Merci pour vos reviews vous êtes vraiment des choux!
Voila donc la suite, un peu plus longue que le premier chapitre mais pas beaucoup plus... J'espère que ça vous plaira!
Bonne lecture!
Mais ces avions étaient trop gros, trop lourds pour pouvoir voler et Parvati ne voulait pas mourir. Pas maintenant.
- Je peux vous aider mademoiselle ? demanda une jeune femme vêtue d'un uniforme éclatant.
Parvati regarda une dernière fois les énormes avions qui attendaient leurs passagers, essayant de calmer la peur qui commençait à l'envahir.
- Non merci, je vais par là, répondit-elle en montrant du doigt la file d'attente qui patientait devant le guichet numéro deux.
La jeune hôtesse hocha la tête et s'en alla après lui avoir sourit d'un air encourageant. Parvati aurait voulu pouvoir le lui rendre mais sa bouche avait oublié. Elle savait faire pourtant avant. Avant la guerre. Quand elle était jeune, si jeune que le monde entier était une promesse.
Le souvenir de Lavande et des milliers d'éclats de rire qu'elles avaient échangés lui traversa l'esprit et lui vrilla le cœur. Lavande était proche maintenant, il lui suffisait de passer ce guichet et de monter dans la gueule du monstre pour pouvoir respirer à nouveau l'Angleterre et le parfum de son amie. Et raviver les couleurs.
- Billets s'il vous plaît, fit le guichetier sans même la regarder.
Parvati plongea la main dans son sac et en sortit son précieux billet qu'elle avait eu tant de mal à se procurer. Le moldu fronça les sourcils et leva enfin les yeux de son écran.
- Et bien ce billet ?
Elle le regarda, ce moldu à qui elle allait donner plus que sa vie, et resserra sa prise sur le fragile morceau de papier.
- C'est pour aller en Angleterre.
- Très bien mais donnez moi votre billet mademoiselle et posez votre sac sur le tapis roulant.
Il avait l'air proprement exaspéré et elle lui tendit le billet qu'il regarda pendant quelques secondes avant de lui rendre.
- Allez-y.
Allez-y.
Parvati s'avança et passa le guichet sans qu'aucune alarme ne sonne. Elle se retourna et regarda derrière elle pour la première fois depuis qu'elle avait quitté ce qui lui servait de maison. Cette cage dorée dans laquelle elle avait laissé une part d'elle même. Elle regarda derrière elle et vit des gens, beaucoup de gens. Qui parlaient, se retrouvaient, se disaient au revoir. Elle vit le monde et le trouva changé. Se trouva soudain vieille. Salie.
Et toujours ce poids dans le ventre.
La jeune femme inspira et pinça les lèvres. Ce n'était pas le moment de flancher. Ranjan était sûrement déjà en Angleterre, ayant suivit la piste du Portoloin qu'elle avait réservé deux jours plus tôt. Elle essaya de s'imaginer la réaction de Padma en voyant ce beau frère presque inconnu frapper à sa porte. Serait-elle inquiète, heureuse ou tout simplement indifférente ?
Parvati prit place sur une banquette et ferma les yeux. Comment était-elle Padma ? Elle se l'imagina, riant avec Lee sous l'ombre des arbres, du soleil dans les yeux et le cœur.
Et elle, qu'avait-elle dans le cœur à part ce goût amer et cette envie dévorante de frapper, de casser cette si belle image ? Effrayée par ses propres pensées, elle rouvrit brusquement les yeux, retrouvant le décor désormais familier de la salle d'attente. Autour d'elle, les moldus attendaient tous la même chose qu'elle. L'avion qui les ferait quitter l'Inde.
La jeune femme regarda autour d'elle, observant les passagers. Leurs yeux inquisiteurs ne quittaient pas son ventre et elle se sentit mal. Elle allait se lever et partir quand une jeune femme aux cheveux d'un blond presque blanc s'installa à côté d'elle.
- Luna ?
Luna et sa douce folie, assise dans l'aéroport moldu de Bombay ?
La jeune femme tourna la tête et ses grands yeux verts emplirent Parvati de tristesse. Bien sûr que ce n'était pas Luna.
- Excusez moi, je me suis trompée, bafouilla-t-elle en sentant les larmes lui monter aux yeux.
Luna n'aurait pas regardé son ventre. Elle lui aurait demandé pourquoi le ciel était si clair alors que la veille les barbilles velues n'avaient pas chanté. Chère Luna dont elle s'était si souvent moquée mais qui avait compris avant tout le monde que la guerre ne s'était pas terminée à la mort de Voldemort. Parvati se demanda pourquoi Luna. Pourquoi Luna alors que les images de Lavande et Adrian dansaient tous les jours devant ses yeux ?
- Mais après tout pourquoi pas ? murmura-t-elle en regardant ses mains posées sur son ventre rebondi.
Elle avait les ongles ternes.
Quelque part, une voix inhumaine annonça que les passagers du vol 396 étaient priés de se présenter pour l'embarquement et Parvati se leva. Elle allait être aussi brave que Luna et traverser les mers pour terminer sa guerre. Elle avança, tranquille, derrière les autres passagers et pénétra dans le ventre de l'avion en maîtrisant son angoisse du mieux qu'elle le pouvait.
Elle prit place sur son siège et agrippa les accoudoirs. Elle avait peur. Toujours elle avait peur.
- Tout va bien mademoiselle ?
Parvati répondit par un sourire crispé et attendit que l'hôtesse se soit éloignée pour resserrer sa prise sur les appui-bras.
- Il ne faut pas trop réfléchir, fit une voix à sa droite. Pensez plutôt à ce qui vous attend là bas.
- Je ne sais pas ce qui m'attends là bas, murmura-t-elle en gardant les yeux rivés sur le siège devant elle.
- Alors pensez à ce qui vous a menée ici.
La jeune femme tourna la tête et regarda son voisin pour la première fois depuis qu'elle s'était assise. C'était un moldu ordinaire, avec un début de calvitie et un journal sur les genoux. Il avait l'air détendu mais ne la regardait pas, concentré sur ses mots croisés.
- Ce qui m'a menée ici, répéta-t-elle.
Hermione. C'est grâce à elle qu'elle avait eu l'idée de se fondre dans le monde moldu pour disparaître aux yeux de Ranjan. Hermione qu'elle avait tantôt détesté, tantôt jalousé mais toujours admirée. Et Lavande. Et Dean. Et Seamus. Et Poudlard, le lac, les sorties sur la plage, les jeux stupides, les sourires, les rires. Luna. Les souvenirs. Lui.
Elle aurait voulu dire tout ça. Mais au moment où elle allait répondre, elle y repensa. Et finalement...
- C'est moi...
C'était à peine un murmure et elle mit quelques secondes à comprendre ce qu'elle venait de dire. A réaliser ce qu'elle avait fait. Mais elle se sentit mieux, plus courageuse. Alors elle le répéta, plus fort.
- C'est moi.
Et l'avion décolla.
Voila, j'ai toujours peur d'être a côté de la plaque avec des textes comme ça alors vos avis comptent beaucoup (en positif ou négatif)!
Encore et toujours merci a Laura, pour le bétatage toussa... *calin*
Le prochain chapitre sera Se rappeler. A bientôt!