Harry poussa le portail du cimetière, le vent d'automne emmêlé ses cheveux couleur jais. Il prit une grande inspiration et entra, le bouquet de roses à la main. Il savait où ils étaient, il s'en souvenait. Ses jambes l’amenèrent jusqu'au fond du cimetière, le cœur lourd.
Le chemin semblait long, plus il avançait, plus la tombe reculait. Il accéléra le pas, courant presque. Mais quelque chose le freina. Du moins quelqu'un. Une femme se tenait droite comme un i devant la pierre tombale, un bouquet à la main. Ses grands cheveux blonds rassemblaient en un chignon stricte qu'il connaissait que trop bien.
- Tante Pétunia ?
La silhouette sursauta avant de se retourner lentement. Le cœur de Harry se serra quand le visage de la femme se présenta à lui. C'était elle. Cette femme qu'il avait tant détesté durant son enfance. Hésitant, il avança d'un pas vers elle et l'analysa. Son visage était différent, elle avait les traits tirés, les yeux cernés, le teint pâle, les yeux rouges. Les yeux rouges ? Harry s'avança encore un peu plus afin de l'observer de plus près. Cela faisait plus de 6 ans qu'il ne l'avait pas vu.
Elle le regarda à son tour avant de se détourner de lui. On aurait dit qu'elle ne l'avait pas reconnu. Pourtant Harry savait que si, mais elle n'avait pas eu l'ai surprise de sa venue. Elle n'avait pas prit de nouvelles de lui durant ces années, il aurait pu être mort durant la guerre, elle ne l'aurait pas su.
Il se plaça à quelques pas d'elle et baissa les yeux sur l'endroit où ses parents reposaient.
Pourtant il ne pouvait s'empêcher de revenir sur elle. Cette grande dame froide, qu'il pensait sans cœur après avoir vu les souvenirs de Rogue dans la pensine, où la petite fille qu'elle était avait rejeté sa sœur. Trop de questions tourbillonnaient dans sa tête. Sa bouche s'ouvrit avant même qu'il ne s'en aperçoive.
- Pourquoi ? Demanda t-il
- Quoi donc ? Interrogea t-elle sans même se retourner.
- Pourquoi avoir été si froid avec moi durant 11 ans ? Pourquoi m'avoir détesté ?
- Je... je ne t'ai jamais réellement détesté Harry.
- Tu détestais ma mère, c'est pour ça que tu ne pouvais pas m'aimer !
Pétunia se retourna le visage fermé, elle plongea son regard dans le sien.
- J'aimais Lily, je t'interdis de dire le contraire. Pourquoi serai-je ici ? J'ai échoué Harry. Une grande sœur doit protéger sa petite sœur. Et moi je n'ai pas su. Je l'ai renié, rejeté pour le sang qui coulait dans ses veines. Pour avoir choisit ce monde plutôt que de rester avec moi. Mais le jour où tu es arrivé sur le pas de ma porte, oui, je t'ai hais. Car je te tenais responsable de la mort de ma sœur. De savoir dans quelle souffrance elle est partie, en te sauvant, cela m'a détruis. Mais Lily a toujours était comme ça, à être courageuse et forte. Ma petite sœur... Oh Harry si tu savais... elle me manque !
Elle se mit à pleurer de plus belle. Harry sentant les larmes monter et lui piquer les yeux reporta son attention sur la tombe de ses parents.
Pétunia se jeta à genoux devant la pierre tombale.
- Pardonne moi Lily... pardonne moi.
Harry sentit son cœur se déchirer. Il se pencha vers la femme et d'une main hésitante pressa son épaule. Jamais il n'aurai penser voir sa tante meurtrie par la mort de sa sœur. Il avait toujours pensé qu'elle était envahit par la haine.
Pétunia se releva et déposa des lys sur la tombe de sa sœur avant de se retourner vers Harry.
- Je m'excuse Harry. Je pense qu'à la mort de ta mère, une partie de moi s'est éteinte. J'avais l'impression qu'elle m'avait abandonné, alors peut-être... peut-être que j'ai voulu prendre ma revanche sur toi, son bébé pour qui elle avait donné sa vie. Je me sens tellement ridicule aujourd'hui Harry. Lily est morte pour que tu vives, et j'ai fait de ta vie un enfer. J'ai participé à ton enfance, à tes premiers pas, tes premiers mots, alors qu'elle, elle n'a pas pu. Et plus tu grandissais, plus je la trouvais en toi, plus j'avais du mal à surmonter sa mort. J'ai déshonoré ta mère.
Les larmes roulaient sur les joues d'Harry, incapable de prononcer un seul mot, il regardait et écoutait sa tante.
- Dis moi que tu me pardonnes Harry, je t'en supplie.
- Je... oui... oui je te pardonne.
Cette dernière poussa un long soupir, comme si son cœur venait de se débarrasser d'un poids énorme. Elle sourit et leva sa main tremblante et essuya les larmes sur les joues de son neveu.
- J'ai toujours détesté voir ces yeux pleurer.