Je suis dans le grenier. Je n'arrête pas de penser à toi. Je pense toujours à toi. Tu m'as envouté Rose. Mais ça tu le sais déjà, pas vrai ? Tu l'as toujours su. Tu as toujours joué avec ça. A croire que ça t'éclate de me voir me débattre avec ma conscience. L'espace d'un instant je te déteste. Putain oui Rose je te déteste. Je te déteste parce qu'à cause de toi je suis incapable de te résister. Toi et ton foutu sourire. Je te déteste parce que tu as chamboulé tout ce qu'il y avait de plus stable dans ma vie. Je te déteste à cause de tous les putains d'ultimatums que tu m'as posé. Je te déteste parce que je t'aime. Voilà ça y est je te l'ai dit.

Bordel Rose si tu savais comme je m'en veux de ne pas avoir su résister aux idéaux de ma famille. Mais il y a des choses dont on ne parle pas quand on est issu d'une putain de famille de pro sang pur. Comme d'amour par exemple. Avant de te connaître je n'aurais jamais cru que ça puisse réellement exister. Remarque, c'est peut-être mieux de faire sans, faire comme si j'étais pas fou amoureux de toi. Peut-être que si je fais semblant, ce sera plus facile à supporter ? Je te dirais "retiens juste un sourire" oui, pense juste au fait que je souris. Tu vois ? C'est pas si terrible que ça en a l'air. Si ? Je vais juste devoir épouser une fille que je ne connais pas. J'ai envie de vomir tellement mon attitude m'écoeure. Si, c'est terrible. C'est terrible parce que cette fille, elle n'est pas toi. T'es la seule que je veux Rose. Malgré toutes nos disputes, quand on s'aime et qu'on se rejette : je pourrais me battre avec toi des centaines, des milliers de fois que je reviendrais toujours. Je t'aime trop pour te laisser partir, moi.

Sinon, je peux toujours tatouer tes initiales au creux de mon bras pour t'avoir toujours avec moi. Je t'imagine déjà en train de me le reprocher, on se disputerait, encore une fois. Honteux et fiers. Honteux parce qu'on s'aime. Fiers à cause de nos égo de merde. Toi tu me dirais que nous sommes ensemble tout le temps, par la pensée. Ce sont des conneries tout ça. Je veux pas de toi comme un souvenir, comme une photo élimée. Surtout qu'on ne se reverra plus jamais. Enfin, c'est ce que tu dis toi. Moi je suis prêt à fuir toutes les nuits de ma vie pour te retrouver. Et puis qui sait ? Peut-être qu'un jour je serais forcé à quitter mon mariage. Non, Tu ne peux pas dire "ne jamais dire jamais" puisque nous ne savons pas quand le temps passe et passe : faut toujours qu'on garde espoir Rose.

Tiens, je viens de retrouver une photo de nous à Poudlard. Nous sommes plus jeunes maintenant que nous ne l'étions avant. Je me sens plus gamin aujourd'hui à vingt-trois ans que quand j'en avais dix-sept. Sans doute parce que je suis toujours incapable de prendre une décision. Je suis trop lâche, voilà tout. C'est moi le Serpentard, d'ailleurs. Mais toi, toi t'es la Gryffondor. Toi tu es courageuse. Tu as même réussi à rejeter ouvertement ton père, le super héros de la guerre. Ce dont je suis incapable, moi. Alors je t'en supplie Rose, empêche-moi de partir. Tu m'as rendu trop dépendant de toi. Maintenant assume. Qu'est-ce que j'ai l'air con à parler à une photo. Putain j'aurais jamais cru qu'un jour je me mettrais quasiment à genoux devant toi pour que tu parles à mon papa et que tu l'empêches de m'emmener. Je suis pathétique. Mais s'il-te-plaît Rose, pour toi, pour moi, pour nous, ne me laisse pas partir. J'ai tant besoin de toi. Je t'en prie, il me suffit juste de voir ton visage avant que je ne sois forcé à monter dans ce foutu train.

Je regarde cette photo où tu as l'air si insouciant. Photo tu es la reine de tout, reine du souvenir d'un passé tranquille. Aussi loin que l'oeil peut voir sous ton ordre. Je crois que je vais la garder cette photo. Histoire d'avoir une preuve que ce passé n'était pas une illusion, un rêve d'enfant. Oui, photo je serai ton gardien lorsque tout s'écroulera. Lorsque mon mariage sera voué à l'échec. Ca me fera une petite source de consolation au moins.

Oh je t'en prie Rose, vient me chercher sur le quai. Je te tiendrai la main et on partira ensemble. Sans toi je ne suis qu'un bon à rien. Je sais que j'ai été nul. Mais ne me laisse pas partir, je t'aime tu sais. J'ai conscience de t'avoir manipulée un tas de fois pour obtenir ce que je voulais de toi. Mais serais-tu tombée amoureuse de moi si je n'avais pas forcé le destin ? Je sais que tu m'en veux d'avoir fait ce choix que je regrette un peu plus à chaque minute qui passe. D'avoir choisis l'option de facilité : l'avenir tout tracé que ma famille m'offrait plutôt que d'assumer mon amour pour toi. Mais je sais que nous sommes fait l'un pour l'autre. Que nous sommes des âmes soeurs. Que dans cette vie ou dans une autre on se retrouvera toujours grâce à notre amour.

Nous tombons en morceaux et nous nous rassemblons encore et encore.
Nous nous éloignons, mais nous le tenons ensemble, notre amour.
On le tient ensemble, ensemble encore.

Aimes-moi Rose. Aimes-moi autant que je t'aime et ne me laisse pas partir.

J'entends ma mère qui m'appelle depuis le hall d'entrée. Il est temps pour moi de partir. Sauf si tu arrives à temps Rosie.

Ne me laisse pas partir.