Je passe mes jambes par-dessus la barrière. Je sens le vent souffler sur mon visage, je ferme les yeux. Je n’ai pas peur de tomber. Enfaîte je crois que c’est ce que je veux : en finir, pour de bon. J’en suis sûre. Rien ne me retient. Je ferai sûrement de la peine à ma famille. Je ne ferais pas honneur à mon père, qui lui, s’est battu pour survivre. Moi, je suis un faible. Je n’arrive plus à survivre. J’ai cessé d’y croire. On ne la retrouvera pas. Ce que tout le monde dit tout bas, c’est qu’elle est morte. Il y a cinq ans, j’aurai sûrement traité tous ceux qui pensaient ça. Mais aujourd’hui c’est le jour de mon vingtième anniversaire, c’est aussi la date de sa disparition.
Je l’aime, Lara. Plus que tout au monde. Il a fallu qu’elle disparaisse pour que je m’en rende compte. Je la considérais comme une sœur … Mais cela fait maintenant 1 826 jours qu’aucune fille ne me plait vraiment. A chaque baiser que j’échangeais avec une autre, je la revoyais. Lara avait de longs cheveux bruns qui lui arrivaient aux côtes et des yeux vert foncé. Il y a bien eu un moment où je commençais à déliré…
J’entendais sa voix me murmurer que c’était de ma faute, que j’aurai dû être là. Qu’il fallait que je l’aide. A l’époque je jouais entant qu’attrapeur chez les « Flèches d'Appleby ». Ma carrière de joueur au Quidditch a été un véritable fiasco : je ne suis plus jamais monté de ma vie sur un balais après avoir avoué à mon père que j’entendais la voix de Lara. On immédiatement cloitré à St-Mangouste pendant un an. Après quoi, j’ai ouvert ma propre boutique d’équipement de quidditch. Je suis traitement médicale pour ne plus l’entendre. Mais j’ai complétement perdue la joie de vivre. Je me force devant mon père. Je lui fais sentir que je vais mieux. Mais je lui mens. Seul Albus sait que je vais très mal. Depuis qu’il a commencé à travailler à St-Mangouste, c’est lui qui me refile des médicaments en plus. Il sait que c’est dangereux, mais il pense que ça peut m’aider à l’oublier. Lorsque je me sens encore plus seul que d’habitude, je teste des mélanges. Le danger de faire une « overdose » ne me faisait pas peur. Je n’avais plus aucunes limites.
Je trainais tous les soirs dans des boîtes de nuit moldus. Et quand j’arrivais chez moi, il m’arrivait de tout cassez. La plus part du temps, je ne m’en souvenais plus. C’est à mon réveil que je découvrais mon appartement sans-dessus-dessous.
J’ouvre les yeux et regarde en bas. Il me suffit de lâcher prise pour en finir.
« James ! s’écria une voix »
Ça recommence. C’est la voix de Lara. Elle semble venir de derrière. Mais cela ne peut pas être possible, je suis malade.
« Arrête ! je m’écris. Tu as disparue. Laisse-moi tranquille.
-Ne saute pas ! me dit-elle
-Sors de ma tête, pitié…
-Retournes-toi, James. C’est moi.
Je n’ai pas le courage de me retourner. Je suis certain qu’elle n’est pas là. Pourtant …
-Je te le jure, c’est vraiment moi. Crois-moi. On a plus le temps. Il faut qu’on parte d’ici, vite. Ils arrivent. »
Je fais volte-face et je crois rêver. Lara est là. Son visage demeure toujours aussi beau, mais je remarque des cicatrices. Elle se rapproche de moi, puis me tend sa main. A peine nos mains se sont t’effleurer, qu’elle nous fait transplaner dans un endroit que je ne connais pas. Cela n’a aucune importance. Nous sommes là, l’un en face de l’autre. J’ignore comment cela est-il possible, mais je ne prends pas la peine d’y penser.
A ce moment précis, elle plonge ses prunelles à l’intérieure des miennes. Je ressentis ce qu’il y a 1 826 jours exactement je n’ai pas ressentis. L’envie de vivre.
Le désir de l’embrasser devient tellement intense que je n’arrive plus à la regarder dans ces yeux. Lara me saute au coup et m’embrasse sur la joue. J’aurai espéré autre chose, mais la joie de la retrouver enfin me fait oublier qu’elle n’a sûrement pas envie de m’embrasser. Tant pis, je l’aime. Nous avons tout le temps. Elle est vivante, moi aussi.
« Tu m’as manqué, me souffla-t-elle tout en restant accrocher à mon coup
-Tu m’as anéanti, Lara.
-Je sais, j’en suis désoler.
-Je t’aime. »