Chapitre 20 : Compréhension
La Grande Salle bourdonnait. C'était du moins l'impression qu'en avait Victoria. Des bavardages se mêlaient étrangement aux plus faibles chants des Poufsouffles qui duraient depuis la fin du match de Quidditch et le bruit incessant des couverts renforçait le tout. La jeune McLaggen plissa le nez.
- Ça va ? S'inquiéta Kiera.
- Oui, très bien.
Hetcher secoua sa tête chataîn et ses cheveux tombèrent devant ses yeux tout aussi noisettes. Kiera soupira tandis que Victoria souriait largement.
- Quelle plaie ces cheveux... Se plaignît finalement la jeune Hetcher en les repoussant exaspérée.
- Tu n'as qu'à les attacher. Lui répondit platement Victoria.
- Merci de ton aide très précieuse. Railla son amie.
McLaggen éclata d'un rire clair et fit tressauter sa queue de cheval haute dont quelques mèches blondes s'échappaient.
- Gab' ! S'exclama Ruby venant d'arriver.
Les deux autres filles se retournèrent vers Thomas qui s'installait à côté d'elles.
- Rub' ! Répondit-il en la serrant brièvement dans ses bras.
- Vous ne vous êtes pas déjà vus ce matin ? Demanda Victoria, sceptique.
- Si, et alors ? S'enquerra Finnigan.
- On dirait que vous ne vous êtes pas vus depuis un bail ! Répondit Kiera.
- Un bal ? S'étonna la jolie châtain.
- Un bail... Répéta Hetcher.
- C'est quoi ?
- Un bail ?
- Non, depuis un bail ?
- Vous ne louez jamais de logements, vous les sorciers ?
- Si, parfois. Mais majoritairement non parce que les maisons descendent de générations en générations. Pourquoi ?
- Un bail c'est la période pendant laquelle tu loues un logement. Et quand tu dis "depuis un bail" ça veut dire que ça fait longtemps.
- Ah ok ! Je savais pas !
- On avait vu, en effet. La charria Victoria.
Gabriel émit un petit rire discret. La jeune McLaggen lui sourit et soupira.
- Mais c'est pas encore fini ?! Fit-elle, mi-désespérée mi-amusée.
- Qu'est ce qu'y a ? Lui demanda Ruby.
- Regarde les Serpentards. Lui conseilla la petite blonde.
La fille Finnigan se tourna vers la table indiquée et resta éberluée.
- C'est pas vrai... Soupira-t-elle.
- Si, si je te l'assure. Dit Gabriel mécaniquement, tout en restant aussi choqué.
Un éclat de rire résonna sur leur gauche. Victoria pivota vers la source du bruit et y découvrit, plus ou moins avec étonnement, le groupe masculin de première année. Potter et Wallington étaient pliés en deux sur la table tandis qu'un sourire plus qu'amusé s'étalait sur le visage de Scamander.
- C'est génial ! S'exclama une autre voix à droite.
La jeune McLaggen découvrit un métis de quatrième année de Gryffondor, un cousin de James Potter, qui accourrait vers ce dernier. Entre temps, toute l'école avait pris conscience de ce qui arrivait à la maison des Serpents. Et, dans un même temps, tous les élèves éclatèrent de rire. Victoria aussi. Elle n'aimait pas tellement se moquer des autres mais là. Là, c'étaient les Serpentards. Toujours arrogants et parfois même méchants et mesquins, elle était contente de ce qui leur arrivait.
Toute la tablée vert et argent portait maintenant les couleurs de Gryffondor, leurs mains étaient devenues de minuscules pattes de lions et des petits crocs dorés leur poussaient et retroussaient leurs lèvres. Puis, dans un même temps, tous se levèrent pour sortir de la Grande Salle mais Teddy Lupin sauta sur le sol et s'avança en riant vers les serpents.
- Nouvelle mode ? Leur demanda-t-il en souriant largement.
- Ferme-là Lupin. Grogna une septième année de Serpentard.
- Mais non ! Si c'est une nouvelle mode, je veux être pareil moi aussi ! S'engoua-t-il, une lueur maligne dans ses yeux dorés.
La vert et argenté à qui il parlait soupira, le poussa pour le sortir de son chemin mais le Métamorphomage se transforma rapidement. Ses cheveux formèrent une crinière dorée parcourue de mèches rouges, ses dents s'allongèrent en de dorant légèrement et ses mains se couvrirent de longs poils dorés soyeux.
- Moi aussi ! S'extasia Teddy en montrant ses mains à tout le monde.
- Vive Gryffondor ! Cria Devon Wallington depuis la table de Godric Gryffondor.
- Oui ! Vive Gryffondor ! Reprit en criant James Potter
Le slogan fut rapidement repris par des dizaines de lions dont Fred Weasley qui criait plus fort que tous les autres. Soudain le silence s'imposa. Trinity Fritchon s'était levée de son siège. À présent le pourpre de sa robe s'entendait à merveille avec son teint rouge de fureur.
- Oh oh... Souffla le métis Weasley un peu fort puisque toute la Grande Salle l'entendit.
Sa sœur, Roxanne, assise à la table des Poufsouffles, grimaça en soupirant. La directrice de la maison de son frère n'était pas commode.
- Wallington ! Hurla-t-elle, folle de rage.
- Professeur ? Se risqua-t-il en grinçant des dents.
- Dans mon bureau. Immédiatement ! Continua la professeur de métamorphose avec autant de force.
- Mais j'ai rien fait ! Se défendit le première année.
- Vu votre enthousiasme devant la transformation ridicule de vos camarades Serpentards - à l'entente de cette expression les autres élèves ricanèrent -, j'imagine aisément que vous en êtes le responsable ! Tonna Trinity Fritchon.
- Si vous le punissez pour ça, je viens également dans votre bureau. Se leva l'aîné des Potter. Moi aussi j'ai été enthousiaste devant leur « transformation ridicule ». Exposa-t-il en raillant les paroles de sa directrice.
- Pathétique... Souffla une Gryffondor à l'autre bout de la table.
Tous les élèves se retournèrent vers la jeune fille qui s'avéra être Cléo Blackwood.
James Potter lui envoya un regard meurtrier auquel elle répondit par une œillade arrogante.
- Je suis d'accord avec vous Miss Blackwood. Il est bien plus que pathétique. Se tourna vivement la professeur vers le fils du Survivant.
Ce dernier serra sa mâchoire et contracta les traits de son visage.
- Un problème Potter ? Cracha d'ailleurs Fritchon, narquoise.
- Je pense que cette discussion aurait lieu d'être dans votre bureau Professeur. Recommanda la directrice en s'avançant vers eux.
- Si vous le demandez Minerva. Fulmina Trinity en ordonnant à Devon et à James de l'accompagner.
Les première année se levèrent et la suivirent. James eu quand même le temps de capter le regard supérieur de Cléo. Il soupira d'énervement.
- Un problème James ? Murmura Devon en se dirigeant vers la sortie.
- C'est Blackwood le problème. Se raidit le jeune Gryffondor.
Son camarade haussa les épaules avec un air désolé. De toute manière ces deux-là ne se supportaient pas, il ne servait à rien d'essayer de raisonner James. À qui il donnait - en plus - raison. L'aînée Poliakoff était irritante et très énervante. Un peu comme Zabini. Devon ne pouvait pas encadrer la Serpentard. Ses piques, ses airs supérieurs, son assurance Sang Pur,... Y penser le faisait enrager !
- Que se passe-t-il Wallington ? Vous regrettez vos actes ? Railla la directrice rouge et or.
- Je n'ai rien fait. Grogna Devon.
- Bien sûr, croyez-vous que je suis née du dernier sortilège ? Répondit-elle hargneusement.
Devon ne rétorqua rien et se contenta de la regarder d'un air noir. Cette professeur le détestait, ce n'était pas possible autrement ! D'un autre côté elle aimait encore moins James. Ce qui était problématique. En effet, étant leur directrice de maison elle avait plus de pouvoir que les autres professeurs lambdas...
Ils déambulèrent dans les corridors pendant une bonne dizaine de minutes et s'arrêtèrent devant la porte boisée qui donnait sur la classe de Métamorphose. Fritchon lança un Alohomora et poussa brutalement le panneau qui heurta durement le mur en pierre. James grimaça en concert avec Devon. La directrice de Gryffondor était très mauvaise humeur.
- Ça promet... Grimaça le jeune homme.
- Oh oui... Répondit James.
Ils traversèrent la salle et atteignirent le bureau de Fritchon quelques secondes après. Située au fond de la classe de Métamorphose, la pièce était relativement sombre. L'humidité persistait et engendrait une odeur désagréable. Devon retroussa son nez en une mimique de dégoût. Ce relent lui rappelait vaguement la cave de sa propre maison. Son sous-sol où s'entassait tellement de souvenirs. Des bons et des mauvais. Beaucoup de mauvais d'ailleurs. Il soupira derechef.
- Asseyez-vous. Ordonna durement Trinity en recentrant ses cheveux grisonnants qui s'étaient échappés de son chignon.
James et Devon prirent place sur deux chaises austères en bois devant le bureau. Apparaissant clairement sous quelques parchemins qu'elle repoussa sur les côtés, le meuble était sombre en accord total avec le mobilier de la pièce. Ce dernier - peu présent - n'affichait aucune décoration personnelle ni même petites babioles qui traînaient d'ordinaire dans tout bureau.
- Je vous écoute. Gronda la directrice de Gryffondor.
Un silence pesant s'installa. Devon plaça son regard à l'extérieur où une fine bruine s'écrasait sur les tours encerclant le terrain de Quidditch.
- Si vous ne me répondez pas immédiatement j'envoie un hibou à vos parents. Les menaça-t-elle.
Les yeux du cadet Wallington se reposèrent instantanément sur la professeur qui semblait perdre patience.
- Ah non ! S'énerva-t-il.
- Comment non ? S'écria Fritchon.
- N'envoyez pas de hibou à mes parents !
- Et pourquoi le ferai-je Monsieur Wallington ? Ironisa la professeur.
- Parce que je n'ai rien fait !
- Je n'en ai aucune preuve. Donc j'envoie un hibou à vos parents. À tous les deux. Se leva la directrice de Gryffondor en prenant un parchemin et une plume.
Trois petits coups sur la porte les firent tous se retourner.
- Entrez. Asséna la vieille femme.
Minerva McGonagall entra alors dans le bureau de sa collègue.
- Que faîtes-vous ? S'étonna l'Animagus en voyant l'autre femme écrire.
- J'écris aux parents de ces jeunes gens pour les prévenir de leurs écarts intolérables de conduite.
James lui lança un regard noir tandis que Devon gardait ses yeux rivés vers le mur du fond.
- Ils ont avoué ? S'enquerra McGonagall.
- Non. Mais c'est tout comme. Claqua la voix froide de Fritchon.
- Mais... Commença Devon.
- Taisez-vous Wallington. J'en ai déjà assez entendu.
- Trinity. Je ne pense pas qu'il soit réellement nécessaire que vous envoyez un hibou à leurs parents. Temporisa la directrice.
- Mais Minerva...
- Je vais m'en occuper. Suivez moi. Imposa-t-elle aux première année.
Les deux garçons se levèrent et se rendirent à son bureau. Lorsqu'ils y entrèrent un des tableaux se redressa.
- Encore vous ?!
- Professeur Rogue. Lui sourit narquoisement James.
- Tu le connais ?!
- Je t'expliquerai plus tard. Mît de côté d'un geste de la main le jeune Potter.
Ils prirent place sur les fauteuils et attendirent le début du discours de la directrice.
- Je ne sais pas qui a organisé ce qu'il s'est passé aujourd'hui mais je ne doute pas que vous y soyez mêlé d'une quelque manière que ce soit. Cependant je n'en ai aucune preuve, pour cela vous n'écoperez d'aucune punition aujourd'hui mais sachez que ce sera l'unique fois. Compris ?
- Oui Professeur. Affirmèrent les garçons en repartant, soulagés.
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Minerva soupira. Décidément la promotion des Gryffondors de cette année n'était pas facile. Entre Cléo Blackwood qui ne voulait pas s'intégrer à sa maison et James Potter qui semblait être du même acabit que son grand-père et ses oncles, la vie à Poudlard n'allait pas être simple les sept prochaines années. La directrice grimaça à nouveau. Elle se souvint des années de ceux qui se faisaient alors appelés les Maraudeurs, des nombreuses heures qu'ils avaient passé dans son bureau ou en retenue. Elle se rappela également de la scolarité des jumeaux Weasley, de leurs farces qui leur avaient valu d'innombrables heures avec Rusard ou autre professeur. Elle avait de tout cœur espéré que cette rentrée ne lui apporterait pas de tels énergumènes... Pourtant elle s'en était douté. En même temps avec un père Potter et une mère Weasley rien n'aurait été pire en terme de caractère farceur. Ou si, peut-être avec du sang de Sirius Black. Heureusement que ce n'était pas le cas car entre Fred Weasley, Teddy Lupin et James Potter, elle avait déjà assez de travail.
- Ça va Minerva ? S'inquiéta Dumbledore.
- Oui, et vous Albus ?
- Très bien. Vous avez des soucis à cause de ces deux jeunes gens ? Sourit l'ancien directeur.
- On peut appeler ça comme cela. Les deux sont un peu, disons turbulents et assez farceurs...
- En même temps, James Sirius Potter... Grinça Rogue.
- Severus... Soupira Albus.
- James Sirius... Répéta l'ancien espion Mangemort encore en état de choc. Personne n'aurait l'idée d'appeler son gamin comme ça... C'est complément ridicule !
- Assez. Tonna Albus. Harry a fait ce qu'il voulait que cela vous plaise ou non.
Severus se renfrogna et se tut.
- James Sirius ou non, cet élève reste turbulent et compliqué à gérer. S'exprima McGonagall.
- Tout comme les autres élèves de cette année Minerva.
- J'en conviens parfaitement Albus mais le fait qu'il faille que je temporise et pour les conflits entre Gryffondor et Serpentard, et pour les conflits intermaison entre Blackwood et Potter et pour les conflits entre professeurs et élèves, je ne vais jamais m'en sortir... Se laissa aller la vieille femme.
- Mais si ! Ne désespérez pas ! Cela demandera simplement un peu plus de fermeté mais tout se passera bien. Lui sourit gentiment le vieil homme.
- Vous avez raison...
- Et avec Miss Blackwood ?
- Laquelle ?
- Cléo.
- Eh bien excepté le fait qu'elle ne parle jamais sauf pour se disputer avec Monsieur Potter, tout se passe relativement bien je dirai.
- Vous voyez ! Je vous avais dit que cette petite s'en sortirait très bien ! S'exclama Dumbledore.
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L'ambiance était tendue dans le dortoir des première années de Gryffondor. Personne ne parlait et encore moins Cléo et Ruby. Victoria soupira.
- C'est ridicule.
- De quoi ? Intervint Keira.
- Ça, là ! Fit plus fortement la jeune McLaggen.
Tous les regards convergèrent vers la petite blonde qui rougit avant de reprendre avec aplomb :
- Vous avez des avis différents, d'accord. Mais de là à nous mettre toutes mal à l'aise parce que vous - elle pointa du doigt Finnigan et Blackwood -, vous vous êtes disputées il y a des limites ! S'emporta Victoria.
- Mais... Tenta Ruby.
- Il n'y a pas de mais ! Vous êtes toutes les deux coupables de la mauvaise ambiance dans ce dortoir alors vous allez vous excuser immédiatement ! Imposa la jolie blondinette.
- Non. Se renfrogna la fille Finnigan.
- Immédiatement ! Rugit son interlocutrice.
Les autres Gryffondors du dortoir la regardèrent avec effarement. La douce et gentille Victoria s'était transformée en tyran imposant. Cependant l'aînée Poliakoff posa ses yeux bleus gris dans ceux, verts, de Victoria.
- Il est hors de question que je m'excuse auprès de Finnigan pour lui avoir simplement fait part de mon point de vue. Mais, reprit-elle alors que McLaggen s'apprêtait à parler, je vous demande de me pardonner d'avoir mis une mauvaise ambiance dans le dortoir. J'aurai dû faire fi des paroles sans fondement de Finnigan.
Cette dernière s'empourpra. Blackwood savait y faire pour retourner la situation et humilier ceux qui en étaient responsables. Néanmoins Ruby ne dit rien et s'en alla dans la salle de bain pour se préparer à sa nuit.
Victoria soupira. Elle ne savait pas si ce qui venait de se passer était bénéfique ou non mais elle était certaine que cela impacterait les relations, déjà chaotiques, entre les jeunes filles...
Kiera grimaça. Finalement l'ambiance dans le dortoir ne s'était pas arrangée. Sur le papier, si. Mais en réalité rien n'était si sûr...
Cléo sourit. Elle avait échappé aux excuses publiques qu'elle aurait dût adressées à Finnigan tout en la tournant en ridicule. Son père aurait été fier d'elle. À cette pensée son sourire disparut. Non, son père n'aurait pas été fier d'elle. Il lui aurait dit que ce qu'elle avait fait était normal. Deuxièmement, il lui aurait dit qu'elle n'avait pas à être à Gryffondor et que ridiculiser une de leurs membres était tout ce qu'il y avait de plus normal. Donc non, son père n'aurait pas été fier d'elle. Par contre il aurait fier de Jade. Bien sûr, pensa-t-elle avec ironie. Jade, la dernière. Celle qui avait toujours été plus fragile, plus sensible. Cléo sentit sa mâchoire se contracter. Elle détestait penser cela de sa petite sœur mais s'était plus fort qu'elle. Le comportement tellement injuste de son père la désemparait tellement qu'elle en voulait au monde entier. Pourtant s'était-elle l'héritière Poliakoff. Celle qu'on montrait au public, celle qui se devait de tenir un rôle plus qu'important, celle qui serait la plus regardée dans les prochaines années car celle qui serait bonne à marier. Son visage se durcit. Elle aimait sa vie et sa condition plus que tout, cependant, elle méprisait certains aspects que cela engendrait. Elle grimaça. Son père ne lui avait toujours pas parlé depuis le début de l'année et Jade lui avait simplement envoyé une missive. Quant à sa mère, Lilya Poliakoff, elle ne s'était pas manifestée. Comme d'habitude, pensa Cléo avec amertume. Sa mère semblait si détachée du reste du monde, dans sa bulle. Elle ne paraissait pas intéressée par ses enfants. Parfois elle posait ses yeux plus que gris sur sa fille aînée. Son regard était alors lourd d'impuissance et de nostalgie comme si elle regrettait l'époque où elle-même était enfant. La jeune Blackwood sentit les larmes lui monter aux yeux. Sa famille lui manquait terriblement. Même son père, pourtant détestable, lui manquait mais le pire restait Jade, Mily et Stephen. Son elfe de maison lui avait donné tellement plus que n'importe quel autre membre de sa famille... Elle avait toujours été là quand sa « petite maîtresse » était mal, là pour réparer ses bêtises ou pour la couvrir malgré la dureté des coups qu'elle recevait... Cléo saisit Anim qui se baladait au centre du dortoir. Elle le porta à son cœur et s'allongea avec lui dans ses drap rouges.
Victoria fut étonnée à la vue de cette scène. Sa camarade, Blackwood, était - selon la jeune McLaggen - invincible et intouchable. De par son caractère froid et distant, Victoria s'était imaginée que Cléo ne ressentait rien d'autre que du mépris. Cependant la voir les larmes aux yeux et autant de détresse dans le regard l'avait ébranlée. Ainsi la fille du directeur de la Gazette du Sorcier n'était pas si insensible qu'elle ne voulait bien le montrer. Elle ressentait de la tristesse comme tout le monde. McLaggen fut réellement touchée par l'autre première année. À l'avenir elle irait plus vers elle et la jugerait beaucoup moins...