Il ne savait pas. Il ne le connaissait pas assez pour pouvoir lui choisir un cadeau qui serait celui qu'il lui fallait. À qui demander conseil ? Molly pouvait peut-être être de grand secours. Après tout, ça faisait cinq Noël qu'elle lui faisait des cadeaux. L'homme fonça à la cuisine, là où il était sûr de trouver la mère de famille. Comme il s'en était douté, elle y était. Arthur aussi. Ils discutaient tous les deux. Sirius entendait des mots gentils sortir de la bouche du couple Weasley. Arthur ne serait pas présent dans la maison ce soir, il serait au ministère, pour surveiller la prophétie. Ces jours-là, Molly restait au Square Grimmaurd, préparant à manger pour elle et Sirius. Les relations qu'ils avaient tous les deux s'étaient considérablement améliorées depuis l'été. Se sentant de trop dans cette pièce, il décida finalement de sortir de la cuisine et monta les étages qui le séparait de la chambre de Buck. Il s'installa aux côtés de l'animal qui remua de plaisir quand il sentit la présence à ses côtés de celui qui s'occupait de lui depuis près de deux ans maintenant. Sirius resta là une bonne partie de l'après-midi, à fouiller dans sa tête quel cadeau il pouvait faire à son filleul. Il ne s'était encore jamais torturé l'esprit à ce point pour faire un cadeau à quelqu'un. Mais Harry n'était pas n'importe qui et il sentait qu'il fallait lui faire un cadeau particulier en ce Noël. La fête se rapprochait trop vite à son goût et aucune idée ne lui venait. À qui pouvait-il demander de l'aide autre que Molly ? Aucune personne ne lui venait à l'esprit. Que ferait James à sa place ? Il aurait demandé à Remus. À chaque fois que les Maraudeurs avaient un problème pour quelque chose, c'est vers Lunard qu'ils se tournait. Sirius commença à écrire une lettre au loup-garou. Alors qu'il s'apprêtait à laisser son hibou faire son travail, il le rappela. Il n'allait pas embêter Remus avec ses problèmes. Après tout, Dumbledore ne lui avait pas attribué de mission pour l'ordre, il n'allait pas demander à des personnes occupées de le faire. Le soir était venu. Toujours aucune idée. Il ne pouvait pas dire qu'il avait du retard, Noël était dans une semaine, mais il lui fallait absolument trouver quelque chose.
Trois jours plus tard, tout le monde était au Square Grimmaurd. Arthur avait été attaqué et était revenu à la maison. Les étudiants de Poudlard étaient rentrés un peu plus tôt suite à cela. Sirius était heureux de revoir son filleul un peu plus tôt que prévu, mais Harry n'était pas dans son état normal. Il pouvait le comprendre après tout. Ce qu'il a vécu en aurait traumatisé plus d'un. C'était une raison de plus pour trouver un cadeau qui pourrait lui faire oublier ses problèmes d'adolescent. Il ressemblait tellement à Cornedrue. Sirius était persuadé que les parents de Harry devaient être plus que fiers de leur fils.
James et Lily.
Il venait de trouver l'idée.
Il venait de trouver le cadeau qu'il pouvait faire à Harry.
Un cadeau que personne d'autre ne pouvait lui faire.
Sirius était décidément un génie.
Il devait maintenant savoir comment il allait pouvoir rendre ce cadeau possible.
Et là, il savait directement à qui s'adresser pour l'aider dans son projet. Et cette personne n'était autre que le sorcier le plus puissant d'Angleterre. Cette personne était Albus Dumbledore.

- Debout ! Allez ! C'est Noël ! Tout le monde en bas dans la salle à manger près du sapin ! Le dernier qui arrive et un véracrasse mixé avec un doxyde, hurlèrent les jumeaux à travers toute la demeure.

Sirius se leva de son lit. Il était tôt et il ne faisait pas encore jour. Mais il était pressé de voir Harry déballer ses cadeaux. Pendant les derniers jours, il n'avait pas chômé pour trouver tout ce qui était nécessaire à son idée. Il avait demandé un petit conseil à Remus qui l'avait bien aidé et Dumbledore avait été parfait. Il avait permis à Sirius d'avoir l'objet le plus utile à son cadeau. Sans ça, son idée tombait à l'eau mais le vieil homme l'avait grandement aidé. Toutes les personnes résidant dans la maison étaient présentes. Remus avait fait le déplacement aussi, désireux de voir la réaction de Harry. Le jeune homme était souriant, comme les autres, il ouvrit la plupart de ses cadeaux puis il se retrouva face à la première partie du cadeau de son parrain. Il haussa un sourcil dans sa direction mais l'évadé hocha la tête, l'incitant à ouvrir le cadeau. Ce qu'il fit sans plus attendre. Il s'attendait à un accessoire pour son balai ou bien alors pour sa baguette, un livre, une nouvelle plume mais surtout pas à une bouteille de Whisky Pur Feu. Mais alors là, pas du tout. Il risqua un coup d’œil vers son parrain qui souriait comme un bienheureux. Harry ne comprenait pas.

- Ouvre le deuxième paquet, lui conseilla-t-il.

Harry obéit sans chercher à comprendre et ouvrit le deuxième cadeau. Il s'agissait d'un petit plateau avec un couvercle. Il souleva le couvercle, curieux de qu'il pouvait trouver à l'intérieur. Il y avait un liquide. C'était une pensine. Ce qui voulait dire que la bouteille ne contenait pas de l'alcool, mais probablement un souvenir. Un souvenir de son parrain ? Celui-ci lui fit un signe de tête et Harry le suivit jusqu'au dernier étage avec ses deux cadeaux. Sirius monta une échelle et ils se retrouvèrent sur un toit.

- Vas-y Harry, utilise ton cadeau, lui dit son parrain.

Il sourit et ouvrit la bouteille. Il versa le fil argenté dans la pensine, lança un dernier regard à Sirius et plongea la tête dans l'objet magique.

- Allez Lily, viens avec nous ! Tu es une Gryffondor, tu es obligée d'assister à la sélection de Quidditch, c'est un devoir du citoyenneté gryffondoresque, dit un jeune garçon aux lunettes rondes. Ne reste pas avec Servilus.
- Le Quidditch ne m'intéresse pas le moins du monde, Potter. Et ne l'appelle plus jamais comme ça. Autrement, ça se passera encore plus mal entre nous, répliqua une jeune fille aux longs cheveux roux.
- Rhooo ! Tu pourrais faire un petit effort quand même... Si je te propose de venir, c'est parce que j'ai envie d'être avec toi et de mieux te connaître tu sais, ajoute-il.

La jeune fille rousse sourit imperceptiblement et ses joues prirent une légère couleur rose. Elle salua le garçon d'un léger signe de tête et reprit la direction du château. C'était la deuxième fois qu'un garçon réussissait à la faire rougir.


Harry sourit à ce souvenir. C'était donc la première fois que son père avait fait un compliment à sa mère. Soudain, sa vision devint noire, montrant que le souvenir était terminé. Puis, une nouvelle scène pris forme.
La jeune fille rousse était assise à la bibliothèque en compagnie d'un Serpentard. Elle rangea ses affaires et se leva, disant au revoir à son ami. Elle avait vieilli de quelques années depuis le dernier souvenir. Elle croisa le groupe des Maraudeurs dans les couloirs. James s'approcha d'elle en lui souriant.

- Bonjour Lily ! Comment vas-tu en cette belle journée d'Halloween ? Lui lança-t-il.
- Potter. Je vais bien, merci de t'en soucier.
- Je voulais te conseiller quelque chose. Ce soir, au dessert, il y aura des tartes à la citrouille ou alors des fondants patacitrouille. Je te conseille le deuxième, c'est vraiment meilleur.
- Vous faîtes encore une mauvaise blague ? Les accusa-t-elle. Ça ne m'étonne pas de toi, Potter, ni de toi, Black. Peter, ça m'étonnes un peu plus, mais toi, Remus !
- Il faut bien que quelqu'un s'occupe de la potion, sinon, il y aurait des morts, sourit ce dernier, gêné.
- Tu suivras mon conseil, Lily ? Demanda James.
- Non. Je préfère la tarte à la citrouille.

Et elle s'en alla.

Le souvenir se modifia légèrement et Harry arriva directement au dîner. Plus précisément au moment du dessert. La jeune fille rousse se servit d'une part de tarte à la citrouille. Elle en prit une bouchée et attendit. Rien ne se passa. Elle regarda James en l'interrogeant du regard. Il prit un bout de parchemin et écrivit quelque chose dessus. Il lança un Wingardium Leviosa et le papier voleta jusqu'à la jeune fille. Elle le prit et le lut.

Je n'ai pas eu le cœur de gâcher cette si belle fête. Et je ne voulais pas voir de la tristesse sur ton si joli visage. Je suis désolé pour tout à l'heure, Lily.

James

Lily sourit, la joie apparaissant sur son visage. Elle venait de réussir à empêcher le grand James Potter de faire une blague. Elle avait réussi l'impossible.


La vision disparut une nouvelle fois. Harry était fier de sa mère et de qu'elle avait accompli, même si, au fond de lui, il aurait aimé savoir les effets de la potion. Cette fois, ce fut la salle commune des Gryffondors qui apparut devant ses yeux. Elle était vide et vu le ciel que l'on voyait depuis la fenêtre, il devait être très tard, ou alors très tôt.
La jeune fille rousse pleurait en tenant un oreiller contre elle. Elle était recroquevillée sur un canapé, James Potter à ses côtés.

- Je ne sais pas pourquoi il m'a dit ça, il n'était pas dans son état normal.
- Tu sais, Lily, tu devais intervenir. Tu es préfète et c'était ton rôle. Tu ne pouvais pas laisser Avery et Mulciber s'en prendre à ce pauvre garçon. Il y était aussi, ton accusation était fondée.
- C'est mon meilleur ami et il ne m'avait jamais parlé comme ça. Et il ne m'avait jamais traité de Sang-De-Bourbe.
- Oublie-le, Lily. C'est le mieux que tu puisses faire. Oublie Severus Rogue. Tu as d'autres amis qui tiennent à toi.
- Tu as raison, James, merci d'avoir été là pour m'écouter.
- Je suis préfet aussi, c'est mon rôle de venir sauver les demoiselles en détresse. Encore plus quand elles sont aussi jolies que toi, ajouta-t-il en rougissant.

Elle lui sourit et repartit dans son dortoir, un grand sourire aux lèvres.


Comme quoi, son père n'était pas un lâche comme le disait souvent Rogue. C'était lui, le méchant dans l'histoire. Tout redevint noir puis un nouveau décor se dessina. Le parc de Poudlard, au printemps. Quel magnifique paysage.
Les Maraudeurs étaient couchés tranquillement au pied d'un arbre. Avec eux se trouvaient deux jeunes filles de Gryffondor, donc une rousse. James Potter jouait avec son Vif d'Or. Les deux filles, Rémus et Peter lisaient des livres.

- Potter, veux-tu bien arrêter avec ce Vif d'Or s'il te plaît ? Il ne cesse de venir me gêner dans ma lecture et je n'avance pas, dit Lily, se retenant de hurler.

Son homologue préfet et préfet en chef lui sourit bêtement avant de déclarer d'un ton espiègle.

- Viens me le confisquer s'il t'embête tant que ça, se moqua-t-il, persuadé que sa camarade lèverait les yeux au ciel avant de reprendre sa lecture.

Sauf qu'elle ne fit pas ça. Elle se leva et se dirigea vers le jeune homme, les sourcils froncés. James se leva rapidement pour fuir avec son Vif d'Or. Elle le poursuivit dans une bonne partie du parc. Alors qu'elle l'avait rattrapé, elle plongea sur le Vif pour l'attraper et l'empêcher de l'énerver encore plus. James, surpris, eut un moment de recul et se prit les pieds dans une racine avant de tomber lamentablement. La jeune fille, surprise de cette chute, n'eut pas le temps de s'arrêter et tomba, quant à elle, sur le préfet en chef.

- Tu ne t'es pas fait mal, hein ? S'inquiéta le Gryffondor.
- Non, non, c'est bon, murmura-t-elle.

Elle le regarda dans les yeux.
Il la regarda dans les yeux.
Et ils 'embrassèrent.


Harry se sentit aspiré en arrière et se retrouva de nouveau sur le toit du Square Grimmaurd. Sirius était toujours à ses côtés. Il observait le ciel étoilé, le jour ne s'étant toujours pas levé.

- Tu as aimé ? Lui demanda-t-il.
- J'ai adoré, confirma Harry avec un grand sourire. C'était le plus beau cadeau que tu puisses me faire, ajouta-t-il.
- Heureux que ça t'ait fait plaisir. La pensine est à toi. Je l'ai obtenue grâce à Dumbledore. Comme ça, tu pourras regarder ce souvenir autant de fois que tu le veux.
Harry ne savait pas quoi dire. C'était trop. Beaucoup trop. Alors il lui dit la première chose qui lui vint à l'esprit :

- Joyeux Noël Patmol.
- Joyeux Noël Harry.