Harry souffla la fumée de sa cigarette qui s’éleva paresseusement dans les airs. Il était assis contre le tronc du grand chêne dans le parc de Poudlard et il regardait à travers ses lunettes de soleil les rayons se refléter sur l’eau du grand lac. On était en mai et il faisait assez chaud. Cela devait bien faire une heure qu'Harry était là, enchainant cigarette sur cigarette. C'était son moment préféré quand il pouvait s’asseoir tranquillement au soleil avec un bon livre et ses cigarettes comme seule compagnie. Il aimait beaucoup la solitude ces derniers temps.
Sentant qu'il avait un peu chaud, il releva négligemment les manches de sa chemise blanche, détacha quelques boutons en haut pour que l'air passe sur son torse et ajusta son chapeau pour se protéger des rayons du soleil.
Son regard se perdit sur un groupe de garçons de deux ans plus jeune que lui qui jouaient au ballon de l’autre côté du lac. Ils étaient pieds nus et la plupart avaient posé leur maillot à cause de la chaleur. Harry profita du spectacle que leur corps en mouvement et transpirants lui offraient. Le temps où lui-même jouait au ballon avec ses copains était révolu depuis bien longtemps. Maintenant il était seul la plupart du temps dans un coin du parc ou en compagnie de Ron et d’Hermione, ses deux seuls vrais amis depuis le début de sa scolarité à Poudlard.
Il était huit heures du soir et le ciel prenait une teinte orangée quand Harry songea enfin à retourner au château pour dîner.
Sur le chemin, il passa devant des filles assises sur des bancs occupées à parler de garçons comme la majeure partie de leur temps. Certaines levèrent la tête sur son passage, lui faisant des sourires aguicheurs mais Harry n'y prêta aucune attention. Les filles se regardèrent, déçues. Il croisa également un groupe de garçons, constitué de Dean Thomas, Seamus Finnigan et Neville Londubat. Lorsqu’Harry passa devant eux, Seamus leva la tête et suivit des yeux le brun qui était plongé dans ses pensées. Il s’attarda quelque temps sur la démarche nonchalante et élégante du brun, ses bras se balançant le long de son corps svelte et finement musclé. Il contempla les longues et fines jambes qui bougeaient avec une grâce. Potter était inaccessible et mystérieux, pensa Seamus, et il faisait craquer la plupart des filles. Et des garçons.
Seamus secoua la tête, stoppant net la divagation de son esprit sur Potter et reprit sa conversation avec ses deux amis.
Il était attablé en compagnie de Ron et d'Hermione qui échangeait des banalités concernant les diverses rumeurs de l’école tandis qu’Harry était absorbé dans le dépiautage de son poulet. Lorsque celui-ci releva la tête et mit sa fourchette dans sa bouche, savourant la saveur de la viande, il croisa le regard vaniteux de Drago Malefoy qui était assis quelques tables plus loin. Ses yeux gris n'inspiraient que de l’aversion à Harry. Malefoy était quelqu’un de présomptueux qui débordait d’arrogance et qui méprisait tout le monde, même ses deux idiots d’amis. Harry exécrait Malefoy depuis que ce dernier le persécutait depuis le début de sa scolarité à Poudlard. Bien sur il avait essayé de riposter mais que pouvait-il faire contre quelqu'un comme Malefoy?
Harry secoua la tête, chassant ses réflexions de son esprit. Il n’avait pas envie de penser à Malefoy un dimanche soir alors qu’il était dégustait un si bon poulet.
- Non mais ce n’est pas vrai ! rugit Ron.
Harry reporta son attention sur le rouquin, dont le visage prenait la même couleur que ses cheveux flamboyants, qui paraissait dans tous ces états.
- Avec Dean ! Le traitre ! Je vais le massacrer celui-là !
- Ron, elle fait quand même ce qu’elle veut elle est grande, répliqua Hermione qui essayait clairement de calmer le jeu. Et puis ils vont très bien ensemble. Cela faisait longtemps qu'ils se tournaient autour ces deux-là.
Harry regardait ses deux amis sans rien comprendre. De quoi parlaient-ils ? Pourquoi Dean mettait-il Ron dans un état pareil ?
Il s’apprêtait à poser la question, lorsque Ron prononça ces paroles d’une voix remplie de rage :
- Harry putain tu pourrais réagir quand même ! Ma sœur sort avec Dean Thomas, ce n’est pas rien !
Harry manqua de s'étrangler. Dean et Ginny… C’était vraiment étrange…
Il comprit la colère de Ron car Ginny était comme une petite sœur pour lui aussi. Ils se connaissaient depuis cinq ans, tout comme Ron et Hermione. Il l’avait vue pour la première fois sur le quai de la gare alors qu’il s’apprêtait à monter dans le Poudlard Express pour sa première année. La jeune fille avait un an de moins que lui. Ils avaient fait connaissance durant toutes les vacances de Noel et de Pâques qu’Harry avait passées chez les Weasley.
Les Weasley… Harry aurait tellement voulu avoir une famille comme celle-ci. Il aurait tellement voulu avoir famille, tout simplement. Mais il y avait Tom. Tom. Tom…
Tom qui venait hanter Harry toutes les nuits. Pas un jour ne passait sans qu’Harry ne pense à lui. Il était là, tout le temps, dans le moindre de ses gestes, dans ses paroles, dans son cœur auquel il avait infligé une souffrance atroce. Il était omniprésent et ne le lâchait plus.
- Ca va, Harry ? s’enquit Hermione devant la mine sombre qu’affichait Harry.
- Oh heu oui... Je pensais juste a Dean et Ginny, répondit Harry d'une voix absente.
Le self commençait à se vider, lorsque les trois amis décidèrent de quitter eux aussi la salle pour aller dans ce que les élèves de Poudlard appelaient la Salle Commune. C’était une pièce très spacieuse où étaient disposés tables, chaises, fauteuils confortables, baby-foot, billard et toutes sortes de jeux, le tout dans une atmosphère chaleureuse et accueillante. C’était une sorte de foyer où tous les élèves pouvaient venir travailler et se détendre lorsqu’ils avaient une heure de libre dans leur emploi du temps, le soir ou le week-end. Il y régnait souvent un grand brouhaha mais les discussions étaient toujours animées et les rires fusaient en tout sens.
Les trois amis se dirigèrent vers un grand cercle d’élèves assis dans des fauteuils qui s’était formé autour d’une grande table basse où était disposé des dizaines de canettes de soda pour que tout le monde puisse se servir.
Chacun prit place et participa à la conversation. Tous sauf Harry, évidemment. C’était plutôt étrange mais le garçon n’était jamais à l’aise avec autant de gens autour de lui qui parlaient fort, criaient, riaient de façon exagérée pour se rendre intéressant et attirer l’attention. Il préférait rester dans sa bulle, son cocon, son monde qu’il s’était crée.
Soudainement, Harry se leva et quitta la pièce discrètement pour que personne ne le remarque. Évidemment, ce fut en vain car plusieurs paires d'yeux le suivirent, dévorant du regard sa silhouette qui se mouvait élégamment au rythme de ses pas.
Il traversa le hall et sortit dans le parc où il faisait désormais nuit. Il inspira un grand bol d’air frais et fit quelques pas pour de se dégourdir les jambes. Il sortit alors son paquet de cigarettes ainsi que son briquet de la poche de son jean et entreprit d’allumer sa cigarette.
Voilà un autre moment qu’appréciait Harry; sortir fumer dans le parc quand il faisait nuit pour pouvoir admirer la Lune, profiter de l’air frais et par-dessus tout : être seul.
Harry, qui laissait son esprit divaguer, sursauta dangereusement quand il entendit une voix à sa droite, toute proche de lui.
- Tu m’en passes une ?
Le brun se retourna brusquement pour voir qui venait l’importuner et fut stupéfié de découvrir Drago Malefoy. Plusieurs questions s’imposèrent alors dans l’esprit d’Harry. Depuis quand Drago sortait dans le parc à cette heure-là ? Depuis quand Drago fumait ? Et depuis quand Drago adressait-il la parole à Harry?
Ne voulant pas ouvrir les hostilités inutilement en assaillant Malefoy de questions, Harry offrit, à contre cœur, une cigarette à celui-ci et lui tendit son briquet. Putain, pensa-t-il, il était en train de payer une cigarette à une des personnes de Poudlard qu'il détestait le plus. Leurs doigts se touchèrent quand Harry lui donna une cigarette et celui-ci frémit de dégoût.
Malefoy alluma sa cigarette et tira nonchalamment une bouffée. Harry ne put s'empêcher de remarquer, bien malgré lui, que le blond était très élégant. Il le détailla ouvertement du regard sans être gêné par les yeux moqueurs de Malefoy sur lui. Il portait un costume gris avec une chemise blanche et une cravate verte. Ses vêtements respiraient le luxe.
- Belle soirée n’est-ce pas ? demanda Malefoy sur le ton de la conversation.
Harry inspira profondément. Il avait déjà donné une cigarette à Malefoy, il ne voulait pas rester là en plus à papoter gentiment avec lui. Il lui dit alors d’un ton chargé d’agressivité :
- Ecoute Malefoy, je suis venu ici pour échapper à tout ce beau monde et fumer tranquillement, alors dis moi ce…
- Parfait, moi aussi ! coupa le jeune blond d’un ton faussement enjoué, faisant preuve de son habituel mépris.
Harry souffla.
- Où sont tes deux amis ? questionna Harry, reniflant dédaigneusement à l’évocation sous-entendue de Crabbe et Goyle.
- Sûrement en train de comploter contre les premières années, répondit calmement le blond.
Harry laissa échapper un rire méprisant.
- Retourne donc les rejoindre et comploter avec eux, Malefoy. Ce n’est pas que je ne veux pas de toi ici mais cela y ressemble dangereusement.
- Hé doucement Potty, tu vas être tout rouge si tu t’énerves comme ça, railla Malefoy avec toute l'arrogance dont il était capable.
Harry sentit une vague d'agacement le submerger. Malefoy ne pouvait-il donc pas laisser les autres tranquilles et s’occuper de ses affaires de complots débiles avec ses deux idiots d'amis ?
- Dégage putain ! Tu ne m'aimes pas, je ne t'aime pas non plus alors pourquoi venir faire la conversation avec moi? s'emporta Harry.
- Et que vas-tu faire, Potter, si jamais je ne déguerpis pas ? demanda Malefoy sur un ton de défi, un rire hautain sortant de sa bouche de traître.
C’en fut trop pour Harry qui, fulminant de rage, asséna un coup de poing dans la mâchoire de Malefoy. Ce dernier recula à peine, ne tentant même pas de rendre la pareille à Harry. Après tout ce qu'il avait fait subir au brun, un simple coup de poing semblait une bien piètre vengeance.
Alors que la main d'Harry s'apprêtait à s'abattre de nouveau sur la mâchoire de Malefoy, celui-ci ci lui attrapa le poignet et le bloqua dans sa paume serrée. Il le regarda droit dans les yeux.
- C’est bon ? lui demanda-t-il, sa voix oscillant entre la moquerie et une certaine compréhension.
Il ne voulait pas être trop brusque. Il voyait bien que le garçon avait de la colère en lui, beaucoup de colère. Mais bon sang, pourquoi l'avait-il frappé comme un dément sans raison valable?
Harry tenta de se dégager de l’emprise du blond, se débattant comme un aliéné, mais celui-ci le tenait fermement.
- Fou moi la paix, Malefoy ! cria-t-il hargneusement.
Malefoy fut troublé. Harry paraissait si fragile par moment… Comme si un poids trop lourd pesait sur ses épaules depuis bien longtemps. Il desserra légèrement sa poigne et le brun en profita pour retirer vivement ses mains, se frottant les poignets.
- T’es vraiment pas doux, cracha-t-il.
- Hé Potty! s'exclama le plus grand. Tu veux que je te rappelle qui a frappé le premier?
- Pas la peine, marmonna Harry.
Il était un peu confus... Pourquoi avait-il perdu son sang froid, lui qui d'habitude était tellement maître de lui-même? Il se sentait ridicule de s'en être ainsi pris au blond. Il avait envie d’échapper à la compagnie de Malefoy, il avait envie de rentrer se coucher et de dormir. Dormir pour toujours. Pourquoi se sentait-il si désespérément faible ? Pourquoi pensait-il à Tom ?
- Potter, tu vas bien ? demanda Malefoy d’une voix où perçait une certaine inquiétude à peine discernable.
Il essayait de paraître détaché, de faire comme si Harry était le cadet de ses soucis mais il ne pouvait s’empêchait d’être troublé par le comportement du brun. Il était passé de l’agressivité à… à la peur.
- Quoi encore, Malefoy? Pourquoi tu me fixes comme ça?
- T’es tout blanc, Potter. T’es sur que ça va ?
Harry fut quelque peu déconcerté. Malefoy se souciait de son cas maintenant? Il reprit contenance et rétorqua d’une voix agressive et provocatrice :
- Malefoy, quand apprendras-tu enfin à t’occuper de tes affaires et laisser les autres tranquille ?
- Je crois bien que j'ai percé à jour le mystérieux Potter.
- Tais-toi Malefoy s'il te plait, j'en ai marre de t'entendre débiter des conneries.
Silence. Harry réfléchit. De quoi voulait parler Malefoy en disant qu'il l'avait percé à jour?
- Attends une seconde, reprit le brun, comment ça tu m'as "percé à jour"?
Il avait dessiné des guillemets dans les airs avec ses doigts et regardait Malefoy avec une curiosité évidente, de l'impatience dans le regard.
- Hé bien Potter, commença Malefoy, visiblement fier d'avoir piqué la curiosité d'Harry. Tu es toujours maitre de toi-même, à contrôler la moindre de tes émotions et de tes paroles. Tu ne laisses rien paraître. Tu as toujours cet air mystérieux et impénétrable qui fait craquer tout le monde. Et ce soir, j’ai vu la vraie personne qui se cachait sous ce masque de perfection et de sérénité.
- Mais ferme la, putain! cria Harry. Tu ne me connais pas, tu ne sais rien de moi alors maintenant, occupe-toi de tes affaires un peu tu veux bien ?
- Potter Potter Potter… dit-il en expirant tout l’air contenu dans ses poumons, un air faussement désespéré sur son visage pâle. Pourquoi tant d’agressivité ?
- Fous moi la paix! Il faut que je te le dise comment pour que l’info parvienne à ton cerveau minable de traitre?
Une ombre passa sur le visage de Draco Malefoy. Son ego avait été touché.
- Ah, c'est donc comme ça que tu me perçois? Comme un idiot, un minable et un traitre ?
- Oui, c'est ce que tout le monde pense de toi. Et tu as oublié que tu étais présomptueux et que tu débordais d’arrogance et de mépris pour les gens qui ne sont pas à ta hauteur.
- Je ne suis pas arrogant et méprisant. C’est faux.
Il parlait à voix basse. Il avait l’air blessé.
- Pas besoin de faire cet air de chien battu, repris Harry sèchement. Cela te sied très mal, Malefoy. Tu m’avais habitué à plus de répondant les précédentes fois.
- Ce n’est pas ce que je suis.
- Ah bon, et qui es-tu alors ? Je suis curieux de savoir.
Sa voix était sèche et ses paroles claquaient comme un fouet dans la nuit paisible qui s’entendait autour d’eux. Harry ne voulait pas s’attendrir devant la comédie jouée par Malefoy. Ce garçon était un affabulateur et il n’allait pas rentrer dans son jeu. La colère et le dégoût faisaient bouillir furieusement ses entrailles.
- Ce n’est pas ce que je suis, répéta Malefoy d’une voix faible.
- Ok, tu sais quoi? Je n'en ai strictement rien à foutre de ce que tu es de toute façon. Je préfère ne pas le savoir. Tu n'en vaux pas la peine.
- Ta gueule Potter ! hurla Malefoy, visiblement hors de lui devant toutes les provocations ouvertes d’Harry.
- Ah ! Je te retrouve enfin ! répliqua Harry, moqueur.
- Tu ne me connais pas Potter.
Le blond redressa la tête et planta son regard dans celui d’Harry. Ses yeux brillaient et Harry crut discerner une lueur menaçante.
- Et j’en suis pleinement satisfait, rétorqua sarcastiquement Harry. Je n’ai pas envie de connaître un garçon qui passe son temps à critiquer et mépriser mes amis. J’en ai assez de tes coups bas à répétitions.
- Mes coups bas ? Qu’ai-je fais, Potter ? Je me suis moqué de ton rouquin d'ami, j'ai rigolé en voyant miss-je-sais-tout lever la main une cinquantaine de fois par heure ? Oui, et alors qu'y a-t-il de méchant là-dedans?
- Ce qu'il y a de méchant? répéta Harry de plus en plus hors de lui. Effectivement ce n'est pas "méchant", ce n'est pas les plaisanteries débiles d'un Malefoy qui vont nous arrêter de vivre Ron, Hermione, moi et tous les autres. Mais, tu vois, tu nous fais pitié, Malefoy. Tu n'as aucun ami, aucune attache, aucune raison de vivre. Tu es là constamment à critiquer à tort et à travers sans connaitre les gens et le monde qui t'entoure, tout ça parce que ton père est blindé de fric et que tu te crois important. Mais regarde bien, qui tient réellement à toi? Qui viendrait te sauver la mise si tu étais dans le pétrin? Personne. Tu es tout seul, Malefoy. Même Crabbe et Goyle ne sont avec toi que parce que tu es le fils du grand Lucius Malefoy et qu'ils veulent bien se faire voir auprès de lui. C’est tout. Tu n’as rien. Tu es seul et tu vas pourrir dans ton arrogance. Et ce sera bien fait pour toi.
Harry s'arrêta, reprenant sa respiration. Il avait débité tous ces reproches d'un seul coup, vidant son sac. Et cela lui avait fait du bien. Il regarda Malefoy et ce qu'il vit lui fit mal au coeur, il était obligé de l'avouer. Le blond le regardait, une immense tristesse dans le regard.
Harry comprit qu'il était allé trop loin. Il détestait blesser les gens, même s'il ne les aimait pas. Mais putain, pensa-t-il, Malefoy le mérite non? Après tout ce qu'il avait fait, c'était juste de lui dire ses quatre vérités?
Harry se sentit mal à l'aise quand un silence s'abattit sur les deux garçons qui ne savaient plus quoi dire.
Harry se tourna finalement en direction du château, bien décidé à aller se coucher car il devait déjà être assez tard. Mais, se dit-il, il devrait peut-être dire quelque à Malefoy avant de partir? Histoire de s'excuser un peu. Il avait vraiment des remords quand il blessait quelqu'un. Et puis, après tout, c'était entièrement la faute du blond. Harry n'avait rien fait de mal, à part dire tout haut ce que les autres pensaient tout bas. Il n’allait pas avoir mauvaise conscience alors qu’il n’avait fait que dire la vérité.
Il regagna donc le château, sans un mot pour Malefoy. Il gravit les cinq marche du perron de Poudlard, traversa le hall, monta les grands escaliers de marbre et regagna sa chambre.
Il s'enferma à clé et s'appuya contre la contre la porte en soufflant. Lui qui était sortit pour passer une soirée tranquille dehors...
Il se déshabilla et prit une douche brûlante sans cesser de penser au visage triste de Malefoy. Pourquoi semblait-il si touché par les paroles d'Harry? Comment aurait-il pu imaginer que tout le monde l'aimait alors qu'il ne cessait d'être hautain et arrogant? Décidément ce garçon n'était pas logique.
Il sortit de la douche après dix bonnes minutes, ses pieds et ses mains rouges à cause de l’eau chaude.
Harry enfila un caleçon large et confortable et se glissa dans son lit. Avant de sombrer dans le sommeil, il repensa encore à sa discussion des plus houleuses avec Drago Malefoy. Le garçon ne devait visiblement pas avoir l’habitude des reproches. Ses parents devaient sans aucun doute le surprotéger. Il n'était sûrement qu'une coquille vide sans rien d’autre que du fric à foison. Ou peut-être y avait-il autre chose qui expliquait ce comportement présomptueux…
Harry s’endormit finalement, ses pensées contradictoires se battant dans son esprit embrumé par le sommeil.