Hm... J'ai écrit ce texte en une heure (nuit HPF oblige) du coup, la fin peut paraître assez rapide :D Hm... Sur ce, bonne lecture o/ J'espère vraiment que ça vous plaira :)
Ah ! C'est presque méga niais aussi XD
Sa mère s’était opposé à ce qu’elle aille jusqu’à Londres en train. Sa famille s’y trouvait déjà depuis plusieurs jours. C’est son père, Monsieur Black, comme tout le monde l’appelait, qui avait décidé qu’Isla prendrait le train. Elle voyait ça comme une punition, il préférait appeler ça une leçon.
« Pour que tu te souviennes pourquoi nous ne nous mélangeons pas aux Moldus, avait-il dit. Regarde, Isla. Regarde-les tous, misérables et pitoyables. Tu comprendras pourquoi nous ne nous mélangeons pas, pourquoi notre sang est pur. »
Isla savait que son père faisait ça pour son bien, qu’il le faisait pour qu’elle ouvre les yeux, qu’elle comprenne. Mais au fond de sa bouche, étalée sur sa langue, il y avait une amertume qui ne voulait pas la quitter. Elle était là, assise sur cette baquette en bois abîmé, rayé par des voyageurs qui, avant elle, s’étaient assis à la même place, dans ce train qui semblait aller si vite et qui pourtant, mettrait plus d’une heure à l’amener à Londres.
La jeune sorcière remonta le col de sa robe mauve et remit en place une mèche rebelle derrière son oreille. Droite comme un piquet, elle se dandina pour essayer d’être plus à l’aise. Une fois encore, les mots de son père lui revinrent en tête.
Regarde, Isla.
Alors Isla regarda. Elle laissa son regard parcourir les Moldus présents dans le wagon. Ils étaient sept au total. Il y avait cette mère entourée de ses deux enfants, tous tirés à quatre épingles. Il y avait un petit garçon, le plus grand, qui portait un pantalon à la coupe droite qui lui arrivait à peine en dessous des genoux. Ses cheveux étaient plaqués contre son crâne et son nez retroussé portait d’innombrables taches de rousseur. Sa petite sœur, quant à elle, portait une robe bleu clair, avec un ruban rouge noué autour du cou. Ses cheveux, lisses et longs, d’une blondeur à rendre jaloux un épi de blé, lui tombaient gracieusement sur les épaules. Elle portait des petites chaussures parfaitement cirées et de grandes chaussettes blanches. A l’image de leur mère, ils semblaient parfaits. Les deux enfants jouaient silencieusement, parlant à voix basse comme s’ils partageaient des secrets.
Il y avait dans cette scène quelque chose de faux. Isla les regarda. Longtemps. Puis elle trouva. C’était les cernes. Les grandes poches sombres sous les yeux de la mère qu’elle avait tant bien que mal tentées de cacher. Il y aurait dû avoir une nourrice, les familles riches fonctionnent toutes ainsi. Cette femme avait sûrement un rendez-vous très important à Londres. Un instant, Isla cru éprouver de la compassion pour cette femme exténuée, qui semblait à bout de souffle, à bout de force.
« Tu feras attention, d’accord ? avait couiné sa mère lorsqu’elle la laissa à Nannie, la bonne de la maison.
- J’ai dix-huit ans, je sais prendre soin de moi. »
C’était neutre, simple, glacial. Isla était toujours ainsi avec sa mère. Elle ne savait pas comment s’y prendre, comment se défaire de son amour surprotecteur.
« Ce sont des Moldus. Tu n’as jamais eu à faire à des Moldus. Ils… ils ne sont pas comme nous. Ils sont différents. »
Sa mère marqua une pause et soupira.
« Fais attention, c’est tout. »
Isla soupira. Oui, ce n’étaient que des Moldus. Cette pauvre femme, au visage fatigué et aux enfants trop parfaits ne méritait pas son attention. La jeune femme regarda alors les autres passagers.
Il y avait une sœur, plongée dans sa Bible. Elle tenait dans sa main droite un chapelet. Isla le savait parce qu’elle avait vu l’ami de Sirius en porter un. Cette femme semblait irréelle, elle faisait tâche dans ce train qui secouait, qui semblait rugir comme une bête sauvage. Son calme contrastait avec l’agitation qui se déroulait dans le wagon. Sur une banquette, plus loin, un homme et une femme se disputaient. Ils ne prenaient même pas la peine de cacher leur colère, de voiler leurs paroles. Ils criaient, s’accusaient, se condamnaient l’un l’autre à des crimes futiles et inintéressants.
Tout au fond du wagon, à l’opposé de la jeune fille, il y avait un vieil homme qui dormait. Isla ne prit même pas quelques secondes pour l’observer. Il en restait un. Un Moldu qui pourrissait l’air de sa respiration impure. Lorsque ses yeux se posèrent sur lui, Isla croisa son regard. Un regard clair, presque transparent. Il avait les cheveux courts, loin d’être aussi bien coiffés que ceux du petit garçon. Il portait une simple chemise et un pantalon de toile. Il n’avait rien d’un gentilhomme. On aurait plutôt dit un homme perdu.
Un homme libre.
L’homme ne détourna pas le regard. Il semblait la scruter, la jauger. Isla se sentit déshabillée du regard, mise à nue. Il était là, charmant, son regard gris la transperçant. Au bout de quelques secondes, il lui adressa un sourire. Un simple sourire. Ses lèvres s’étirèrent, faisant travailler les muscles de sa mâchoire carrée, et contrairement à ce à quoi Isla s’attendait, ne se relâchèrent pas. Il continua de sourire puis lui adressa un signe de la main.
Ce fut là que son cœur eut un raté. C’est comme si un battement manqua.
L’homme se leva, comme au ralentit. Il vint s’asseoir à ses côtés sans se départir de son sourire. Poliment, il lui tendit la main qu’Isla saisit machinalement. Il ne l’embrassa pas. L’homme s’entêta seulement de la fixer dans les yeux et de lui tenir la main. Puis, d’une voix suave et grave il lui dit :
« Enchanté, je m’appelle Bob Hitchens. »
Et ce fut à cet instant qu’Isla sut. Qu’elle sut qu’elle salirait le nom des Black, qu’elle décevrait son père, dégouterait sa mère. Ce fut à cette seconde précise qu’Isla Black tomba sous le charme d’un Moldu. Non, pas d’un Moldu, d’un homme. Un homme qui était tout sauf misérable et pitoyable. Un homme qui n’était pas si différent d’elle.
Un homme qui avait fait rater un battement à son cœur.
Merci d'avoir lu o/ N'hésitez pas à reviewer *regards suppliants*