Voici donc ma participation tardive au Jilyctober 2015.
L'idée est de vous livrer quelques moments où James et Lily ont été réunis par la guerre, ses prémices, ses conséquences. Une tentative de peindre un peu plus le climat dans lequel se sont développés leurs sentiments.
J'espère que ça vous plaira. Bonne lecture !
Premier texte que je situe vers la fin de la sixième année des Maraudeurs.
C'était un de ces samedis de sortie à Pré-au-Lard qui faisaient toujours le bonheur des Maraudeurs, et ce jour-là Franck avait quitté son poste pour les retrouver, boire une bièraubeurre, évoquer de vieux souvenirs et se marrer.
Un de ces moments d'insouciance que James chérissait tant et qui avait été interrompu sur le chemin du retour par une quinzaine de baguettes menaçantes.
- Alors Londubat, tu es à peine entré au bureau des Aurors que tu te crois assez fort pour revenir te pavaner en compagnie de Black et Potter ? ricana un de leurs attaquants.
- Je ne savais pas que Voldemort avait obtenu un monopole du village pour ses sympathisants, répliqua-t-il du tac au tac en ignorant les grognements révoltés qui avaient retenti au nom du mage noir.
- Voyons Franck, trop de termes compliqués pour eux dans ta phrase, rigola Sirius en sortant nonchalamment sa baguette. On perdrait moins de temps à passer directement à la partie « employer la méthode forte ».
Les protestations de Remus, destinées à apaiser la situation grâce à son badge de préfet, furent presque immédiatement recouvertes par un méli-mélo de menaces et d'injures, jusqu'à ce que Rosier jette un premier sort en direction de James. Ce dernier contra et s'apprêtait à renvoyer la pareille sans se poser de question quand un puissant expelliarmus frôla son coude tendu et frappa son vis-à-vis de plein fouet.
- Pas que j'apprécie spécialement Potter, mais je t'apprécie encore moins, Rosier, déclara une Lily peu souriante.
Du coin de l'oeil, James la vit se ranger à ses côtés en compagnie de Dorcas Meadowes, tandis que derrière elles une demi-douzaine d'élèves s'étaient assemblés et avaient sorti leur baguette, égalisant ainsi les forces numériques.
Alors que les répliques acerbes reprenaient de chaque côté, James lui ne voyait que l'expression déterminée de sa camarade. Son coeur rata un battement quand la pensée lui vint qu'elle était belle quelque soient les circonstances. Il se sentait irrémédiablement mordu, une impression qui ne le quittait plus depuis plusieurs semaines.
Sa contemplation de la jeune rousse ne put durer qu'une poignée de secondes avant que son attention soit remobilisée par les échanges de sorts. Ensuite, il ne pensa plus qu'à se débarrasser du maximum de serpents, contrant et renvoyant les maléfices, esquivant les attaques les plus vicieuses.
A ses côtés, la chevelure de Lily virevoltait, fouettant de temps à autre son bras ou son épaule, émerveillant le jeune homme. Car s'il avait déjà pu remarquer à de multiples reprises le don de sa camarade pour les enchantements, c'était la première fois qu'il la voyait exercer autant de virtuosité et d'ingéniosité : ses sorts venaient compléter alternativement les attaques de ses plus proches voisins, empêchant les Serpentard de souffler entre deux sorts. Et James se prit à penser qu'il ne s'était jamais senti autant en phase avec elle. Ni aussi vivant.
Pour une fois, ce n'était pas simplement un échange rude alimenté par les mésententes inter-Maisons, mais une énergie mise au service d'un engagement réel, d'idées qui le caractérisaient vraiment. Cette révélation le frappa de plein fouet, l'amenant à reconsidérer encore ses disputes stériles avec Rogue : ce n'était pas lui cet élève arrogant se battant sans gloire ; il pouvait faire tellement mieux.
Alors qu'il faisait faire un vol plané de plusieurs mètres à Rosier, un couinement de Peter signala sa mauvaise posture face à Mulciber, un type sombre que James détestait particulièrement. Mais Sirius et Benjy s'en débarrassèrent comme d'un rien. Tout leur groupe, pourtant moins homogène que celui des pro-Voldemort, semblait plus solidaire, s'entraidant instinctivement. Une stratégie payante puisque leurs adversaires finirent par reculer puis battre en retraite.
Avant d'imiter ses camarades, Wilkes, qui se battait contre Dorcas et Lily, ne put s'empêcher de menacer cette dernière :
- Tu te crois supérieure, sale sang-de-bourbe, mais un jour tu te traineras à nos pieds en pleurant et suppliant pour qu'on t'épargne. Tu...
- C'est ça, Wilkes, coupa Dorcas alors que des bruits de pas précipités résonnaient derrière eux. Et un jour les abrutis de ton genre seront si intelligents qu'ils domineront le monde. En attendant dégage !
Bien que désireux de répliquer, le Serpentard s'exécuta, non sans une dernière imprécation, en voyant revenir Remus en compagnie des adultes qu'il avait trouvés aux Trois Balais et parmi lesquels figuraient Slughorn et Hagrid.
- Ce type n'a jamais été charmant. Je suis heureux de savoir que tu me tiens quand même en meilleure estime que ça, Evans, ne put s'empêcher de commenter James en regardant Wilkes s'éloigner précipitamment.
- Te bille pas. J'ai surtout pensé que ce serait sympa de leur part de laisser Franck entier, répondit Lily d'un ton neutre qui ne parvenait pas à dissimuler un léger amusement. Surtout qu'Alice m'en voudrait de ne pas lui avoir passer le bonjour, décréta calmement Lily.
- Ca c'est sûr que j'aurais davantage droit à des reproches que si je revenais couvert de sang, rit Franck qui s'était approché d'eux et serra chaleureusement la jeune fille contre lui.
Le geste, bien que purement amical, tordit de jalousie l'estomac de James : elle semblait si naturelle au contact des autres alors que lui ne recevait que des marques de mépris ou au mieux d'indifférence. Il aurait aimé être celui qui pourrait la prendre par le bras et la faire tourner jusqu'à ce que son rire éclate dans l'air, mais ne pouvait que contempler, bras ballants, la complicité de son ami avec elle.
Une bourrade de Sirius le détourna de la scène, l'entraînant dans un échange de félicitations enjouées pour la bataille qui venait d'avoir lieu. Benjy et Nichols se joignirent à eux. Aucun professeur n'étant présent au moment de l'affrontement, ils savaient déjà qu'ils ne pourraient être sanctionner pour ces démonstrations de magie peu réglementaires. La conversation vira donc rapidement à la plaisanterie. Jusqu'à ce que Franck les interpelle pour leur signaler qu'il raccompagnait ses deux amies au château et que, en passant à côté de lui, Lily laisse un peu des effluves de son parfum et ce bref mais inhabituel salut qui le pétrifia un court instant : « à plus, Potter ».
Oui, il devrait peut-être reconsidérer tout ça encore une fois. Et qui sait si elle ne serait pas à nouveau là, à ses côtés, une prochaine fois.
Merci d'avoir lu :) J'espère que ça vous a plu et que vous n'oublierez pas la petite review pour me faire part de vos impressions ;)
A bientôt !