Une petite fille attendait devant une échoppe ne payant pas de mine.
« Tu es sur que c’est une bonne idée ? »
Son père qui se tenait juste derrière elle ne répondit pas autrement que par un sourire, et cela suffit amplement à sa fille dont les dernières hésitations s’envolèrent.
Elle poussa de sa frêle main la lourde porte en bois usée par le temps.
« Bonjour jeune fille, tu viens chercher ta première baguette j’imagine, comment tu t’appelles ?
- - Naïda Marwood.
- - Fille de l’auteur du guide complet des êtres de l’eau ? Vous avez un père célèbre ma petite. Voyons quelle baguette vous conviendrait ».
Le jeune neveu de Ollivander faisait certes moins peur qu’Ollivander en son temps , mais il semblait avoir une même sensibilité étrange aux baguettes puisqu’il parlait à chacune d’elle avant d’un proposer à une Naïda qui commençait à se poser des questions sur les compétences mentale du jeune homme.
« If, 22 centimètres, souples et ventricule de dragon ».
A peine eux-elle saisi la baguette qu’il la lui retira des mains.
« Celle-là peut-être, chêne blanc, 15,5 centimètre crin de licorne » Cette fois-ci Naïda se saisit de la baguette qui fit exploser la vitrine de l’échoppe.
« Non, non, non…hum…ne t’inquiète pas nous finirons par trouver, après tout la baguette choisi son sorcier ».
A la 8ème baguette Naïda commença à être moins confiante, lorsqu’à la 11ème elle fit finalement brûler le bureau de Peter Olivander elle commença à se demander ce qu’elle faisait là.
Peter Ollivander, lui ne semblait pas douter mais il prit cependant un instant pour réfléchir après une énième explosion.
« Je crois que celle-ci, bien que particulière devrait te convenir ».
Naïda regarda la baguette que le neveu de Mr Ollivander lui tendait.
Elle avait une couleur un peu plus claire que celles des précédentes et était nervée tout le long tout en étant parfaitement lisse.
« Mélèze, 22 centimètres et cœur de plume d’alcyon.
- - Plume d’alcyon, l’oiseau mythique, vous avez réussi à en approcher un ? Vous vous en servez pour les baguettes finalement ? ne put s’empêcher de demander Mr Marwood surprit.
- - Eh bien oui et ce fut quelque chose d’unique, mais c’est grâce à votre livre notamment, en ce moment nous cherchons d’autres cœurs capables de faire des merveilles mais j’avoue que c’est la première fois que je propose une de celles en cours d’essai ».
Le père de Naïda semblait impressionné, lui spécialiste de l’exploration marine savait que trouver un alcyon nécessitait de se rendre bien loin du continent européen, quand à penser à obtenir une plume de cet animal…
Naïda presque résignée saisit la baguette d’un geste las, mais contrairement aux autres essais où rien d’autre n’était arrivé à part explosions de tous types elle sentit le long de son bras remonter une vague d’une légèreté fraîche mais cependant puissante jusqu’à son cœur la laissant le souffle coupé.
Mr Marwood ne put retenir un sourire connaisseur en comprenant bien que cette fois-ci c’était la bonne.
« Tiens jeune fille je crois que tu as trouvé la baguette faîte pour toi lui fit Mr Ollivander avec un clin d’œil complice, mais, reprit-il plus sérieux, ne connaissant pas vraiment les effets de ce cœur sur le long terme j’aimerai que tu écrives au magasin si jamais il se passe quelque chose d’inhabituel au sujet de ta baguette, d’accord ? ».
Naïda et son père avait quittés sans regret la boutique de baguette, à vrai dire personne n’aurai pu dire qui de Naïda ou de son père était le plus heureux de ces courses avant la rentrée, lui contemplait le visage angélique de sa fille et ses yeux écarquillés à chaque nouvelle découverte en se remémorant sa propre entrée à Poudlard près de 28 ans plus tôt.
« Il nous reste quoi papa ?
- - Hum… la baguette c’est fait la banque pas besoin j’ai des gallions d’avance que j’ai déjà mis dans ta valise, il parcourait la liste des yeux, peut-être qu’avant d’aller chercher tes affaires plus scolaire on pourrait aller te trouver un petit compagnon, dit-il avec un clin d’œil complice.
- - Oh oui papa, Je veux un petit hibou avec moi ! s’écria Naïda le long du chemin ».
Elle ne semblait pas la seule à être excité à en croire le nombre de jeunes de son âges qui couraient dans tous les sens en riant, la rentrée approchait et pour beaucoup l’entrée à Poudlard était bien plus réjouissant que les plus belles vacances.
Le royaume du hibou fut donc leur destination suivante plus plaisante certes mais loin d’être la plus calme, des hiboux, chouettes et volatiles en tout genre piaillaient dans tous les sens pendant que les clients se bousculaient devant la caisse.
Naïda elle admirait le nombre impressionnant de rapace surtout qui volaient de tous les côtés, peu pressée d’un choisir un en particulier.
A vrai dire même si elle-même elle reconnaissait que c’était presque idiot, elle avait envie que le hibou ou la chouette qui l’accompagnerai toute sa vie la choisisse comme sa baguette en quelque sorte.
Alors elle attendait en souriant, Naïda possédait ce qu’on les enfants petits et qu’ils perdent en grandissant, la confiance en ce en quoi ils croient.
Son père lui y croyait moins, voire pas du tout mais il dut admettre sa défaite lorsqu’un hibou d’une quarantaine de centimètre à la livrée d’un brun jaunâtre vint se poser comme la chose la plus naturelle du monde en face de sa fille et la fixa avec attention de ses yeux jaunes très expressifs.
« C’est celui-ci !
- - Un hibou des marais ? Bon choix ma petite ils sont généralement très intelligent et rapides et on en trouve de moins en moins ajouta le vendeur à la caisse quand Mr Marwood lui demanda quelques précisions ».
Ils sortaient tout juste du royaume du hibou que Naïda rencontra un premier petit camarade éventuel de Poudlard.
Son père s’était arrêté net et souriait à aux inconnus qui lui faisait face et Naïda aurait pu jurer qu’il s’agissait d’un des nombreux collègues de son père, bien qu’elle ne connaisse pas ces personnes :
« Eldred ! Comment vas-tu ?
- - Dylan mais je te croyais en Finlande pour la suite de ton livre ?
- - Eh bien il a fallu que je rentre à Londres pour Naïda, ma fille, elle entre à Poudlard cette année et je tiens à ce qu’elle aille à cette école. Celle où j’ai moi-même étudié plutôt qu’une autre, ce faisant il avait poussé Naïda face au jeune garçon de son âge et à toute la petite famille ».
Elle fit un sourire poli en détaillant l’aspect de la famille toute entière, son père disait parfois qu’elle était une petite fouineuse mais elle savait qu’au fond il était fier de cette capacité d’observation dont elle faisait preuve, après tout n’était-ce pas le premier pas vers la science ?
L’homme, cet Eldred, portait une paire de lunette classique et était légèrement plus petit que son père déjà pas bien grand, il formait un curieux contraste avec sa femme.
Elle était aussi discrète que lui exubérant et ses yeux gris semblaient fixer un point vague au-delà, elle ne portait aucune attention à elle ou à son père contrairement à son fils qui, s’en aperçut soudainement Naïda, la fixait elle.
Elle ouvrit la bouche pour se présenter mais il fut plus rapide :
« Naïda c’est ça, moi c’est Amaury »
Naïda accepta de serrer la main que lui tendait le jeune homme bien qu’un peu confuse par tant de cérémonial. En dehors de ça avec son petit nez rond et ses yeux marron chauds il lui semblait plus que sympathique.
Ils discutèrent un moment de la rentrée qui approchait et Naïda put apprendre non sans plaisir que non seulement comme elle l’avait suspecté Amaury avait le même âge qu’elle mais aussi que bien n’y étant guère habitué par le train de vie de son père, discuter avec des gens de son âge semblait plutôt simple.
Le petit groupe, décida finalement de faire un bout de chemin ensemble jusqu’à Fleury et Bott où les deux enfants devaient faire l’acquisition de nombreux livres scolaires, puis finalement jusqu’à la boutique la plus appréciée de la rue, au numéro 93 afin de finir la journée sur une note plus récréative.
Là-bas tout n’était que couleurs, bruits et surtout rires en tout genre. La population y était plus diversifiée qu’on aurait pu le croire, allant des jeunes sorciers évidements aux adultes venant chercher d’autres accessoires plus utilitaires en passant par des férus de Modus ou de simples curieux.
Et il y avait de quoi être curieux !
Naïda qui ne connaissait même pas de nom cette boutique comprit tout de suite la raison de son succès, ici on trouvait de tout, de tout pour rire, rêver, réaliser de vrais spectacles ou simplement des catastrophes en tout genre en bref tout ce qui faisait que la magie peut paraitre si « cool » pour de jeunes sorciers.
Une jeune sorcière faisait à l’étage la démonstration de bulles de savons dans lesquelles un poisson nageait avant d’éclater la bulle et de tremper tout ce qui se trouvait aux alentours.
Un peu à côté un groupe de tout âge semblaient fascinés par une horloge distribuant insultes ou friandises selon des critères inconnus à ses yeux.
Naïda observa un long moment les étranges confiseries exposées, pralines longues langues, nougats néensang, berlingots boulàzéros, petits fours tourndeloeil marshmallow ramollos il y avait une quantité infinie de variété pour tout usage dont parfois elle ne parvenait pas tout à fait à deviner les effets.
« Les marshmallow te font devenir tout mou et tremblotant, un peu comme la Jelly tu vois ».
Naïda sursauta ne s’attendant pas à ce qu’on s’adresse à elle et observa l’homme qui venait de parler, il souriait avec malice. Il semblait à la fois plus jeune et plus vieux que son véritable âge comme si il avait déjà trop vécu d’épreuves et le bandeau qui couvrait une de ses oreilles semblait confirmer cette impression.
« Merci, fit Naïda avec une petite voix.
- - N’hésite pas à demander si tu veux des renseignements surtout ».
Il s’éloigna et Naïda suivit des yeux le flamboyant éclat de ses cheveux aisément repérables parmi les tignasses de la boutique.
Le soir commençait à tomber lorsque presque tirée de force hors du magasin par leurs parents respectifs les deux enfants, les bras chargés de paquets, consentirent enfin à quitter le monde merveilleux des Weasley.
« C’était…. » Naïda souffla renonçant à finir sa phrase mais personne n’eut de mal à comprendre ce qu’elle voulait dire par ce soupir satisfait et ce sourire radieux.
Amaury regardait le hibou de Naïda avec attention, sans doute fasciné par les yeux jaunes de celui-ci qui luisaient dans la pénombre.
« Tu comptes lui faire une déclaration, railla Naïda qui après avoir passé une bonne partie de la journée avec son nouvel ami n’était plus du tout intimidée.
- - Je pensais à lui dire qu’il avait de beaux yeux mais finalement je renonce, ça sonne un peu trop…
- - Cliché ? »
Les deux enfants se sourirent complice sous l’œil amusé de Mr Marwood et de son collègue, sans compter celui indifférent de Mme. Worpel qui avec son air morne ne semblait guère plus vivante qu’une statue de cire.
Et alors que l’après-midi laissait place à la soirée, la chaleur de cette journée d’aout ne sembla pas s’atténuer tandis que les aux revoir rieurs s’échangeaient entre les deux enfants se promettant de se retrouver dans quelques semaines.
Il y avait là des raisons de croire qu’une amitié venait de naître entre ces deux compères et Mr Marwood put, rassuré sur l’hypothétique solitude de sa fille, effrayante perspective, esquisser un sourire de soulagement.