Bonjour et Bonne année 2014 a tous!!! J'espère que vous avez bien bu, bien mangé et que vous avez tous été gâtés.
Voici donc le nouveau chapitre. Je suis désolée pour l'attente mais ma pauvre béta était surchargée et elle a fait aussi vite qu'elle a pu. J'en profite donc pour lui faire les bisous habituels.
Bonne lecture!
L'homme à côté d'elle n'avait plus rien dit depuis le décollage, de longues heures auparavant. De très longues heures que Parvati avait comblées en somnolant, piégée dans les limbes de ses cauchemars faits de questions sans réponses et de souvenirs trop douloureux. Plus l'avion s'approchait de l'aéroport et plus elle avait l'impression qu'ils s'insinuaient en elle, avides. Des horreurs de souvenirs. Elle voulait les yeux pétillants de Lavande, pas ce néant qu'elle avait aperçu lorsqu'elle avait été lui rendre visite a l'hôpital, une éternité auparavant. Qu'allait-elle dire Lavande ? Sur son silence, son absence. Où était-elle, Lavande ?
La voix inhumaine s'éleva dans l'avion, annonçant l’atterrissage imminent et, pendant qu'elle bouclait sa ceinture, Parvati repensa à l'autre voix qu'elle avait entendue une fois dans sa tête. Une voix de serpent qui s'était insinué jusqu'à son âme, là où elle gardait ses plus précieux secrets. Avant.
Bientôt deux ans. Deux ans qu'elle était partie et pourtant, c'était comme si c'était hier. Elle pouvait les voir à travers le hublot, les toits de Londres. Et bien plus loin au nord, quelque part dans un château à la mémoire millénaire, deux jeunes filles qui riaient en regardant deux garçons s'amuser.
Les roues de l'avion heurtèrent le sol et la secousse lui arracha un faible cri mais personne ne sembla le remarquer et quelques minutes plus tard, ils marchaient tous vers le Hall. Un autre Hall, un autre pays. Mais Parvati ne s'attarda pas cette fois ci. Elle marcha aussi vite que possible vers la sortie, impatiente. Et des chatouillis dans le ventre.
La brise lui fouetta les joues et réveilla en elle des sensations qu'elle croyait à jamais oubliées. Les jambes flageolantes, elle se dirigea vers le banc le plus proche et s'y installa pour regarder le spectacle que lui offraient les moldus de Londres en ce matin de mars. Ils étaient partout et quelques fois, une touffe de cheveux bruns la faisait se lever de son banc, ou une démarche rapide. La peau mate d'un jeune homme qui riait. Des yeux bleus amoureux.
Elle resta longtemps sur ce banc, observant les gens aller et venir, songeant à ce qui pouvait se cacher derrière cette boutique fermée ou bien sous cette vieille chaussure abandonnée. La magie.
C'est assise sur ce banc qu'elle prit pleine mesure de ce qu'elle avait laissé derrière elle en quittant l'Inde. Sa baguette. Cette baguette qui l'avait accompagnée partout depuis ses onze ans. Elle en avait fait des choses avec cette baguette. De belles choses. Les larmes lui montèrent brusquement aux yeux en songeant que plus aucun Patronus ne sortirait du fragile morceau de bois. Elle avait tant de souvenirs heureux à l'époque de l'AD. Et puis il y avait eu Adrian et les Patronus éclatants de lumière malgré les ténèbres qui s'étaient installés. Maintenant, il ne restait que des cendres.
Quelque part au loin, Big Ben sonna onze heures et la jeune femme releva la tête, décidée à se fabriquer de nouveaux souvenirs heureux. Elle n'avait pas la force de retourner à Ste Mangouste, pas après sa dernière visite. Mais il y avait la petite maison des Brown, un peu a l'écart de Londres. Et la chambre de Lavande.
Elle se leva lentement, ignorant les coups que lui donnait le bébé et se dirigea vers les énormes bus rouges que les moldus affectionnait tant.
- Je voudrais aller dans Aberney Street, dit-elle au chauffeur en lui tendant ce que les moldus appelaient un billet.
- Aberney Street ? C'est où ça ?
Parvati fronça les sourcils, comment pouvait -il ignorer ça ?
- Je fais que le centre ville moi, désolé, fit le chauffeur en ajustant sa casquette. Prenez un taxi !
La jeune femme recula, luttant contre la panique qui commençait à l'envahir. Elle marcha un peu le long du trottoir pour se donner une contenance tout en se demandant à quoi pouvait bien ressembler un taxi. Peut-être une sorte de poudre de Cheminette ? Pourtant, le conducteur du Magicobus connaissait tout Londres. Elle soupira et finit par se résoudre à demander son chemina un passant, un homme au bras barré de tatouages qui lui répondit par un grognement qu'elle ne comprit pas.
Comment aurait-elle pu comprendre ?
Elle s'éloigna à nouveau et aperçut un petit écriteau portant la mention « taxi » posé sur une voiture. Un sourire éclaira un instant son visage et elle s'empressa de monter a l’intérieur.
- Aberney Street vous connaissez ?
- Oui miss, vous y serez dans une trentaine de minutes.
Et tandis que le chauffeur faisait rouler sa machine, Parvati regarda défiler Londres à travers la fenêtre. Ses maisons, ses jardins, ses habitants. Et Lavande qu'elle pouvait presque toucher du doigt. Bientôt....
- C'est un garçon ou une fille ?
Brusquement tirée de ses pensées, la jeune femme mit quelques secondes avant de saisir la question du chauffeur.
- Je ne sais pas.
Le sourire avait disparu, tout comme la lumière qui avait brillé un instant dans ses yeux noirs.
- Vous préférez avoir la surprise alors ? C'est bien ça, fit l'homme, sans s'apercevoir de la réaction de sa passagère. C'est pour quand ?
- Dans deux mois.
Elle tourna à nouveau la tête vers la fenêtre, souhaitant de toutes ses forces qu'il arrête avec ses questions. Toujours les mêmes, répétées par tant de gens différents mais qui n'avaient pas le moindre sens pour elle. Elle ne voulait pas de ce bébé. Elle n'avait jamais voulu ce bébé.
Un coup d’œil dans le rétroviseur permit au chauffeur de voir le visage fermé de sa cliente et il n'insista pas, préférant laisser le silence s'installer dans l'habitacle.
Lorsque le taxi s'engagea enfin dans Aberney Street, Parvati reconnut tout de suite les belles maisons aux volets colorés et les jardins bien soignés. Et là-bas, un peu plus loin, dissimulée aux yeux des autres, la maison des Brown.
Elle régla le chauffeur avec les gros billets verts des moldus et attendit qu'il parte avant de marcher vers la maison que les sorts Repousse- moldus ne dissimulaient pas à ses yeux. Le perron, la belle balançoire de bois rose sur laquelle Lavande aimait tant s'asseoir, l'odeur des madeleines encore chaudes. Un endroit chaleureux.
Elle renifla un peu, remit son sac sur son épaule et s'avança résolument vers la porte rouge. Il y avait la petite cloche en argent qui avait l'air d'avoir un peu rouillé depuis sa dernière visite mais à travers le bois de la porte, elle entendit des voix. Alors elle essaya d'oublier ces deux années, son ventre lourd, ses joues creuses et son amertume. Elle essaya de redevenir Parvati. La Parvati dont Lavande avait besoin quand elle était triste ou heureuse. Juste quelques heures d'espoir et de souvenirs.
Elle tira sur la cordelette et la cloche carillonna, aussi fort que battait le cœur de la jeune femme. Allait-elle lui pardonner Lavande ? Allait-elle la reconnaître ? Et elle, allait-elle réussir à s'excuser ?
Des bruits de pas se rapprochèrent de la porte et un voix s'éleva.
- Qui est là ?
« C'est moi. ». Voilà ce qu'elle avait envie de dire. Et que la porte s'ouvre, rien qu'au son de sa voix. « C'est moi, je suis de retour ». Et une crinière de cheveux blonds qui virevoltent autour d'un visage joyeux. Bientôt.
Elle approcha sa bouche du battant et déclara, des papillons dans le ventre et la gorge nouée par l'émotion :
- C'est Parvati.
J'espère que ça vous a plu et que vous ne trouvez pas que ça traîne en longueur ou que c'est trop ennuyeux - -'
En tout cas, merci d'avoir lu!
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