Luna
Luna descend joyeusement la rue menant au Chaudron Baveur, Londres. Ses boucles d'oreilles se balancent de chaque coté de sa tête, ses cheveux ondulent sur ses épaules. Elle est heureuse. Sur le trottoir les passants la dévisage. Peut-être est-ce dû à ses boucles d'oreilles en forme de radis, ou son collier de bouchon de bierraubeurre, elle ne sait pas. Elle leurs sourit .Elle n'y accorde pas tellement d'importance. Déjà, a Poudlard tout le monde se retournait sur son passage. Elle a l'habitude maintenant . Et puis Luna s'en fiche un peu de l'avis des autres. Elle rêve.
Luna. Même son prénom affiche sa différence . Tout droit venu des étoiles, tout droit sorti d'un autre monde, incomprehenssible au yeux des hommes. Un monde fait de rêve, d'imagination à l'état pure. Un monde que l'on ne rejoint que la nuit, lors de ces heures, où notre cerveau produit les plus belles choses jamais connues , les songes. Ces heures où alors, tout peut exister.
Luna a toujours été quelqu'un de solitaire. Petite, son père lui assurait que c'était son bonheur qui faisait fuir les autres, parce qu'ils étaient jaloux. Luna n'a jamais été malheureuse. Triste, oui, parfois. Quand sa mère est morte, ou quand elle a rejoint Mr Olivander dans ce cachot si sombre . Triste aussi quand Dobbie est mort pour les sauver, et plus tard quand elle a compris l'étendu des victimes de la guerre. Mais Luna ne peut pas être malheureuse . Comment peut-on être malheureuse quand on sait rêver ?
Maintenant, son père est mort et Luna a compris depuis longtemps. Ce n'est pas son bonheur qui fait fuir les autres, c'est sa différence. Ils ne la comprennent pas et cela leur fait peur.
Ce n'est pas grave. Luna n'as pas besoin des autres pour être heureuse. Elle vole, bien loin des gens et de leurs problèmes. Et elle sourit. Parce que elle, elle comprend bien mieux que tout le monde , mais elle ne le dit pas . Après tout personne ne lui demande jamais. Par exemple, s'il l'avait voulu, elle aurait pu expliquer à l'homme là-bas qu'il n'a pas à s'inquiéter, que sa femme, a coté de lui, l'aime vraiment ; Luna l'a vu dans ses yeux. Mais elle sait bien que l'homme n'aimera pas cela, alors elle se tait.
Elle n'as pas de don spécial pour comprendre les gens Luna, elle n'as pas jeté de sort. Non, elle sait juste regarder. Tout parle a qui sait lire,voir et écouter. D'ailleurs ça lui a bien été utile pendant la guerre. Elle seule pouvait prévoir les réactions des Carrow, elles étaient inscrites sur leurs visages, mais personne ne savait les décrypter.
La guerre. Luna en garde des souvenirs mitigés, des grandes joies pour chaque victoire arrachée, des grandes tristesses à chaque défaite. Mais surtout elle en garde une conviction : que la guerre est finie mais que le combat n'est pas terminé.Car Luna, au cœur de cet enfer, était une des seules qui comprenait encore pourquoi elle se battait. Pas par vengeance, par haine. Non. Luna se battait pour le droit de rêver, pour la tolérance, pour la liberté. Elle ne se battait pas pour les mots, mais pour ceux qui les prononçaient. Pour qu'ils en aient toujours le droit. Et si elle s'est battue Luna, c'est aussi grâce des gens qui lui en on donné la force. Car de cette guerre Luna a tiré une leçon : Si la solitude n'a rien de déplaisant, il est une vraie force d'avoir des gens sur qui compter.
Mais aujourd'hui, tout cela est passé et aujourd'hui Luna est heureuse, vraiment heureuse.
Elle revient de la maternité, ou Ginny a accouchée pour la troisième fois. Elle a vu sa petite fille. Lily Luna Potter. Comme un hommage.
Comme si en lui donnant ce prénom, tout droit sorti des étoiles, elle reconnaissait la véritable victoire de Luna. Le droit de rêver.
Et sur le faire-part qu'elle lui a remis, Ginny a écrit, avec Harry :
« Pour les Ronflax cornus, les Sombrals, les Enormus a babille, et le rêve, merci. Juste d'etre celle que tu es. »
En quittant le Londres moldu, Luna sourit et serre la carte sur sa poitrine.