Chapitre 2 : La rentrée
J’arrivai dans la gare de King Cross. Je traînais nonchalamment mon charriot. La voie 9¾ ! Comment allais-je la trouver ? Je ne voulais pas demander à un contrôleur, il m’aurait pris pour un fou et puis je n’aimais pas demande de l’aide. Je vis alors une fillette qui poussait un charriot. Ce n’était pas une moldue car il y avait dessus une cage avec une chouette ainsi que des paquets étranges dont l’un avait la forme d’un chaudron. Je décidai donc de la suivre. Elle devait sans aucun doute rentrer à Poudlard.
Elle était suivie de très près par ses parents. Ils formaient une petite famille parfaite. C’était sans aucun doute une de ses filles uniques pourries gâtées comme j’en avais tant croisé. Ils s’arrêtèrent devant la barrière qui séparait la voie 9 de la voie 10. Sa mère lui donnait des recommandations par centaines, ce qui exaspérait la fillette. Elle s’avança alors droit dans la barrière et disparu. J’étais stupéfait. Ses parents la suivirent. Je décidai de faire de même et marchai donc très vite vers la barrière.
Je me retrouvai sur la voie 9 ¾. Le Poudlard Express était en gare, il ne partait que dans un quart d’heure. Je montai dedans afin d’être sûr de me trouver un compartiment vide. Je m’installai confortablement et observai les autres enfants par la fenêtre. La fillette, qui m’avait conduit malgré elle jusqu’ici, faisait ses adieux à ses parents. Elle était ravie de les quitter. Elle ne savait pas ce que c’était que de vivre sans parents, de grandir dans un orphelinat. Sa mère ne voulait pas la laisser partir, elle pleurait à chaude larme. C’était une femme très mince avec un air quelque peu revêche. Le père avait l’air plus chaleureux mais il y avait quelque chose dans son regard qui me gênait, une lueur étrange de folie.
Le Poudlard Express partit à onze heures précises. J’allais enfin connaître cette école qui me faisait tant envie depuis que le professeur Dumbledore était venu me chercher. J’avais tellement hâte de tous leur montrer à quel point j’étais exceptionnel ! On frappa alors à la porte du compartiment. C’était la fillette. Je ne l’avais pas encore vu de près. Elle était assez jolie, avec ses cheveux châtains qui ondulaient gracieusement sur ses épaules. Ses yeux noisette pétillaient de malice et d’intelligence.
« Excuse-moi, dit-elle timidement, tous les autres compartiments sont pleins, est-ce que je peux m’assoir avec toi ? »
J’acquiesçai tellement rapidement que je doutai un instant qu’elle ait pu le percevoir. Cependant son sourire semblait dire le contraire. Je n’étais pas habitué à ce que l’on me sourît aussi… sincèrement. Les autres enfants de mon orphelinat me craignaient. Elle s’assit donc en face de moi, après avoir rangé sa valise. Je n’avais pas envie de parler mais elle n’était pas du même avis…
« Je m’appelle Jean Norwam, lança-t-elle joyeusement. Et toi ?
- Tom Jedusor, répondis-je le plus froidement possible afin de la décourager.
- Enchantée, dit-elle ravie de faire la conversation. De quel genre de familles viens-tu ?
- Pardon ? interrogeai-je méchamment.
- Et bien, d’une famille de sorciers ou de moldus ? »
Sa voix était déjà plus hésitante, elle devait avoir compris que je n’étais pas d’humeur. Je dois avouer que je ne l’étais jamais. Je l’observais. Elle semblait de plus en plus mal à l’aise. Je finis par sourire. J’avais acquis pendant mon enfance un certain don pour la manipulation… Jean Norwam fut rassurée et je répondis enfin à sa question.
« Je l’ignore, j’ai vécu dans un orphelinat.
- Je suis désolée… Euh… Tu ne connais rien sur Poudlard alors ?
- Si, répondis-je d’un ton méprisant, évidemment.
- Ah, dit-elle en souriant, dans quelle maison veux-tu être ? »
Une fois de plus, sa question m’avait sidérée. Elle était en train de faire « ami-ami » avec moi. Il fallait que je me ressaisisse. Dans quelle maison… J’avais lu dans la librairie de Fleury et Boots sur le Chemin de Travers « L’Histoire de Poudlard ». J’y avais découvert les quatre maisons et une seule m’avait semblé digne d’intérêt.
« Serpentard, répondis-je sûr de mon effet.
- Ah, dit-elle, presque déçue.
- Et toi ?
- Je ne sais pas. Toute ma famille paternelle a été à Serdaigle et celle de ma mère à Serpentard. J’imagine que j’irais dans l’une ou l’autre. »
Ces paroles furent prononcées avec beaucoup de résignation. J’étais surpris, malgré moi. Notre conversation fut désormais beaucoup plus neutre et superficielle. J’étais sûr que c’était à cause de Serpentard. Avait-elle honte de sa famille ? Je ne compris pas sa réaction. Elle avait tout pour être heureuse et cela ne lui suffisait pas ! Finalement, elle n’avait rien de très intéressant cette Jean Norwam. J’éprouvai du dédain pour elle.
Je mis rapidement fin à la conversation. A ma grande surprise, cela ne l’affecta pas et elle sortit un livre : « Le Quidditch à travers les âges » de Kennilworthy Whisp. J’ignorai ce qu’était le Quidditch mais j’avais tout de même ma fierté. Je fis donc comme si elle n’était plus là et sortit également un ouvrage : « Potions magiques » d’Arsenius Beaulitron. C’était un des livres de la liste des premières années. Je les connaissais tous par cœur mais celui-là m’intéressait plus que les autres. Et puis, je dois avouer que je voulais également l’impressionner...
Les premières années furent accueillies par le garde-chasse, Ogg. Je trouvai cela ridicule. Il fallait cependant le suivre. Des barques nous attendaient. Je m’assis dans l’une d’elle qui était vide. Je m’attendais à ce que Jean Norwam vienne avec moi. Il n’en fut rien. Elle était allée avec un garçon brun qui avait des cheveux noirs en bataille. Je détestai la négligence de l’apparence, il m’exaspérait donc déjà. Pourtant, il s’entendait bien avec la fillette. Il y avait aussi avec eux un garçon brun, ayant une démarche un peu balourde, et une fille également brune qui semblait avoir un fort caractère.
Trois garçons s’installèrent avec moi. Ils étaient un peu gamins. Le premier avait des cheveux blonds cours, une démarche très noble et s’appelait Abraxas Malefoy. Le second était blond, grand mais gros et se nommait Jonas Avery. Le dernier était Ralph Lestrange. C’était brun petit et maigrichon. Je dus donc me contenter de leur compagnie. Je me surpris à regretter celle de Jean Norwam. Je chassai vite cette pensée et observai le château. Il était magnifique, je me sentis immédiatement chez moi.
La cérémonie de la répartition allait commencer. Les autres élèves des années supérieures nous regardaient comme si nous étions des curiosités d’un zoo. Je n’aimai pas du tout cela. Le professeur Dumbledore, qui se trouvait être le directeur adjoint de Poudlard, commença à faire l’appel. Nous devions nous avancer à l’annonce de notre nom pour nous assoir sur le tabouret et se coiffer du Choixpeau magique qui nous répartirait. Ce drôle de chapeau avait chanté afin de nous présenter Poudlard et les différentes maisons.
L’appel commença donc. Jonas Avery fut envoyé à Serpentard. Je n’écoutais pas vraiment l’appel, je ne me sentais pas concerné. Sascha Chang fut le premier garçon envoyé à Serdaigle. Edward Diggory quant-à-lui se trouva être le premier Poufsouffle. J’attendis patiemment mon nom. Enfin, le professeur Dumbledore m’appela. Je m’approchai calmement, je n’avais aucune expression particulière sur mon visage. Je m’assis et attendis que l’on me pose le Choixpeau sur la tête. A peine m’eut-il effleuré le crâne qu’il annonça son verdict :
« SERPENTARD »
J’étais fier de moi. J’allais m’installer à la table de ma nouvelle maison. Je n’écoutais plus la répartition. Ralph Lestrange vint s’assoir à côté de moi, il était satisfait d’être à Serpentard. Cependant, lorsque ce fut au tour d’un des camarades de la fillette du train, celui qui était un peu balourd, j’écoutai. Il s’appelait Nicolas Londubat et fut envoyé à Gryffondor. Abraxas Malefoy alla à Serpentard, son air fier s’était accentué et il s’assit face à moi. Je ne faisais plus attention à Dumbledore.
« Norwam, Jean »
La fillette. Je me retournai vers l’estrade et fus très attentif. Peut-être allait-elle me rejoindre ? Sinon, elle irait sans aucun doute à Serdaigle. Elle s’avança, tout sourire, et s’installa. Je crus me revoir. En effet, comme pour moi, le Choixpeau annonça son verdict en l’ayant à peine effleuré. Cependant, ce n’était pas pour être envoyé avec moi.
« GRYFFONDOR, hurla-t-il. »
Elle était extrêmement surprise mais ne perdit son sourire. Elle s’installa à côté de Londubat. Ses deux autres « compagnons de barque » atterrirent également à Gryffondor. La fille, Augusta Plumesco, s’installa face à Londubat et le garçon décoiffé face à Jean Norwam. Il s’appelait Charlus Potter. La dernière répartie fut Bathilda Zabini et se retrouva à Serpentard.
Une fois le repas terminé, je suivis, avec les autres nouveaux Serpentard, les deux préfets de notre maison : Walburga Black et Cody Warrington. La salle commune se trouvait dans les sous-sols. L’entrée était cachée derrière un mur de pierre et ne se découvre qu’à l’annonce du mot de passe (pour le moment c’était Serpensortia). La salle commune avait un plafond bas et s’étendait sous le lac. Elle était éclairée par des lampes rondes et verdâtres. Je la trouvai très agréable et m’y sentis immédiatement à l’aise.
Je m’installai sur le lit le plus à l’écart dans le dortoir des premières années. Nous n’étions que quatre garçons. Il y avait donc, avec moi, mes trois « compagnons de barque » : Jonas Avery, Ralph Lestrange et Abraxas Malefoy. J’appris qu’ils venaient tous d’une famille de sorciers, qu’ils étaient des « sang-purs ». Je n’osai leur avouer que je venais d’un orphelinat moldu. Je ne dis rien. Ils ne pensaient pas que j’étais un « sang-de-bourbe » comme ils disaient, car j’étais à Serpentard. Ils étaient très haineux envers les Gryffondors. Je compris rapidement que c’était une vieille animosité hérité des fondateurs des deux maisons eux-mêmes.
Je me sentais vraiment à ma place dans cette maison. Elle était idéale pour mon ambition. J’allais pouvoir devenir le meilleur élève de Poudlard et le plus puissant. J’avais également l’intention de découvrir qui étaient mon père. Cela devait être lui le sorcier et il était donc forcément passé par Poudlard. J’avais donc hâte de commencer la réalisation de mes projets…