Bonne lecture!
Et encore un vase cassé, encore un ! Je ne compte plus le nombre d’objets que nous brisons lors de nos incessantes disputes. Un simple reparo suffit à tout raccommoder, mais il n’empêche qu’à force de tout casser, ça perd de sa valeur. Tu souris. Encore une fois. Tu es sorti vainqueur de la bataille et moi je sens mes éternelles larmes me brouiller la vue. Je suis à bout. Qu’avons-nous fait pour en arriver là ? Tout allait si bien avant. Où avons-nous faillit ? Ce n’est certainement pas toi qui va me le dire.
Tu montes les escaliers et tu vas t’enfermer dans ta chambre, en faisant bien attention de claquer la porte. Je m’affale sur le canapé, ne pouvant plus retenir mes larmes. Je ne calcule plus le nombre de disputes que nous avons eu. J’ai envie de mettre ma tête au fond d’un trou et de ne jamais plus en ressortir. C’est si dur de t’aimer. J’ai l’impression de faire tout les efforts du monde pour que notre bateau ne sombre pas dans la tempête. Et toi, toi tu ne fais rien. Aucuns efforts. Au contraire, tu trouverais ça jouissif que notre si belle et parfaite petite famille explose.
J’entends la porte s’ouvrir de nouveau, mais cette fois-ci beaucoup plus doucement. Ce n’est sûrement pas toi, tu as l’adresse d’un dragon. Lily entre dans le salon. Ca ne pouvait être qu’elle. D’un geste presque craintif elle s’assoit sur le canapé et me sert dans ses bras. Je dois paraitre bien pathétique à pleurer comme une gamine dans les bras de ma fille. Je ne peux que trop bien imaginer le regard moqueur que tu me lancerais si tu me voyais à cet instant. De toute façon tu rigoles et te moque de tout. Mais quand j’ai le malheur de te critiquer ou de remettre en cause ce que tu fais, alors là ! J’offense le grand dieu ! Tu es l’être parfait que personne ne doit contredire sous peine de recevoir des cris et des insultes à n’en plus finir. Encore heureux que tu ne me frappes pas, ça aurait été le comble. Mais aurais-je eu l’audace de partir, de te fuir, ou pire de te dénoncer ? L’amour me rend folle. Je suis prête à tout pour toi, même à mourir. Et ça tu l’as bien compris. Toi avec tes si beaux yeux verts, ta chevelure toujours emmêlée, tu l’as bien compris. Tu as toute ton emprise sur moi. Tu me fais tourner en bourrique, tu te joues de moi. Et je rentre dans ton jeu. Ton rire me hante la nuit. J’ai peur de me lever le matin pour rencontrer tes yeux luisants, me narguant à chaque minute de la journée. Où est passé tout mon courage ? Parti depuis bien longtemps. Je ne suis plus que l’ombre de moi-même. Tu m’as détruite, réduite en poussière.
Lily m’annonce qu’il serait peut-être l’heure de manger. Je n’ai pas la moindre envie de cuisiner. Avant j’adorais faire ça. Tu me disais que ce je faisais était délicieux, tu en revoulais tout le temps. Pour toi j’étais la meilleure cuisinière de tout l’univers. Aujourd’hui tu me parles comme à un chien et si la nourriture que je te prépare avec soin n’est pas assez bonne pour toi tu la jettes à la poubelle. Mais Lily, elle, elle adore ce que je prépare, et Kreattur n’est plus bon rien. Alors je me lève et répète les mêmes gestes que je fais depuis des années. Lily monte à l’étage pour t’appeler et te dire qu’il est l’heure de venir à table. Je n’ai pas le courage d’aller te le dire moi-même et tu le sais très bien. Tu ne pourras pas t’empêcher d’en faire la remarque.
Tu me lances quelques piques bien placées, mais je ne flanche pas. J’ai déjà assez pleuré de toute façon. Lily se retient de répliquer, elle ne veut pas non plus qu’une autre dispute éclate. Mais toi tu n’attends que ça, tu pousses toujours le bouchon un peu plus loin sans te soucier de dépasser la limite. Je suis contente que James soit à Poudlard pour Noël avec sa petite amie, loin de tout ça.
La porte de l’entrée s’ouvre et tu te calmes instantanément. Et il entre, tout souriant, ignorant délibérément l’air pesant qu’il règne ici depuis le début de la journée. Il m’embrasse, embrasse Lily et il t’embrasse toi. Tu lui souris en l’embrassant sur la joue à ton tour. Moi je n’ose plus t’embrasser. Tu crierais. Il s’assoit à la table et commence à manger. Tout redevient silencieux. Nos regards se croisent et tu souris, mais pas de la même façon. Tu te moques de moi, encore une fois. Tu me provoques. Et lui, il ne voit rien, comme d’habitude. Il joue l’aveugle. Tu en profites, tu enfonces le couteau encore plus profondément dans la plaie :
« Pourquoi tu pleurs maman ? »
Fichues larmes.
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