Contraintes : - De 21 à 4h du matin, un thème sera lancé toutes les heures.
- Vous aurez donc une heure, et pas une minute de plus, pour écrire un One Shot sur ce thème !
Je ne modifie que les fautes d'orthographes, de frappes, de langue, de mise en page ou les répétitions vraiment flagrantes. Du moins j'essaye, mais la tentation de rajouter un mot ou une phrase se montre parfois la plus forte.
Je tiens à préciser, pour ceux qui n'avaient pas remarqué, que le titre est une référence à une chanson des Beatles parce que oui, même s'ils étaient séparés depuis déjà un long, très long moment lorsque je suis née, je fais partie de celles qui bavent encore devant eux.
Bonne lecture, avec, évidemment, Love me do -The Beatles.
Thème de 21h : Lointain(e).
La pièce était déserte, tout le monde était allé se coucher. Les amies de la jeune fille étaient restées assez tard mais avaient fini par monter dans leur dortoir quand Evy leur avait assuré que ça ne lui posait aucun problème. La grande horloge en bois adossée contre l'un des murs tapissé indiquait deux heures du matin.
Une porte s'ouvrit et quelqu'un descendit l'un des escaliers. Un jeune homme pénétra dans la pièce. Il se dirigea vers le canapé qui faisait face au feu et s'y laissa tomber avec un soupir. Il y avait bien deux heures qu'il s'évertuait à dormir, sans succès. Il perdit son regard dans les braises encore fumantes et fronça les sourcils. A cette heure, le feu était habituellement éteint depuis un moment déjà. Il remarqua alors les cahiers et les livres laissés ouverts sur la table basse. Quelqu'un devait les avoir oubliés là. Il se pencha en avant et lut l'un des parchemins. C'était un devoir de métamorphose. Et cette écriture lui disait quelque chose, il l'avait déjà vu quelque part... Curieux, il s'intéressa de plus près aux affaires et chercha de quoi identifier leur propriétaire. Entre les pages d'un manuel de Sortilège, il trouva un petit bout de papier recouvert de deux jolies écritures. Il l'approcha de son visage et plissa les yeux. Il finit par attraper sa baguette, rangée dans une poche de son pyjama et murmura :
« Lumos. »
La petite lueur se répandit autour de lui et il pu lire :
« Je ne comprends pas pourquoi il se comporte comme ça.
- Comment comme ça ?
- Pourquoi est-ce qu'il m'ignore ?
- Je ne sais pas. Peut-être qu'il a murit.
- Peut-être.
- Ce jour est un miracle pour l'humanité !
- Sans commentaire.
- Pourquoi ça t'intéresse, d'ailleurs ? »
Le reste de la conversation devait se trouver sur un autre bout de cahier arraché parce qu'elle n'allait pas plus loin ici. Mais cela lui avait amplement suffi pour identifier les protagonistes. La première était Lily, et la deuxième était l'une de ses amies. Mais laquelle ?
Un petit bruit lui fit tourner la tête et il sursauta. Il n'était pas seul dans la pièce. Lentement, il se leva et s'approcha de la silhouette immobile. Il s'arrêta à quelques pas de distance. C'était une jeune élève de son année, et pas n'importe laquelle. Keil. Il hésita, jeta un regard vers son dortoir. Rester dans la salle commune alors qu'elle dormait le gênait. Il avait l'impression de violer son intimité. D'un autre coté, il n'avait aucune envie de trainer dans son lit sans parvenir à fermer l’oeil. Et il ne pouvait pas non plus la réveiller.
Avant d'avoir consciemment prit une décision, il fit un pas en avant. Puis un autre. Il ne savait pas du tout ce qu'il était en train de fabriquer, mais son coeur battait soudainement plus vite qu'il n'aurait du. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait n'importe quoi en présence de la jeune fille, autant lui que son coeur.
Arrivé tout près d'elle, il s'arrêta. Ses longs cheveux bruns éparpillés sur son visage et ses épaules devaient la chatouiller car elle frissonna et, inconsciemment, chassa une mèche d'un geste de la main. Sans réfléchir, il tendit le bras. Mais juste avant d'effleurer sa joue, il se ravisa. Il resta plusieurs secondes ainsi, la main en l'air, à quelques millimètres de son visage.
Qu'était-il en train de faire, exactement ? Il ne pouvait pas agir ainsi. Il ne pouvait pas se disputer avec elle la journée et crier haut et fort qu'il ne la supportait pas, pour ensuite l'observer la nuit, remettre ses cheveux en place et laisser son coeur battre ainsi la chamade dès qu'il la voyait. Ce n'était pas correcte.
Lentement, il fit un pas en arrière. Puis deux. Et s'arrêta à nouveau. Il détestait s'éloigner ainsi d'elle. Mais que pouvait-il faire d'autre ? Avec un soupir, il s'empressa de tourner les talons et d'aller s'avachir à la place qu'il avait quitté quelques minutes auparavant. Il s'efforça d'ignorer ses affaires personnelles toujours étalées devant lui, et particulièrement le tas de petites notes qu'il savait être des conversations avec ses amies. Il poussa un soupir désespéré. Il ne comprenait pas du tout ce qui était en train de lui arriver.
La seule chose qu'il savait c'était que, lorsqu'il tournait malencontreusement la tête vers la silhouette endormie sur le bord de la fenêtre, et qu'il voyait ses cheveux retomber devant ses yeux, il la trouvait incroyablement lointaine. Et ça, son coeur n'avait pas l'air de l'apprécier.
Je pense que j'aurai sans doute pu développer un peu plus le passage, je trouve qu'il va un peu vite. Mais je préfère le laisser tel que je l'ai écris pendant la Nuit. Verdict ?