Louis Weasley n'aimait vraiment pas Teddy Lupin.
Non, même plus, Louis Weasley détestait Teddy Lupin.
Pourtant, il n'était pas méchant. Au contraire, l'ancien Poufsouffle avait toujours le sourire aux lèvres, toujours une anecdote rigolote à raconter et il était fichtrement beau garçon. Alors quoi, était-ce parce qu'il était stupide ? Non, même pas, le jeune homme était dans les premiers de sa promotion, avait été nommé Préfet-En-Chef et était désormais étudiant en Médicomagie. Et il ne cachait pas non plus une personnalité diabolique sous ses airs angéliques, pas plus qu'il ne martyrisait Louis en secret.
Non, décidément, Teddy Lupin était parfait sous tous les abords.
Et c'était justement pour ça que Louis le détestait.
Parce qu'il était parfait. Et les personnes parfaites attiraient tout le monde, c'était bien connu. Et les deux sœurs du garçon ne faisaient pas exception. Oh, même si personne ne l'avait remarqué, Louis, lui, avait comprit. Ce n'était pas parce qu'il était un gamin qu'il était stupide, comme Victoire semblait le croire. Il l'avait bien remarqué ce petit jeu entre eux, elle qui se fait belle quand maman annonce que Teddy vient manger à la maison aujourd'hui, lui qui n'arrête pas de se passer la main dans les cheveux en sa présence, avec ces sourire qui dégoûtent Louis. Et puis, si ça ne suffit pas, il y a ces fois où ils descendent sur la plage, en prétextant parler entre grands et que les parents ils ne se doutent de rien, parce que, par la barbe de Merlin, ils sont presque cousins ! Presque. Presque. On oublie tout le temps cette nuance, qui fait qu'il n'est pas totalement son cousin non plus.
Teddy Lupin lui avait volé sa plus grande sœur.
Et puis il y avait Dominique. Dominique qui ne voyait rien, Dominique qui était trop aveugle, qui, ouais, Dominique était parfois trop stupide. Dominique qui ne comprenait pas que quand Teddy clamait haut et fort qu'il préférait sa compagnie à celle de Victoire qui était juste à côté, c'était pas parce que c'était vrai, c'était pour taquiner sa chérie et la rendre jalouse. Dominique qui n'avait que son nom à la bouche. Teddy, Teddy, Teddy. Teddy toujours. Il s'était senti blessé. Et puis, avec son entrée à Poudlard, ça s'était empiré. Elle parlait de choses qu'il ne comprenait pas. Que lui, l'autre, l'intrus, comprenait, et ils rigolaient ensemble. Et Louis serrait les poings, en silence. Parce que sa sœur n'était plus qu'à lui, qu'elle avait un autre monde, qu'elle ne dépendait pas de lui comme lui dépendait d'elle. Elle ne comprenait pas.
Et Teddy, encore, toujours, qui lui adresse ce grand sourire, qui lui demande comment ça va Louis, ça fait longtemps qu'on s'est pas vu quand même, t'as bien grandi. Et puis Louis reste silencieux, parce qu'il sait très bien que Teddy il s'en fiche de comment il va, qu'il ne lui trouve aucun intérêt, qu'il ne lui parle que parce qu'il est de la famille, le petit frère de ses deux conquêtes et que franchement, ce n'était qu'un gamin sans intérêt. Il en était certain Louis.
Il ne supportait pas de voir à quel point Dominique idolâtrait Teddy. Il ne supportait pas de voir que Teddy, lui, il se moquait bien de Dominique, que lui préférait Victoire qui était beaucoup plus femme. Il ne supportait pas de voir que Dominique, elle allait avoir le cœur brisé. Alors Louis, il déteste Teddy. Parce qu'il va briser sa sœur, qu'un jour peut-être il brisera l'autre, et que pourtant il continuera à faire partie de la famille et à sourire.
Et Louis il tentait de se raccrocher du mieux qu'il pouvait à Dominique, parce que Dominique, elle était tout pour lui. Son monde, son univers, le soleil autour duquel il gravitait. Ses semaines d'absence lui brisait le cœur et ses lettres n'étaient pas assez nombreuses, pas assez consistantes. Pas assez Dominique. Désormais il était tout seul à la maison, avec papa et maman qui faisaient du mieux pour qu'il ne s'ennuie pas. Louis ne s'ennuyait pas, mais Louis souffrait, terriblement. Il était seul. Seul seul seul seul seul seul seul seul seul seul seul seul seul. Ce mot le hantait.
Tout le monde préférait Teddy à Louis.
Même Victoire.
Même Dominique.
Surtout Dominique.
Alors Louis, il regarde tristement ses chaussettes bleues clair avec des nuages dessus. Ses plus jolies chaussettes. Il les fourra dans ses poches tout en essuyant les larmes qui montaient à ses yeux.
Les chaussettes de Teddy, elles étaient tellement mieux que celles de Louis.