Je suis jalouse, à en crever, Joanne. De toi. Parce que tu m’agaces.
Parfois, j’aimerai juste que tu n'aie jamais existé.
Je voudrais aussi que, rien qu’une fois, tu ne me regardes pas avec ton foutu sourire parfait, un sourire tellement impersonnel. Parce que ce sourire, je te le ferais bouffer tellement il est faux.
Avec ton air d’ange, tout le monde te trouve mignonne. Moi il me donne envie de t’arracher les dents. Une par une. Parce que t’es fausse, Joanne.
Tu vaux mieux que ça, non ? Tellement mieux que cette fille parfaite pour laquelle tu te fais passer, enfin je crois. Moi, dans la famille, je suis pas la préférée. Parce que je parle trop et que je suis pas d’accord avec ce qu’ils disent tous. Mais toi, tu hoches la tête en l’inclinant légèrement. Tu entortilles ton doigt autour d’une mèche de cheveux brune, puis après tu relâches. Tu te mordilles légèrement les lèvres. Irrésistible.
Tout le monde ne peut que t’aimer. Tu fais ce qu’on attend de toi, tu es d’accord avec tout ce qu’ils disent. Alors, ils t’aiment. Ce n’est pas compliqué, mais moi je ne peux pas.
Moi aussi, j’aimerais bien t’aimer. Mais la haine me bouffe. Elle prend trop de place dans mon cœur. T’es ma sœur, pourtant je peux pas te voir. Je voudrais te faire souffrir. Hurler de douleur.
La jalousie, elle s’infiltre en moi. Elle me grignote le cerveau. Je lutte pourtant, tu sais. Mais ça marche pas. Elle me fait perdre la tête, prête à exploser. C’est plus fort que moi, y’a trop de rancœur. Ca me rendra folle un jour, toute cette haine qui s’accumule.
« Léane, tu peux pas faire ça. C’est ta sœur, tu l’aimes non ? »
Ben tu vois, j’ai beau me le répéter en boucle, ça veut pas rentrer. Ma tête elle est remplie de paroles blessantes que je rêverais de te cracher à la figure. Elles résonnent comme une douce mélodie à mes oreilles, la chanson de ta souffrance. Parce que j’ai toujours envie de te voir crever.
Déjà petite, je te tirai les cheveux. Enfant, tu étais la préférée. Je suppose que tous les parents en ont un, de préféré. C’est comme ça, c’est tout. Mais moi, j’aurais aimé, trouver grâce à vos yeux.
Ca te faisait rire, hein ? Toi et tes amis, vous trouviez ça hilarant, de me voir à tes pieds. Prête à tout pour me sentir aimée. C’était pitoyable et tout le monde le savait.
Mais ça te faisait jubiler, que je te coures après. Que j’essaye de faire en sorte que tu sois fière de moi.
A Poudlard, on ne m’aime pas. On me déteste parce que tu as tout fait pour que ce soit le cas.
Y’a que Rose, qui m’aime bien. Sauf que Rose, elle tourne pas rond non plus dans sa tête. Avec ses feuilles de thé et ses livres de divination. C’est peut-être pour ça qu’on s’entend bien. Parce qu’elle sait ce que c’est, d’être différente. De ne pas avoir répondu aux attentes de ses proches.
T’es une pourriture Joanne. Papa, toi, maman, vous m’avez rendu folle. Complètement tarée.
Tu vois, j’aimerais que tu souffres. T’en as fait baver à Rosie, d’avoir été mon amie. Ton rêve, c’était ma solitude. Je serais prête à tout, pour que tu vives ce que vous m’avez fait. Je voudrais, que juste une fois dans ta vie, tu te rendes compte de ce que c’est, qu’on ne t’aime pas.
Je suis en colère Joanne. Contre toi, papa, maman.
Mais surtout contre moi. Pour avoir tout fait pour attirer votre attention. Je me suis humiliée. Ma fierté, elle a volé en fumée. Ma confiance, tu l’as saccagée.
Qu’est ce que j’ai bien pu te faire ? Pour que t’aies voulu faire de ma vie un enfer ? On est censée s’aimer entre sœur, non ? Nous, c’est la guerre.
Crève, Joanne. Parce que c’est le plus beau des cadeaux que tu puisses me faire.
Crève étouffée dans ton hypocrisie. Parce que c’est tout ce que tu mérites, de mourir.