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News

Les Podiums en automne !


Bonsoir à toustes !

Félicitations à Tiiki et Juliette54 qui remportent respectivement le coup de coeur des lecteurices avec "Le Jeu de la Bruine" et le coup des Podiums avec "Et cincta ferro Bella", pour la sélection "Poésie" !

Nous nous retrouvons dans un mois avec notre sélection de texte sur le thème qui a remporté le vote pour l'hiver 2024 : la résistance !

 


De Equipe des Podiums le 01/11/2024 23:10


Nuit du vendredi 25 octobre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 148e édition des Nuits d'HPF, placée sous le signe de l’épouvante, se déroulera le Vendredi 25 octobre à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'Équipe des Nuits le 09/10/2024 12:52


Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


Les traces écarlates par Princesse

[71 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

- Taille du texte +
Note d'auteur :

J’ai découvert récemment le topic des montages sur le forum, et notamment ceux de Ielenna qui sont fabuleux. Pas facile de choisir dans ses petits bijoux mais celui ci, Les Traces Ecarlates , m’a sauté aux yeux, et j’ai décidé de partir sur un nouveau Jily, mais cette fois-ci dans un style bien différent… Celui de l’acceptation et de la résignation. Je ne vous en dis pas plus, et je vous laisse découvrir ma nouvelle histoire (aucun lien avec mes précédents Jily)

Note de chapitre:

Merci à Ielenna pour son montage, je vous conseille de jeter un coup d’oeil à la série, et merci aussi à ma bêta Sarah_Valentin pour avoir corrigé ce premier chapitre en un temps record!

Bonne Lecture
 
 
 
Tout avait commencé un jeudi après-midi, à 16h10. Le 16 octobre 1977. Une pluie battante semblait avoir élu domicile depuis plusieurs jours sur le nord de l’Ecosse, et Poudlard n’y avait pas échappé.
 
Une averse des plus redoutables était en train de métamorphoser le terrain de Quidditch en une piscine boueuse, tandis que le vent cinglait les drapeaux d’une telle force que certains d’entre eux commençaient à se déchirer en leur milieu. D’ailleurs, celui de Poufsouffle était déjà en lambeaux.
 
Il aurait fallu être inconscient ou être un amoureux des forces obscures de la nature pour tenter de mettre ne serait-ce qu’un seul pied dehors. Or, l’équipe des Lions, eux, avaient les deux pieds sur le terrain, les jambes embourbée jusqu’aux genoux. La raison de leur présence, dans ce lieu instable et régit par Dame Nature, résidait dans le simple fait que c’était le jour des sélections de quidditch afin de dénicher les deux poursuiveurs, et le gardien qu’il manquait à leur équipe pour cette nouvelle saison. 
Bon nombre de capitaines aurait jugé plus sage de reporter les nouvelles sélections, mais James Potter n’était pas de ce genre-là. Ayant lui-même passé cette épreuve sous une pluie battante lors de son entrée en deuxième année, il était partit du principe que cela serait le cas pour les nouveaux de cette année. Et une chance, pour lui, de les voir jouer sous un climat capricieux. 
 
Les recrues se trouvaient être au nombre d’une petite dizaine et après les avoir séparé en deux groupes bien distincts le capitaine des Gryffondors lança le souaffle en l’air, annonçant ainsi, de manière implicite, le début du match. Celui qui allait voir naître les trois membres manquants de l’équipe.
 
Malheureusement, rien ne se passa comme prévu…
 
A peine le premier but marqué, ramenant dix points à l’équipe numéro une, Albus Dumbledore, en personne, interrompit le match décisif, secondé par sa directrice adjointe, le professeur McGonagall. 
Tous les deux étaient arrivés sous un champ de force qui les protégeait de ce déluge automnal, la mine soucieuse, les traits tirés. De ce dôme transparent, qui planait au-dessus de leur tête, semblait se dégager une atmosphère lourde et pesante, et l’orage qui venait de retentir dans le ciel était un étrange parallèle avec leurs regards minés. C’était comme s’ils n’avaient jamais désiré être là… Comme s’ils avaient préféré être n’importe où, plutôt qu’ici. Sur ce terrain, au milieu des joueurs de Gryffondor.
 
James fit atterrir son balai à quelques mètres de son directeur, suivis de près par Sirius Black, son acolyte de toujours.
 
- Putain, ça sent pas bon, déclara Sirius, les bras croisés.
- Oui, affirma James, en se passant une main dans les cheveux. Tu crois qu’ils savent que c’est nous qui avons déversé les colorants rouges dans les douches des Serpentards?
- J’en sais rien, avoua Sirius en haussant les épaules. Tu comptes faire quoi si c’est le cas? demanda Sirius en avançant vers les deux professeurs.
- Nier tout en bloc, répondit James, un sourire en coin.
 
Lorsqu’ils arrivèrent face à eux, le brun à lunette fût forcé de constater que le visage de leur directrice de maison n’affichait rien de bon. Mais loin de son éternel air strict et pincé, ses yeux étaient remplis de mélancolie et s’attardaient bien trop souvent par terre, à racler la boue, qu’à dévisager ses élèves favoris pour mauvaise conduite.
 
- Un problème, professeurs? demanda James en s’arrêtant face aux deux grands sorciers, alors que l’ensemble des joueurs venaient de s’immobiliser au sol. 
 
Le directeur de l’école laissa traîner son regard sur lui avant de dodeliner légèrement de la tête. Il était rare de voir Albus Dumbledore aussi silencieux, et James sentit inconsciemment son coeur se presser dans sa poitrine. Et si cette bêtise de colorant lui retombait dessus? Il risquait des heures de colles jusqu’à la fin de l’année, et Lily Evans allait encore lui reprocher son sérieux manque de maturité… Finalement, il commençait à regretter d’avoir fait cette plaisanterie aussi absurde.
 
- Suivez-moi dans mon bureau, Mr Potter, déclara calmement Dumbledore.
- C’est…euh… au sujet du colorant chez les Serpentards? hasarda James, le coeur battant.
- Non, Mr Potter, répondit le directeur, en secouant doucement la tête.
 
James se sentit alors mieux, plus serein à suivre ses deux professeurs sous cette pluie torrentielle, sachant qu’il n’écopera pas de retenues pendant de longs mois. Enfin, pour le moment… car il avait déjà une autre idée de farce en tête, mais qu’il se devait de peaufiner, comme tout bon maraudeur sur respectant. 
 
- Qu’est ce qui se passe? voulut savoir James en arrivant dans l’enceinte du château, peu habitué à voir son directeur aussi silencieux et son professeur de métamorphose aussi effacé.
 
Il avait l’impression que quelque chose n’allait pas. Quelque chose qui n’avait rien avoir avec cette école. Il l’avait pressentit, ce moment où les yeux de McGonagall avait évité les siens. C’était tellement rare, surtout que James soupçonnait son professeur de douter de sa bonne foi pour son innocence sur la plaisanterie des douches. 
 
- Nous serons plus à l’aise pour parler dans mon bureau, précisa Dumbledore au détour d’un des couloirs du premier étage.
- Très bien…, répondit James, les sourcils froncés.
 
Au moment où ils gravirent tous les trois les marches du second étage, pour se diriger vers l’horrible gargouille, gardienne du bureau du directeur de Poudlard, Lily Evans descendait les escaliers, la tête perdue au beau milieu d’un livre tout poussiéreux.
Elle salua ses professeurs et ne put s’empêcher d’adresser un regard noir à son camarade de classe, certaine qu’il allait encore attirer des ennuis à leur maison et faire baisser la quantité de point qu’elle s’évertuait à augmenter depuis bientôt sept ans.
 
Il haussa les épaules, l’air de rien, avant de lui adresser un petit sourire en coin, qui fut accueilli par un froncement de sourcil dédaigneux de la jeune fille, épuisée de voir James Potter minauder sans cesse autour d’elle.
 
Entre James et Lily ç’avait toujours été explosif, et ce depuis le premier jour de la rentrée scolaire. Depuis le premier jour où il l’avait bousculé et fait tomber tous ses livres par terre sans même prendre le temps de s’excuser tant sa course paraissait être de la plus haute importance.
Oui, c’était compliqué entre eux. Et les affres de l’adolescence, tout comme les déboires sentimentaux, ne les avaient pas épargnés. 
Ce ne fut qu’en troisième année que James réalisa l’existence de Lily, de cette excellente élève qui semblait plus aimer le reprendre sur son comportement inacceptable que de rire allègrement de ses blagues idiotes. Et quatre ans plus tard, on ne pouvait pas dire que leur relation avait évolué de manière positive. Sauf si on partait du principe qu’être plus de cinq minutes dans la même pièce avec une conversation civilisée relevait de la victoire. 
Sans hurlement de la part de Lily, et sans regard sulfureux de la part de James… Car tout le problème de leur histoire résidait en cette précision ultime: James Potter était amoureux de Lily Evans… et celle-ci paraissait ne pas s’en soucier, l’ignorant sans relâche ou riant de ses demandes incessantes.
 
Encore une fois, en cet instant précis, elle semblait horripilée par sa présence avec leur directeur, alors qu’elle n’en connaissait pas la raison, certaine de la culpabilité du jeune homme sur une quelconque idiotie. 
Lily secoua nerveusement la tête, fulminant à l’idée de voir sa maison descendre encore plus bas dans l’estime du corps professoral.
 
Mais en réalité, ce qui attendait James dans le bureau de Dumbledore ne relevait pas de sa vie dans l’enceinte de l’école. Ni de ses cours ou de ses résultats, ni de son poste de poursuiveur, et encore moins de ses plaisanteries douteuses, qu’il orchestrait sans cesse avec le reste des Maraudeurs. 
Non. Ce qui l’attendait là-bas allait changer à tout jamais sa vie… mais il ne le savait pas encore.
 
Pour le moment, il était trop occupé à penser au repas de ce soir, à la fête d’Halloween qui avait lieu le mois prochain, et à une nouvelle façon de séduire la jolie Lily Evans. Il pensait l’inviter le week-end prochain pour la sortie à Pré-au-lard. Si d’ici là, la pluie n’avait pas recouvert le village à la façon de l’Atlantide, ou qu’une nouvelle attaque de Mangemorts n’avait pas mis à feu et à sang tout un quartier…
Alors peut-être que la sortie serait toujours maintenue, et que peut-être Lily dirait oui. 
 
Ca faisait beaucoup de peut-être, mais James gardait confiance. Il sourit en coin, inconscient de vivre ses dernières heures d’insouciance, coincé entre Dumbledore et McGonagall, sans vraiment s’apercevoir de leur mine dévastées et de leur regards baissés, tant son esprit était focalisé sur cette après-midi à Pré-au-lard.
 
Pourtant, lorsqu’il pénétra dans le bureau du directeur de Poudlard, et qu’il croisa le regard larmoyant de sa mère, James sentit son coeur arrêter de battre, et sa respiration s’amenuiser tellement dans ses poumons, qu’il crut un moment que sa cage thoracique allait se dépressuriser.
 
La porte claqua, et le brouillard l’envahit, s’insinuant dans tous les recoins de son âme, laissant une douloureuse sensation d’étouffement dans sa gorge, et une brûlure lancinante dans sa poitrine, tel un marquage au fer rouge.
 
Il n’arrivait pas à assimiler tout ce qui était en train de se passer, mais la seule chose que James comprit, malgré tout le brouhaha qui semblait proliférer dans son esprit, était que son père venait de mourir…
 
 
************

 
 
Allongé au beau milieu du parc, les bras étendu en croix, James avait les yeux rivés vers le ciel malgré la pluie incessante qui le trempait jusqu’à l’os et lui fouettait le visage. 
Il ne se préoccupait guère de savoir si oui ou non, il allait attraper la crève, ou de savoir si l’heure du coucher avait déjà eu lieu, et il se moquait encore plus de savoir si quelqu’un le cherchait dans le château. 
 
Là, tout de suite, il n’y avait rien d’important dans sa vie. Plus rien qui ne comptait, réellement. Un cataclysme pouvait bien avoir lieu, rasant tout le château, ou Voldemort pouvait lui-même s’inviter à ses côtés, que James n’en avait que faire. Le mal qui le rongeait jusqu’à la moelle lui avait fait perdre la notion du bien et du mal, du temps, mais aussi des sentiments. Il avait juste l’impression d’être une boule trop comprimé qui allait finir par s’éventrer sous la pression. Et les gouttes de pluies se mêlaient douloureusement à ses larmes. 
 
Comment était-ce possible?
Comment son père pouvait-il être mort? Pourquoi? Quand? Comment? Qu’allait-il se passer pour sa mère? Et pour lui?
 
Tant de questions qui restaient sans réponse et qui lui rappelait le déchirement de son âme. Celui de savoir que son père était mort.
Mort… Il n’était même pas certain d’en saisir toute la tonalité, et toute la profondeur… Cela se traduisait par une longue, très longue, et douloureuse absence de cette figure paternelle qu’il admirait tant. 
Pour James, son père, c’était ce héros qui avait combattu à la première guerre contre Grindelwald et enrôle les forces spéciales contre ce nouveau mage noir qui semblait tant terroriser la population sorcière. Et finalement, son métier et son dévouement pour la justice l’avait envoyé au fond du gouffre.
 
Le jeune homme n’arrivait même plus à se rappeler les conséquences de sa mort. 
Une embuscade des Mangemorts d’après ce qu’il avait cru comprendre entre les larmes de sa mère, et la colère de McGonagall et la sensibilité de Dumbledore. Mais James n’en avait que faire de savoir son père mort pour l’Angleterre. Peu importe qu’il soit décoré de l’ordre de Merlin à titre posthume, que tout l’héritage des Potter lui revenait de droit, ou même que le portrait de son père serait affiché sur les murs des Généraux morts pour la patrie, au Ministère. James s’en fichait de tout cela… La seule chose qu’il comprenait c’était que plus jamais il ne verrait son père rentrer d’une dure journée de travail à Gordric’s Hollow, que plus jamais il n’entendrait sa voix basse raconter une plaisanterie, et qu’il ne le verrait plus jamais embrasser sa mère avec dévotion avant une mission. 
 
C’était dur, trop dur… et cette marque au fer rouge ne faisait que s’enflammer dans sa poitrine au rythme des minutes écoulées.
 
Ses grands yeux chocolat étaient rivés sur les étoiles couverts par de sombres nuages, luttant intensément pour garder les paupières ouvertes, malgré la force du vent qui lui éraflait les joues à chaque nouvelle rafale. 
 
Il n’avait même pas réussit à prendre sa mère dans ses bras à la suite de ses nouvelles… il lui avait juste serré la main, puis l’avant-bras pendant qu’elle pleurait en silence et que Dumbledore lui présentait toutes ses plus sincères condoléances.
Ses plus sincère condoléances… qu’est-ce que James allait bien pouvoir en faire? Est-ce que ça allait ramener son père d’entre les morts? Le faire se sentir mieux? Diminuer ce calvaire qui semblait se profiler à l’horizon?
Bien sûr que non… C’était même ridicule de le penser!
 
Alors James avait écouté en silence, et lorsque la dernière parole fût prononcé, il avait juste embrassé timidement sa mère sur la joue, lui disant qu’il l’aimait avant de disparaître du bureau et de courir à en perdre haleine jusque dans le parc, s’affalant dans les hautes herbes, espérant, ainsi, récupérer le souffle qui semblait avoir déserter ses poumons et son corps depuis cette terrible nouvelle.
 
De toute façon à présent, tout lui paraissait fade… et la soirée d’Halloween s’était vue relayé en dernière position dans sa liste de chose à faire. Si tentait qu’elle continuait à exister. Même Lily Evans avait déserté son coeur… A présent, il ne restait de la place que pour l’amertume, la colère et une infinie tristesse.
 
Henry Potter était mort, ce jour du 16 octobre 1977, et une partie de l’âme de son fils l’avait suivi jusque dans l’autre-monde…
 
 
 
**********

 
 
Quelques heures après cette tragédie, l’ensemble de l’école avait été mis au courant par l’arrivée en grand nombre, à l’heure du dîner, d’une édition très spéciale de la Gazette du Sorcier sur les causes de la mort du Chef du bureau des Aurors. Ce n’était pas tous les jours qu’un tel évènement tragique avait lieu et les reporters, assoiffés par les polémiques, les débats, avaient réussi l’exploit d’écrire plusieurs doubles pages en une seule après-midi pour l’édition du soir.
 
C’était de cette manière que tout le monde avait appris la nouvelle… Et Sirius Black n’échappait pas à la règle. 
Son monde à lui aussi venait de s’écrouler, perdant une figure paternelle qu’il avait chérit plus que son père lui-même et qui avait succombé à la traitrise de ces mangemorts assoiffés de pouvoir et de magie noire. Ç’avait été un sacré choc pour lui, lorsque les gros titres s’étaient étalés devant ses yeux gris. 
Il avait à peine touché à son assiette, que sa baguette magique s’était levée pour récupérer la plupart des journaux dans les mains des Gryffondors, pour n’en faire qu’un petit monticule de cendres, le regard sévère.
 
Donner la capacité à quiconque de s’immiscer dans la vie de son meilleur ami, lui était tout bonnement insupportable et c’est dans un état de tristesse infinie et de désespoir insoupçonné qu’il partit à la recherche de James.
 
Il n’avait aucune idée de l’endroit où il pouvait être et la carte du Maraudeur n’allait lui être d’aucune utilité puisqu’elle était en possession de James, qui ne souhaitait en aucun cas être retrouvé.
 
 
**********

 
 
Finalement, au bout de deux heures à remuer de fond en comble tous les passages secrets et les classes vides, allant même jusqu’à explorer la bibliothèque, et les sous-sols des cuisines, Sirius devait bien avouer que James avait réussi l’exploit de disparaître de la vie du château.
 
En même temps, n’était-ce pas un tant soit peu normal?
 
Sirius se doutait bien de la solitude qui allait enveloppé son meilleur ami pendant ces longues semaines à venir. La seule chose qu’il espérait, c’était que James ne se renfermerait pas sur lui-même. Et que la vie allait pouvoir suivre son cours lentement sans que tout le château soit tourné sur la vie de James Potter.
 
Malheureusement, le batteur des Lions ne s’était jamais autant trompé puisqu’à peine avait-il mis les pieds dans la salle commune, désespéré à l’idée de rentrer bredouille, qu’il s’était vue assaillir de tous les élèves de leur maison, dans des cris immuables et des questions incessantes.
Il n’en comprenait même pas la moitié… Et était forcé de constater qu’une bonne partie des élèves n’étaient présent qu’à titre de curiosité mal placée que pour une réelle inquiétude quant à l’état de santé mental de James. Seuls leurs amis proches comme Remus, Peter, Alice, Franck, Marlène et Mary avaient vraiment pour soucis ultimes de savoir où James se trouvait. 
 
Sirius éleva rapidement la voix, demandant ainsi le silence pour qu’il puisse respirer, et s’avachit sur le canapé, entre Remus et Alice, la tête dans les mains, sans se préoccuper des dizaines de visages tournés vers lui, avides de questions.
 
- Dégagez! grinça-t-il des dents avant que Remus ne demande aux élèves de vaquer à leurs occupations.
- Où est ce qu’il est? demanda timidement Mary, la gorge serrée. 
 
Le jeune Black haussa les épaules et ferma les yeux, empêchant les larmes de couler de nouveau sur ses joues. Lui aussi était assaillit par le chagrin mais il ne pouvait pas le montrer aussi librement. Après tout, Henry Potter n’était pas son père…
 
- Evans n’est pas là? demanda Sirius, subitement en ouvrant les yeux.
- Non, elle bossait sur un devoir en salle de potion, précisa Marlène, le regard triste.
 
Sirius soupira. Ce n’était pas le moment pour Lily Evans de briller par son incorrigible mauvais caractère et son orgueil disproportionné quand il s’agissait de James. S’il y avait bien un jour où elle devait se faire la plus petite, et la plus transparente possible, c’était bien aujourd’hui. Et Sirius y veillerait personnellement. James n’avait en aucun cas besoin d’un nouvel ascenseur émotionnel avec elle. 
La perte de son père et la tristesse de sa mère étaient déjà deux fardeaux assez angoissant à porter sur ses épaules sans pour autant se préoccuper de la susceptibilité exacerbée de la préfète-en-chef.
 
Pourtant, encore une fois, rien ne se passa comme prévu… Et cette journée était sans nul doute celle où Sirius Black s’était le plus trompé sur les personnalités de chacun. A commencer par Lily Evans.
 
Quand cette dernière arriva dans la salle commune, peu après l’arrivée du jeune homme, elle tenait dans sa main un exemplaire de la Gazette du Sorcier, roulé en boule, et trituré de tous les côtés, et ses beaux yeux verts appartenaient plus à la couleur menthe à l’eau. Cette fameuse couleur d’yeux qui n’était possible de voir que lorsque la jeune fille venait de pleurer.
Ce qui intrigua encore plus Sirius. Pourquoi avait-elle pleuré? Elle n’était pas proche de James, et ne connaissait même pas son père…
 
- Où est-il? demanda-t-elle, en bousculant quelques premières années sur son passage, les joues creusées par l’émotion.
- J’en sais rien, lâcha durement Sirius en détournant le regard, approfondissant encore plus le fossé qui s’était creusé entre elle et lui au fil des années.
- Il va sûrement arriver, précisa Remus en posant sa main sur l’épaule de son ami pour tenter de le calmer.
 
Lily ouvrit la bouche pour répliquer une nouvelle fois quand un quatrième année arriva en courant dans la salle commune annonçant qu’il venait de voir James au premier étage du château, en train de se faire escorter par McGonagall jusque dans la tour des Gryffondors.
Le petit blondinet de quatorze ans avait aussi rajouté qu’il était trempé jusqu’à l’os mais personne ne prit la peine de l’écouter, tant un brouhaha venait d’exploser dans la salle commune.
 
La jolie rousse regarda toute cette foule s’activer autour des canapés, lançant des questions plus absurdes les unes que les autres, tentant de trouver des réponses qui n’existaient pas, et elle perdit patience. Tout ce qui se passait était tout bonnement inadmissible! Alors elle fit la chose la plus censé de toute son existence jusqu’à présent, elle respira un bon coup et monta sur la table basse, devant l’air ahuris de ses amis, et s’éclaircit la gorge pour parler.
 
- J’aimerais que tout le monde retourne dans son dortoir, s’il vous plait, annonça-t-elle calmement.
 
Mais rien ne se passa… Personne ne l’écouta. Personne ne remarqua sa présence et Lily sentit ses joues s’empourprer tant elle était scandalisée par l’attitude irrespectueuse de ces jeunes sorciers.
 
- LE PREMIER QUI N’EST PAS DANS SON DORTOIR QUAND J’ARRIVE À DIX, JE LE FAIS COLLER JUSQU’A LA FIN DE L’ANNEE! s’exclama-t-elle violemment en pointant sa baguette sur sa gorge pour amplifier sa voix naturellement grave.
 
Cette première contre-mesure radicale eut au moins l’effet d’amener le silence le plus totale dans la pièce mais encore aucun élève n’osa bouger. Sûrement par bêtise ou par ignorance… Mais les plus vieux savait que Lily Evans ne plaisantait jamais sur ce genre de chose.
 
- 1, 2, 3…, commença-t-elle à compter, le regard de plus en plus dure.
 
De plus en plus d’élèves commencèrent à s’activer avec le rangement de leurs affaires surtout que la jeune préfète-en-chef venait de fermer la totalité des volets d’un simple coup de poignet plongeant la salle dans une semi-obscurité.
 
- 4, 5, 6…, continua-t-elle faisant alors angoisser les plus jeunes devant leur maladresse et leur lenteur à retrouver la totalité de leurs parchemins et de leurs plumes.
 
Ils savaient pertinemment que malgré son statut d’élève, Lily Evans faisait partit de ces derniers années qui avaient un rôle bien plus important qu’ils ne voulaient l’admettre. Déjà, elle était préfète-en-chef… Et élève chérie du professeur Slughorn et du directeur Albus Dumbledore en personne. 
Sa droiture et sa justice était autant appréciée que redoutée parmi l’ensemble de l’école et ce soir en était encore une fois la preuve.
 
- 7, 8…
 
Presque tous les Gryffondors étaient remontés dans leurs dortoirs, sauf leur petit groupe habituel, et quelques filles de sixième et septième années, décidés à ne pas se laisser impressionner par la voix décuplé de Lily Evans.
 
- Mais pour qui est-ce que tu te prends? demanda une sixième année, scandalisée.
 
Lily la dévisagea de haut en bas, et descendit de la table basse avant de se planter face à elle, le regard noir.
 
- Pour ton pire cauchemar si tu n’as pas dégagé de cette salle dans dix secondes…
- Tu es sérieuse, Evans?
- Et toi, Stuart? Tu es juste idiote ou c’est ta couleur de cheveux naturelle? Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans ma phrase « Le premier qui n’est pas dans son dortoir quand j’arrive à dix, je le fais coller jusqu’à la fin de l’année », il me semble avoir été assez claire.
- Je ne bougerai pas de cette pièce! s’exclama Kathleen Stuart en croisant les bras.
- Bien…, déclara Lily en arquant un sourcil. J’enlève dix points à Gryffondor pour insubordination et tu es collée jusqu’aux vacances de la Toussaint, deux heures par semaine… Est-ce que c’est suffisant ou tu veux que je continue?
 
La petite douzaine d’élèves restées encore à traîner des pieds dans la salle commune venait de sentir leur souffle geler instantanément dans leur poitrine. Même les amies de Lily n’en revenait pas de son attitude bien qu’elle la comprenait mieux que quiconque. Et Sirius Black était abasourdis devant ce changement radical de sa personnalité.
 
Avait-il bien entendu?
Lily Evans, la préfète-parfaite-en-chef, venait de retirer des points à sa propre maison?
Comment était-ce possible?
 
- Tu n’as pas le droit! siffla Kathleen, le regard affolé.
- Info spéciale Stuart: je suis la préfète-en-chef, j’ai tous les droits! Maintenant j’en suis facilement arrivée à dix avec ton numéro donc si tu ne veux pas être réellement collée jusqu’à la fin de l’année, je te conseille de la boucler et de retourner dans ton dortoir! Immédiatement! ordonna Lily, sûre d’elle, les mains sur les hanches.
 
Etait-ce trop demander de sa part de vouloir que James Potter ne soit pas étouffé dès son retour dans la tour, par leurs questionnements complètement stupides?
Visiblement ça l’était…
 
Elle regarda les quelques filles restantes remonter lentement dans leur dortoir, les lèvres pincées et le regard mauvais, et une fois que la dernière ombre disparu en haut des escaliers, Lily relâcha la pression qui avait verrouiller sa mâchoire et se retourna vers les Maraudeurs, Alice, Franck, Mary et Marlène.
 
- Très efficace, fit remarquer Franck en balayant du regard la salle commune entièrement vide.
- Oui, répondit-t-elle en un sombre murmure avant de contourner le canapé pour pourvoir s’y avachir, déjà épuisé par les évènements de la journée.
 
Mais la belle gryffondor eut à peine le temps de faire quelques pas vers la cheminée que le portrait de la Grosse Dame se mit à grincer, signe qu’un élève venait de pénétrer dans le couloir menant à la salle commune.
Quelques secondes après, James Potter apparut dans l’encadrement de la porte, les bras croisés, et s’appuya contre un des montants en bois, le regard lasse et fatigué. Il cligna plusieurs fois des yeux, comme pour ce sortir de sa transe et se redressa, avançant alors vers la cheminée et ses amis. 
 
Arrivé à la hauteur de ses amis il n’osa plus bouger. Et il n’en n’avait pas vraiment l’envie… Ni de bouger, ni de parler et encore moins de répondre à l’éternel question du « Comment tu te sens? ». Comment pouvait-il se sentir? Son père était mort. Point final. Il n’y avait aucun moyen pour que ça aille mieux. Jamais. 
James se disait qu’il était voué à vivre avec cette béance dans la poitrine, cette frustration douloureuse de ne pas avoir pu faire un dernier adieu à son père, et surtout, de terminer ses jours avec cette marque indélébile dans le coeur. Celle d’être orphelin de père.
Comment allait-il bien pouvoir faire pour en devenir un lui-même si son seul exemple sur terre n’était plus là pour le guider?
 
Toutes ses interrogations l’épuisaient, plombant encore plus son moral qui se retrouvait déjà dans le négatif.
 
Alice se redressa sur le sofa et voulut ouvrir la bouche mais le regard rouge de James la fit taire en une seule petite seconde.
 
- Je ne veux pas vous entendre, murmura-t-il difficilement en retirant ses protections de quidditch, sa veste et son pull, si imbibés d’eau qu’ils pouvaient tenir tout seul contre un mur tant ils avaient cartonnés. 
 
Il termina par se laisser choir sur un des fauteuils, le plus proche de la cheminée après avoir laissé traîner son regard dans la salle commune, et sa tête se retrouva entre ses mains. Il n’arrivait même plus à supporter le poids de son corps, c’était comme si chaque pas, chaque mouvement lui demandait un effort surhumain, comme si des dizaines et des dizaines de personnes, de cadavres, lui enserraient les jambes pour ne pas qu’il puisse se mouvoir convenablement.
 
- 21h30, la salle commune est déserte… Qu’est ce qui s’est passé? demanda-t-il au bout d’un moment en levant la tête, croisant le regard des maraudeurs.
- Evans les a tous fait remonter dans leur dortoir, déclara Sirius, le regard inquiet.
 
James acquiesça de la tête et replongea son regard dans les flammes chaleureuses et apaisantes de la cheminée. Il sentit les yeux verts de Lily sur lui, installée pas très loin sur sa gauche, mais l’ignora superbement. Même croiser son regard lui était insupportable. Pour y voir de la pitié? Ce n’était pas la peine! Tout ce qu’il voulait c’était de disparaître et qu’on arrête de le regarder comme s’il était ce petit cocker anglais, blessé et apeuré. Mais James n’avait même pas la force de leur faire remarquer. Alors il s’emmura dans un silence de plomb qui le fit traîner dans la salle commune jusqu’à 22h45.
 
Lorsqu’il consentit à enfin détacher ses yeux des flammes de plus en plus fines de l’âtre de la cheminée, il se rendit compte qu’il ne restait plus que Sirius, Remus, Lily et Marlène dans la pièce, eux aussi le regard scotché sur leur mains, sur la table basse ou encore au plafond. Les quatre autres avaient terminé par s’endormir sur les canapés et avaient préférés monter se coucher, respectant ainsi le choix de James de ne pas vouloir parler.
 
Quant à Marlène, plus les minutes défilaient et plus sa tête plongeait dangereusement contre l’épaisseur des coussins, pour finir par s’endormir à son tour contre l’accoudoir du canapé.
Personne ne releva. 
C’était comme si le monde avait arrêté de tourner depuis que James avait appris la tragédie. Comme si le tournis c’était emparés de sa vie, de leurs vies à tous, car chacun se sentait concerné par cette évènement funeste. Ils n’arrivaient juste pas encore à le montrer à leur ami, ni comment faire pour qu’ils ne se sentent mieux. 
Sirius et Remus avaient essayés à plusieurs reprises d’ouvrir le dialogue, de l’amener à parler mais rien n’y faisait. Il était beaucoup trop tôt pour James de les laisser rentrer dans son coeur pour en extirper ses ressentis. Peut-être demain. Peut-être dans une semaine. Ou peut-être jamais… Comment pouvait-il savoir combien de temps ça allait durer? Combien de temps cet état léthargique allait le clouer au sol, endurcis dans ce silence vertigineux?
 
Seul Lily Evans paraissait ne pas perdre de vue que James Potter n’avait pas envie de parler. Qu’il n’avait envie de rien faire…
Elle était resté assise sur son fauteuil, prostré contre les coussins, les mains triturant sa longue tresse et les yeux fixés sur la table basse, essayant de ravaler elle aussi ses larmes devant toute cette situation et cette atmosphère asphyxiante. Elle comprenant le silence qui paralysait James, elle le comprenait mieux que quiconque mais il était plus dure, qu’elle ne se l’était imaginé, de pouvoir le respecter…
Elle voulait que James lui parle, ne serait-ce qu’un petit misérable mot. Mais ce n’était pas possible… Alors, elle se leva doucement de son fauteuil avant de réveiller Marlène pour l’obliger à aller se coucher.
 
Lily récupéra son sac qui traînait par terre et s’approcha de James, peu certaine de ce qu’elle comptait faire, mais convaincue que faire quelque chose était d’une importance capitale pour lui.
Elle se pencha timidement vers lui, et lui embrassa la tempe. C’était un baiser léger et subtil mais sûrement le seul geste que James pouvait supporter dans cet état-là.
 
• Je suis là pour toi, si tu as besoin, lui glissa-t-elle à l’oreille avant de disparaître avec Marlène dans les escaliers.
 
Fût un temps, James aurait sautillé de joie dans toute la salle commune, rayonnant dans le château, tel un vrai soleil, pour avoir été le destinataire d’une marque de tendresse de la part de Lily Evans. Mais à présent, il s’en moquait. Il n’en n’avait plus rien à faire de cette fille, de cette vie, de tout ce qui se passait autour de lui.
 
La seule chose qu’il désirait, c’était d’effacer cette trace dans son coeur, cette morsure qui le faisait dépérir à petit feu. Il voulait simplement respirer… sans douleur lancinante dans la poitrine. 
Note de fin de chapitre :

Autant vous le dire… j’ai hâte de savoir ce que vous en avez pensé… Pour une fois, j’ai écris ce texte au feeling, bercé par les dernière musique de Marina Kaye donc peut-être que vous en ressentirez les émotions (en tout cas je l’espère).

Je pense que cette histoire se déroulera sur trois chapitres… mais pour ceux qui sont habitués à me lire, vous savez très bien que je me laisse facilement emporter par mes histoires… En attendant, je vous retrouve pour les RàR et je vous dis à très vite pour le second chapitre!
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