Et voici le chapitre deux de Half Ladie. Les deux derniers chapitres sont terminés et n'attendent qu'une relecture. Je le rappelle, Half Ladie est une "pré-fic" à ce que j'envisage avec le personnage de Katie. Et après m'être longtemps torturé l'esprit pour mettre mon intrigue en place, j'ai décidé d'abord de posé quelques bases pour ne pas me retrouver avec une fic à chapitres indéterminés, une intrigue casse gueule avec des come back ou des ellipses maladroites!
-Madame Pomfresh m’en a donné à Poudlard, l’année dernière, insiste Katie. Et je n’ai jamais eu besoin d’ordonnance pour ça !
-Les granulés de Somnus lenire sont de la même famille que la Goûte du mort vivant et la Potion de sommeil sans rêves. Il m’est interdit d’en vendre sans prescription. Je suis apothicaire, pas médicomage ou infirmier scolaire. Revenez avec une ordonnance ! »
Derrière elle, la sorcière rabougrie qui attend son tour laisse échapper un nouveau soupir d’impatience et Katie devine aisément son regard agacé sur elle. De l’apothicaire buté ou de la vielle femme, elle ne sait pas qui l’énerve le plus en cet instant. Une nouvelle fois, la jeune sorcière se dit qu’elle aurait mieux fait de se rendre dans une pharmacie moldue, où elle aurait peut-être eu moins de difficultés à obtenir un quelconque somnifère. Ou chez le médecin familial. Katie n’a aucune envie de remettre les pieds à Saint Mangouste. Ça lui rappelle de mauvais souvenirs.
« Vous savez, je ne suis pas idiote. Je sais lire la posologie et je veux juste dormir. Faire des nuits complètes sans faire de cauchemars. »
Katie sait qu’elle a été un peu sèche, sans doute même désagréable, mais sa gentillesse a tendance à se faire la malle quand elle dort moins de cinq heure par nuit pendant plusieurs semaines, et qu’en plus, on lui fait sentir qu’elle fait perdre leur temps aux autres. Ou qu’on la contrarie. Ses camarades et même Olivier n’avaient pas manqués de lui faire remarquer qu’elle devenait un tantinet agressive l’année passée, à cause de ses insomnies et mauvais rêves chroniques.
« Vous auriez quoi d’autre à lui proposer ? En attendant qu’elle prenne son rendez-vous. »
La main d’Olivier se pose sur son épaule et Katie bénit la patience et la diplomatie de son meilleur ami. L’apothicaire semble voir une brèche dans la discussion sans fin qu’il a avec elle.
« Ce sont plus des mauvais rêves que de véritables insomnies qui vous empêche de dormir, c’est bien ça ?
-Oui, comme je vous l’ai expliqué tout à l’heure. Ça me le faisait déjà avant mais ça c’était calmé. Et là, ça a recommencé. Je n’arrive pas à me rendormir après.
-Eddie, occupez-vous de Mrs Doubtfire. Je prépare la commande de Miss Bell.
-Très bien, Mr Borrow. »
Un jeune homme sort de l’arrière-boutique, leur adresse un signe de la main accompagné d’un grand sourire. Il a des cheveux châtains, est un peu gringalet et porte les restes d’une acné sévère. Il s’installe un peu plus loin sur le guichet et Katie le suit du regard, cherchant son nom de famille. Elle est certaine de le connaître. La grand-mère commence alors à parler de son urticaire d’une voix geignarde et l’assistant lui prête son entière attention. L’apothicaire s’éloigne, expliquant qu’il a un traitement à base de plantes destinées à apaiser son sommeil.
« De l’homéopathie ? Il est sérieux ! J’aurais eu ça chez moi sans me coltiner la foule du Chemin de Traverse.
-Tu ne sais même pas ce qu’il va te proposer Katie. Attends de voir. Et on fera un crochet à Saint Mangouste avant d’aller manger.
-Je n’ai pas envie de retourner là-bas, soupire Katie. Ils n’ont jamais su me soigner correctement.
-Je sais, mais tu n’as pas vraiment le choix. Je ne t’ai pas vu autant à cran depuis l’automne dernier. Quand je suis passé te voir avec l’équipe, à Poudlard.
-Oui, je me rappelle. C’était un peu avant que Madame Pomfresh s’intéresse à mon sommeil. Je suis sûr que l’assistant, c’est Eddie Carmichael, rajoute Katie à voix basse. On était de la même année, au château. Je crois qu’il était à Serdaigle.
« Ça ne me dit rien, tu sais. Tiens, je crois que c’est pour toi. »
De retour, l’apothicaire met plusieurs flacons sur le comptoir et commence à lui expliquer les différents dosages, pour la potion de vitalité du matin, destinée à booster son énergie, les goutes à prendre le soir au repas, pour diminuer les tensions et enfin celle destinée à favoriser un sommeil calme et réparateur. Katie doute de l’efficacité, des différents traitements que lui avait proposé Madame Pomfresh, seuls les granulés de Somnus lenire lui avaient permis de retrouver un sommeil sans trouble.
Presque une heure plus tard, Katie déguste son sandwich, assise sur un banc public. Le parc est bondé en raison du beau temps et des vacances d’été, mais elle s’y sent à son aise. Elle n’est pas à Leadworth, où les commères continuent de spéculer sur la soudaine réapparition de la famille Bell, ni sur le Chemin de Traverse, où elle se sent irritée sans raisons particulières. Olivier n’avait pas ronchonné quand elle avait demandé à changer leurs plans de la journée. Déjeuner sur le chemin de Traverse ne l’inspirait plus et comme elle, Olivier portait déjà une tenue moldue, ayant dû traverser une partie de Londres à pieds pour rejoindre le Chaudron Baveur. Son ami avait même l’air d’apprécier son panini, se léchant même les doigts pour ne pas perdre de fromage fondu. Les Sorciers connaissaient sans doute mal la restauration rapide et le Club de Flaquemare était connu pour imposer un style de vie particulier aux joueurs. Olivier semblait s’y prêter sans difficultés, ayant commencé très jeune à s’imposer des exercices et échauffements pour maintenir son niveau et une alimentation la plus saine possible. Au contraire de Katie qui ne surveillait pas particulièrement son alimentation, jugeant qu’elle brulait ses calories lors des entrainements de Quiddich.
« Ça te dis une glace, pour terminer tout ça ? On pourrait les déguster en regardant les gamins jouer avec leurs bateaux télécommandés. Tu veux quel parfum ?
-Je veux bien un cornet citron. Ou un de ses cônes avec des pépites qu’on a mangées en sortant du match de Baseball l’autre jour. En fait, la même chose que toi, sauf s’il y a de la noix de coco dedans.
- Parfait ! Je t’offre ça alors.
- Pour ça, vaudrait que tu ais ton porte-monnaie, souligne Olivier.
- Mais je n’allais pas l’oublier, assure Katie en se levant. A tout de suite. »
Quand elle revient, une dizaine de minutes plus tard, Olivier discute avec une fille rousse. Katie se souvient l’avoir croisé en allant voir le marchand de glaces parce qu’elle avait trouvé jolie la façon de tresser ses cheveux. La sorcière reste un peu en retrait, observant Olivier qui semble rembarrer le moins brutalement possible la rouquine. Quand il la désigne enfin du doigt, Katie devine qu’il a dû lui dire qu’il est déjà accompagné. L’autre fille ne semble pas s’en formaliser et la salue même en revenant vers ses amies, plus loin derrière Katie.
L’ancienne Gryffondor trottine jusqu’à Olivier et lui tend sa glace, un cône au chocolat avec des pépites de noisettes. Se réinstallant sur le banc, Katie demande :
« Elle est mignonne. Elle s’appelle comment ?
-Iris je crois. Merci pour la glace.
-Tu sais, tu aurais pu aller prendre un verre avec elle. Ça ne m’aurait pas dérangée. Elle avait l’air sympa.
-Déjà, on avait prévu de passer la journée ensemble. Puis je vois déjà quelqu’un. »
Sous le coup de la surprise, Katie manqua de lâcher son cône.
« Tu ne m’avais pas dit que tu avais une copine. Depuis quand ? Je la connais ?
-Je ne te l’ai pas dit parce que… Elle est encore plus ou moins avec quelqu’un. Sally règle les derniers détails de son divorce. »
Katie se concentre soudainement avec attention sur le chocolat qui dégouline sur ses doigts, devinant qu’Olivier attend une réponse, craignant sans doute une critique. Le divorce est monnaie-courante chez elle. La loi ne lapide plus les épouses infidèles ou divorcées d’un premier mariage. Pour ce qu’elle sait de la société sorcière, le simple fait de divorcer doit encore provoquer de houleux débats. Olivier n’étant pas dragueur de nature, surtout avec une femme en couple, elle se dit que c’est sans doute cette Sally qui l’a abordé ou qui lui a caché ce pan de sa vie. Juger Olivier lui est difficile, d’autant plus qu’il est intransigeant sur beaucoup de choses. Puis il est son ami. Sally doit être une chic fille et non une calculatrice cherchant à soutirer le maximum à son mari tout profitant d’Olivier.
« Oh, c’est pour ça que tu ne m’en as pas parlé avant. Tu avais peur que ça se sache ?
-Sally tient L’œil de Lynx avec son ex-mari. C’est un journal d’investigation. Ça va faire un an qu’ils se chamaillent à coups de hiboux et d’avocats pour savoir quelle part revient à qui, explique Olivier. Mais ça ne fait quatre mois qu’on se voit, précise-t-il. Tu serais d’accord pour la rencontrer le mois prochain ? Quand tu vas passer quelques jours à Londres pour la bourse aux formations ?
-Bien sûr. Tu sais, ça ne me choque pas qu’elle divorce. Je suis même contente pour toi, assure-t-elle.
-T’es vraiment une fille formidable Katie. Sally est impatiente de te rencontrer.
-Moi aussi, tu sais. »
Katie lui sourit quand ils entrechoquent en douceur leurs cônes, tel des toasts. Un peu égoïstement, elle se dit aussi qu’Olivier sera maintenant moins présent dans sa vie et que sa nouvelle petite-amie ne va pas forcément adorer la fille à qui il écrit plus qu’à sa propre mère.
Mais ce qui importe, c’est le bonheur d’Olivier, qui efface ses propres soucis, ses rêves étranges et Elizabeth Suzanne Taylor de son esprit.
Katie n’y pense d’ailleurs plus de toute la journée, et le soir, au moment de se doucher, elle se trouve même bonne mine dans miroir de la salle de bain.
Olivier a peut-être raison quand il suggère que c’est Leadworth et sa routine qui lui pompe le moral.
Je ne vous simplifie pas la vie, mais lire Big Brother ( Katie et Olivier pendant la guerre) et Séquelles ( le retour de Katie à l'école après la bataille de Poudlard) peuvent combler certains détails. Comme Lilimordedaim connait assez bien mes personnages, j'ai limité les rappels dans ces chapitres!
Eddie Carmichael est un personnage canonique de J.K Rowling, qu'elle présent comme un Serdaigle de un plus agé que le trio, vendant de speudos stimulants pour la mémoire aux élèves passant des examens.
La Potion sans rêves et la Goute du mort vivant est de J.K. Rowling mais le Somnus lenire est de mon invention.
Voilà, n'hésitez pas à laisser une trace de votre passage!
A dans une semaine pour l'avant dernier chapitre!