Le LSD est caractérisé par une puissante action hallucinogène, c’est une drogue très dangereuse. Je crois que c’était ça qu’elle aimait : le danger.
On avait tout ce que l’on voulait. A Poudlard, tout le monde nous regardait. Ce n’était pas déplaisant, j’avoue. Mais il a fallu qu’on en demande plus. Toujours plus.
Nos parents s’en foutaient de nous. Ils nous donnaient de l’argent à la place de l’amour. Ma sœur ne les supportait plus. Elle s’arrangeait pour que l‘on passe nos vacances loin de chez nous. La plus part du temps, ils oubliaient que nous étions en vacances. On a vraiment essayé d’attirer leurs attentions : Emma a commencé à avoir d’excellentes notes, puis des catastrophiques. Rien à faire, nos parents ne voyaient même pas la différence. Tout ce qu’il comptait pour eux, c’était leurs boulots. Emma s’est mise à se défoncé. D’abord à la coke et au crake puis à l’héro. J’ai dû laisser faire, c’était elle la grande sœur. A Poudlard, on avait un tas d’ « amis ». Enfaîte, Emma ne connaissait pas la moitié des personnes qui venaient discuter avec elle. Elle organisait les plus grandes fêtes, avec une liste bien précise des invités. J’avais beau la critiqué, je faisais exactement la même chose. Je ne parlais qu’avec les personnes les plus « friqués » de Poudlard. Je sortais qu’avec des mecs qui avaient « un nom » à Poudlard. Emma en avaient plusieurs, de mecs. A priori, ça ne les dérangeaient pas le moindre du monde. Elle répétait toujours la même chose « Je ne suis pas une Pute, je sors avec plusieurs mec car ils sont tous différents. Leurs différences font qu’ils deviennent plus intéressent. Et quand une chose m’intéresse, en générale, je ne me fixe pas de limite… ».
Bref, on était des salopes en manque d’amour. On était les sœurs Hopkins. La blonde et la brune. On était celles qui faisaient souffrir la quasi-totalité des filles de Poudlard.
Parfois, mes parents me manquaient. Je dis n’importe quoi… Mes parents me manquent constamment… Quand je trouve Emma entrain de pleurer, c’est là où je me rends compte qu’ils nous ont totalement abandonné. Alors, je pleure avec elle. Elle me jure qu’elle fera souffrir les gens autant que nous souffrons actuellement. J’hoche la tête, sachant pertinemment que c’est mal.
Un jour, Emma est venue me voir le sourire aux lèvres. On aurait dit qu’elle était heureuse. Mais je savais que ce n’était pas le cas. Elle n’était presque jamais heureuse… « J’ai essayé ce truc hier soir, c’est géniale. LSD, me disait-elle ». La semaine d’après on a retrouvé Emma inconsciente dans sa chambre. Dans son sac, il y avait plus de trente grammes de cocaïne, dix grammes de LSD et quarante grammes d’héroïne. Elle a été conduite à St-Mangouste. Ca semblait grave, ça l’était. Je ne l’avais jamais vu dans cet état. Les médicomages m’ont dit qu’elle était entre la vie et la mort. Mes parents ont été prévenus. Seule ma mère pouvait s’absenter ce jour-là. Je ne l’avais pas vu depuis six mois. J’étais dans la salle d’attente quand je l’avais vu débarqué. J’aurais voulu la tué, lui hurler que c’était de sa faute, qu’elle aurait dû être là pour nous, mais je ne fis rien. Elle m’avait manqué. Elle s’avança vers moi, puis me prit dans ses bras. A son contacte, je ne pus m’empêcher de pleurer toute les larmes de mon corps. J’avais oublié le doux parfum de ma mère, j’avais oubliée qu’elle était belle.
« Anna, je suis désolé, me dit-elle.
_Moi aussi, Maman. Je suis désolé pour toi. Il a fallu qu’une de tes filles tombe dans le coma, pour que tu comprennes que tu nous as abandonné. Je n’ai pas la force de t’hurler qu’on a souffert, je souhaite juste que ma sœur se réveille, maintenant. »
Elle hocha la tête, puis partie voir un médicomage. Je l’observai de loin. Elle essaya d’acheter le médicomage, en sortant des gallions. Il refusa catégoriquement, j’étais hors de moi. Quand elle revint s’avoir à côté de moi, elle me dit :
« Rien à faire, il ne veut pas de mon argent. Il ne veut pas accéléré son traitement.
-Mais bordel, t’as pas encore compris ? On en veut pas de ton foutu fric. Personne n’en veut ! Tout le monde sait que t’en as, alors range-le ! m’écriais-je. On a passé sept ans avec Emma à attendre que tu t’occupes un peu de nous, mais t’en avais rien à faire. Tu préférais aller à ton boulot de merde, pour gagner ton putain d’argent ! Mais tu crois quoi, là ? C’est à cause de toi qu’elle est là Emma. Elle essayait juste de capter ton attention. Maintenant, tu vas le payer. Et pas avec ton argent…
-Comment oses-tu ? Je vous ai porté toutes les deux dans mon ventre, j’ai passé ma vie à travailler pour que vous ne manquiez de rien.
-Si, Maman. On manque d’amour. C’est aussi simple que ça. (Un médicomage débarqua avec un air grave)
-Je suis désolé mesdames, Emma n’a pas survécu. Elle a mélangée le LSD avec de la cocaïne.
-NON ! m’écriais-je »
J’empruntai le couloir jusqu’à la chambre 101. Tout me sembla allez lentement. Je poussai violement la porte, Emma était là. Allongé dans un lit blanc écarlate. Morte, elle avait emprunté tous nos souvenirs heureux avec elle. Une partie de moi était partie. Et je savais qu’elle ne reviendra jamais. Emma… Je l’aime plus que tout au monde. Elle a toujours été là pour moi. Je passai ma main dans ses cheveux blonds. « Le LSD est caractérisé par une puissante action hallucinogène, c’est une drogue très dangereuse. »Je crois qu’elle savait très bien ce qu’elle faisait. Elle voulait juste s’évader un peu du monde dans lequel nous avions grandi. Je la comprends. Mais cette saloperie de drogue l’a anéantie. Ça l’a tué, ça l’a détruit. Tout me fait souffrir encore plus. Plus rien ne sera jamais comme avant. J’allais devoir tout affronter toute seule. Sans elle, sans ma moitié. J’avais peur.
« Ne me laisse pas toute seule, Emma. Sans toi, ça ne sert plus à rien. Sans toi je n’arrive plus à me battre. »
Je pleurais.