Contraintes : - De 21 à 4h du matin, un thème sera lancé toutes les heures.
- Vous aurez donc une heure, et pas une minute de plus, pour écrire un One Shot sur ce thème !
Je ne modifie que les fautes d'orthographes, de frappes, de langue et de mise en page ou les répétitions vraiment flagrantes. Du moins j'essaye, mais la tentation de rajouter un mot ou une phrase se montre parfois la plus forte.
L'image du résumé vient du topic Take a picture. Un grand merci à Ielena pour m'avoir laissé l'utiliser !
Thème de 21h : Disparue.
Il lui arrivait régulièrement que son sommeil soit troublé, dernièrement. Dans quelques jours, cela ferait un an que son père avait été retrouvé mort.
Heureusement, sa soeur était toujours auprès d'elle lorsqu'elle se réveillait, et elle comprenait sans avoir à poser la moindre question. Les yeux encore lourds de fatigue, Lula tendit le bras de l'autre côté du lit pour chercher le réconfort de Kate. Mais sa main ne rencontra que les draps froissés. Et froid.
Se frottant les yeux d’un geste du bras, Lula se redressa tant bien que mal au milieu des couvertures. A côté d'elle, il n'y avait personne. Lula sentit le rythme de son coeur s’accélérer dans sa poitrine. Où était-elle ? Où était sa soeur ?
Rapidement, la petite se laissa glisser du matelas et enfouit ses pieds dans les chaussons qui l'attendaient. Puis elle s'empara de la bougie à moitié fondue qui reposait sur sa table de chevet, l'attrapant par la coupole sur laquelle elle était fixée, et ouvrit silencieusement la porte.
Celle-ci grinça à peine sur ses gonds et Lula ne prit pas la peine de la refermer derrière elle. Elle savait qu'elle ferait beaucoup plus de bruit dans l'autre sens.
A présent, il lui fallait quelque chose pour allumer cette bougie. Elle savait que des torches brûlaient parfois dans la maison, même aux heures les plus tardives. Son père disait que ça lui rappelait Poudlard. Et sa mère s'amusait toujours, après toutes ces années, de vivre dans un monde qui ressemblait à celui de ses romans. Seulement ce soir-là, Lula aurait bien eu besoin qu'elle garde quelques-unes de ses habitudes de Moldue.
Elle n'aimait pas trop le noir, mais elle aimait encore moins rester seule dans sa grande chambre. Elle prit donc son courage à deux mains et descendit les escaliers aussi vite que ses petites jambes le lui permettaient, aidée par les rayons de lumière que les rideaux à demi ouvert laissaient passer.
Il n'y avait plus de torches allumées dans le salon. Cependant, dans la cheminée, un feu brûlait encore. Lula s'approcha rapidement de l'âtre et tendit doucement sa bougie vers les flammes. Une fois qu'elle fut parée de lumière, elle décida qu'il était temps de partir à la recherche de la disparue.
Lula avait quelques idées quant à l'endroit où sa soeur pourrait se trouver. Elle commença par vérifier un des arbres de leur modeste jardin. Personne. Grelottante dans sa fine chemise de nuit, elle prit donc la direction de la cuisine. Pas celle du premier étage, qui leur servait actuellement, mais celle qui se trouvait en bas, et à laquelle on accédait par un vieil escalier en bois.
Son père lui avait un jour expliqué que cette maison, avant d'être la leur, avait appartenu à leurs ancêtres. Cela remontait à une bonne dizaine de générations, voire plus. Mais leur famille avait un jour appartenu à une petite bourgeoisie qui avait été, pendant un très court laps de temps, de sang-pure. Très vite, les enfants, trois filles, avaient quitté le foyer et fuient leurs parents pour épouser l'homme qu'elles aimaient. Or, aucune d'elles n'étaient tombées sous le charme d'un autre sang-pur. Leurs parents étant tous deux enfants uniques, la lignée qu'ils avaient tenté de créer avait bien vite disparue. Aujourd'hui, il n'y avait personne parmi les Sorciers pour se rappeler leur nom et leur brève et relative gloire passée.
Cependant, il restait encore des traces de ces ancêtres, et la maison était l'une d'elles. Lula descendait, du côté de son père, de la fille cadette de cette fratrie, qui avait épousé un né-moldu.
Mais sa soeur ne se trouvait pas non plus dans la cuisine où avaient un jour travaillé quelques Elfes de Maison.
Il ne restait plus que deux possibilités. Rapidement, Lula remonta au premier étage et emprunta l'escalier à moitié caché par une vieille tapisserie que sa mère admirait, représentant les trois fugueuses qui la fascinaient.
Elle déboucha sur un deuxième étage abandonné, laissé en piteux état. Lula avait toujours aimé venir ici. Dans la chambre à coucher se trouvait encore le vieux lit de la Maîtresse de Maison, et même quelques flacons que personne n'avait jugé bon de déplacer. Les tapis étaient si vieux qu'ils semblaient incrustés dans le sol. Les tentures étaient trouées et une telle couche de poussière les recouvrait qu'il était dur d'apercevoir le motif qui se cachait en dessous.
Si elle pouvait passer des heures ici, la cachette de Kate, elle, était autre part. Le plus prudemment du monde, Lula ouvrit la porte qui dissimulait les escaliers qui menaient au grenier. Il faisait plus chaud dans cette pièce que n’importe où ailleurs dans la maison.
Mais Kate n'était toujours pas là. Lula sentit son coeur s'affoler sous le coup de la panique. Il n'y avait plus qu'une seule option, et si elle n'y était pas... Elle avait peut-être bel et bien disparue.
La petite se mit sur la pointe des pieds et essaya durant plusieurs secondes d'atteindre la trappe qui se trouvait au-dessus d'elle. Kate avait toujours été la plus grande des deux, bien que pas de beaucoup. Enfin, en s'étirant le plus possible, ses doigts glacés parvinrent à s'accrocher à la poignée. L'air frais de la nuit la frappa de plein fouet et elle frissonna. Rapidement, elle se pencha pour soulever le marchepied. Mais il était trop lourd pour elle. Habituellement, c'était Kate qui s'occupait de le déplacer. Elle finit par le faire glisser comme elle put et enfin, se hissa tant bien que mal sur le toit.
Kate était là. Lula sentit le soulagement l'envahir lorsqu'elle aperçut sa silhouette, se découpant sur le clair de lune. Sans un mot, elle s'assit à ses côtés. Pendant un moment, aucune d'elles ne parla.
« Tu m'as fait peur, tu sais, dit enfin Lula. J'ai vraiment cru que tu avais disparue. »
Kate sourit et attrapa la main de sa jumelle.
« Et papa ? Demanda-t-elle. Il a disparu, lui aussi. »
Lula resta silencieuse un instant.
« Je ne crois pas.
- Où est-il, alors ? »
Lula prit son temps pour lui répondre, admirant la vue qui s'offrait à elle.
« Je crois qu'il est un peu partout, finit-elle par dire en s’allongeant. Dans les torches qui restent allumées la nuit. Dans cette maison. Dans ce tableau qu'il aimait tant.
- Dans les livres de la bibliothèque. »
Lula sourit et Kate s'étendit à ses côtés.
« Tu as raison. Il est avec nous.
- Et avec maman.
- Et avec le chien. Pourquoi personne ne pense jamais au chien ? »
Le rire de Lula déchira le silence de la nuit.
« Fais-moi une promesse. »
Kate se tourna vers elle.
« Promets-moi que toi, tu ne disparaîtras jamais. »
La petite se rapprocha de sa soeur et la serra contre elle.
« C'est promis », souffla-t-elle.
Lula sourit. Tant que Kate était avec elle, tout serait bien qui finit bien.
Elle ne la laisserait jamais disparaitre.
C'est la première fois que je me hasarde à écrire sur Lula et Kate enfants, et j’espère que ça vous aura plu.