Tic tac, tic tac, tic tac.
Un grognement qui s'échappe de sous la couette, une masse de cheveux emmêlés qui émergent, des yeux ensommeillés qui peinent à s'ouvrir et une main qui cherche le bouton « arrêt » du réveil.
C'est Seamus.
Seamus a vingt deux ans dans son corps, dix de plus dans son âme mais son cœur est encore comme celui d'un enfant. Un enfant qui fait des cauchemars le soir et qui se réveille parfois la nuit en murmurant « maman ». Un peu honteux, mais surtout déçu qu'elle ne passe pas la porte pour l'embrasser comme elle le faisait avant.
Le corps de Seamus se lève, va jusqu'à la salle de bain - une petite pièce exiguë à la couleur terne – et machinalement laisse tomber son caleçon par terre, entre dans la cabine de douche et ferme les yeux en sentant l'eau couler sur sa peau.
L'eau qui coule lui rappelle la pluie et l'âme de Seamus repense à la veille, à cette soirée pluvieuse ou il a revu Lavande depuis leur dernière dernière fois. C'est comme ça avec Lavande, et l'âme de Seamus s'est habituée aux aller-retours, aux « c'est la dernière fois », « ne t'approche plus de moi », « je vais te tuer, va-t-en ».
Mais son cœur perd des bouts de lui à chaque fois, il laisse des miettes et si jamais quelqu'un venait à les ramasser, il pourrait voir ce qui relie Seamus et Lavande ainsi que les ombres qui jalonnent leur chemin.
C'est un chemin qui peut paraître étrange et peu accueillant, mais si l'on regarde bien, il y a quelques moment simples, comme cette fois ou Lavande à enlacé Seamus lorsque Gyffondor a remporté la coupe des quatre maison lors de leur première année. Quand il lui a donné ses notes de métamorphose et qu'elle est venue le voir pour le remercier, fière de son « Effort exceptionnel ».
Quand elle lui a pris la main avant que le train ne les ramène chez eux en fin de sixième année.
Quand ils se sont embrassés, pas parce qu'elle revenait d'une mission pour l'AD ou qu'il avait tout saccagé autour de lui, impuissant à sauver Dean, mais juste parce qu'elle était Lavande et qu'il était Seamus.
La guerre est aussi sur le Chemin. Elle les a rattrapés un jour, déjà là avant même qu'ils ne s'en rendent compte avec ses cohortes de morts et de cris qui défigurent les vivants.
Elle ne les a pas laissé depuis.
Il y a aussi cette ombre animale qui se dresse entre Seamus et Lavande, au carrefour, là où ils pourraient être heureux.
L'eau n'en finit pas de ruisseler sur le corps de Seamus. Elle le brûle même, mais il laisse faire, comme si l'eau pouvait décoller de son corps toute cette crasse de vie qui l'empêche de respirer.
Il n'entends pas la clé qui tourne dans la serrure pas plus qu'il ne voit la porte de la salle de bain s'ouvrir. C'est une étuve là-dedans, la buée, la vapeur, tout se mêle pour dissimuler Lavande au yeux de Seamus.
Mais elle est là, sa main froide qui lui agrippe le bras, ses lèvres pâles qui murmurent des excuses et son corps fin qui se presse contre le sien.
Tu es habillée ?
Il ne comprends pas tout mais Lavande est là, trempée, et l'eau ruisselle sur son sourire. Elle l'embrasse, dit que c'est Noël.
Et pour la première fois depuis longtemps, toutes les parties de Seamus sont au même endroit. Sous cette douche, sa peau contre celle – striée de cicatrices - de Lavande, son âme entière tournée vers elle et son cœur d'enfant qui palpite. Comme un rempart contre les ombres.
Note de chapitre:
Bonjour à tous!
Un tout petit texte écrit pour l'échange de Noel, pour Cass qui avait demandé quelque chose de bizarre avec Seamus.
Et donc, la voila, servie sur un plateau avec un surplus gratis de guimauve et de Lavande ^^.
Bonne lecture et un très joyeux noel a tous!
Note de fin de chapitre :
J'espère que ça vous à plu! N'hésitez pas à aller voir les autres textes de cet échange, c'est vraiment quelque chose de génial (même si, comme Cass me l'a fait remarquer, ici Seamus est nu ^:P).
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