- Le texte devra faire minimum 1 500 mots et ne doit pas excéder les 20 000 mots (ce qui devrait vous laisser de la marge).
- Le texte devra être tout public.
- Les OCs sont acceptés.
- En ce qui concerne les personnages canon, bien évidemment vous ne pourrez pas choisir un de la next génération, ni même de l'année de Harry bien sûr ! Tous personnages en âge à cette date là de se rendre compte de ce qu'il se passe et de s'en souvenir peut être choisi. (exemple : vous pouvez prendre Pery Weasley, mais évitez Neville). Les tableaux peuvent être utilisés aussi.
- L'action doit donc se dérouler durant la journée suivant la disparition de Voldemort (c'est-à-dire dès que l'information se répend le 31 octobre). Pour certains personnages, cela peut bien évidemment commencer avant (je pense là à par exemple Sirius Black, Dumbledore, ou encore Hagrid). Il se peut d'ailleurs que certains mangemorts furent au courant durant la nuit, allez savoir ...
Et il ne bougeait pas. Immobile. Comme s’il pouvait ainsi arrêter le temps. Ou l’accélérer. Avoir enfin le dénouement. Ou empêcher les événements de se produire. Comme si le moindre geste allait resserrer l’étau qui comprimait sa poitrine, ou créer une brèche qui permettrait à la peur et aux remords qui le rongeaient de le détruire. Pourtant au milieu de cette souffrance, pointait un sentiment différent, très ténu, presque imperceptible, mais pourtant présent, et qu’il s’interdisait de ressentir. L’espoir…
Car Severus Rogue n’était pas un homme bien, ni bon, ni honnête. Il avait délaissé la morale le jour où il avait ouvert son premier livre de magie noir. Par pure curiosité intellectuelle, certes, mais une curiosité malsaine, qui dénotait déjà à seize ans un penchant certain pour la noirceur.
Alors au fond, même s’il se refusait à l’avouer, Rogue espérait. Parce qu’au matin, Potter serait mort, et son fils aussi, et avec lui son âpre jalousie, qui lui remontait parfois comme de la bile, quand il imaginait Lily, sa Lily, dans les bras de cet idiot, où s’occupant de son enfant. Il se refusait à accepter la part de Lily dans cet enfant, il préférait ne voir que le fils de Potter, sinon la culpabilité le dévorerait.
Il l’avait trahit… Lily, sans le savoir. Il avait entendu cette prophétie, et l’avait rapportée à son maitre sans savoir de qui elle parlait. Quand il s’était rendu compte de son erreur, c’était trop tard… Alors il avait prévenu Dumbledore et demandé au sorcier de protéger la femme qu’il aimait. Severus soupira, un frisson d’horreur couru sur sa peau. Cela n’avait pas suffi, cet idiot de Potter avait été incapable de confier la vie de sa famille à la bonne personne. Et la veille le maitre l’avait convoqué. Il l’avait informé qu’il avait enfin finalement les Potter, et qu’il allait pouvoir enfin les tuer. Et Severus l’avait alors supplié d’épargner Lily. À coups de Doloris le mage noir avait puni cette audace, mais avait accepté, considérant qu’elle représentait pour Severus un simple amusement, un jouet dont il avait du mal à se débarrasser…
Il était 2h du matin. Cela faisait bientôt 8h que cette entrevue avait eu lieu. Il avait réussit à transplaner difficilement chez lui, le corps meurtri par la torture, et c’était effondré. Cela faisait donc 8h qu’il était prostré ainsi, à attendre. Les secondes s’écoulaient lentement ponctuées par le bruit des gouttes d’eau, fuyant du robinet, le faisant sombrer petit à petit dans la folie. Comment en était t-il arrivé la ? Il le savait très bien…
Tout avait commencé lorsque enfant, vers 10 ans, il avait croisé le chemin de cette petite fille aux longs cheveux auburn. Elle venait de faire fleurir une fleur, par magie, et sa sœur là traitait de monstre. Il l’avait défendu, et son cœur, encore pur, bien que meurtri, de petit garçon avait alors battu la chamade. Année après année cet attachement tendre et innocent d’enfant c’était mué en amour, alors que lui-même s’enfonçait de plus en plus dans la magie noire. Il avait perdu l’amitié de la jeune fille, et l’avait vu s’emmouracher de ce Potter. Il avait apprit à distance leur mariage, puis la naissance d’un enfant.
Le pop caractéristique d’un transplannage coupa court le fil des pensées noires de Severus. Il se dressa d’un bon, baguette en avant, et chancela brièvement, encore faible. Sa maison était munie de toutes les protections magiques nécessaires, et peu de personnes pouvaient y accéder. Il entendit crier.
« Severus c’est Lucius » Avant que le sorcier en question n’ouvre brutalement la porte d’un sort et rentre précipitamment dans le salon. Tout dans son attitude indiquait une profonde panique, et une urgence certaine. Il portait la longue robe noire des mangemorts, mais sans le masque, et celle-ci était trempée, toute comme ses cheveux blonds qui goutaient. Sa respiration était haletante et on pouvait lire dans ses yeux une peur profonde. Severus le jaugea du regard avant de demander d’une voix calme : « Lucius, que me vaut une telle intrusion, tu devrais savoir que ce n’est guère prudent.
-Il est mort Severus !
-Qui ?
-Le maitre Severus, le maitre est mort »
Un bref silence froid s’abattit entre les deux hommes. Mais intérieurement, Severus bouillonnait, et les questions se bousculaient dans son esprit, mais surtout une. Lily ?
« Comment Lucius ?
-Il est allé chez les Potter pour tuer l’enfant, et quand il a essayé le sort a rebondi et l’a tué.
-Comment l’as-tu su ?
-Avery s’est rendu sur place, et nous a informés avant de s’enfuir. Il nous faut partir aussi mon ami, les aurors ne vont pas tarder à apprendre la nouvelle et à rechercher ses partisans… Nous ne ferons pas le poids il faut se cacher. »
Severus fit taire Malefoy d’un geste de la main, et reprit la parole : « Et les Potter ? Sa voix était calme, mais trahissait un léger tremblement, Lucius le regarda surpris.
-Ils sont morts tout les deux, le garçon a survécu… »
Severus blêmit brutalement, tout se mit à tourner autour de lui, sa tête bourdonnait, et il n’entendait plus Malefoy qui l’enjoignait encore de fuir. Puis soudainement un éclair de lucidité le saisit, il bousculât le mangemort blond, sortit sur le devant de la maison et transplanta, laissant ce dernier interloqué.
Il atterrit à Godric Hollow, là-bas le ciel était clair, et la lune désormais haute et dégagée répandait une douce lumière, permettant à Severus de voir clair autour de lui. Il savait que sa Lily et Potter s’étaient installés ici quand ils avaient dû se cacher mais il n’avait jamais pu les retrouver à cause du fidelas. Il faisait froid, et Severus ne portait qu’une robe de sorcier légère, mais cela n’avait aucune importance. Hagard il regarda autour de lui, cherchant la maison. Il courait presque en remontant l’allée principale du village. Quand il l’a vit enfin. La demeure était à moitié détruite, et fumait, la porte était cassée et il pu rentrer sans problèmes avant de courir vers la chambre du fond où suintée une faible lumière.
Il se heurta contre quelque chose. Il s’arrêta, et tressaillit. Il s’agissait du corps de James Potter, étendu au sol les bras en croix, sa baguette près de lui. Il s’était sans aucun doute battu, et avait fait barrage de son corps pour protéger sa famille. S’il n’avait pas tant haï cet homme, Severus aurait pu le respecter. Cette rencontre le calma, et c’est lentement qu’il arriva devant la porte entrouverte. Il la poussa lentement, la main tremblante, sachant ce qu’il allait trouver.
Au centre de la pièce, Lily Evans était étendue sur le sol, en biais, ses cheveux roux entourant son visage, et ses yeux verts ouverts mais sans vie, laissaient transparaitre de l’horreur, mais aucune peur, seulement… de l’amour. Elle se trouvait au pied du berceau de son fils. Mais Severus n’accorda aucune attention à ce détail, et se précipita vers la femme qu’il aimait. A genoux il serrait son corps contre lui, et pour la première fois depuis des années Severus pleuraient. Le désespoir l’avait envahi. En une nuit, toutes ses convictions venaient de basculer, et lui le grand sorcier n’était plus qu’un homme détruit. Et il serrait Lily encore et encore, secoué par des sanglots et gémissant, toute dignité l’ayant quitté. Il lui semblait être resté ainsi des heures, quand il fut sorti de son chagrin par des pleurs d’une nature différente.
Dans le berceau le nourrisson s’était réveillé, alerté par le bruit et pleurait accroché aux barreaux. Severus leva les yeux, l’enfant était brun comme son père, et fixait sur lui son regard humide… Le même regard que sa mère
« Harry… », S’entendit murmurer Severus. C’était le prénom de l’enfant, brodé sur son pyjama. Il observait le garçonnet, qui devait avoir à peine un an, et qu’il haïssait tant. L’enfant qu’Il avait eu avec sa Lily. L’enfant pour lequel elle était morte. L’enfant qui avait réussit à vaincre le plus grand mage noir de tout les temps.
Et alors Severus prit conscience que tout allait changer. Voldemort avait disparu, et lui était en danger. Il détourna le regard du bébé, embrassa une dernière fois les cheveux de Lily et s’enfuit.
Cette nuit là avait marqué un tournant dans la vie de Rogue. En tuant la femme qu’il aimait, Voldemort sans le savoir avait fait rejaillir en Severus le courage de racheter ses erreurs. Il avait alors juré de protéger le fils de Lily, malgré l’aversion qu’il ressentait pour lui. Pour beaucoup de sorciers, le 31 octobre 1981 est synonyme de renaissance, de liberté et d’allégresse. Ce jour est synonyme de la fin de la terreur et de la douleur. Ce jour est synonyme de la paix. Pour lui, le souvenir de ce jour est à jamais marqué par la peine et le désespoir. Et alors que l’aube naissait et que l’information de la mort du mage noir commençait à se répandre dans les familles, saluée par des acclamations de joie, Severus Rogue pleurait la disparition de son unique amour…
Voici la vision que j'ai de cette nuit la pour Severus. Peut-être en avez-vous une idée complètement différente?
Tous vos avis sont les bienvenus.