Et hop, le chapitre trois avec un peu d'avance parce que ça va être raide en fin de semaine...
Il est un peu plus étoffé que ce que je voulais mais je me suis dit que ça serait bien de sortir un peu de la bulle dans laquelle est Katie avec la rencontre de Lee Jordan et de mon OC, qui rappelle que Katie a été une jeune sorcière tout à fait ordinaire avant d'être victime de l'opale et de la guerre, et que tout le monde ne la prend pas en pitié, comme elle se plait à le penser. De plus j'égrenne pas mal de choses pour la suite, qui est encore un peu instable dans ma tête, mais voilà, ça m'assure une ligne de conduite dans les choix et gestes de Katie Bell.
Sans doute a-t-elle juste fait glisser celui qui lui restait sous un meuble de salle de bain, chez Olivier. Mais en dépit de tous ses accio, elle ne l’avait pas retrouvé. Elle avait même envoyé un hibou à ses parents, qui eux, n’en avaient trouvé aucune trace dans leur maison Leadworth. Le flacon de somnus lenire était sans doute immunisé contre un simple accio. Peut-être même qu’elle l’avait perdue en transplanant. Dans tous les cas, Katie ne se voyait pas faire son mois de stage au service des Oubliators sans son précieux passe pour un sommeil tranquillisé. Chester Edgecombe, son référent, semblait apprécier son travail et Katie ne voulait pas gâcher ses chances d’un nouveau stage, peut-être même sur le terrain, avec ses problèmes personnels.
Les gens du ministère n’avaient pas à savoir, pour ses soucis de santé. Si ça s’ébruitait, soit elle se verrait gentiment congédier à la fin du mois, soit on la prendrait en pitié, comme les autres victimes de la guerre. Celle qui n’arrivaient pas à tourner la page pendant que d’autres, plus nombreux, respiraient le bonheur et la réussite, parfois même à l’écœurement.
La foule avance enfin. Le couple avec le bébé quitte la boutique de l’apothicaire et le sorcier dégarni doit avoir passé commande car Eddie Carmichael sort un sac en papier de sous le comptoir. Il ne reste devant Katie qu’une mère de famille accompagnée de sa fille, une adolescente aux cheveux noirs tressés et au teint blafard. Mercredi Adams en chair et en os. A coups de sourires charmeurs et de paroles rassurantes, Eddie calme la sorcière et lui présente une fiole colorée garantissant des menstruations sans douleurs pour sa fille. Katie le trouve mignon, un peu, à sourire ainsi. Sans être beau, elle trouve qu’Eddie Carmichael a un certain charisme et une bonne humeur communicative. La jeune femme se mordille aussi les lèvres pour s’empêcher de sourire, se rappelant de sa propre mère et d’une scène similaire lors de vacances à Stratford-upon-Avon.
Quand les deux sorcières s’en vont, Katie se sent de nouveau nerveuse. Elle est d’avance sûre que Mr Borrow, l’apothicaire, ne voudra pas accéder à sa demande. Eddie Carmichael n’est qu’un assistant, il devra à coup sûr lui en parler. D’après l’ordonnance de Saint Mangouste, elle ne peut se présenter qu’une fois par mois pour renouveler son flacon. Or la jeune femme en est seulement au début de sa troisième semaine.
Le sourire d’Eddie Carmichael est poli quand elle lui explique sa situation. Trop poli pour pouvoir dire « Bien sûr que c’est faisable, Katie ! Je serais ravi de te dépanner. ». Le flacon égaré, l’importance de son stage au ministère, le fait qu’elle a besoin de renouveler son ordonnance plus tôt, tout cela, Eddie l’écoute poliment, toujours avec son sourire craquant.
« Je suis navré Katie, je ne peux rien pour toi dans l’immédiat. »
La sorcière se demande un court instant si elle doit en vouloir à Eddie, qui ne fait que suivre les directives de Mr Borrow. Après tout, il a pris le temps de l’écouter. Il a fait son boulot, de façon bien plus cordiale que son employeur.
« Mais passe me voir vers dix-neuf heures. Je pense que j’ai moyen de t’arranger ça. »
Katie sort des archives du service des Oubliators peu après dix-sept heures. Chester Edgecombe est soit en mission, soit déjà chez lui, car c’est le secrétaire revêche qui signe sa feuille de présence. D’un pas pressée, elle franchit la foule de l’atrium et sort par l’une des cheminées menant tout droit au Chemin de Traverse. La jeune sorcière a encore un peu de temps avant de retrouver Eddie et décide de faire un détour par la librairie. Katie n’a pas d’idées de cadeau en particulier pour remercier Olivier de l’héberger, mais comme il refuse qu’elle participe aux frais alimentaire, elle a envie de lui offrir quelque chose. Elle erre donc dans les rayons un instant, prenant ici et là des ouvrages au hasard, avant de se décider pour un recueil de nouvelles policières. Olivier qui se plaint de ne pas arriver à se vider la tête en rentrant du club de Flaquemare appréciera cette lecture distrayante.
« L’affaire Black ou les dérives de la justice, tu crois que ça plaira à ta sœur ? demande une voix masculine que Katie pense connaître.
-Bof, je ne sais pas si elle a envie d’un livre qui lui rappelle son boulot. »
Les deux personnes parlent de l’autre côté de la rangée de livre où la brune fait la queue. Elle ne les voit pas.
-En fait, j’ai envie de le lire mais j’en est la flemme. Si je l’offre à Marietta, elle me le racontera.
-T’es vraiment irrécupérable, glousse la fille. Moi en tout cas, je ne lui offre pas de livres. La journée de soins en institut va lui faire le plus grand bien. Le massage à base d’huiles essentiels de Madagascar a l’air sensas ! »
Les voix se rapprochent de la file d’attente, où Katie attend. En voyant Lee Jordan dépasser l’angle de l’étagère, reconnaissable à sa haute taille, elle comprend mieux pourquoi elle lui a parue familière. En plus de l’avoir fréquenté à Poudlard, de l’avoir souvent écouté sur Potterville, Katie suit parfois son émission radio sur le Quiddich, Aussi vif qu’un vif d’or. Lui aussi l’a reconnue et c’est avec un grand sourire qu’il l’interpelle. Il présente la fille blonde, Juliet Edgecombe, comme étant sa petite-amie, avant de prendre de ses nouvelles et de celles d’Alicia Spinnet. Katie est un peu surprise qu’il ne demande pas si elle voit toujours Angelina Johnson, avant de se rappeler qu’ils avaient terminé leur scolarité sur de mauvais termes, malgré une entente factice. La guerre n’avait pas tout changé au final. Lee se montre plus curieux du devenir d’Olivier, lui demandant même son adresse, pour lui écrire un mot, un jour prochain. Juliet s’est entre deux éclipsée pour voir quelque chose à la papeterie avant sa fermeture. Katie n’a pas eu le temps de lui demander si elle avait un lien de parenté avec son référent de stage et pose donc la question à Lee, qui le lui confirme. Même sans ça, l’ancienne Gryffondor s’en serait douté, tant la ressemblance physique est entre eux deux frappante. De toute façon, elle ne voit pas pour quelle raison elle irait raconter à Chester Edgecombe qu’elle a rencontré sa fille ainée. Elle croise souvent des connaissances de Poudlard depuis le début de son stage, sans forcément s’arrêter pour leur parler.
« Si tu passes à Cardiff, n’hésite pas à passer nous voir, conclu Lee avant qu’ils ne se séparent. Et s’il le fait, traîne Dubois par le col de sa robe pour qu’il t’accompagne. »
C’est pile à l’heure que Katie rejoint Eddie Carmichael, les joues rougies par sa course.
« Je ne pouvais pas trop en parler tout à l’heure, mon patron craint pas mal la concurrence mais je connais quelqu’un qui peut te dépanner. Tu as bien gardé ton ordonnance ?
-Je l’ai dans mon sac, assure Katie en le tapotant.
-Génial, Luciana Stroganov est moins regardante sur certaines choses mais elle n’aurait rien pu faire sans. Je te demande juste une chose. Evite de la dévisager, elle déteste ça.
-Pourquoi je la dévisagerai, s’étonne Katie. »
« Elle est demi-harpie. Enfin, sa grand-mère en était une. Les gens bloquent souvent sur son visage. C’est pour ça qu’elle s’est installée dans l’allée des embrumes. Elle a été assez mal accueillie ici. »
Eddie désigne du bras les boutiques qui les entourent, comme s’il adressait ce message à une foule invisible. Katie n’y fait pas attention, et ne retient que les derniers mots du jeune homme.
« L’allée des embrumes ? Tu veux m’amener dans l’Allée des embrumes ! Non, je n’irais pas ! Je m’attire assez de problèmes rien qu’en sortant de mon lit. »
Katie se maudit d’avoir fait confiance à Eddie et à son sourire enjôleur, quand il lui avait assuré résoudre son problème. Elle aurait dû s’en méfier, il proposait déjà de pseudos-potions stimulantes de mémoires à Poudlard. Katie est naïve mais même une née-moldue crédule sait ce que représente l’Allée des embrumes.
« Oh, tu n’y as jamais mis les pieds. De tous les apothicaires que je connais, c’est la seule qui pourra te dépanner aussi vite. C’est comme tu veux Katie, soit tu viens avec moi, soit tu te débrouilles. »
Eddie attend calmement sa réponse alors que l’ancienne Gryffondor se sent fulminer, comme s’il l’avait trahie. A bien y réfléchir, il n’a jamais évoqué de demi-harpie, de chemin des embrumes, ou quoi que ce soit d’illégal. Il aurait dû.
« Ecoute Katie, la moitié de ce que tu as pu entendre sur l’Allée des embrumes est faux. Alors oui, il y a du marché noir, du recel et des gens louches. Comme partout, comme ici même. Le mari de la nana qui tient l’animalerie s’est fait condamner pour importation illégales d’animaux et pourtant, il travaille sur le chemin de Traverse. J’ai déjà pris un verre avec lui et ce n’était pas écrit sur son visage. Ça ne veut plus rien dire, aujourd’hui. C’est comme les blocs HLM moldus, si t’écoutes les gens, tu t’y fais rackettée ou menacée dès que tu y mets un pied.
-On parle de magie noire, Eddie. Pas de préjugés relayés par les médias. Ce n’est absolument pas comparable ! »
Mais Eddie soutient son regard et s’accorde même de luxe de formuler un « vraiment » du bout des lèvres.
« Si tu avais eu une après-midi entière, en bonne petite sorcière, tu aurais décliné mon aide. Alors, on fait quoi ? »
Katie ne lui répond pas, réfléchissant à toute vitesse à ce qu’elle a pu entendre sur l’Allée des embrumes, aux jumeaux et à Lee se vantant d’y être allé et d’avoir bu du Whisky pur feu alors qu’ils étaient encore mineurs. Aux rumeurs mêlant magie noire, nécromancie, trafic illégale et réputation douteuse. Et à ses mauvais rêves qui reviennent fréquemment la hanter. Eddie a perdu son sourire moqueur et lui prend la main. Katie le laisse faire, encore perdue dans ses pensées.
« De toute façon, depuis l’arrestation de Barjow, les Aurors ont saisis tous les objets de magie noire qu’il avait et pas mal de têtes sont tombés avec lui. T’a dû entendre parler de son procès, l’année dernière ?
-Très peu, je n’avais pas la tête à ça, avoue Katie.
-Ecoute, c’est juste à l’entrée, je te l’assure, on voit la boutique de Luciana Stroganov de la rue principale. Je n’ai pas l’intention de d’amener plus loin. Et si vraiment tu as peur, j’y vais tout seul.
- Tu restes avec moi alors ? demande timidement Katie en lui serrant la main.
-Bien sûr que je reste avec toi. Allez, viens. »
A dans une semaine pour le dernier chapitre. Je n'en suis pas encore très satisfaite...Et merci et Herron et Lilimordefaim pour leur premiers retour sur cette fic...