Rose n'en revenait pas. Pour son dixième anniversaire, ses parents lui avaient réservé une surprise. Elle se tenait devant la vitrine d'un magasin comme elle n'en avait encore jamais vu chez les sorciers. Elle n'avait pas encore fait un pas dans la boutique à l'ambiance acidulée mais elle était déjà excitée.
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Autour d'elle, Rose ne voyait que du chocolat. Elle se croyait au paradis. Des sachets de pralinés, de truffes au chocolat noir, des tablettes aux mille dégradés de marron étaient alignés juste devant ses yeux. Elle n'avait jamais vu ça. Même chez Honeydukes, il n'y avait pas autant de variétés. A côté d'elle, son père avait les yeux aussi brillants que les siens. Hugo et sa mère ne dissimulaient pas leur émerveillement non plus.
Les senteurs se mélangeaient au fil des rayons. Mais cela ne faisait qu'éveiller l'appétit et la gourmandise de Rose qui se sentait de plus en plus comblée. Ses parents lui avaient donné de l'argent. Elle s'était procuré un petit panier en tissu à l'entrée de la boutique mais étonnamment il était encore vide.
Rose hésitait.
" Fondants noisette " ou " croustillants au caramel beurre salé " ?
" tuiles aux amandes " ou " croquants noir et lait " ?
Dans cet univers chocolaté, le temps passait très lentement. Plus Rose flânait dans la boutique gourmande, plus elle était à la fois émerveillée et perdue. Elle ne savait quoi choisir. Les couleurs, les odeurs, les variétés, les goûts se déclinaient devant ses yeux et elle n'avait qu'une seule envie : goûter à tout. Ses papilles s'excitaient avant même qu'elle ne croque le moindre morceau de chocolat.
Rose erra dans le magasin pendant de savoureuses minutes jusqu'à ce qu'elle trouve enfin ce qui la ravirait. Un stand de chocolats vendus en vrac lui offrait désormais toutes les possibilités pour assouvir sa gourmandise. Enfin, elle n'avait plus à choisir. Elle pouvait se confectionner un sachet de tout ce qu'elle désirait.
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Deux semaines après son anniversaire, les trois cents grammes de chocolats que Rose avait choisi ne se réduisait plus qu'à un seul quernon d'ardoise qu'elle s'était gardée pour la fin.
Assise dans le canapé, un mug de chocolat chaud dans la main, elle ne résista pas longtemps pour vider son sachet transparent. La saveur particulière du gâteau bleu clair la fit chavirer pendant de trop courtes secondes.
Quand plus tard elle se résigna à mettre le sachet à la poubelle, elle préféra ne pas penser à quand elle pourrait à nouveau se délecter de chocolatines aux amandes, de fondants au caramel ou de tuiles amères.
Une chose est sûre, elle ne pourrait pas attendre son prochain anniversaire.
Mais Noël n'allait pas tarder...