Victoire
Victoire. Un nom, un fardeau. Un fantôme. La première de la « next-gen' », le symbole du renouveau. Porteuse d'un prénom qui pour elle ne signifie rien, mais qui pour les autres compte un peu trop. un prénom qui a décidé de toute sa vie et qui était bien trop lourd pour de frêles épaules d'enfant. Quand les gens la regarde, ils imaginent à travers elle tous les morts, tous les blessés, et le soleil sur un monde meilleur. Personne n'arrivait vraiment à voir juste cette petite fille, au couettes blondes et au yeux bleus. Pour eux, elle est la tristesse et l'espoir, mais pas Victoire.
Trop tôt, Vic a compris qu'elle ne pourrait pas être comme les autres enfants. Qu'elle devrait être parfaite, pour honorer son nom. Alors elle a essayé, de toute ses forces d’être comme ils le voulaient, comme eux la voyaient. A cinq ans déjà, elle passait son temps à apprendre au lieu de jouer, elle ne salissait jamais ses robes, et Fleur en était fière. Elle était victoire-parfaite.
Vic, elle a vu naître ses cousins. Elle a compris les erreurs des adultes, bien avant eux, elle les a vus se reproduire, encore et encore, mais elle n'a rien dit. Parce que quand on est parfaite, il faut juste sourire, et ne rien montrer.
James, Fred, Albus, Molly, Rose*, LiLy, Hugo, Louis*. Tous des enfants qui, malgré leurs noms , ne feront jamais revivre les disparus. Tous affublés de patronyme qui ne leurs appartienent pas, comme un essai vain de réécrire le passé.
Petit à petit, Vic a grandit . Elle est allée à l’école, elle a eu les meilleurs notes, et elle s'est faite détesté par les autres. Trop différente, trop sage. Trop parfaite. À 11 ans, Victoire est rentrée à Poudlard, chez les Gryffondor, comme tous ses cousins après elle. Papa et Maman étaient fiers, elle ne les a pas déçus. Préfète, puis préfète-en-chef et toujours d’excellentes notes, elle a réussi tous ses examens avec brio. Victoire a continué d’être parfaite.
Et aujourd’hui, sortit de Poudlard depuis un mois à peine, tout s’effondre. Pour la première fois de sa vie, Victoire a osé lever la voix. Elle a maudit le monde et ses parents de l'avoir fabriqué, modelé comme un pantin. Elle a hurlé, elle a pleuré et elle est partie. Devant tout le monde, Victoire-parfaite a volé en éclat.
En grandissant Victoire avait compris. Elle avait remarqué au fil des ans qu'a travers elle, les professeurs de Poudlard ne voyaient que ses parents, héros sacrés. Elle avait constaté que même sa date de naissance ne lui appartenait pas, souvenir, d'un autre temps qui ne lui rappelait rien. Enfin, elle s’était aperçu qu’au yeux des autres , elle n’existait pas .Maintenant, il ne reste qu'une petite fille fragile et abîmée par la vie, et qui sanglote depuis deux heures sur mon oreiller, cachée dans ma chambre d’étudiant. Et moi Teddy Lupin, en la serrant dans mes bras, j'essaie de recoller les morceaux de son être brisé, en maudissant les adultes trop aveugles.
Aujourd’hui la machine est cassé, Victoire est partit et son enfance volée se répand dans ma chambre.