Elle avait joué avec le feu, elle le savait. Elle était allée trop loin, elle ne savait plus revenir en arrière. Elle avait peur, froid et les morts jonchaient les couloirs de ce qu'elle considérait comme sa 2ème maison, Poudlard, qui l'avait accueillie pendant bientôt 6 ans. Elle ne s'autorisait pas à regarder les corps, de peur d'en reconnaitre un. Elle devait se concentrer sur la Bataille, sinon elle risquait de devenir une de ces mortes à déplorer. Elle courrait, courrait sans jeter un regard en arrière. Elle se promit qu'après la Bataille, elle irait aider les Guérisseurs- Guérisseuses à soigner les gens en besoin. Elle entendit une déflagration et son cœur se mît à battre plus vite. " Cours, cours, cours !!" s'égosillait une  petite voix dans sa tête. "C'est ce que je fais depuis tout à l'heure !" se répondit-elle à elle-même. Elle cherchait le lieu de Bataille. Sa mère lui avait dit de ne pas prendre part au combat, mais elle voulait se battre. Elle était têtue comme une mule, elle tenait ça de sa mère. Une rage furieuse s'était emparée d'elle. Elle essuya sa joue gauche d'où le sang coulait, en même temps que ses larmes.

Tout avait commencé un peu plus tôt...

*Chapitre 30, Le renvoi de Severus Rogue, p. 644(fin) à 649, édition Belge de Harry Potter et les Reliques de la Mort, tous droits d'auteurs appartenant à mon idole Joanne Kathleen Rowling. Tous les personnages lui appartiennent aussi.*

Quand Harry réapparut dans la Grande Salle, Ginny avait fait exprès de ne pas le regarder. Elle savait qu'il reviendrait avec Luna, mais elle ne voulait pas le voir. Leurs retrouvailles ne s'étaient pas passées comme elle l'avait voulu...

-Harry, qu'est-ce qui se passe ? l'interrogea Lupin en l'accueillant au pied de l'escalier.

Cette fois, elle s'était retournée mais elle se rendit compte qu'il ne la regardait pas. Déçue, elle tendit l'oreille pour écouter ce qu'ils disaient.

-Voldemort est en route, on barricade l'école... Rogue a pris la fuite... - à ces mots Ginny sourit- Qu'est-ce que vous faites ici ? Comment avez-vous su ?

Luna s'approcha de Ginny et lui prit la main. Une pression de la part de Luna lui fit comprendre que tout allait bien. Luna lui fit un sourire discret et Ginny lui répondit en un clin d’œil. Leur combat pour chasser Rogue et les Carrow n'avait pas été vain.

-On a envoyé des messages aux autres membres de l'Armée de Dumbledore, expliqua Fred en donnant un coup de coude à Ginny. Tu ne voulais tout de même pas qu'ils ratent la fête, Harry. L'AD a prévenu l'Ordre du Phénix et ça a fini par faire boule de neige.

"Un comble pour ce mois de mai" sourit Ginny intérieurement.

-Par quoi on commence, Harry ? demanda George. Quel est le programme ?

-Ils évacuent les élèves les plus jeunes et tout le monde doit se retrouver dans la Grande Salle pour s'organiser, répondit Harry. On va se battre.

Ginny sourit en entendant un rugissement sonore qui s'élevait de la foule. Tout le monde se rua vers l'escalier. Ginny perdit de vue Harry. Luna, qui était à côté d'elle une seconde auparavant n'était plus là. Elle crut apercevoir ses long cheveux blonds emmêlés à côté de ceux, crépus, de Dean mais la vision s'évanouit très vite.
Ginny se tourna et demanda à ses parents:

-Je vais me battre aussi.

-Hors de question, lui répondit sa mère en lui agrippant fermement son bras.

Ginny vit du coin de l'oeil Harry les regarder.

-Je me battrais, lui répondit-elle fièrement.

-Tu n'es pas majeure ! criait Mrs Weasley à sa fille quand Harry s'approcha. Je ne le permettrait pas ! Les garçons, oui, mais toi, tu dois rentrer à la maison !

Ginny sentit une vague de colère la submerger. Ses frères, ses frères, toujours ses frères !

-Certainement pas !

Ses cheveux voletant derrière elle, Ginny arracha son bras des mains de sa mère.

-Je suis dans l'Armée de Dumbledore...

Ginny s'apprêtait à continuer sa phrase, mais sa mère la coupa.

-Un gang d'adolescents !

-Un gang d'adolescents qui va se battre contre lui, ce que personne d'autre n'a osé faire ! répliqua Fred.

Ginny sourit à son frère ainé, qui lui fit un clin d'oeil.

-Elle a seize ans ! hurla Mrs Weasley. Elle est trop jeune ! Qu'est-ce qui vous a pris de l'emmener avec vous ... ?

Fred et George parurent un peu honteux. Ginny songea un instant que Bill l'aiderait peut-être, comme il le faisait souvent lorsqu'ils étaient petits.

-Maman a raison, Ginny, dit Bill avec douceur. Tu ne peux pas y aller. Tous ceux qui sont mineurs doivent partir, c'est normal.

-Je ne veux pas rentrer à la maison ! s'exclama Ginny, des larmes de colère brillant dans ses yeux. Toute ma famille est ici, je ne pourrai pas supporter d'attendre là-bas seule, sans savoir, et...

Pour la première fois, ses yeux croisèrent ceux d'Harry. Son cœur rata un battement et elle lui adressa un regard suppliant, mais il hocha la tête en signe de dénégation. Son dernier espoir s'envola et elle se détourna avec une expression amère.

-Très bien, soupira-t-elle en contemplant l'entrée du tunnel qui menait à La Tête de Sanglier. Je vais vous dire au revoir maintenant, et ...

On entendit alors des bruits confus, suivis d'un coup sourd: quelqu'un avait grimpé les marches du tunnel puis avait perdu l'équilibre et était tombé par terre. Décidément, personne ne voulait laisser le temps à Ginny de finir sa phrase. Le nouveau venu se releva et s'assit sur la chaise la plus proche. Enfin, il regarda autour de lui, ses lunettes cerclés d'écailles posées de travers sur son nez, et dit:

-J'arrive trop tard ? C'est déjà commencé ? Je viens seulement d'apprendre ce qui se passait, et je ... Je...

Ginny resta bouche bée devant son frère qu'elle n'avait plus vu depuis des lustres. Les balbutiements de Percy s'évanouirent dans le silence. Visiblement, il ne s'était pas attendu à tomber sur sa famille presque au complet. Il y eut un long moment de stupéfaction, enfin brisé par Fleur qui se tourna vers Lupin. Dans une tentative cousue de fil blanc, elle s'efforça de rompre la tension en demandant:

-Au fait... Comment va le petit Teddy ?

"Belle diversion Fleurk", pensa Ginny. Lupin sursauta, interloqué. Le silence qui s'était établi entre les Weasley semblait se solidifier, comme de la glace. Ginny sentait des larmes de dépit, de tristesse ou de rage, elle ne savait quel sentiment dominait, lui piquer les yeux. Elle n'en voulait pas à Percy, mais juste à sa famille qui n'esquissait pas un geste. Elle baissa la tête, mais la releva tout de suite après. Percy ne devait pas flancher maintenant, son soutien à elle l'aiderait peut-être à briser la glace ...

-Je... Oui... Il va très bien ! répondit Lupin d'une voix sonore. Tonks est avec lui... Chez sa mère.

Percy, les autres membres de ma famille et moi-même continuions de nous observer, pétrifiés.

-Tenez, j'ai une photo ! s'écria Lupin en sortant de son blouson un cliché qu'il montra à Harry et Fleur.

Ginny ne se donna même pas la peine de regarder la photo, trop occupée à regarder son frère, l'encourageant de toutes ses forces.

-J'ai été un imbécile ! rugit Percy, d'une voix si forte que Lupin faillit en lâcher la photo. Je me suis conduit comme un idiot, comme une andouille prétentieuse, j'ai été un ... Un ...

-Un crétin adorateur de ministère, assoiffé de pouvoir et déloyal envers sa famille, acheva Fred.

"Ça, c'est un peu fort !" pensa Ginny.

Percy déglutit.

-Oui,c'est ce que j'ai été !

-Tu ne saurais mieux dire, répliqua Fred en tendant la main à Percy.

Mrs Weasley fondit en larmes. Elle bondit en avant, repoussa Fred et serra Percy à l'en étouffer. Les larmes de Ginny coulèrent pendant qu'elle souriait comme une idiote. Percy tapota le dos de sa mère, les yeux fixés sur son père.

-Je suis désolé, Papa, dit Percy.

Mr Weasley battit précipitamment des paupières puis vint à son tour serrer son fils dans ses bras.

-Qu'est-ce que qui t'a rendu la raison, Perce ? demanda George pendant que Ginny essuyait ses larmes.

-Il y a un certain temps que j'y pense, répondit-il en se tamponnant les yeux sous ses lunettes avec un coin de sa cape. Mais je devais trouver un moyen de me sortir de là et ce n'est pas facile au ministère, ils n'arrêtent pas d'emprisonner les traîtres. Finalement, j'ai réussi à entrer en contact avec Abelforth et il m'a confié il y a dix minutes que Poudlard était décidé à se battre, alors me voilà.

-Il est vrai que nous comptons sur nos préfets pour assumer une fonction de commandement en des périodes telles que celle-ci, dit George dans une bonne imitation de Percy lors de ses moments les plus grandiloquents. Maintenant, montons là-haut et battons-nous, sinon tous les bons Mangemorts auront déjà été pris.

-Tu es donc ma belle-sœur, à présent, dit Percy en serrant la main de Fleur tandis qu'ils se hâtaient en direction de l'escalier avec Bill, Fred et Georges.

-Ginny ! aboya Mrs Weasley.

Profitant de la réconciliation, Ginny avait essayé de se glisser dans l'escalier. Déçue, elle en redescendit les escaliers en trainant des pieds.

-Molly, j'ai une proposition, intervint Lupin. Pourquoi Ginny ne resterait-elle pas ici, comme ça, elle serait sur place et saurait ce qui se passe dans le château sans être prise au milieu des combats ?

Ginny remercia mentalement son ancien prof de Défense contre les Forces du Mal, et pria pour que ses parents disent oui.

-Je ... commença sa mère.

C'était mal parti ...

-C'est une bonne idée, approuva Mr Weasley d'un ton ferme. Ginny, tu vas rester dans cette salle, tu m'entends ?

Ginny n'était pas très séduite par cette idée, mais devant la sévérité inhabituelle du regard de son père, elle acquiesça d'un signe de tête, se promettant de sortir à un moment ou à un autre. Mr et Mrs Weasley, accompagnés de Lupin, se dirigèrent à leur tour vers l'escalier.

-Où est Ron ? demanda Harry. Et Hermione ?

Ginny grimaça. Il ne pensait donc jamais qu'à eux ? Elle qui avait tant attendu son retour, voilà qu'il ne parlait que d'eux, alors qu'ils avaient passé plus de 8 mois ensemble sans se lâcher.

-Ils doivent déjà être dans la Grande Salle, répondit Mr Weasley par-dessus son épaule.

Le petit groupe quitta la salle, laissant seuls Harry et Ginny.

-Je ne les ai pas vus passer, s'étonna Harry.

-Ils ont parlé de toilettes, dit Ginny, peu après ton départ.

-De toilettes ?

Harry traversa la pièce vers la porte ouverte qui donnait sur la salle de bains de la Salle sur Demande et regarda à l'intérieur. Elle était vide.

-Tu es sûre qu'ils ont dit des toi...

Mais sa cicatrice le brûla soudain et la Salle sur Demande s'évanouit: il regardait à présent à travers le haut portail de fer forgé, flanqué de colonnes surmontés de sangliers ailés. Par-delà le parc plongé dans l'obscurité, il scrutait le château illuminé, Nagini enroulé autour de ses épaules, et se sentait possédé de cette détermination froide, cruelle, qui précédait le meutre.

*Fin du chapitre 30 Le renvoi de Severus Rogue p.649, inventé par moi-même. Tous droits d'auteurs appartenant à mon idole Joanne Kathleen Rowling.*

Ginny l'entendit crier et se précipita vers la salle de bains. Elle le vit allongé par terre, ses mains plaquées sur son front. Anxieuse, elle s'agenouilla près de lui.

-Harry, ça va ? demanda-t-elle, apeurée.

Elle savait très bien ce qui se passait et cela l'effrayait. "Non, se dit-elle intérieurement, je n'ai pas peur, je suis courageuse."
Il se redressa lentement et sembla la voir pour la première fois de la soirée. Elle rougit et se redressa.

-Eh bien, je pense que tu devrais y aller. Tu as des choses à faire, n'est-ce pas ?

Ginny avait dit ça sur un ton se voulant neutre mais la tristesse et la colère y perçait quand même un peu. Il se releva et commença:

-Ginny, je...

-Plus tard, lui répondit-elle sèchement.

Harry sentit son coeur se fendre. Il voulut lui expliquer, au moins à elle, mais elle le poussa sans ménagement vers la sortie.

-Tu as un monde à sauver, Harry. Ne perds pas de temps. Je compte sur toi.

Elle s'apprêtait à dire autre chose, mais elle se retint.

Juste avant de partir, il se retourna mais elle parlât avant lui.

-Prends soin de toi, Harry, lui dit-elle.

Et elle se détourna.