Nouvelle fic que j'ai dans la tête depuis un moment. Je ne suis pas encore certaine de la tournure des évènements, mais j'espère en faire quelque chose qui vous plaira. :)
…tant aux études, je risque d'être en retard parfois pour les nouveaux chapitres, je vais essayer d'en poster un par semaine.
Premier chapitre! Lisez, vite! :)
Une journée ensoleillée, une clairière, l’ombre d’un château au loin, ma sœur et moi qui courrons dans l’herbe verte d’un début d’été. Nous semblons heureuses pourtant, mais quelque chose cloche dans la scène. Le visage de Kat est trop expressif, le miens trop figé. Comme si des sourires nous avaient été collés de force sur les lèvres. Puis, le vent porte un rire d’enfant. C’est Michael, notre demi-frère qui coure pour nous rejoindre, j’ouvre les bras pour l’accueillir, mais ils se referment sur du vide. Il a disparut. Je regarde autour de moi, Kat n’est pas là non plus. Je suis seule au milieu de cette clairière baignée de lumière. Soudain, elle me parait trop brillante, irréelle. Je veux partir, retrouver ma sœur et mon frère. Je coure vers les arbres, espérant y trouver un sentier menant au château. Soulagée, j’en vois un sous le couvert des arbres, mais alors que je vais poser mon pied dessus, je me heurte à un mur invisible. Paniquée, je donne un coup de poing dans les airs et me heurte encore au mur. Puis, j’entends un cri déchirant au loin, puis un autre, plus enfantin. Ce sont eux, ils sont en danger, ils ont besoin de mon aide, et je suis impuissante…
Je m’éveillai et prit conscience que j’hurlais à pleins poumons. Un picotement sur la joue gauche m’indiqua que ma sœur venait de me gifler. Désorientée par l’obscurité soudaine de la chambre, mon rêve étant en plein jour, je mis un moment avant de me rendre compte que Kat était assise sur mon lit et me tenait les mains, essayant de calmer leurs tremblements. Je ne m’étais pas senti aussi perdue depuis un bon moment… depuis l’âge de 8 ans en fait. Âge où, ma sœur jumelle et moi, avions appris que l’homme que nous avions appelées papa depuis toujours ne l’était pas et qu’il avait décidé de nous abandonner toutes les trois, ma sœur, ma mère (qui était alors enceinte) et moi.
Sans explications et sans au revoir, il avait passé la porte et nous ne l’avions plus jamais revu depuis. À notre plus grand désespoir, Madeleine, notre mère, restait muette sur cet épisode et n’avait jamais voulu éclairer nos esprits sur l’identité de notre père biologique. Un seul petit indice avait franchit ses lèvres lorsque du haut de nos 13 ans, nous avions osées demander au moins une information : il était anglais. Pas anglophone, comme ceux qui habitaient Montréal, mais anglais. Un britannique. Abasourdies, nous avions oubliées de pousser plus loin notre interrogatoire et Madeleine n’avait jamais plus commit l’erreur de trop choyer une bouteille de whiskey.
Croyez-le bien, ma mère n’est pas une alcoolique, ou ne l’était pas. Cette semaine-là avait été abominable. Nous avions été expulsées de notre appartement pour faute de paiement et elle avait perdu son emploi. Ça remontait à trois ans, et depuis nous avions remontées la pente.
Je sentis alors Kat qui me pressait les mains. Elle s’inquiétait, me voyant totalement dans la brume et me laisser divaguer dans mes pensées. Je n’avais pas encore ouvert la bouche depuis mon réveil quelque peu brutal, ce qui la rendait nerveuse. Je frissonnai et l’attira à moi pour la serrer dans mes bras. Elle avait toujours été si inquiète et si calme à la fois. C’était mon encre qui me retenait de ne pas me perdre sur l’océan immense qu’était ma vie. J’étais l’impulsive, la sang chaud qui réagissait au quart de tour à quelque provocation que se soit. J’étais celle qui perdait le contrôle dans un claquement de doigt, alors qu’elle réfléchissait toujours trois fois avant d’agir. Nous étions si semblables et si différentes à la fois.
« Tu t’inquiètes toujours trop. » soufflai-je à son oreille, « ce n’était qu’un cauchemar, rien de plus. »
Je la lâchai et elle me jeta un regard suspicieux. Je grimaçai. Elle me connaissait si bien. Je n’avais pas l’habitude de faire des cauchemars et encore moins d’avoir besoin d’une claque en plein visage pour que j’arrête de hurler et me réveil. Le pire dans tout ça, c’était que mon cauchemar aurait du être un beau rêve. Je ne comprenais pas pourquoi tout était devenu si terrifiant soudainement. Comme si ma famille était condamnée et que je ne pouvais rien faire, prisonnière d’une cage invisible.
« Tu veux en parler? » murmura-t-elle.
« Je ne m’en souviens même plus, il faut croire que ce n’était pas si terrifiant. » dis-je sur un ton de fausse plaisanterie.
Elle ne crut pas plus à mes paroles que moi-même, et me regarda une dernière fois de manière suspicieuse en regagnant son lit, essayant de savoir pourquoi je lui mentais. Puis, voyant que je restais silencieuse, elle poussa un soupir, tira ses couvertures et me tourna le dos pour me bouder. Je ne pus m’empêcher de sourire devant sa gaminerie.
Machinalement, je regardais mon réveil : il était 4h30 du matin. Il allait sonner dans deux heures, et je n’avais pas envie de me rendormir. Je me levai donc et alla prendre ma douche pour me remettre les idées en place. En entrant dans la salle de bain, je croisai mon reflet dans le miroir et passa mes doigts dans mes longs cheveux noirs, geste automatique. Mes yeux presque aussi noirs me fixaient de façon morne. Mon propre reflet me trouvait quelconque. Ma peau trop claire me dérangeait. Sous les néons du plafond, j’étais presque transparente et cela me rappela la prison invisible de mon rêve. Je détournai vivement les yeux, me déshabilla et entrai sous l’eau chaude.
Deux heures plus tard, habillée et maquillée, j’entendis mon réveil s’époumoner de son habituel chant matinal : « Lève-toi grosse paresseuse. Tu sais que t’as tête le matin donne des hauts le cœur aux garçons? Je ne crois pas que de toute façon, tu en trouveras un qui voudras du laideron que tu es, mais… » « LA FERME HORLOGE DE MERDE, TU T’ES VU TOI?» La voix de ma sœur avait coupée court aux insultes du réveil. Oups, Kat n’était pas de très bonne humeur ce matin. S’il y avait une chose que l’on ne devait pas enlever à ma jumelle, c’était ses huit heures sacré de sommeil. Quelque chose me disait qu’elle n’avait pas réussit à se rendormir après que je l’ai eue réveillée.
Levant soudain la tête et m’apercevant déjà toute prête, elle me lança un regard noir et parti s’enfermer dans la salle de bain. Au moins, il n’y aurait pas de querelle à savoir qui y entrerait en premier ce matin. Michael passa alors en coup de vent dans le couloir et descendit les escaliers d’un pas bruyant : il avait sentit la bonne odeur des pancakes que Madeleine préparait en bas. Je le suivis, presque aussi sauvagement et m’installait à sa droite alors qu’il versait une généreuse quantité de sirop sur son petit déjeuner fumant.
« Alors moucheron, bien dormi? » lui demandai-je en ébouriffant ses cheveux blonds.
Il fit mine de me planter une fourchette dans la main, et manqua sa cible comme escompté.
« Mieux que toi en tout cas. » répondit-il en me jetant un regard éloquent.
Ainsi, je l’avais réveillé aussi avec mes cris de la mort. Ses grands yeux bleus intelligents me transperçaient toujours, comme s’il pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert. Et le plus impressionnant, c’est qu’il n’avait que 8 ans. Ce petit allait être un grand homme plus tard, je le présentais. Il y avait une telle confiance et une telle bonté qui émanait de lui que s’en était presque troublant.
Ma mère toujours à l’écoute de nos conversations les plus anodines, me lança un regard inquiet. C’est fou comme elle et Kat se ressemblait, côté caractère. Je me contentai de dire que j’avais fait un cauchemar en souriant pour la rassurer. Elle déposa alors une assiette devant moi et j’entrepris de dévorer son contenu. La différence entre elle et ma sœur, c’était qu’elle était beaucoup plus naïve que cette dernière, ce qui me plaisait bien. Ainsi, je n’avais pas à supporter cette suspicion si naturelle que Kat possédait et qui m’exaspérait.
Venant de terminer mon déjeuner (Michael avait finit le siens depuis longtemps et avait filé regarder les dessins animés du matin), ma sœur descendit et prit place à la table.
« Kathleen, ma belle, je t’en ai mit de côté pour ne pas que ces ogres ne dévorent tout. » rit-elle en pointant Michael dans le salon et moi-même.
Kat sourit, et commença à manger soigneusement avec sa fourchette et son couteau. Elle m’exaspérait. Toujours si soignée, si maniérée. J’avais l’air d’une vraie ogresse (en reprenant la comparaison de ma mère) à côté d’elle. J’étais peut-être la seule qui savait qu’au fond elle était aussi vulgaire que n’importe qui, elle arrivait simplement à mieux le cacher.
« Emily, tu pourrais déposer ton frère chez son ami Brian en allant travailler? C’est sur ton chemin. » me demanda ma mère.
« Pas de problème. » lui répondis-je. « MOUCHERON, PRÉPARE-TOI, ON PART DANS 15 MINUTES! » criai-je à l’intention de Michael.
Ça me faisait bizarre de me dire qu’il ne restait plus qu’une semaine aux vacances d’été. L’école allait recommencer dans sept jours. Beurk. L’Académie de Salem était remplie de petits gosses de riches hautains qui ne perdaient jamais une occasion de nous démontrer à quel point ils nous étaient supérieurs. Je détestais Salem, mais notre mère travaillait dur pour nous envoyer là-bas. L’école de sorcellerie américaine était mieux réputée que la canadienne, étant plus ancienne et plus respectée. Ma mère elle-même y était allée et avait aimée son expérience. Elle ne comprenait pas pourquoi nous détestions tellement ça, Kat et moi. Peut-être parce qu’à cette époque, ma propre mère faisait partie des gosses riches qui se moquaient des plus pauvres.
Eh oui. Ma mère est Madeleine Lepage. Fille de Gérard et Joanna Lepage, propriétaire de Goldkeeping, une grande banque sorcière canadienne. Sangs purs extrémistes et fiers aristocrates, ils ont déshérités ma mère lorsqu’elle a tombée enceinte de ma sœur et moi. Nous étions des bâtards, et refusant de leur divulguer le nom du géniteur, ils l’ont automatiquement reniée, ne supportant pas l’idée d’avoir peut-être des Sangs-Mêlés dans leur arbre généalogique. Sans le sous et désespéré, Madeleine était enceinte de nous lorsqu’elle a rencontrée le père de Michael, l’homme que nous avons appelées papa pendant huit ans. Il l’a ramené chez lui, l’a épousé et a accepter de nous reconnaître comme ses filles. Hélas, il a brisé ses engagements quelques années plus tard, nous laissant dans la misère avec un autre enfant à venir.
L’histoire de ma vie est un drame, mais un drame avec des moments heureux. Michael, malgré son salaud de géniteur, est un garçon serviable et gentil. Ma mère est restée courageuse et a toujours restée aussi douce et aimante. Quant à ma sœur, je serais complètement perdue sans elle. Ma famille est tout pour moi, et c’est pourquoi je travail pendant l’été dans un restaurant du quartier chinois. M. Wong est un patron formidable, et mon salaire me permet d’aider financièrement ma mère pendant un temps. Ma sœur, elle, travail dans une boutique de vêtement sur la Ste-Catherine. Au moins, pendant l’année scolaire, elle n’a pas besoin de s’occuper de nous nourrir et de nous couvrir. Nous payons nos vêtements et nos fournitures scolaires nous même, elle n’a que la scolarité à payer et c’est déjà bien assez.
Nous avons toujours vécus parmi les moldus. Nous vivons pratiquement comme eux. La magie est importante pour nous, mais pas exclusive. Madeleine nous a toujours dit qu’il fallait trouver l’équilibre entre les mondes. Depuis sa dégringolade dans le monde des sorciers, elle a ouvert les yeux sur la réalité : les moldus ne sont pas des animaux sauvages qu’il faut traiter en inférieur comme ses parents le lui répétaient sans cesse lorsqu’elle était jeune. Elle nous encourage donc à vivre et à interagir avec eux.
« Tu sais quoi? » me demande mon frère surexcité en dégringolant les escaliers.
« Quoi? » je demande, hilare en voyant sa tête.
« Brian m’a dit hier que ses parents lui ont acheté un Super Nintendo! » s’écrit-il, presque hystérique.
Je m’esclaffe, et l’entraîne hors de la maison pour l’emmener chez son ami. Sa bonne humeur me fit oublier mon cauchemar et mes tracas. La journée s’annonçait merveilleuse.
Une review pour un café?