C'est une sorte de préquelle à mon précédent texte, qui peut cependant vivre indépendamment (brave petit!). Vous découvrirez donc le nom des deux protagonistes comme je l'avais précisé.
Ayez une bonne lecture!
La caresse des draps. La chaleur de la couette. Les cris des mouettes jouant dans les vagues. Le parfum du printemps.
Elle s'étire, ouvre grand les yeux et s'emmitoufle un peu plus sous les couvertures. Elle observe.
Les volets qui n'ont jamais complètement fermé laisse filtrer la fraîcheur de l'air et la lumière douce du matin.
La poussière vole dans les raies de lumière.
Les pendules s'agitent. Un fait d'oiseau en papier, les sept autres offert par Lysander pour ses anniversaires à Poudlard. Ils pourraient soi-disant la protéger, mais elle ne se souvient plus de quoi. Les murs de bois blanc pour apaiser ses yeux, et son père. Pour lui, sa petite rouquine qui n'était pas à Gryffondor, ça avait été un choc. Et puis il avait accepté, tout, sauf les murs jaunes. Mais il avait raison, c'était vraiment criard. Sur les étagères, à sa gauche, des livres, ses manuels de cours et ses romans à l'eau de rose. Ses livres de fiction moldus et les magazines de mode. Trop de magazines d'ailleurs. Sa sœur avait dû venir abandonner les siens ici. A sa droite la fenêtre et dessous une table jonchée de caisses. Il y en a aussi par terre. Des caisses au pied du lit, partout. Dur réalité. Elle se rappelle qu'elle doit finir de les transhumer vers la chambre de ses parents, sa nouvelle chambre. En face il y a l'armoire, son armoire pleine de ses vieux vêtements, de ses vieux uniformes, et de ses secrets. Et sur le reste du mur des photos.
Des photos mouvantes ou non, ses amis, ses copains, sa généreuse famille, des publicités moldus. Elle enfant, adolescente, Poudlard, la plage. Il manque une photo dans le coin en haut à gauche. Celle-ci, elle est dans la table de chevet. Celle de celui qu'elle ne veut pas oublier, celui qu'elle attendra toujours même si les jours, les années filent. Jim. La photo que Lysander avait prise car elle avait trop peur de lui parler.
Ne pas ressasser le souvenir. Tient, au dessus de la tête de lit, il y a cette grande affiche qu'elle a réalisé et qui prend tout le mur. Sa famille, son arbre généalogique. Du moins ce qu'elle a pu en caser. Ah sa famille...
Et quand on parle du loup.
Quelqu'un vient de faire fonctionner la cheminée. Elle sort de son lit, attrape une robe de chambre et des chaussettes en laine. La douce chaleur qui l'enveloppe à nouveau. Elle sort de sa chambre. La lumière est plus vive dans le couloir. Elle descend l'escalier et se dirige vers le salon. Car bien sûr tout le monde arrive dans le salon. Il y a des cartons partout. Les siens, arrivés hier et ceux de ses parents sur le point de partir.
«-Domi ! Je ne pensais pas que tu serais levée. Je t'ai réveillée en arrivant ?
-Non maman, je suis réveillée depuis un moment. Tu as déjeuné ?
-Oui, mais mange toi, ne t'inquiète pas pour moi, je viens juste vérifier l’étiquetage de nos affaires avant que n'arrivent les déménageurs.
-Tu t'es enfin décidé à laisser faire des professionnels ?
-Oui pour les plus gros colis et ceux qui contiennent trop de magie pour être rapetisser. Et puis même avec une famille aussi grande, on ne va pas se risquer. Entre ton frère qui ronchonnais pour le faire et James et ses piètres capacités en enchantements, pour ne citer qu'eux, mieux valais faire appel à ta boîte. D'ailleurs, quand arrivent tes chouettes ? »
Une gorgée de thé brûlant qui réchauffe et fait monter les larmes au yeux.
«-Normalement dans moins d'une semaine.
-Bien, bien, tout à l'air en ordre, je vais y aller... Ah oui, n'oublie pas ! Les déménageurs passent vers quatorze heure et...
-… Je vais déjeuner vendredi avec Vic pour choisir notre cadeau de mariage pour Molly. Ne t'inquiète pas maman, c'est pas comme si c'était la première fois que j'habite seule. Rentre, papa doit être entrain de s'écharper avec vos voisins.
-Oui ! Aller, j'y vais ! Je t'aime ma Domi.
-Moi aussi je t'aime. »
Les flammes vertes puis plus personne. Le silence. Puis les vagues sur le rivage. Les oiseaux de mer. Le vent qui siffle sous la porte, il va falloir la calfeutrer pour l'hiver.
Par la petite fenêtre de la cuisine, on voit la mer qui s'agite, avance et recule, avance...Et un énorme hibou vient de se poser sur le rebord. Elle ouvre la fenêtre. L'animal rentre, furieux et pressé. Elle le déleste en vitesse et il repart sans demander son reste. Drôle d'oiseau. Dans ses mains, le sceau sur le papier jauni l'interpelle. Poudlard ? Plus personne n'attend sa lettre ici et on est au mois d'avril de toute façon. C'est bien son nom. Elle l'ouvre et dedans une invitation :
Pour le souvenir de votre scolarité dans notre établissement de magie et de sorcellerie,
le corps enseignant de Poudlard et sa directrice, Mme McGonagall,
vous invite au baquet du 21 juin donné en l'honneur des promus de 2020.
(veillez à rendre réponse avant le 30 avril)
Le 21 juin ? Dehors, le jardin ondule sous le vent du large. Oui, le 21 juin elle est libre. Ça va être drôle de revoir tout les autres. Par Merlin, que le temps passe vite !
Lysander est maintenant entomologiste et Lorcan apothicaire. Théa, la fée des Serdaigles, fabrique aujourd'hui de très bons balais, elle en possède même un qu'elle lui avait acheté il y a trois ans. Mais les autres, elle n'avait pas vu grand monde en sept ans. La plupart doivent travailler au Ministère, sur le Chemin de Traverse, à Sainte-Mangouste ou chez les moldus. Oui sûrement.
Et Jim ? Lui, elle l'ignorait. La petite Théa lui avait dit qu'il étudiait toujours, trop long à expliquer.
Enfin, passons. C'est tout de même très excitant ce banquet. Il faut qu'elle renvoie un hibou. Tout à l'heure. Devant elle, le salon vidé de ses meubles est plein de cartons. La lumière douce annonce une journée agréable. Elle pose la tasse dans l'évier et attrape du pain et de la confiture. De la confiture d'orange, celle faite par sa mère. Délicieuse.
Il faudra qu'elle mette la main sur sa jolie robe pour ce banquet. Et pour ça vider les cartons.
Une sacrée journée qui s'annonçait.
Voilà, en espérant que vous avez passer un bon moment avec Domi! Et passez une bonne journée (ou nuit).