La nuit était bien avancée lorsqu'une ombre se glissa dans le couloir sombre de la maison des Potter. Elle avança précautionneusement, à petits pas, tentant de maîtriser l’excitation qui montait en elle. L'ombre passa devant une fenêtre et la lumière de la pleine lune l'éclaira brièvement. James Sirius Potter, une main sur le mur, continua son périple.
Une planche traîtresse grinça sous ses pieds nus et il stoppa immédiatement tous mouvements, l'oreille tendue. Rien. Un soupir de soulagement lui échappa.
Il arriva aux escaliers, qu'il gravit en essayant de faire porter le maximum de son poids par ses mains appuyées sur la rampe et le mur. Les marches grincèrent légèrement et il excellera le mouvement. Arrivé au sommet, il se plaqua contre le mur et attendit. Toujours rien, parfait.
Le jeune garçon sentait son cœur battre si fort qu'il pulsait dans ses oreilles , et il se demandait encore par quel miracle ses parents ne s'étaient pas réveillés.
Le couloir, plus sombre que celui de l'étage précédent était effrayant. Mais le jeune Gryffondor n'aurait reculé pour rien au monde. Il prit son courage à deux mains et avança. Il le savait, c'était sa dernière chance de le faire avant la rentrée, le premier septembre était passé depuis … deux heures, et bientôt, il serait à nouveau dans le train qui le mènerait à Poudlard.
James avait préparé ce plan depuis trop longtemps. Il devait y arriver. C'était vital.
Il arriva à coté d'une porte noire, celle du bureau de son père. Comme d'habitude, elle était ouverte. Il l'ouvrit le plus silencieusement possible et passa de l'autre coté avant de la rabattre rapidement. C'était plus prudent, elle masquerait la lumière et les sons éventuels qu'il pourrait faire.
Le garçon s'approcha du majestueux bureau noir, les formes des fenêtres imprimées par la lune sur le tapis rouge aux motifs indistincts. Il avança sans hésitations, se posta derrière le bureau et s'accroupit devant un tiroir. Il essaya de l'ouvrir. Fermé, pas de surprises. James sortit alors de son pyjama aux couleurs de Gryffondor un petit gadget étrange, une sorte de croisement entre un couteau suisse et un hérisson. Il le colla à la serrure et patienta.
De discrets cliquetis rompaient le silence, troublant la tranquillité de la nuit, et soudain le bruit d'une serrure qui se déverrouille. James attrapa le couteau-suisse-hérisson en bénissant son oncle George et ouvrit le tiroir. Dedans reposait un simple parchemins vierge dont il s'empara avec avidité. Puis, il referma le tiroir, le verrouilla à l'aide de son gadget – il savait que son père vérifiait régulièrement qu'il était bien fermé -, et , tentant de maîtriser son émotion, se dirigea vers la sortie. Soudain, une douleur fulgurante le prit au pieds et il dut retenir un hurlement. Son orteil venait d'entrer violemment en contact avec le pieds de la chaise qui était à coté de lui.
Le Gryffondor patienta quelques instants, le temps de laisser la douleur refluer, puis il sortit dans le couloir et prit bien garde de refermer la porte derrière lui.
Ce fut en clopinant qu'il descendit les escaliers et se dirigea vers sa chambre. Enfin, il poussa la porte de son antre avec un soulagement non dissimulé et plongea rapidement sous ses couvertures. A l’abri sous ses draps, il prit la baguette de son père, qu'il avait « emprunter » à celui-ci sans qu'il le remarque, la posa sur le parchemin et murmura :
-
Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises.
Un grand sourire se dessina alors sur ses lèvres.