de chapitre :

En espérant que ce (long) texte vous ait plu ! Je me ferai un plaisir de répondre à vos avis sur ma perception des Malefoy.

Je ne peux pas promettre de suite à cette OS. Il y en aura une si je me replonge dans les Malefoy plus intensément.
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