James, je sais que tu me mens.
Mais c'est pas grave, continue.
J'aime la façon dont ça me blesse. Je ne me suis jamais considérée comme une masochiste, pourtant.
Mais là ... Une douce mélancolie à l'égard de ce que je ne connaitrais jamais s'empare de moi quand j'écoute tes fabuleux mensonges ...
Ah ! Il n'y a que toi, James, pour raconter des mensonges peints avec les couleurs de la vérité. Tu les pares de détails si criants, de descriptions si contrastées ... On dirait que tu y crois vraiment ... Mais moi, je sais, James. Je sais que tu mens.
Continue, mon amour. J'aime quand tu mens. La voix que tu prends quand tu raconte tes mensonges est si belle, chéri. Pleine d'espoir, avec une touche de courage mêlé de tendresse. J'adore, vraiment.
Parfois, quand tu me mens, j'ai envie de pleurer, parce que tu me rappelles tout ce que l'on va manquer.
Tu me racontes comment on étouffera Harry sous nos baisers quand il ira pour la première fois à Poudlard, et comment il oubliera de nous envoyer une lettre après avoir été envoyé à Gryffondor. Comment tu lui achèteras les tout derniers modèles de balais le jour même de leurs sorties, et comment moi je te gronderais de gâter trop notre fils.
Comment Sirius lui offrira un énorme chien noir pour son treizième anniversaire, juste pour t'embêter.
Comment on ira tous ensemble à la Coupe du monde de Quidditch et qu'Harry nous présentera à ce moment-là sa première petite amie.
Mon mensonge préféré, c'est quand tu me racontes comment, dans un an, je serai à Ste Mangouste, une petite fille rousse dans les bras. Toi, tu seras là, l'air fier, caressant la minuscule joue de ta fille. Sirius amènera Harry près de sa petite sœur et Harry gazouillera joyeusement. Et puis, tu me dis finalement, Severus, avec qui on se sera réconcilié, entrera, et rencontrera sa filleule. Et ce sera parfait, Lily-chérie, tu me promets, des larmes plein la voix, tu seras la plus heureuse du monde, d'accord ?, et ton intonation prend des accents désespérés qui me déchirent le cœur.
Est-ce que tu y crois toi, James, à tes mensonges ? J'ai envie que tu y crois, mon amour. Ce serait mieux, pour toi. Je t'aime tellement, je ne veux pas que tu affrontes la dure réalité. Je veux que tu sois heureux jusqu'à la fin, mon chéri, sûr qu'un avenir magnifique nous tend les bras.
Mais tu n'y crois pas, hélas. Tu fais ça pour me rassurer, me protéger. Et alors, toi, ça te réconforte un peu, de savoir que tu me convaincs qu'on va réaliser le doux rêve qu'on avait construit, tous les deux.
Mais je sais, James. Je sais que ce n'est qu'une question de temps avant que Voldemort nous trouve .... Et JE SAIS ce qu'on devra faire, alors. Et JE SAIS ce que toi tu feras, pour nous protéger, Harry et moi ... Et JE SAIS ce que moi je ferai, pour protéger Harry, ensuite.
James. Je t'aime. J'espère que là-haut, tu me raconteras encore ces superbes mensonges. J'adore la façon dont tu mens, vraiment.
On se retrouve de l'autre côté, mon amour. Promis.
On regardera grandir Harry ensemble, et on sera tellement, tellement fiers de notre fils, mon chéri. Il nous pardonnera de n'être plus là pour lui et il sera fier de nous, lui aussi.
Tu vois, mon amour, moi aussi je peux raconter des beaux mensonges.
Note de chapitre:
Cette idée m'est venue quand j'écoutais "Love the way you lie" de Rihanna et Eminem, mais finalement, c'est pas trop dans l'esprit de la chanson ^^ mais quelques phrases par ci par là devrait vous la rappeler :p
Bonne lecture !
Note de fin de chapitre :
J'ai toujours pensé que James et Lily devaient savoir ce qui les attendaient ... Ils ne pouvaient pas vraiment s'être convaincus qu'ils se cacheraient toute leur vie, non ?
Je pense qu'ils avaient une espèce d'accord tacite sur la façon dont la nuit de leur mort se deroulerait ... Ils feraient tout pour sauver Harry ... C'est trop triste :(
J'espère que ce texte vous a plu ;)
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