Chapitre 1 : La mission
Dumbledore venait de mourir. Harry nous avait expliqué que c’était Rogue qui l’avait tué, à la place de Malefoy. Nous étions tous tristes par cette mort soudaine. Notre directeur était notre guide, enfin, surtout celui d’Harry. Dumbledore était également notre unique rempart contre le terrifiant Voldemort… Harry nous avait dit que les professeurs de Poudlard hésitaient encore à laisser l’école ouverte. De toute façon, nous avions bien l’intention de ne pas faire notre septième année. Nous avions décidé de partir à la chasse aux Horcruxes, dès la fin de l’été.
« Miss Granger »
C’était le professeur McGonagall qui assurait désormais le rôle de directrice.
« Oui professeur ?
- Veuillez me suivre je vous pris. »
J’échangeai avec mes deux amis un regard surpris. Je la suivis donc, sans rien dire. Elle m’emmenait jusqu’à son bureau, celui de directrice. Je fus surprise de voir qu’il y avait déjà le portrait d’Albus Dumbledore accroché au mur. Le professeur McGonagall semblait angoissée. Elle me fit assoir avant de faire de même.
« Miss Granger, ce que nous comptons vous demander de faire est assez… Comment dire… Risqué et perturbant, commença le professeur.
- Nous ?
- Oui, intervint alors le portrait de Dumbledore. J’y ai toujours plus ou moins songé, depuis que Voldemort est réapparu, il y a deux ans. Même si je ne doute aucunement de la capacité d’Harry à trouver les Horcruxes, avec votre aide et celui de M. Weasley, j’ai peur pour lui. J’ai peur pour vous tous à vrai dire. Que va-t-il se passer lorsque Voldemort découvrira ce que vous avez fait à ses morceaux d’âmes ? Je ne suis plus là pour vous aider et conseiller. J’ai donc pris la décision, avec Minerva évidemment, de faire une chose absolument interdite par les lois magiques.
- C'est-à-dire ?
- Et bien, continua-t-il d’une voix enjouée, vous allez remonter dans le temps ! »
Cette déclaration m’étonna, surtout venant du plus grand et intelligent sorcier de notre siècle. Je n’arrivais pas à imaginer le type de mission que cela serait. Et qu’en penseraient Harry, Ron et Ginny ? Et mes parents ? Ma grand-mère Helen ?
« Miss Granger nous comprenons évidement que vous soyez perturbée. Ne vous inquiétez pas pour votre famille ou vos amis, dit McGonagall comme si elle avait lu dans mes pensées. Votre mission nous permettra de comprendre beaucoup de choses pour aider notre actuel combat…
- En effet, poursuivit Dumbledore, votre action nous permettra de vaincre l’un des plus grands mages noirs de l’histoire sorcière ! N’est-ce pas excitant ?
- Euh… Je suis navrée mais j’ai un peu de mal à saisir où vous voulez en venir ?
- Laissez-moi vous expliquez, dit Dumbledore d’une voix douce. Je vous promets que je répondrais également à toutes vos interrogations… »
Je ne trouvai pas cela excitant du tout. J’étais effrayée. J’avais également très envie d’apprendre ce que l’ancien directeur avait à me dire. Il me regardait avec amusement, comme s’il attendait que je finisse de réfléchir pour commencer à parler.
« Hum hum, fit Dumbledore en se raclant la gorge. Je suppose que vous connaissez bien Tom Elvis Jedusor, en particulier suite à ce qu’il s’est produit dans la Chambre des Secrets avec votre amie Ginny Weasley. Je ne m’étendrais donc pas là-dessus. Vous devez également savoir que Tom n’a jamais connu l’amour et l’amitié, n’est-ce pas ?
- Oui, répondis-je d’une petite voix.
- Bien. Cependant, il faut savoir que ma dernière affirmation n’est pas totalement vraie…
- Quoi ? ne pus-je m’empêcher de m’exclamer.
- Et bien, on peut dire que Lord Voldemort a éprouvé… Euh, comment dire… Une certaine forme d’affection pour une unique personne…
- Qui étais-ce ? interrogeai-je.
- Elle s’appelait Jean Norwam, intervint le professeur McGonagall. Elle était à Poudlard en même temps que V…Voldemort. Elle était à Gryffondor.
- Quoi ! dis-je. Vous être en train de me dire que Voldemort était amoureux d’une Gryffondor ! »
Le professeur McGonagall hocha la tête avec un petit air triste. Le professeur Dumbledore avait l’air de beaucoup s’amuser de la situation dans son tableau.
« Je ne dirais pas qu’il était amoureux, murmura l’ancien directeur… Ni qu’il la considérait comme une amie. Nous parlons tout de même de Lord Voldemort Miss Granger. Disons qu’il avait une grande estime pour elle, plus que ses Mangemorts… Autant qu’il en a pour son serpent Naguini je suppose ! Sans doute trouvait-il qu’elle servirait ses plans.
- C’est déjà un peu plus crédible, ne pus-je m’empêchant d’ironiser.
- Elle a tout de même été sa petite amie Albus, siffla le professeur McGonagall.
- Certes, mais cela ne signifie rien du tout Miss Granger, s’empressa-t-il de répondre devant mes yeux ébahis. Je vous rappelle que nous parlons de Voldemort !
- Que lui ait-il arrivé à cette Jean Norwam ? m’inquiétai-je.
- Elle est morte, quelques années après son mariage avec Abraxas Malefoy, annonça froidement le professeur McGonagall. Personne, même son mari, n’a vraiment su ce qu’il lui était arrivé. Pauvre femme.
- C’était un mariage arrangé, ajouta le professeur Dumbledore. »
J’étais stupéfaite. Cependant, je ne voyais pas vraiment le rapport entre cette histoire et la mission. Si elle c’était mariée à quelqu’un d’autre, Voldemort avait dû se désintéresser d’elle.
« Pourquoi m’avez-vous raconté ça professeur ?
- Et bien, je n’ai jamais su ce qu’il s’était véritablement passé entre eux. Certains, comme Minerva, sont persuadés que Voldemort a aimé cette femme. D’autres, comme moi, sont beaucoup plus septiques. Si vous parvenez à découvrir ce qu’il s’est vraiment passé, nous pourrons nous en servir pour trouver un autre point faible à Voldemort…
- Vous ne connaissez rien de leur histoire ? m’étonnai-je.
- Très peu, avoua Dumbledore. Tom Jedusor a toujours été bon pour tenir son rôle de préfet-en-chef modèle et il a toujours été difficile de savoir ce qu’il en était vraiment, autant vis-à-vis de lui que de ses relations…
- Ah d’accord. Mais pourquoi moi professeur ? Pourquoi pas Harry ? Ou le professeur McGonagall ? Je ne vois pas vraiment ce que je pourrais apporter…
- Et bien, tout d’abord parce que je vous fais confiance. Ensuite, vous avez un lien particulier avec cette jeune femme.
- Ah bon ?
- Oui, c’est votre grand-tante.
- Pardon ?!? hurlai-je presque.
- Calmez-vous Miss Granger. C’était la sœur jumelle de votre grand-mère. Ne me posez pas plus de questions à ce sujet, vous allez le découvrir par vous-même.»
Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase ! J’avais une grand-tante sorcière et personne ne m’avait rien dit ! Ce n’était sûrement pas une née-moldue pour qu’elle ait pu attirer l’attention de Voldemort. Je me posai beaucoup de questions. Si ma grand-mère était la jumelle de cette femme, cela voulait dire qu’elle était également une sorcière ! Pourquoi ne me l’avait-elle jamais dit… D’autant qu’elle avait été l’une des plus étonnées lorsque j’ai reçu la lettre m’annonçant mon admission à Poudlard. Je devais avoir l’air extrêmement anxieuse car le professeur Dumbledore reprit ses explications.
« Miss Granger, ne soyez pas effrayée. Pour résumer, je vous demande d’espionner la vie de votre grand-tante afin de mieux connaître Tom Jedusor. Pour tout vous dire, il m’arrive parfois de me demander si leur couple n’était pas qu’une façade.
- A ce point !
- Oui Miss Granger… Minerva a oublié de préciser quelque chose qui me semble très important. Elle a dit que Jean était morte mystérieusement. L’unique personne présente lors de ses dernières heures n’était autre que Tom Jedusor, à l’époque déjà appelé Lord Voldemort…
- C’est étrange en effet… Professeur Dumbledore, comment vais-je pouvoir espionner sans attirer trop l’attention ? Et quel genre de Retourneur de Temps avez-vous réussi à vous procurer pour remonter aussi loin dans le temps ?
- Il est unique… Il permet de remonter le temps pour de grandes périodes, expliqua l’ancien directeur. Vous rentrez une date précise et vous y êtes. De plus, vous serez invisible pour les autres. Vous ne pourrez donc pas perturber l’époque… Ce qu’il ne faut surtout pas faire d’ailleurs !
- Mais…
- Laissez-moi finir Miss Granger, poursuivi Dumbledore. Il y a une autre chose qui est spécifique à cet objet. Vous serez « attachée » à la vie d’une personne. Elle doit être du même sang que vous. C’est pour cela que je vous ai choisi. Harry aurait pu faire l’affaire car son grand-oncle était de la même année que Jean et Tom… Néanmoins comme ils ne s’appréciaient pas du tout cela n’aurait rien pu nous apprendre de plus. Votre voyage temporel s’arrêtera à la mort de la personne que vous suivez et vous reviendrez à votre point de départ, c’est-à-dire en 1997… Est-ce assez clair pour vous Miss Granger ?
- Oui, répondis-je. Je crois. Donc, pour résumer, je dois faire du voyeurisme de la naissance à la mort de ma grand-tante pour que nous ayons un tas d’informations plus ou moins compromettantes sur Voldemort. C’est ça ?
- Tout-à-fait, dit joyeusement Dumbledore. Pas de sa naissance mais plutôt de sa première rencontre avec Tom, c'est-à-dire le dimanche 1er septembre 1938, dans le Poudlard Express. »
Il fit une pause et me sourit à travers son tableau. Le professeur McGonagall posa une main réconfortante sur mon épaule.
« Acceptez-vous cette mission Hermione ? interrogea Dumbledore.
- Oui, murmurai-je faiblement.
- Je suis très fier de vous chère Hermione. Sachez tout de même que cela sera très difficile car vous ne pourrez parler à personne. En plus, vous croiserez des têtes familières et des non familiers partout… Et vous ne devez surtout pas intervenir dans le temps, qui sait ce qu’il pourrait vous arriver sinon…
- Je vois, dis-je un peu hésitante. Mais j’accepte tout de même, pour nous éviter une guerre trop meurtrière.
- Merci Hermione, fit Dumbledore d’une voix enjouée. Mon Retourneur de Temps offre un autre avantage… Vous pourrez lire dans l’esprit des personnes, voir leur passé également. Cela vous sera extrêmement utile je pense. Il n’y a que pour Tom que cela ne marche pas, s’eut été trop beau… Je crois bien que c’est pour les grands sorciers que cela ne fonctionne pas… Enfin bref. Sachez que j’ai une entière confiance en vous Hermione et que vous ne pouvez que réussir cette mission… Je vous suis extrêmement reconnaissant d’avoir accepté et vous souhaite bonne chance Hermione… »
Ces mots me réconfortèrent un peu, mais je restai effrayée. L’ancien directeur regarda ensuite le professeur McGonagall. Elle me passa un magnifique Retourneur de Temps autour du cou. Il était différent, ce n’était pas un sablier comme celui que j’avais eu en troisième année, mais une petite montre à gousset. Je l’ouvris. Il y avait trois cadrans à l’intérieur, un pour l’année, un pour le mois et un autre pour le jour. La date rentrée était bien le 1er septembre 1938. Le professeur McGonagall appuya ensuite sur l’unique bouton de la montre après l’avoir refermée. Des larmes coulaient sur ses joues. Elle était inquiète pour moi et cela me toucha beaucoup.
« Bonne chance Hermione, dit-elle alors. »
Je n’eus même pas le temps de la remercier. J’étais déjà happée par le temps. Ce fut étrange comme sensation mais très agréable. J’avais hâte de rencontrer Jean Norwam. Pourquoi n’avais-je jamais entendu parler d’elle, en particulier par ma grand-mère Helen ? J’étais d’autant plus excitée car j’allais aussi la voir et en tant que jeune sorcière ! J’avais beaucoup plus hâte de la voir que d’apprendre les secrets de Voldemort !