-Tout est à ta disposition. N’hésite pas à te servir. Si elle ne veut pas se coucher, hausse la voix.
-T’inquiète Meda, je vais gérer. Profitez-en avec Ted.
La jeune femme soupira. Comme si pendant cette période trouble, elle allait pouvoir en profiter. C’était cependant leur anniversaire de mariage et Sirius s’était proposé pour garder Nymphadora, alors il fallait bien qu’elle saisisse cette occasion pour oublier que le monde sombrait dans le chaos.
-Viens, chérie, laisse-le se débrouiller. Sirius est un grand garçon et Dora l’adore.
Ted Tonks traîna sa femme jusqu’à la porte avant de se tourner vers le cousin de celle-ci pour chuchoter.
-Tu trouveras de quoi te remonter le moral dans le frigo si jamais elle est infernale.
-Merci Ted, je savais que je pouvais compter sur ton soutien, plaisanta le jeune homme.
-Bonne soirée ma chérie, cria Androméda à travers le palier.
Une touffe verte fluo déboula à toute vitesse pour se jeter sur sa mère.
-Bisous maman !
La petite fille embrassa sa mère affectueusement avant de se retourner vers Sirius et de lever les bras vers lui avec un grand sourire. Il éclata d’un rire qui ressemblait affreusement à l’aboiement d’un chien et la souleva.
-Tu sais vraiment comment t’y prendre avec les autres, hein microbe.
La porte se referma sur les parents de la petite et son sourire s’élargit. Elle s’approcha de l’oreille de son porteur et poussa grossièrement une mèche de cheveux pour être sure qu’il puisse l’entendre parfaitement.
-Tu as amené les chocogrenouilles ?
-Peut être bien !
-Je sais ou papa met ses magazines de moto, répondit-elle avec un air innocent.
Sirius sourit. Elle était trop maligne pour son propre bien, la petite Dora.
-Oh ! Je sens quelque chose bouger dans ma poche !
-Et maman a fait un crumble aux pommes cette semaine. Elle ne sait pas que j’ai vu la cachette où elle à mit la dernière part.
Le jeune garçon sortit de sa poche la friandise interdite mais tellement attendue. Alors qu’elle tendait la main pour l’attraper, il leva le bras en l’air pour la lui rendre inaccessible, ce qui était d’autant plus frustrant pour elle qu’elle était sur son autre bras et donc très près de l’objet convoité.
-Je veux le magazine et la part de gâteau avant.
C’était toujours comme ça, avec Sirius. Dora essaya de lui faire les yeux doux, et voyant que ça ne marchait pas, elle tenta de s’énerver. Ses cheveux passèrent au rouge et elle fronça les sourcils. Devant le peu de résultat elle capitula.
-D’accord, pose moi alors.
Sirius s’exécuta et la petite fila dans la cuisine pour sortir le gâteau et enchaina avec le salon pour se mettre à quatre pattes devant le canapé et tirer les magasins de dessous. Le jeune homme sourit. Dora, c’était un peu la petite soeur qu’il aurait aimé avoir, tout comme il considérait sa cousine comme une grande soeur affectueuse. Il sortit une boite de Chocogrenouille pour la poser sur la table du salon.
-Tiens Crevette ! Ta récompense.
La gamine hurla de joie et se précipita dessus pour se goinfrer. Sirius, lui, se contenta de la tarte… pour le moment. Puis il partit chercher son sac.
-J’ai autre chose pour toi.
Il en sortit un balai. Nymphadora le regarda, émerveillée.
-Maman dit que je suis trop jeune…
-Tu n’es pas trop jeune, elle a juste peur que tu deviennes meilleure qu’elle.
-Elle dit que je risque de faire des catastrophes.
-Ah ça, c’est pas impossible !
-Maman elle dit aussi qu’il faut pas en faire à l’intérieur.
Sirius sourit devant les yeux pétillants de l’enfant qui ne demandait qu’une chose, désobéir à sa maman.
-Ta maman elle a surtout dit qu’il ne fallait pas que tu sortes, alors on est obligé de jouer à l’intérieur ! Allez, prends le, c'est ton cadeau d'anniversaire en avance !
Heureusement pour lui, Androméda habitait un mini-château, grâce à leur oncle Alphare et à sa carrière. Le risque de rentrer dans un mur était donc minime. Dora s’empara précipitamment de son petit balai et l’enfourcha.
-Le premier arrivé dans ma chambre a gagné.
Et elle partit en trombe. Sirius eut toujours le temps d’attraper son balai et de s’élancer à sa poursuite. Pour une gamine maladroite, Dora se débrouillait comme une chef. Bien sur, rien de compliqué pour un joueur habitué comme lui, mais pour une gosse de six ans, c’était plutôt pas mal. Il resta a quelques centimètre pendant dix bonnes secondes, avant de la doublé par-dessus au moment d’arriver devant sa porte. Mais au moment où il exécutait sa manoeuvre, la petite Dora éternua, ferma les yeux et son balai fit un écart. Alors que Sirius passait la porte, l’enfant se prit le mur… et le traversa. Ohlala ! C’était le début des misères. Toute écorchée, Nymphadora se mit à pleurer. Et s’il y avait bien une chose que Sirius ne savait pas géré, c’était les larmes des filles, quel que soit leur âge.
-Pleure pas Dora ! Si tu veux, je vais te passer des chocogrenouilles !
Mais la petite n’écoutait pas. Sirius finit par remarquer son genou ensanglanté. Les blessures, ça il savait géré. En même temps, avec les amis qu’il avait, il était obligé. Il la prit dans ses bras et l’emmena dans la salle de bain, pour trouver de quoi désinfecter. Ted, en tant que fils de moldu, avait toujours voulu avoir du matériel pour soigner, comme dans son enfance. Il la posa sur la baignoire et la soigna. Heureuse de l’attention que lui portait son grand cousin, Dora arrêta petit à petit de pleurer.
-Voila, tu es presque propre comme un sous neuf !
-Maman va se facher.
-Elle n’en saura rien !
Dora désigna sa chambre et Sirius fut prit d’un fou rire nerveux. Bon d’accord, cacher a Androméda le bobo de sa fille n’était pas trop difficile. Le trou dans le mur, par contre …
-C’est pas grave. Du moment qu’on cache la boite de Choco, maman peut me gronder autant qu’elle veut.
Sirius lui fit un clin d’oeil.
-Je te ferai passer en douce des bonbons berticrochu.
-Et des suçacides.
Il lui ébouriffa les cheveux en souriant.
-Tu vas causer ma ruine !
-Moi toi tu causes mon bonheur alors ça compense.
Comment une gamine pouvait sortir des trucs si mignons. Il craquait à chaque fois. Il secoua la tête.
-Allez, je vais te lire une histoire.
-Non ! Je veux que tu me racontes encore Poudlard ! Toutes tes histoires.
Il sourit. Un jour, il lui présenterait ses amis. James allait la trouver trop rigolote, Peter se contenterait de la trouver petite, il n’aimait pas les enfants. Par contre, Remus allait adorer son côté innocent, enfantin, et sa joie de vivre. Il l’imaginait déjà jouer avec elle à cache-cache. Elle le mènerait par le bout du nez, comme elle le faisait avec Sirius, ça il en était sûr.
-Très bien tu as gagné.
Et alors qu’il la raccompagnait dans sa chambre, il se dit, en regardant le trou dans le mur, que c’était quand même un progrès. Au moins, ils n’avaient pas mis le feu, cette fois ci.