« Et un livre ? C’est bien un livre. Simple, efficace, économique, peu de risques de se tromper. Je vote pour le livre ! Conclut Sirius en passant devant la librairie, satisfait de son raisonnement.
- Tu ne trouves pas ça trop simple justement ? Pas assez personnel ? Comme si j’avais été à court d’idées et qu’en désespoir de cause, je m’étais dit qu’un livre ferait l’affaire ?
- En même temps… s’interrompt Sirius un sourire au coin des lèvres, c’est le cas, non ?
- Non. Je ne suis pas à court d’idées. Ça n’a rien à voir.
- Tu veux bien me le redire avec encore moins de conviction ? »
James fait la moue : Sirius n’a pas tort.
« Allez Corn’, fais pas cette tête ! On va bien finir par trouver une idée originale ! »
James ne répond pas : il réfléchit. Ils s’assoient tous les deux pour penser un peu. Pour penser beaucoup en fait. Qu’est ce que vous croyez ? Que c’est facile de trouver un cadeau pour une fille ? Celui qui répond oui suscitera l’envie de nos deux compères.

Sirius lève la tête : imaginez une ampoule au dessus de sa tête et vous trouverez l’expression faciale qui colle à la situation.

« De la lingerie ! Simple, classe et en plus, c’est un investissement !
- Patmol ?
- Quoi ?
- Chut. Il y en a qui réfléchissent vraiment ici.
- Bon bon. Si on ne peut plus rigoler… »

Sirius sort une cigarette puis la range quand il voit le regard courroucé de James. Il met ses mains dans ses poches,les ressort, croise les bras, les jambes, change de position toutes les deux minutes. James se lève en soupirant.
« Crache le morceau : Tu penses à quoi ? »
Patmol réfléchit, sourit, regarde James et cesse de sourire. Il sourit encore, cesse, et reprend.
« Allez ! Crache le morceau !
- Tu n’as qu’à t’emballer dans du papier cadeau, torse nu, et tu lui chantes « Merry Christmas » en te dandinant langoureusement !
- Tu sais Sirius, il y a vraiment des moments où je me demande pourquoi je suis ton ami… En plus j’y ai déjà pensé, t’es lent.
- Ah ben si monsieur a déjà pensé à tout, je peux savoir ce que je fais là au lieu de faire mon devoir sur les nains ?
-Tu essaies de te rendre vraiment utile ?
- Tu sais quoi, je crois que finalement je vais faire mon propre cadeau à Lily et on verra lequel elle préfère.
- Ben voyons ! Manquerait plus que ça, on arrive déjà pas à trouver un cadeau alors en trouver deux…
- Tu sais c’est vraiment rare…
- De quoi ?
- Que tu ais raison, tu devrais essayer d’être intelligent plus souvent.
- Merci bien. On le trouve ce cadeau ? »

Les deux amis sourient puis cessent pour réfléchir. Un peu patauds au milieu d’une rue bondée de la partie moldue de Londres. Ils marchent, passent devant une deuxième librairie, un magasin d’ustensiles de cuisine, Sirius s’apprête à parler mais James met sa main devant lui : « Non. ». Sirius se renfrogne, puis continue à avancer, deux heures à cavaler dans Londres, on aurait pu rêver mieux.
Ils continuent d’avancer et tout s’enchaine, épiceries, parfumeries, bijouteries… Ils s’arrêtent un instant devant l’une de ces innombrables boutiques de souvenirs qui sont propres à toutes les capitales mondiales. James s’arrête deux minutes, Sirius rigole, James change d’avis et continue à marcher.
Les heures passent. Il commence à faire nuit.

« Bon. On rentre ? »
James a un pincement au cœur.
« Tu sais quoi ? La prochaine boutique qu’on trouve on rentre dedans pour acheter ce fichu cadeau.
- Tu n’as qu’à lui écrire un poème, c’est très beau les poèmes. »
Par miracle, Sirius parvient à s’empêcher d’éclater de rire, James le bouscule un peu. Ils arrivent finalement devant la dernière boutique…
« Pfff, il n’y a vraiment QUE des librairies. Qu’est ce que ces moldus ont avec la lecture ? Non mais franchement ?
- Oh James, on sait que tu aimes le sport et les muscles mais tout de même, fais un effort. »
Ils rentrent dans la boutique, un jeune libraire les accueille.
« Jeunes gens, je peux vous aider ?
- C’est à dire que… Commence à dire James en bredouillant avant que Sirius l’interrompe.
- Il cherche un livre pour l’offrir à la future femme de sa vie, enfin c’est pas gagné…
- Je vois. Dit le vendeur amusé, elle a votre âge je suppose ? »

Non elle est vieille, moche et obèse, pense James dans sa tête avant de répondre oui, manifestement énervé par l’intervention de son « ami ».

« J’ai ce qu’il vous faut : Le livre parfait ! Il est très apprécié de la jeune gente féminine !
-Ah ? Et ça raconte quoi ? » Répliquent les deux maraudeurs intéressés.
Avec enthousiasme, le libraire reprend.
« C’est l’histoire d’une jeune fille innocente qui rencontre par hasard dans une rue de Londres un homme beau, magnifique même. Elle se rend compte que cet homme l’obsède et découvre le sentiment amoureux. L’amour réel et profond… C’est si beau, j’en ai vu pleurer en le lisant. »

James et Sirius se regardent : Lily Evans ? Lire une histoire à l’eau de rose ? Pleurer en lisant ? I-M-P-S-S-I-B-L-E .
« Euh… la fille en question est… » Sirius finit la phrase de James « anormale ».
- Non c’est pas ce que je voulais dire.
-Dommage, t’aurais vu juste, pour une fois.
- Allons allons messieurs, détendez vous, nous allons trouver… » Sa voix mielleuse dégoute James qui résiste à l’idée de hurler. Il est très énervé.

« Il y a ceci. »
- C’est quoi ?
- Un livre. »
Le vendeur est visiblement très amusé, au contraire des deux maraudeurs qui ont déjà assez perdu de temps. Voyant qu’ils ne rient pas, il tente de se rattraper (lamentablement).
« Jane Austen, Orgueil et préjugés. »
Sirius rit.
« T’entend ça James Potter ? Orgueil. Ça m’a l’air fait pour toi !
- Est ce que Sirius Black vient vraiment de dire ça ? Pas la peine de répondre. Ça parle de quoi ?
- Vous ne connaissez pas Jane Austen jeunes gens ? Vous me surprenez … C’est l’histoire d’une jeune fille qui rencontre un certain mr Darcy. Il lui semble orgueilleux, prétentieux, imbu de lui-même … Le livre raconte la remise en question de son jugement.
- C’est P-A-R-F-A-I-T ! Tonne Sirius depuis la porte, déjà prêt à sortir.
- On le prend ! C’est combien ?
- 8 livres jeune homme. »

James met la main dans sa poche, s’apprête à sortir des pièces. Sirius toussote : l’autre poche, on ne paie pas des moldus avec des gallions.
Satisfait, le vendeur met le livre dans un paquet et le tend à James. Ce dernier sort avec Sirius qui en lui tapant l’épaule lui glisse un :
« Tu vois, quand tu veux !
- Ouais ouais, la ramène pas trop tu veux ?
- Oui chef. Bien chef. »

Finalement, James ne s’en tirera pas trop mal à Noël.