Toute l'école Poudlard était silencieuse la veille d'Halloween. La lune éclairait le grand château.
De la fumée s'échappait de la cheminée d'une minuscule maison en pierre, là où vivait le demi-géant Hagrid depuis qu'il avait été expulsé de l'école pour avoir gardé une araignée dans une malle.
Hagrid s'endormit rapidement ce soir-là comme tous les jours précédents, attendant le lendemain avec impatience.
Puis un coup sourd à la porte le sortit de son sommeil. Le bruit se répéta, Crockdur aboyait l'intrus, le garde-chasse pointa son arc à la porte.
- Qui est là ?
- C'est Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore. Je vous ai engagé comme garde-chasse après votre exclusion de l'école et je sais que vous aimez particulièrement les dragons.
Hagrid lui était tellement reconnaissant de l'avoir gardé à Poudlard. C'est à ce moment que Dumbledore était devenu à ses yeux, une personne tout à fait sympathique. Il était comme un deuxième père, un sorcier très doué au grand coeur.
L'habitant rangea son arme et ouvrit au venu qui avait l'air d'avoir prit plusieurs années malgré son âge avancé.
- Vous allez bien, monsieur ?
- Je m'excuse de vous déranger à une heure si tardive mais je dois vous annoncer une mauvaise nouvelle, dit Albus, la voix brisée.
Ils s'installèrent autour de la table ronde.
- Vous voulez que je vous prépare du thé ?
- C'est très aimable à vous, Hagrid mais je ne vais pas rester longtemps.
- Très bien, je vous écoute.
- James et Lily Potter ont été assassinés par Lord Voldemort à leur domicile très tard la veille à cause de la prophétie.
Le garde-chasse n'en revenait pas.
- Et Harry ?
- Il a survécu.
- Ce n'est pas possible… Personne ne peut survivre au sortilège de la Mort...
- J'en suis certain. Le Seigneur des Ténèbres n'existe plus mais il reviendra.
- Mais qui a pu dire au Seigneur des Ténèbres où ils étaient ?
- Je pense avoir une idée de la personne qui l'a informé de l'endroit où ils se réfugiaient.
Hagrid était atterré, pleurant à chaudes larmes. Le couple était tellement heureux ensemble et l'arrivée de leur fils l'avait comblé.
- J'ai une mission à vous confier. Vous devez chercher Harry immédiatement à Godric's Hollow pour le mettre en sûreté à Privet Drive chez son oncle Vernon et sa tante Pétunia Dursley, c'est sa seule famille. Je vous attendrai là-bas. Vous pourrez voir le réverbère de leur maison éteint.
Il fit une courte pause.
- Ensuite je le déposerai au perron de la porte. Vous pouvez le faire Hagrid ?
Pendant que le géant essuyait ses larmes.
- Je vais le faire pour Lily et James.
Albus prononçait l'incantation pour créer un Portoloin. L'objet émettait une vive couleur bleue et un son aigu.
- Très bien, je vais vous laisser, soyez prudent.
- Je le serai, professeur.
- Bonsoir, Hagrid
- Bonsoir, Dumbledore.
Le vieil homme s'en alla rapidement, laissant Hagrid seul après la terrible nouvelle.
Il n'attendit pas plus longtemps et toucha le Portoloin. Il se sentit attiré au niveau du nombril, et se concentra sur sa destination malgré le tourbillon qui était étourdissant. Lâchant prise, il reprit ses esprits rapidement et vit le domicile des Potter qui n'était plus une maison mais une ruine. Une partie était détruite, certainement là où Tom Jedusor avait essayé de tuer l'enfant. La peur mêlée à l'appréhension, il ouvrit le petit portail du domicile et entra ensuite dans la demeure.
Tout était sombre. Grâce à son parapluie contenant des morceaux de sa baguette brisée, il pouvait voir clair.
Les fenêtres de la maison avaient volé en éclat, laissant l'air frais s'installer dans les moindres recoins appuyant l'atmosphère de tristesse et de vide.
Le géant se déplaça le plus lentement possible, des objets étaient brisés puis il trouva le corps sans vie de James sur le ventre.
Il recula choqué, le cœur prêt à s'arrêter de battre. Les lunettes étaient de travers sur le visage de James, gravé par la peur mais sa baguette n'était pas là. Comment cela se faisait ? Posée sur une table, il l'avait oublié et avait été tué sans défense. Il aurait peut-être pu se battre s'il l'avait eu dans ses mains mais n'aurait pas fait face à Voldemort longtemps.
Lily était nulle part, mais sûrement à l'étage.
C'est à ce moment qu'il entendit un bébé pleurer, c'était Harry. Courant dans l'escalier pour rejoindre les lieux, les pleurs et les cris s'intensifièrent.
Une partie de la chambre était tombée comme il l'avait vu à l'extérieur. Harry était debout dans son berceau, pleurant ses parents. Peut-être aussi effrayé par le nouveau venu.
L'enfant devait être choqué d’avoir vu le monstre s'attaquer à ses parents puis à lui. Lily était aussi à terre sur le ventre, elle avait du vouloir protéger Harry, risquant sa vie pour lui. Mais cela ne l'a pas arrêté puisque le Seigneur des Ténèbres avait tué sa mère et avait tenté d’en faire de même avec l’enfant.
Rien n'avait destinés James Potter et Lily Evans à mourir de manière brutale, tout cela à cause d'un homme qui ne pensait qu'à tuer.
Il la regarda impuissant, les larmes prêtes à couler. S'approchant du berceau, un vrombissement de moto se fit entendre, puis une voix qui le fit sursauter :
- Qui est là ?
Cette voix lui était familière, il descendit par prudence et tenait fermement son parapluie devant lui, prêt à l'utiliser.
Mais l'intrus baissa sa garde.
- Ce n'est pas vrai... Non ! James ! dit-il en le retournant.
L'homme pleurait, lui aussi allait laisser éclater sa peine. Hagrid en profita pour s'approcher de lui et voir son visage.
Surpris, l'homme pointa sur son adversaire.
- Sirius !
- Hagrid ! Qu'est-ce que vous faites ici ? dit l'arrivant, les yeux humides.
- J'ai appris la nouvelle par Dumbledore.
- Où est Lily ?
- Elle est dans la chambre de Harry.
Ils allèrent ensemble, Sirius constata les dégâts, voyant le balai jouet qu'il avait offert pour l'anniversaire de Harry détruit. Il prit son filleul dans les bras pour regarder son état. Le nourrisson calmé, la surprise se lisait sur Sirius.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Il a une cicatrice sur le front en forme d'éclair, il ne l'avait pas auparavant.
Hagrid regarda et vit aussi qu'il avait les mêmes yeux verts que sa mère.
Sirius était anéanti, Harry devait ressentir la tristesse alors l'enfant se blottit contre lui.
- Je vais le garder. Il sera en sécurité avec moi.
- Vous devez me donner Harry.
- Pourquoi ?
- Dumbledore m'a dit de venir le chercher pour le mettre en sûreté chez les Dursley. Il ne faut pas que les Moldus me voient avec lui.
- Vous ne pouvez pas faire ça, je suis son parrain !
- Je suis vraiment désolé mais je dois le faire.
- Je veux que vous me donniez mon filleul !!!
Dans un état second, il sortit sa baguette, prêt à l'utiliser. Hagrid sortit son parapluie pour le désarmer, effrayé de voir son côté obscur surgir pour la première fois. Au sein de l'Ordre, Sirius était un homme toujours prêt à se battre contre Voldemort. Ils étaient devenus très proches, ce qu'il appréciait chez lui était l'humour. Il se rappelait encore quand tous les deux parlaient de James et Lily comme un couple heureux.
- Vous alliez jeter un sort contre moi devant votre filleul, vous n'avez pas honte !!!
Le bébé pleura, Black le serra contre lui en levant l'autre main en signe de soumission. Résigné, il s'exécuta.
- Vous pouvez prendre la moto volante pour l'emmener. Harry ne supporterait pas le voyage par transplanage.
L'homme brun lui donna les clés.
- Merci Sirius, je vous la rapporterais après l'avoir emmené.
Black restait inquiet et triste.
- Je vais faire attention à lui, vous n'avez pas de soucis à vous faire.
Ils se regardèrent dans les yeux et pleurèrent, trop attristés de voir cela.
- Sois sage avec Hagrid, il ne te fera aucun mal. C'est un homme très gentil. Il va t'emmener dans un endroit sûr. Je t'aime.
Sirius s'approcha du visage du petit garçon pour l'embrasser sur le front. Il fit signe ensuite au demi-géant qu'il pouvait s'en aller, l'air pensif et prêt à tuer quelqu'un.
- Je suis désolé, moi aussi je les appréciais, ils ne méritaient pas ça. Je t'en supplie, ne va pas commettre une erreur que tu regretterais.
- Promis.
Black se détourna de lui pour regarder la pièce détruite.
Hagrid ne se retourna pas pour voir une dernière fois la maison, ses rétines étaient gravées à jamais.
Sous le poids imposant du demi-géant, les amortisseurs de la moto allaient céder ce qui ne l'empêcha pas de démarrer. Il n'oublia pas de mettre le sort d'invisibilité pour ne pas être vu par les moldus. Ensuite il s'envola en tenant l'enfant délicatement mais suffisamment pour ne pas qu'il subisse le vent froid. En retard, la discussion avec Sirius n'était pas prévue.
Durant le voyage, il regardait de temps en temps Harry, voir s'il allait bien. Pour un bébé, il était très calme et s'était même endormi en arrivant vers Bristol.
Hagrid ne voulait pas qu'il lui arrive quelque chose, sa mission devait être menée à bien.
Au loin, Hagrid remarqua un réverbère éteint. Cela ne pouvait être que Dumbledore.
Arrivé devant la maison numéro 4, il était temps de laisser l'enfant comme il avait été décidé.
Confier le bébé lui déchirait le cœur mais c'était pour le bien de Harry.
Hagrid donna un baiser et regarda l'enfant être déposé au perron de la porte avec une lettre. Pour lui, il était temps de laisser Harry à son destin. Il n'allait pas connaître ses parents, mais allait être célèbre sans qu'il ne l'ait voulu.
L'émotion trop forte, il souhaita bonsoir et remonta une nouvelle fois sur la moto ayant promis à Sirius de la ramener.
Rubeus se promit de protéger Harry car il serait un futur sorcier et espéra qu'il vivrait bien dans cette famille. Si cela n'était pas le cas, il leur ferait regretter, c'était certain.
Note de chapitre:
Voici ma participation au concours de Kiwxi "31 octobre 1981 : jour de fête".
Bien sûr je me suis entièrement inspirée de ce que le tome 1 donne comme informations.
Je remercie également Peekaboo d'avoir corrigé les fautes et autres imperfections du texte.
Note de fin de chapitre :
Je pense avoir été logique dans l'ordre des actions et y avoir mis assez d'émotions dans ce terrible évènement.
Mais je suis ouverte à toute remarque.
Une dernière chose : votez pour moi et que le meilleur gagne !
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