Pour l'instant, je n'ai que ma participation à ma toute première nuit du 26 juin. J'espère qu'il y en aura beaucoup d'autres !
Règles : De 21 à 4h du matin, un thème sera lancé toutes les heures. Vous aurez donc une heure, et pas une minute de plus, pour écrire un One Shot sur ce thème !
Thème : Lointain(e)
En fait, c’est un peu elle qui me fait continuer. Sans elle, je perdrais la tête, peut-être même que je me tuerais, qui sait ? Oui, je me laisserais mourir de faim, sans doute.
Mais elle est là.
Alors je répète : « Harry … Harry … », et je ris avec elle. Je me concentre sur elle, sur elle seulement, je fais abstraction de tout le reste. Les Détraqueurs ne pourront pas me l’enlever, celle-là, oh non …
Mais elle si loin … Si loin. Il y longtemps, très longtemps, si longtemps que je ne peux même pas dire combien d’années cela fait, je pouvais presque la toucher. Non, je pouvais la toucher, elle était palpable, bien réelle, et quand j’y pensais, il y avait ce sentiment qui me réchauffait des pieds à la tête, comment il s’appelle, déjà ?
Oh, et puis qu’importe, je ne sortirais jamais d’ici, autant lâcher prise, au revoir, petite lueur …
Le noir me dévore. Les Détraqueurs en veulent à mon âme, les prisonniers de la cellule d’à côté à mon esprit. Je les entends hurler, parfois, et c’est si déchirant que je les plains. Et puis je me souviens que, eux, ils ont vraiment commis des choses horribles, alors je me dis « bien fait ». Mais c’est entêtant, quand même, ce bruit, j’ai l’impression que ces cris font écho à ma douleur.
Est-ce que c’est moi, qui hurle ? Oui. Non. Oui. Parfois, c’est moi qui est loin de mon corps, je m’en détache, j’essaye de rejoindre le rêve qui me fait tenir. Ça ne marche jamais. A chaque fois, il y a un Détraqueur qui passe et qui m’aspire vers mon corps, mon désespoir, ma souffrance et ma misère.
Est-ce que je deviens fou ? Peut-être. Finalement, qu’est-ce que ça peut faire ?
Allez, reviens, espoir, je t’en supplie ! Elle a disparu, la lueur, elle a été bouffée par un Détraqueur.
Je me concentre, pour la faire revenir. A chaque fois que j’arrive à la rappeler, elle est un peu plus loin et j’ai peur qu’un jour, elle s’éteigne à jamais.
Un Détraqueur repasse, encore, décidément ils m’en veulent aujourd’hui !
James. Je le revois, étalé, froid, le visage sérieux. Il n’était jamais sérieux, lui, pourquoi est-ce qu’il est tout grave et glacial maintenant ? JAMES ! REVIENS ! Ca fait si mal, sans toi James, la vie est sans couleur.
James, tu as laissé ton fils, James. Harry, tu te souviens, James ? Il était adorable, ce gosse.
Oh, elle est là, elle est revenue, la lueur d’espoir. Elle est encore lointaine, presque si éloignée que je ne l’aperçois pas, mais elle est là.
« Harry … Harry Potter … ». Et je ris.
Harry, c’est qui déjà ? Je m’embrouille, avec toute cette souffrance, et tous ces souvenirs terribles qui m’assaillent, j’étouffe, que ça cesse, ça fait trop mal !
Cornedrue, il est mort. Il est parti, ton meilleur ami, ton compagnon, celui qui t’as accepté tout entier, tu ne le reverras jamais. J’ai mal. Il a été tué par ta faute.
Soudain, c’est comme si quelqu’un avait déchiré un voile qui embrumait mon esprit. C’est Queudver. Queudver l’a livré, c’est lui qui est responsable de la mort de Cornedrue. La haine m’emplit, elle m’éclaircit les pensées, le nom résonne à mes oreilles et me donne la force de me transformer en chien. Je retrousse mes babines et je montre les crocs.
Finalement, l’espoir était bien trop loin, mais la vengeance, elle, est tout près.