Deux ans après, dans le parc de Poudlard, je ne m'attendais pas à te revoir.
Tu es revenue pour une raison particulière, une raison matérielle de grande personne je crois. Ca m'échappe. Tu vas rester encore dix minutes ; nous nous croisons par hasard.
Ca ne fait rien.
Tout se passe très vite.
Et les mots se bousculent, et les mots courent, dans un flot presque effroyable qui ne s’interrompra plus jamais. C’est un instant suspendu, un instant avec ton sourire et avec ma plénitude, et c’est un instant vers le ciel. Alors, à ce moment-là, je me fous de penser à mon envie, à tes silences, à ma haine, à tes indifférences ; et à ce moment-là j’oublie aussi le fossé des années qui sépare notre dernier éclat de rire, parce que plus rien n’importe, tu comprends, Athina, plus rien n’importe autre que tes lèvres qui sourient à la pluie, rien n’importe autre que tes yeux qui brillent de la joie, ou de l’emportement, ou de ne je ne sais quoi d’indéfinissable ; et c’est terminé, je suis prise, Athina, je ne suis plus là.
Mon cœur heureux bat, ton sourire extraordinaire s’agrandit toujours, et je suis prise.
Nous sommes seules devant le bâtiment de notre enfance, seules avec les vestiges d’un passé commun, seules avec des mots qui crient à tue-tête sur le champ d’un bonheur fraîchement récolté. Nous sommes seules aussi, avec la pluie qui tombe, avec nos cheveux mouilles, et avec les branches des grands arbres. Et nous sommes seules, c’est vrai que nous sommes seules, l’une avec l’autre ; puis bientôt tu disparaîtras peut-être mais je crois que ça n’a aucune importance.
A ce moment-là je me fous aussi de mesurer l’étendue d’un amour qui n’est pas réciproque ; je me fous de ta grande taille, de ton ombre effroyable, et du poids du passé ; je sens seulement l’importance de mon emportement, je saisis la portée de nos sourires, et je me dis un peu, même si c’est faux, que nous sommes de la même fibre.
Tu comprends il y a les différences, Athina, superficielles ; et il y a la fibre, Athina, tout au fond. J’ai vu tes yeux s’écarquiller, ta bouche se tordre et mon Dieu ! Athina ! comme c’est toujours la même bouche qui se tord de la même façon ! Comme tes yeux, en s’équarquillant, lancent les mêmes éclairs !
J’ai vu, à ce moment-là, Athina, que derrière ton assurance, il restait une très belle petite fille.
Tu as fais le sourire le plus sincère du monde avant de te retourner.
Moi, je me suis retournée d’abord avant d’exploser en larmes.
Note de chapitre:
Je n'avais pas prévu de suite à cet OS.
Mais j'ai pris beaucoup de bonheur à écrire sur cette amitié, et ce passage s'est imposé de lui-même. Il a été écrit d'une traite, et je m'excuse pour le manque de détail, ou pour les fautes s'il en reste. Si je sens qu'il n'a pas son utilité ici, je le supprimerais.
Note de fin de chapitre :
Merci de m'avoir lue.
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