« Accio livres sur les Horcruxes ! » s'exclama Hermione.
La jeune fille abaissa sa baguette, s'éloigna de la fenêtre et s'assit sur son lit. Elle n'attendrait pas longtemps, juste pour être sûre qu'elle avait tout tenté. La fenêtre était toujours ouverte et elle attendait qu'avec un peu de chance, quelques livres passent par cette dernière. Dumbledore devait avoir lancé des sortilèges pour ne pas que des choses puissent être volées dans son bureau, mais maintenant qu'il était mort, peut-être que.. Une poignée de seconde plus tard, le miracle eut lieu : trois livres se posèrent doucement sur ses genoux.
Elle avait réussit ! Bon, elle n'avait peut-être pas vraiment le droit de faire ça, mais c'était nécessaire. Il leur fallait absolument des informations sur ces choses-là autre que la misérable phrase qu'elle avait trouvé dans l'introduction d'un livre de la bibliothèque : « De l'Horcruxe, la plus vile de toutes les inventions magiques, nous ne dirons mot ni n'enseignerons la pratique »*. Déjà, les noms des ouvrages étaient nettement plus effrayants. Elle prit celui qui se trouvait en haut de la pile : Secrets les plus sombres des forces du Mal. La jeune fille frissonna de dégoût en pensant que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom l'avait peut-être eu dans ses mains. Elle ouvrit le livre et commença la lecture.
Elle était seule dans le dortoir. Un bureau se trouvait pas loin de la porte et elle finit par s'y installer. Elle l'avait fait apparaître quelques mois plus tôt, pour commencer ses révisions au calme. Elle ne l'avait pourtant pas beaucoup utilisé, suite aux piaillements de ces voisines de dortoir. Mais aujourd'hui, elle pouvait l'utiliser à sa guise. Après un moment de lecture qui lui parut rapide, elle remarqua que certaines pages étaient plus nettes que d'autres, moins abîmées. Hermione prit sa baguette :
« Accio sac de cours ! »
Le sac vola jusqu'à elle. Elle en sortit rapidement quelques parchemins avant d'atteindre la trousse qu'elle recherchait. Elle l'ouvrit et en sortit la petite gomme rouge qu'elle avait acheté quelques années auparavant : un Révélateur. Avec soin, elle gomma les marges du livre pour voir apparaître une écriture fine et soignée qui commentait des passages du texte proposé. Un élève avec donc bien eu en possession ce livre. Il s'agissait peut-être de l'écriture de Voldemort ! Hermione frissonna une nouvelle fois en pensant à lui. Elle écarta le livre d'elle. Finalement, elle souffla avant de se dire qu'elle agissait bêtement.
Elle attira de nouveau l'ouvrage devant elle et continua à lire, faisant particulièrement attention aux écritures manuscrites. En tournant une page, elle posa le doigt sur un des mots qui s'illumina brièvement. La brune haussa un sourcil. Que venait-il de se passer ? Elle fit glisser sa main sur la page entière et une lumière vive l'éblouit. Curieusement, elle se sentit tomber avant de rouvrir les yeux difficilement. Elle n'était plus assise à son bureau, dans le dortoir des filles de Gryffondor. Elle n'avait plus le livre devant elle. En fait, elle était maintenant entourée de livres. Elle était dans une bibliothèque qu'elle reconnaissait comme étant celle de Poudlard. Les gens autour d'elle ne lui accordaient pas un regard. D'ailleurs, elle ne reconnaissait aucun d'entre eux.
Étrange.
Elle se leva et sortit de la pièce. La jeune fille arpenta les couloirs sans trouver un seul visage familier. Elle se sentait perdue dans cet univers qui lui semblait tellement réel mais pourtant elle se sentait exclue. Personne ne la regardait, comme si elle était invisible. Et ça lui fichait la frousse. Elle se décida finalement à essayer de parler à l'un des élèves présents. Évidemment, elle évita soigneusement les élèves de Serpentard et se dirigea vers une jeune élève de Serdaigle.
« Euh... Excuse-moi ! » dit Hermione.
La jeune fille l'ignora. La brune, n'en pouvant plus, hurla :
« Est-ce que quelqu'un me voit ici ? »
Toujours aucune réponse. Elle posa son dos contre un mur puis se laissa glisser le long de celui-ci. Assise par terre, elle tenta de comprendre ce qu'il se passait. Pour commencer, elle ne connaissait personne. Ensuite, personne ne la voyait, ne l'entendait ou ne lui adressait la parole. Au même moment, un garçon de Gryffondor courrait dans le couloir. Il s'approchait dangereusement d'elle et de sa jambe étendue par terre. Ce qui devait arriver n'arriva pas. Le pied du garçon traversa tout simplement le corps d'Hermione. Celle-ci retint un petit cri bien que cela ne soit pas nécessaire puisque personne ne l'entendait. Est-ce qu'elle était dans un souvenir ? Cela voulait dire qu'elle allait bientôt en ressortir, après tout, un souvenir, ça ne dure pas très longtemps ! Au fond d'elle, Hermione l'espérait de tout son cœur.
Sans entrain, elle finit par se lever du sol dur et froid des couloirs de Poudlard. Que pouvait-elle faire ? Se jeter de la tour d'Astronomie ? Mauvaise idée. Si jamais elle se trompait et que ce n'était pas un souvenir, ce serait trop bête de mourir ainsi. Elle repensa à Harry et Ron. Non, il ne fallait pas ! Il fallait qu'elle trouve un moyen de partir d'ici ! C'était obligatoire ! La deuxième option était de savoir où elle se trouvait réellement. Peut-être qu'elle trouverait des journaux, dans la Grande Salle. Déterminée, elle marchait rapidement dans les couloirs sombres. Elle connaissait le chemin par cœur et elle aurait pu le faire les yeux fermés. D'ailleurs, puisqu'elle ne pouvait pas faire du mal au gens, pourquoi ne pouvait-elle pas essayer ? Elle ferma les yeux et un petit sourire apparut sur ses lèvres. Elle avançait tranquillement, profitant de ce moment de tranquillité. Soudain, une main se plaqua contre sa bouche alors qu'elle était tirée en arrière. Elle eut juste le temps de voir qu'elle était emmené dans un placard à balais. À présent, il faisait noir alors qu'elle était toujours prisonnière de son assaillant.