Bon, c'est méga niais, un poil cliché et un peu maladroit sur certains passages mais j'ai écrit ça en une heure et je suis pas trop mécontente de ce texte. Et puis surtout, j'avais une jolie image donc fallait que je le poste :mg:
Bonne lecture !
Astoria regarda derrière elle. Un simple coup d’œil, quelques secondes à peine pour que personne ne la surprenne. Quelques pas encore et elle touchait au but. Elle expira profondément, fermant un instant les yeux. Elle le sentait, loin et pourtant si près. Il était à portée de main, et pourtant, elle savait qu’elle devrait sauter pour l’attraper. Le bonheur.
La jeune femme avança lentement dans le couloir vide et sombre du Manoir Malefoy. Ses pieds raclaient le parquet froid mais pourtant, par un quelconque hasard, celui-ci ne grinçait pas. Vêtue d’une simple chemise de nuit blanche, Astoria se faisait violence pour ne pas frissonner. Elle ne pouvait pas se permettre le moindre bruit, le moindre mouvement superflu qui lui ferait perdre toute concentration.
Astoria resserra ses mains autour de la fiole. Dedans, luisait un liquide bleu pâle, lumineux. Elle allait le faire, même si cela ferait d’elle un monstre. Elle s’accorda un regard sur ses avant-bras meurtris de bleus. Sur le gauche, à la base du poignet, luisait une fine cicatrice rose. Cela n’avait rien d’un acte désespéré, la sorcière tout juste majeure n’avait aucunement attenté à sa vie. C’était pour la potion, la potion de sang.
Délébile, le sang sur ses mains.
Astoria ne voulait pas tuer. Elle aimait sa sœur et avait mal de devoir lui faire ça. Mais elle n’avait pas le choix. Il était l’amour de sa vie et elle refusait de le perdre. Astoria, Daphné et Monsieur et Madame Greengrass avaient tous été conviés chez les Malefoy pour fêter les fiançailles de l’aînée des sœurs avec Drago, le fils de Lucius et Narcissa. Pour tous, c’était un heureux évènement, l’union de deux familles pures, la continuité d’une longue lignée de sacrifices. Mais pour Astoria, le Diable lui-même n’aurait pu inventer pire torture que de voir sa sœur serrant avec espoir et bonheur la main de celui qu’elle aimait.
Daphné n’était pas plus jolie, pas plus douée. Elle était simplement l’aînée. Et pour deux insignifiantes années, tous les rêves d’Astoria avaient été brisés. Pourtant, c’était avec elle que Drago riait, avec elle qu’il se baladait le soir au bord du Lac Noir. Ils avaient toujours été proches, peut-être même un peu trop. Souvent Astoria se demandait ce qui aurait changé si Drago et elle n’avaient pas partagé tant de moments heureux, et à l’idée que son bonheur s’éteignait au début de sa vie, que les seuls moments de joie que le destin lui avait accordés étaient déjà passés, Astoria avait envie de tout détruire autour d’elle.
Délébile, la douleur dans son cœur.
C’est ce qu’on disait. Avec le temps, on apprend à oublier, à accepter. Mais Astoria ne voulait pas abandonner ses rêves, elle voulait que les souvenirs des heures qu’elle avait passées dans les bras de Drago soient marquées au fer blanc dans son esprit. Alors elle avait fait la potion dont la préparation lui avait pris une longue et interminable année. Elle avait trouvé la recette dans un livre de la Réserve et n’avait pas hésité un seul instant à arracher la page et à partir avec. Et pendant un an, elle avait préparé ce jus de mort. Il était écrit que ça supprimait uniquement les pouvoirs de la personne qui la buvait. Uniquement. Sans pouvoirs, sa sœur n’aurait plus d’intérêt aux yeux des Malefoy et leur choix se tournerait vers la cadette, Astoria.
En y pensant, cette douleur qui semblait déchirer son âme en deux faisait vivre Astoria. Parfois, elle se demandait si elle voulait qu’elle disparaisse vraiment, si elle ne préférait pas la garder au fond d’elle comme un secret qui la réconfortait. Oui, cette douleur lui rappelait qu’elle était humaine que, quoiqu’elle fasse, elle resterait Astoria Greegrass, une sorcière comme les autres et une jeune femme amoureuse. Parce qu’au fond, ce qui effrayait Astoria, c’était le monstre qu’elle devenait, cet être sans cœur et sans regret qui blesserait sa propre sœur pour servir ses désirs égoïstes.
Délébile, la larme sur sa joue.
Au milieu du couloir, Astoria se figea. Devant elle se tenait une ombre, silencieuse et menaçante. Pas maintenant, pensa-t-elle. Pas si près du but… Il était trop tard pour faire marche arrière. Astoria était coincée, bloquée par cette ombre qui savait.
« Qui êtes-vous ? » murmura-t-elle.
L’ombre fit un pas en avant, puis un autre et dévoila son visage à la leur de la lune.
« Drago ? s’exclama-t-elle à mi-voix.
- Chut ! Pas si fort. »
Sans un mot de plus, le sorcier attrapa son amie par le bras et l’obligea à le suivre. Quelques secondes plus tard, ils déboulèrent dans l’entrée et lorsqu’ils furent assez loin des chambres pour être sûr de ne réveiller personne, Drago lâcha Astoria et l’obligea à le regarder.
« Donne-moi cette fiole, ordonna-t-il. Donne-la moi avant de faire quelque chose que tu pourrais regretter toute ta vie. »
Astoria recula d’un pas, plaquant le récipient en verre contre sa poitrine. Elle resta un instant ainsi, prostrée dans ce refus d’obtempérer, mais le regard de Drago la fit céder et elle s’exécuta.
« Comment… ? demanda-t-elle simplement.
- Je te l’avais promis, non ? Que même quand je sortirais de Poudlard, je garderais toujours un œil sur toi… »
Astoria rougit légèrement et Drago lui adressa un sourire triste et protecteur. Il posa la fiole sur une table basse de l’entrée et s’approcha d’elle. Sans trop savoir pourquoi, il l’entoura de ses bras et posa son menton sur le sommet de son crâne. Ils restèrent tous deux ainsi, sans qu’aucun n’ose bouger ni parler. Seuls les sinistres tic-tacs de la grosse horloge murale coupaient le silence pesant et froid. Drago se mit alors à caresser les cheveux soyeux de la jeune femme d’un geste maladroit et tendre. Ce fut à ce moment-là qu’Astoria laissa échapper quelques sanglots étouffés.
« Je ne veux pas, murmura-t-elle le visage caché dans le t-shirt de Drago. Je ne veux pas que tu l’épouses, elle. Ça devait être moi, Drago, pas elle… C’est moi qui t’aime, ajouta Astoria. Pas elle… »
Délébile, la peur dans ses yeux.
Drago ne répondit pas tout de suite. Il se recula légèrement et embrassa son front affectueusement. Il voulut la serrer dans ses bras, la serrer assez fort pour qu’ils ne fassent plus qu’un, pour que le monde de dehors ne puisse plus les atteindre.
« Et moi, je n’aime que toi, la rassura Drago. On trouvera une solution, tous les deux. Je te le promets, Astoria, il n’y a qu’une personne que j’épouserai et cette personne, c’est toi. Mais pas de potion, pas d’horreur et de coups bas. Ce n’est pas toi, ça, ce n’est pas toi… »
Sa voix s’éteignit dans le noir et Astoria leva le visage vers lui. Elle se hissa sur la pointe de ses pieds et embrassa tendrement ses lèvres. C’était un baiser voler, un baiser léger.
« Promets-le moi, reprit Drago quand ils s’écartèrent légèrement.
- Promis. »
Drago s’accorda enfin un sourire. Rassuré, il l’étreignit une nouvelle fois, humant avec délice le parfum fruité de ses cheveux. Elle était là, réelle et indélébile, elle était dans ses bras, rien qu’à lui, rien que pour lui. Il le savait, s’il l’avait à ses côtés, tout irait pour le mieux. Alors, dans un dernier sourire, Drago murmura :
« Je t’aime Astoria. »
Et Astoria frissonna.
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